Les quelques élèves présents sur le chemin menant de l'internat au Lycée regardèrent la jeune blonde avançer avec étonnement.
Son teint était encore plus pâle que d'habitude et l'on pouvait clairement voir qu'elle serait les dents. Pour cause, sa mâchoire était si contractée qu'elle aurait pu se briser.
Yumi ignora les regards surpris et continua d'avancer. Elle ne souffla que lorsque la route se sépara en deux, laissant apparaître en son centre, une magnifique roseraie rougoyante.
La jeune fille s'y engouffrat et la parcourut rapidement. Le bruit du lycée s'était éteind doucement à mesure qu'elle avançait dans le parc fleuri. Elle gagna le kiosque qui s'élevait au centre de la roseraie et s'assit sur la marche en pierre blanche. Elle souffla bruyamment, suffoquant de temps en temps.
Elle tenta de se divertir les idées en fixant son attention sur le parc.
Face à elle se présentait le chemin de cailloux blancs par lequel elle était arrivée. Il rejoignait, comme les trois autres qui lui étaient perpendiculaires, le kiosque au centre. Les quatres chemins étaient bordaient de haies de rosiers immaculés, et des fontaines s'élevaient sur le gazon qui verdoyaient derrière les buissons. La roseraie était délimitée par de grandes haies de rosiers rouges, hautes de plusieurs mètres. En plus d'absorber le bruit, elle cachait la vue. L'endroit était ainsi paisible.
Une contracture au niveau de l'estomac tira Yumi de ses contemplations. Sa respiration se coupa et tous ses muscles se tendirent.

-Non, pas maintenant...

Elle murmura si bas que le son s'égara dans l'air, soufflé par la brise. Brusquement, la jeune fille perdit connaissance et s'effondra en arrière. Son corps se mit à se convulser brutalement tandis que ses yeux se révulsèrent. Durant cinq minutes, elle dut endurer la crise sans rien pouvoir faire. Les poings serrés autour du tissu de son tee-shirt, elle finit par ouvrir les yeux, sans pour autant être revenue complétement à elle.
Elle resta ainsi allongée puis tenta de redresser son buste. Elle réussit à s'asseoir et inspira profondement.

-Saloprie d'epilepsie...

Elle avait tellement l'habitude. Depuis toujours, elle devait subir ces assauts furieux de son corps trois fois par jour. Et plus elle vieillissait, plus ils redoublaient de viloence. Et ce n'était pas sans la laisser fatiguée. A vrai dire, elle était complétement anéantie physiquement.
Soupirant, elle se releva à l'aide de la colone marbrée du kiosque. Elle avança de trois pas, son corps tremblant violemment.
Ses forces n'étant pas encore revenues, ses jambes se ployèrent et elle tomba sur le chemin blanc...

Aidan était arrivé depuis maintenant quelques heures. Ses parents l’avaient laissé après avoir déposé son sac contenant ses effets personnels à l’accueil.

- Tu verras, tu te plairas ici. Le lycée est super et puis l’internat aussi c’est super, ce n’est pas ce qu’on croit. Tu vas te faire plein de supers amis.

Son visage fermé, l’adolescent serrait les dents.

*Bien sûr… et la vie est super, l’herbe est verte, les oiseaux chantent… quand arrêteront-ils de me prendre pour un gamin ou un imbécile ?* songea-t-il, les poings fermés.

Il n’esquissa pas le moindre geste lorsque ses parents l’embrassèrent. Sa mère l’étreignit chaleureusement, lui, laissa ses bras pendants le long de son torse.

- Essaie de parler, s’il te plait, lui murmura son père dans un souffle avant de le quitter.

Regardant ses parents s’éloigner, Aidan se détendit. Il leur en voulait. Il leur en voulait profondément. Lui avoir fait quitter son ancienne école, l’avoir inscrit dans ce lycée si fréquenté et surtout… l’avoir inscrit à l’internat sans même le prévenir. Aucun mot n’était assez fort pour décrire le ressentiment qui l’envahissait. Après avoir marché pendant quelques minutes, Aidan se posa contre un mur et s’y adossa, se laissant glisser le long de la paroi glacée. Déposant sa tête en arrière, il ferma les yeux et évacua sa haine et sa colère. Malgré son calme habituel et son refoulement pour la violence, il se sentait capable d’exploser à la moindre altercation. Il voulait simplement être seul, comme toujours. Profitant du silence qui régnait, il tendit l’oreille, écoutant sa respiration lente et profonde. Chaque seconde était un cadeau, une chance à saisir. Il les saisissait, opportuniste, serein.

Soudain, la cloche sonna. Il rouvrit les yeux immédiatement. Basculant la tête, il repoussa quelques mèches rebelles. Il ne savait pas où il était sensé se rendre à présent mais s’en fichait. Il avait d’autres soucis dans l’immédiat. Les élèves sortaient telle une marée humaine, déferlant autour de lui. Il sentit son cœur s’accélérer, il ne supportait pas cette foule. Il ne supportait pas les regards qui le dévisageaient. Il s’enfuit d’un pas preste, ignorant où il se rendait. Il s’éloignait du hall d’entrée, cela lui suffisait. Il se surprit à songer aux conséquences de cette « promenade », il allait se faire remarquer dès son arrivée. A cette idée il frémit, les cours l’importait peu, mais se faire remarquer… ça il ne le supportait pas. Chassant ses mauvaises idées, il regarda autour de lui et aperçu de grandes haies. Surpris, il s’avança d’une allure maintenant décontractée. L’endroit était… tout ce qu’il aimait. Isolé, paisible, une paix et une quiétude particulière se dégageaient de l’endroit. Il s’y aventura avec un brin d’excitation. S’engageant sur l’allée de graviers blancs, il aperçut quelqu’un, une adolescente. Son visage inexpressif, il s’avança sans craintes. Soudain, elle vacilla et s’écroula sur le sol. Une multitude de questions défilèrent dans son esprit.

Que devait-il faire ? Comment réagir ? Devait-il aller chercher quelqu’un ? Que devait-il lui dire ?...

Tant de questions qu’il ne devrait pas se poser. Tant de réponses évidentes et pourtant… il ne les connaissait pas. Il courut jusqu’à elle et lui tendit sa main.

*Oui, c’est ainsi qu’il faut réagir*, s’encouragea-t-il.

Devait-il lui parler ? A quoi bon, il n’avait pas envie de parler et si elle n’allait pas bien, elle lui ferait savoir. Non, parler était inutile, il devait se contenter de l’aider à se relever, c’est ce que n’importe quel personne aurait fait, du moins, il le pensait…

[c'est pas grave, en plus je le trouve chouette ton post. =D Puis le mien non plus est pas super =/]

Le visage d’Aidan resta passif lorsqu’il aida la jeune femme à se relever. Il sentit des écorchures sur la paume de cette dernière et prit garde à ne pas appuyer dessus. Debout, elle semblait toujours en proie avec quelques vertiges, aussi il resta sur le qui-vive, prêt à la soutenir si elle s’écroulait derechef. Il s’aperçut alors qu’elle le dévisageait. Étrangement, cela ne le dérangea pas. Il en fit de même et posa son regard gris pâle sur l’adolescente. Ses longs cheveux blonds soulignaient un regard bleu envoutant, Aidan s’y plongea quelques secondes avant de détourner le regard. Il n’était pas mal à l’aise, bien que la beauté de celle qui lui faisait face devait en faire tressaillir plus d’un mais n’était pas très doué pour les relations sociales. Alors qu’elle lâchait sa main, il se frotta l’arrière de la tête en écoutant la question de la dénommée Yumi. Il esquissa un demi-sourire. C’était rare que le jeune homme exprime le moindre sentiment sur son visage mais la pertinence de cette Yumi l’amusait. Il se contenta d’hocher la tête et resta silencieux quelques instants avant de déclarer dans un murmure :

- Je me nomme Aidan Aoron. Je suis enchanté de faire ta connaissance.

Au ton qu’il employait, l’on comprenait clairement que le jeune homme n’avait pas l’habitude de parler. Il venait de s’exprimer plus en quelques secondes que ce qu’il faisait en plusieurs jours habituellement. Néanmoins, pour quiconque ne le connaissant pas, le ton qu’il employait paraissait étrange, l’on pouvait facilement penser qu’il est timide, à tort.
La proposition de la jeune femme lui tira une nouvelle esquisse de sourire. Quelle ironie ! Voilà qu’Aidan, malgré son caractère asocial et solitaire souriait encore face à cette adolescente et était réjoui par sa proposition.

- Ce serait avec plaisir. s’exclama-t-il de cette même voix faible et mal assurée.

Il marqua un silence et prit une profonde inspiration avant de continuer :

- Je ne suis là que depuis quelques minutes… J’avoue être un peu perdu.

Réalisant qu’il n’était vraiment arrivé dans ce lycée que depuis quelques minutes, il se dit que cette école n’était finalement pas aussi détestable qu’il l’avait imaginé. Se souvenant des écorchures sur la main de Yumi et de sa chute, il lui demanda simplement :

- Est-ce que tout va bien ?

C’était une question simple et brève, tout ce qu’il aimait. Il avait déjà beaucoup parlé aujourd’hui mais bizarrement, il ne semblait pas lassé ou frustré de cette conversation. Yumi était gentille avec lui et il s’inquiétait de son état, deux raisons suffisantes pour qu’il lui pose cette question. Rêveur, ses yeux se baladèrent dans la roseraie, sautillant de fleur en fleur et Aidan ne put s'empêcher de penser:

*Quel endroit magnifique! Je ne connais pas encore le lycée mais je sais où passer mon temps libre!*

Son visage retrouva son habituel air inexpressif alors qu’il fixait de nouveau la jeune femme de son regard grisâtre, attendant sa réponse.

Aidan observa la dénommée Yumi s’essuyer les mains. Sans un mot, il contemplait le teint écarlate du sang, ne pouvant s’empêcher d’admirer cette couleur qu’il chérissait tant. Il plongea son regard dans celui de la jeune femme alors qu’elle lui rétorquait que tout allait bien. Demeurant silencieux, il ne chercha pas à en savoir plus. Chacun avait sa vie privée et ses secrets, il était bien placé pour le savoir. Si elle aurait souhaité lui en dire plus, elle l’aurait fait d’elle-même, il ne chercherait pas à en savoir plus, cela lui convenait parfaitement. Alors que le vent balayait ses cheveux, il écoutait Yumi parler en silence.

*Pourquoi les gens ont-ils peur d’elle ?* pensa-t-il, étonné.

A la suite de sa phrase, elle riait d’un rire attrayant. Lui, ne comprenait pas mais un mince sourire se dessina sur son visage. Bien qu’il continuait de regarder Yumi, il ne ressentait aucune crainte et n’arrivait pas à croire que certains la redoutait.

*Pourquoi cet air si triste maintenant ?* se demanda-t-il alors qu’elle lui souriait, d’un sourire mélancolique.

Normalement, il serait parti. Il profitait toujours de la moindre opportunité pour clore les rares conversations qu’il avait mais cette fois, il n’avait même pas songé à s’échapper. Il s’avança lentement jusqu’au banc et s’installa à côté de l’adolescente.

- Merci, déclara-t-il avant de marquer un silence.

Écoutant sa respiration pendant quelques secondes, il poursuivit avec un sourire enjoué :

- Merci de partager cet endroit avec moi, pour cette fois.

Il n’aimait pas la présence des autres. Il ne supportait pas de sentir les regards des autres se poser sur lui et le dévisager. Il n’acceptait pas de se sentir juger par son apparence ou son comportement. D’après les paroles de Yumi, les élèves craignaient qu’elle s’irrite de leur présence. N’aimait-elle pas la présence des autres élèves ? Il voulait en savoir plus malgré lui :

- Je ne comprends pas… comment une aussi belle et gentille jeune femme peut faire fuir tant d’élèves ? Seraient-ils tous aveugles et sourds ? Ou peut être simplement bêtes… questionna-t-il en éclatant de rire.

Bercé par le vent, il murmura à lui-même :

- Décidément, ce lycée est bien étrange…

Repenser au lycée raviva sa colère. Il serra les dents en revoyant dans sa tête ses parents l’abandonner à l’entrée de l’établissement. Et pour rien arranger, voilà qu’il était inscrit à l’internat, dans un lycée qui s’ouvrait à lui tel un monde inconnu. Assis sur un banc, près de la roseraie, il se sentait serein, serein et libre. Il profitait pleinement de cet instant, sachant que la suite de la journée serait bien moins agréable.

Aidan écoutait les explications de Yumi attentivement.

*Les Hide ?* songea-t-il. *Cette année promet d’être intéressante.*

Il observa les deux élèves fuir en apercevant Yumi et serra les dents. L’adolescente n’avait pas dit un mot, pas esquisser le moindre geste, pourtant elles avaient détalé. Cette scène l’avait replongé quelques années en arrière. Il revoyait les enfants de sa classe l’éviter parce qu’il ne parlait jamais et était « étrange », comme ils disaient tous. La solitude, il connaissait cela et ne supportait pas la réaction des étudiantes. A la remarque de Yumi, il fronça les sourcils et déclara :

- Je me fiche que tu fasses partie des Hides. Pour moi tu es Yumi, simplement Yumi et ça me suffit. Le reste m’importe peu.

Un mince sourire se dessina sur son visage.

- Je ne vais pas te juger selon ton appartenance à un groupe ou un clan ou je ne sais quoi… Ça serait stupide de ma part. Je te trouve très gentille et je ne veux pas en savoir plus. Le reste ne me regarde pas.

Il s’étira et repensa à tout ce que lui avait appris la jeune femme sur le lycée.

*Kazuki et Hide…*

L’on pouvait certainement considérer qu’il était un Kazuki, se dit-il… A vrai dire, il s’en fichait éperdument. Il vivait sa propre vie à sa manière. Il n’aimait pas la présence des autres élèves et s’isolait souvent, que ce soit dans un lieu retiré ou dans son silence si agaçant. Néanmoins, il ne craignait personne et ne détestait personne. Il ne baisserait pas les yeux face à un Hide et ne se battrait pas avec un Kazuki… ces histoires de groupes le dépassaient complètement… Il avait toujours été seul, ne savait rien de la vie au sein de groupe et ne pouvait donc dire si cela lui manquait. Il se demandait toutefois à quoi ressemblaient les autres Hide…

Il se surprit alors à penser qu’il appréciait de parler avec Yumi. Lui, bien qu’il se cloîtrait presque toujours dans un silence de marbre, discutait avec joie avec cette adolescente qu’il venait juste de rencontrer. Lui qui s’inquiétait de son arrivée dans ce lycée, se sachant peu bavard était rassuré de connaître quelqu’un. Il se tourna vers elle et lui adressa un grand sourire.

Aidan fit mime d’attraper le baiser. Ce simple geste l’émue, lui, l’éternel asocial. Il lui sourit en retour.

- Merci, murmura-t-il d’une voix suave en se frottant l’arrière du crâne, encore et toujours…

Humant les parfums exaltants qui l’entouraient, il ferma les yeux quelques secondes avant de déclarer :

- Je suis heureux si notre conversation t’a fait du bien.

Il ne comprenait pas vraiment le sens des paroles de Yumi mais celles-ci l’avaient touché. Les rares discussions qu’il avait eut ne s’étaient jamais déroulées d’aussi bonne manière.

- J’aime beaucoup parler avec toi, avoua-t-il. En général, je ne parle pas beaucoup… en fait, je ne parle jamais… mais avec toi c’est différent. Je ne te connais que depuis quelques minutes et pourtant j’ai plus parlé avec toi qu’avec mes parents alors que j’ai passé des années avec eux…

Il se tut, gêné. Il n’avait pas pour habitude de dévoiler des parts de sa personnalité. Il ne l’avait jamais fait malgré les nombreuses tentatives des psychologues qui l’avaient suivi pour le faire parler et il venait de s’ouvrir à la jeune femme blonde qui lui faisait face. Il ne saurait en expliquer la raison mais par sa simple présence, Yumi l’incitait à ne pas s’enfermer sur lui-même, comme il le faisait toujours.

*Finalement, parler n’est pas si désagréable*songea-t-il. *Quand ça en vaut la peine…*

Cette pensée le fit sourire. Aucun doute, cette fois, ça en valait la peine ! C’était la première fois qu’il avait une amie et il ne voulait pas tout gâché, comme il le faisait toujours. Il s’affala sur le banc alors qu’un groupe d’élèves passaient au loin. Il les observa s’éloigner avant de se tourner vers l’adolescente assise en tailleur à côté de lui. Plongeant ses mains dans les poches de son jean, il la dévisagea de nouveau, presque inconsciemment.

Lorsque Yumi baissa la tête, Aidan réalisa alors qu’il la dévisageait et détourna la tête, gêné. Se frottant la tête, il répondit simplement à sa question :

- Oui, c’est bien la première fois. J’appréhende un peu…

Il baissa lamentablement la tête. Il ne connaissait rien dans ce lycée. Combien seraient-ils par chambre ? Avec qui serait-il ? Tant de questions qui l’obsédaient malgré son habituelle désinvolture…
Soudain, Yumi se pencha vers lui et lui souffla une autre question. Le visage d'Aidan s’illumina et afficha un sourire enjoué :

- Oui, avec plaisir. Je ne fais rien ce soir, murmura-t-il en réponse à la demande de son amie.

Bien qu’il essayait de le cacher au mieux, il était plus qu’heureux de la proposition de Yumi. Il aimait passer du temps avec elle. Observant les deux élèves qui les épiaient, il tressaillit. Sentir des regards le dévisager était tout ce qu’Aidan détestait. Connaissant l’ambiance qui régnait dans ce lycée grâce à Yumi, il lui dit :

- Mais...je ne veux pas t’attirer d’ennui…

Après tout, elle était une Hide. Aidan s’en fichait, certes, mais ne s’attirait-elle des problèmes en restant avec lui ? A vrai dire, la seule idée de la voir s’éloigner de lui suffisait à lui nouer le ventre mais il était sincère, il ne voulait pas qu’elle ait des ennuis par sa faute.
Il se surprit une nouvelle fois à imaginer à quoi ressemblaient les autres Hide. Avaient-ils un chef, un leader ? Beaucoup de questions le taraudait mais il se contenta de sourire, comme à son habitude. Curieux et impatient, il était pressé de visiter la ville. Après tout, il ne connaissait rien de Konoha, sinon son nom et son lycée. Ses parents l'avaient déposé ici dès qu'ils furent arrivés en ville... Aidan n'avait qu'une idée en tête:

*Sortir du lycée.*

Bien qu'il venait d'arriver dans cet établissement et malgré ses facilités, Aidan n'aimait pas particulièrement l'école et profitait de son temps libre pour s'évader. Ainsi, la proposition de Yumi l'enchantait, il allait pouvoir découvrir la ville et passer la soirée avec elle. Il lui adressa un mince sourire.

Aidan poussa un sifflement d’admiration.

- Une leader des Hide, murmura-t-il faiblement. Si je devais m’y attendre…

Il lui sourit immédiatement. Il ne voulait pas qu’elle pense qu’il lui reprochait de faire partie des Hide. A vrai dire, il était plus impressionné qu’autre chose de savoir qu’elle était une des leaders de ce groupe apparemment si craint dans le lycée. Au moins, il avait la réponse à l'une de ses questions. Ainsi les Hide avaient bien des leaders. Il ne souhaitait pas particulièrement en faire parti, Kazuki ou Hide, cela l'importait peu, mais il voulait en savoir plus. Un groupe d'élève se distinguant de tous les autres, cela l'intéressait. Son visage s'éclaira à la remarque de son amie sur l'internat, il lui répondit:

- Je m’inquiète surtout de savoir avec qui je me trouverai… je n’aime pas vraiment la compagnie des autres…

Il se frotta la tête avant de réaliser ce qu’il venait de dire et s’empressa de rajouter immédiatement pour qu’il n’y ait pas de malentendu:

- Je…je ne dis pas ça pour toi !

Il bafouilla, ayant peur de la vexer, ce qu’il ne souhaitait absolument pas.

- Au contraire, j… j’adore passer du temps avec toi.

Il sourit pour cacher sa gêne.

*Quel idiot* songea-t-il alors qu’il observait la fleur rapportée par la jeune femme.

Son teint foncé était presque envoutant. Aidan plongeait son regard dans les traits fins et harmonieux de la rose de minuit, le violet se mêlait à la perfection avec le noir. Il caressa un pétale du bout de l’index, comme s’il eut peur d’abîmer la fleur.

- Elle est vraiment magnifique, souffla-t-il en fixant Yumi. Juste pour la voir, ça vaut la peine de venir à Konoha.

Son visage s’étira en un fin sourire. Il resta quelques secondes, immobile, silencieux, à contempler cette merveille de la nature.

Tirant una autre bouffée de sa cigarette, Yumi réfléchit quelques secondes. Chambre 2? Ca lui disait quelque chose. Son visage s'illumina lorsqu'elle se rapella enfin. Se tournant vers Aidan, un grand sourire aux lèvres, elle dit:

-Tu es dans la chambre de mon petit ami. Le seul problème, c'est que c'est aussi un Hide et qu'il n'est pas aussi sympathique que moi avec les Kazuki...

Sa voix s'éteind doucement dans un murmure. Elle ne voulait pas que Aidan s'attire des ennuis parce qu'il la fréquentait. Elle serra les dents et baissa la tête. Elle n'allait pas tout mettre en l'air pour des histoires de clans. Pourtant, il risquait gros à cause de cela. Soupirant, elle releva la tête et lui sourit tristement.

-J'ai un mauvais pressentiment...Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose juste parce que tu me fréquentes...

Elle souffla un nuage de fumée et se ressaisit. Sautant sur ses pieds, elle rejoignit Aidan qui était à quelques pas. Il ne s'était rien passé pour le moment, alors autant en profiter. Elle n'avait jamais éprouver un tel besoin d'être en compagnie d'une personne alors elle n'allait pas tout abandonner maintenant. Aidan avait quelque chose de spécial. Simplement en sa présence, il avait réussi à rendre heureuse Yumi. Maintenant, elle redoutait de devoir le quitter et de replonger dans les ténèbres.
S'arrêtant à sa hauteur, elle ajusta son sac sur ses épaules et lui sourit chaleureusement.

-On commence par les dortoirs? Tu pourras déposer ton sac comme ça.

Du menton, elle désigna en souriant l'unique sac que portait Aidan. Elle s'en empara avant qu'il ne l'attrape et riant, lui tendit sa cigarette.

-T'en veux?

Un sourire joyeux aux lèvres, elle se mit en route suivit du jeune homme brun.

Aidan se frotta la tête. N’allait-elle pas avoir des problèmes avec son petit ami si elle passait du temps avec lui ? Surtout s’il faisait parti des Hide… Lui, cela lui importait peu, il venait de se trouver une amie et personne le ne priverait de la voir, qu'il soit un Hide ou non, mais pour elle... Il ne voulait vraiment pas la mettre dans une situation embarrassante vis à vis de ses amis.

A la dernière remarque de Yumi, Aidan lui sourit chaleureusement et lui dit d'une voix qu'il voulu rassurante:

- Ne t’en fais pas pour moi, je suis plus fort que j’en ai l’air. Ce n’est pas un Hide qui m’empêchera de te voir…

Il éclata de rire. En réalité, il avait menti. Il ne s’était battu que deux fois. Ça s’était plutôt bien passé pour lui mais il essayait d’éviter les conflits… Néanmoins, cela ne l’empêchait pas de ne craindre personne, certainement regretterait-il sa trop grande confiance en lui, un jour…
Il observa Yumi le rejoindre et lui proposer de commencer par les dortoirs. Il répondit :

- D’accord, je te suis… hé ! s’exclama-t-il lorsqu’elle s’empara de son sac.

Il lui courut après pour la rattraper en riant à son tour. Il attrapa la cigarette qu’elle lui tendit et prit une bouffée avant de recracher un nuage de fumée. Il contempla la fumée se dissiper d'un regard vide avant de tendre la cigarette vers Yumi.

- Merci… déclara-t-il.

Il lui emboîta le pas, pressé de découvrir l’établissement.


[Voilà =D]