Konoha : Lycée Daiki
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Konoha : Lycée Daiki


 
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 Remise à Zéro [Libre]

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Kae SarutobiKae Sarutobi
¦ L'Anti-Thèse HexaDécimale ¦




Remise à Zéro [Libre] _
MessageSujet: Remise à Zéro [Libre]   Remise à Zéro [Libre] Icon_minitimeVen 9 Oct - 17:22

PARTIE 1
« Donc…Euh…Bienvenue à tous. »

Asuma tâta du bout des doigts l’épaisse liasse de feuilles qu’il avait préparé pour son cours. Il s’agissait surtout de plan de cours pour les élèves. En fait, il n’avait à peu près rien en termes de matériel d’enseignement. Il n’avait jamais senti le besoin de s’entourer de manuels qui trop souvent était soit ennuyeux, soit poussiéreux. La plupart du temps, il piochait dans ses notes d’université pour faire des exercices ou des examens. Le reste, il le savait de mémoire. De toute façon, voilà longtemps que la nervosité du premier cours l’avait quitté. Asuma savait à quoi s’attendre : la quasi-majorité des élèves voyaient avec méfiance l’apparition de ce cours dans leurs habitudes, sinon comme un fardeau inutile. Asuma ne pouvait ni ne voulait masquer l’évidence : les maths ne servaient à rien dans des combats de rue ou pour survivre dans la jungle. Enfin, le math théorique. L’objectif du premier cours était avant tout de briser cette attitude propre à l’homme, et de leur donner un avant-goût de ce qu’allait devenir ce cours, probablement le plus difficile, mais aussi le plus intéressant possible. La classe avait été disposée en 9 tables rectangulaires ayant chacune 3 élèves, faisant donc un total de 27 étudiants, ni trop ni pas assez. Les classes trop petites devenaient isolées et cultivaient une prétention chez les élèves alors que les plus grandes étaient chaotiques et ingérables. Non pas qu’Asuma ait jamais eu à faire de la vraie discipline – Sa carrure en décourageait plus d’un- et on comprenait rapidement qu’il n’aimait pas les chapardeurs. Enfin bref s’était-il appuyé contre son bureau trônant dans le coin gauche de la place. Il portait une chemise d’un blanc immaculé, sortie de son pantalon évidemment, qui contrastait énormément avec ses cheveux sombres. Ce n’était pas le fruit du hasard, d’ailleurs ce ne l’était jamais avec lui. Ce contraste attirait plus facilement l’œil de l’étudiant fainéant. Il portait un pantalon de style parachute tout à fait adapté à la mode actuelle, et autour de son cou s’accrochait un bon casque d’écoute AVP, dont le long fil rejoignait sa poche droite de pantalon, connecté à son bon vieux Ipod 250 Go. Il chaussait aussi des skateurs Fallen. Tout ceci donnait déjà un message aux élèves : « Je suis comme vous, en plus vieux c’est tout. » Évidemment il ne fallait pas dépasser la limite entre savoir se vêtir et se prendre pour un adolescent. Ainsi Asuma avait-il apporté sa sacoche à Ordinateur Swiss Gear et installé son portable Mac sur le bureau. Il en avait rarement besoin, mais le joujou rappelait facilement aux étudiants qu’il restait le prof, pas leur copain.

« Comme vous le savez maintenant, je m’appelle Asuma et je suis le nouveau professeur de math permanent, en remplacement du stagiaire Evirt Rickert. »

Le nom du stagiaire provoqua des commentaires et des regards des plus hostiles dans la classe. Manifestement, le dit Evirt ne devait pas être très populaire. Cela dit, la popularité n’était pas ce qu’Asuma cherchait, il s’en fichait éperdument. L’expérience lui disait toutefois qu’elle était toujours utile.

« Donc pour commencer, je vais vous demander de .. . »

Voilà la première accroche. Tout les gens présents étaient prêts à l’entendre dire qu’ils devaient préparer du papier pour des notes écrites. L’ennui total. Certaines étudiantes avaient déjà sorti leur cellulaire dans l’idée d’envoyer quelques SMS.

« ….Ranger tout votre attirail, nous allons finir le cours plus tôt aujourd’hui. »

Stupéfaction totale. Pas de notes ? Finir plus tôt ? Regain d’intérêt général, les élèves s’empressent de ranger le tout.

« Je dois malheureusement vous donner tout d’abord les règles qui sont nécessaires à ce qu’on puisse bien fonctionner dans cette classe. D’abord commençons par les règles me concernant. »

Des froncements de sourcils dans la salle.

« Je m’engage à ne pas vous donner de devoirs écrits à la maison, et à corriger vos travaux en moins d’une semaine. »

L’idée de ne pas avoir de devoirs avait totalement réveillé la classe et Asuma avait toute l’attention dont il avait besoin.

« De votre côté, vous devez vous engager à réaliser les travaux en classe, à m’écouter quand j’ai à parler, et surtout à, jamais mais vraiment jamais, me dire quelque chose sans pouvoir l’expliquer. »

Bien des élèves ne comprirent pas exactement ce qu’il voulait dire. C’était normal.

« Je n’aime pas la discipline et je n’en ferai pas. Si vous troublez le cours, je quitte la classe et prévoie un examen pour le lendemain. C’est vraiment emmerdant à rappeler, mais je dois vous avertir que le passage de ce cours est obligatoire, et vous pouvez dire adieu à un quelquonque diplôme si vous ne pouvez pas réussir vos maths. »
« Vous avez le droit d’écouter vos Ipods pendant les séances d’exercices et de discussions. De même, vous pouvez envoyer des SMS et tout ce que vous voulez. Si ça vous chante vous pouvez même m’appeler de mon bureau, en avant. »

Il écrivit son numéro d’Iphone au tableau sous le regard amusé et intéressé des élèves.

« Pour ce cours, vous n’avez pas besoin d’aucuns manuel, seulement d’une calculatrice scientifique. Je recommande la Texas, parce que la UNIM est vraiment trop chiante. D’autre part, ayez un matériel de géométrie, des marqueurs, et des feuilles lignées. Vous n’aurez pas de notes sur la matière à prendre, je vous fournirai tout. D’un autre côté, vous voudrez peut-être prendre d’autres notes, mais nous verrons cela plus tard. Enfin, si certains on des portables, je vous demanderai de fermer leur couvercle le temps des explications. Après, vous faîtes ce que vous voulez. »

Il prit une petite pause.

« Je suis joignable en tout temps pour vos questions, mais quand je dit tout temps, cela suppose que me réveiller à deux heures du mat la journée avant l’examen pour une question comporte certains risques. Je suis, ou serai plutôt, fréquemment au foyer ou dans les couloirs, alors il suffit de me trouver. »

Il aurait pu continuer de déblatérer ainsi longtemps, et appliquer la méthode pédagogique apprise à l’université pour « créer des liens » et « dissiper les craintes des mathématiques » mais c’était complètement inutile. Asuma ne mentirait pas aux jeunes : le cours n’était pas facile, et le fait de ne pas avoir de devoirs allait avoir un contrecoup par la suite. Il se retourna donc et écrivit au marqueur effaçable sur le tableau :

« 1 + 1 = ? »


Des pouffements dans la salle. Asuma se retourna et pointa au hasard un élève.

« Pourrais-tu te nommer, que je commence à apprendre vos noms, et me donner la réponse et pourquoi il est ainsi ? »[color]

[color=black]L’élève le regarda, surpris par cette question simple.


« Ben deux, c’est sûr…Pis pourquoi, ben c’est de même que ça a été décidé. »

Asuma secoua la tête très légèrement, et s’assit carrément sur son bureau. C’était interdit, mais il s’en fichait.

« Selon toi, la réponse est deux parce qu’il a été décidé ainsi ? »

« Ouais… »

« Et tu as choisi de prendre cette réponse pour acquise puisqu’il a été décidé ainsi ? »

Silence. Tous avaient compris le ridicule de la situation. Beaucoup des étudiants ici enfreignaient régulièrement la loi, et prétendait faire ce qu’ils voulaient et croire ce qu’ils voulaient, mais acceptaient volontiers les termes qu’avait donné les gens pour des choses aussi simples que 1+1.

« Voilà le première chose que je vous enseigne. Il faut voir les choses à la base, surtout en mathématique, pas comme on vous l’a appris. »

Il se déplaça au tableau, et dessina un cercle.

« Ce n’est pas un cercle. Ce n’est qu’une ligne formée à partir des points formés par une deuxième ligne fixée à un point dans une trajectoire de 360 degrés. »

Une fille leva la main.

« Sa rime à quoi tout ça ? On va arrêter de dire cercle pour apprendre une phrase débile ? »

Asuma répondit vivement :

« Pourquoi la terre est-elle ronde ? »

Confusion et silence dans la salle. Des étudiantes chuchotaient à voix basse.

« Personne ne sait ? Pourtant je suis certain que si je vous avais demandé la forme de la terre, vous auriez tous dit qu’elle était ronde. »

Silence dans la classe. Tous savaient qu’il y avait une formule mathématique pour déterminer la forme de la terre, seulement personne n’avait pensé à la chercher. Certains élèves semblaient avoir déjà saisi : s’ils pensaient que la terre était ronde, c’était parce que c’était ce qu’on leur avait dit!

« Que devons-nous retenir de ceci, selon vous ? »

Silence. Asuma regarda la fille qui avait parlé plus tôt.

« Je ne vous demande pas d’utiliser une phrase pour énoncer un cercle. Je vous demande de savoir par vous-même la signification des termes que vous utilisez. Voyez-vous, presque tout ce que vous savez vient d’opinion d’autres personnes. En philosophie vous étudierez probablement l’Allégorie de la Caverne de Platon, et vous saurez alors mieux ce dont je vous parle. Pour le moment retenez ceci : Pour comprendre, vous devez désapprendre ce que vous avez appris. Ainsi vous apprendrez la racine et l’explication de tout ce que vous savez. »

Un élève leva la main.

« C’est n’importe quoi tout ça. Si je pense quelque chose c’est parce je l’ai décidé. »

Asuma fit la moue.

« Vraiment ? Aimes-tu le foot ? »

« Non ? »

« Et tes parents non plus je suppose. »

« Non pas du tout. »

« Tu crois que la démocratie est mieux que l’esclavage ? »

« Évidemment. »

« Et tes parents ? »

« Eux aussi. »

« Et ta religion ? Tu crois que les actions de ton centre religieux sont plus raisonnables que celles des extrémistes ? »

« Parfaitement. »

« Et tes parents ? »

Tous savaient maintenant où Asuma voulait en venir. Ce n’était pas un hasard si les parents avaient les mêmes opinions que les étudiants. Même sans le vouloir, l’opinion des aînés avait déteindu sur eux. Bien sûr, ce n’était pas le cas pour tout le monde, les exceptions n’étaient même pas si rares. Mais du moment où la relation égalitaire était rompue (Parent-Enfant est un parfais exemple) alors il y avait éducation, et l’éducation, c’est à la base l’opinion de quelqu’un d’autre.

Le jeune, qui sentait l’atmosphère centrée sur lui des plus pesantes, choisit de garder le silence à cette dernière question dont la réponse était évidente.

« Je m’en fiche si vous dessinez deux éléphants au lieu d’écrire 2 quand je vous donnerai la question. L’important est de m’expliquer pourquoi il est ainsi. Vous verrez que ce n’est pas sans difficulté, même pour les problèmes les plus simples. Le 1+1 est donc votre premier devoir. »

Il y eut des lamentations dans la salle, mais Asuma les remit au calme.

« Je ne demande pas de papier ni de notes. Vous n’avez qu’à vous regroupez et en discuter. L’équipe de 3 qui m’aura donné la meilleure réponse sera exemptée du test éclair mardi prochain et aura automatiquement la note 100 %. Ceci dit, à ma montre il est 1h40, vous pouvez discuter librement en classe jusqu’à 1h50, et je vous laisse filer ensuite. Et je ne veux pas de garnison à la porte, hein. »

Satisfait de son premier cours, il s’installa sur sa chaise et ouvrit son MacBook (OS Snow Leopard) et termina la correction de copies d’une autre école. « It could be anywhere in the world » d’AlexisOnFire entonna un joli scream dans ses écouteurs. Du coin de l’œil il pouvait apercevoir une bande d’étudiantes qui chuchotaient ensemble en lui lâchant des regards de temps à autres. Il n’y prêta pas attention plus d’une seconde, car quelqu’un d’autre avait attiré son attention, assez pour lui faire enlever son casque d’écoute et baisser le son. L’étudiant était devant son bureau, son sac sur l’épaule.

« Oui…. ? »


[Bon, première tentative. En espérant qu'il y assez de contenu pour le répondant. N'importe quel élève ou même prof peut répondre, je suis pas difficile >_>]
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Aellia KaedeAellia Kaede
Démone aux Multiples Facettes ♦




Remise à Zéro [Libre] _
MessageSujet: Re: Remise à Zéro [Libre]   Remise à Zéro [Libre] Icon_minitimeSam 10 Oct - 22:32

[Je me permets de répondre, ton post m'a *comment dire?* inspiré. Ma réponse n'est pas de ton niveau mais j'ai fais de mon mieux avec le temps que je m'étais impartie.]



La solitude. Voila ce que cherchait aujourd’hui Aellia. Oh, ce n’était, d’habitude, pas très dur à trouver. Il suffisait d’arriver quelques par dans ce lycée, pour s’y retrouver aussi vite seule. Oui mais aujourd’hui n’était pas comme d’habitude. Apparemment tous les Hide et Kazuki s’étaient donnés le mot pour lui mettre les nerfs à vifs. Partout où elle avait tenté d’aller, elle s’était heurté à un mur de résistance et de conflit. Le seul jour où elle ne voulait ni d’ennui, ni de combat, elle trouvait nombre d’opposants, elle hallucinait. Mais assez affirmée, elle avait continué à vouloir le calme et avait fuie –sans honte- pour le trouver. Maintenant, elle était obliger d’assister à un cours pour être sur d’être tranquille. Elle tombait bien bas en ce moment, mais elle faisait avec. Bientôt la chance lui sourirait à nouveau, non ?

*Après le bas, il y a toujours un haut*


Arrivant au troisième étage, la blonde s’arrêta. Où devait-elle aller ? Quel cours avait lieu aujourd’hui et à cette heure ? Elle n’en savait rien, n’ayant pour ainsi dire jamais suivie une heure de cours en entier. Parfois elle venait, puis repartait au bout d’une vingtaine de minutes, par ennui ou par ordre. S’approchant d’une porte où des élèves s’engouffraient en soupirant, la blonde ne chercha pas longtemps quel cours s’y passait. Qu’il soit intéressant ou pas, il était son paradis d’un jour. Inspirant à fond, Aellia remonta son sac sur son épaule –sac qui ne contenait pas que des affaires de cours- elle pénétra dans la pièce sans un bruit. Comme elle l’avait prévu, beaucoup la dévisagèrent, perplexe et haineux. Quelques uns l’ignorèrent totalement. Et pour finir un ou deux se moquèrent d’elle. Elle avait l’habitude de ces réactions à sa venue et le cherchait bien aussi, on pouvait le dire. Souvent, soit par son comportement, soit par son accoutrement, elle déclenchait les moqueries. Maintenant, elle en faisait une force, car dans ce monde de fou, elle était la seule à assumer sa démence en la mettant en avant. Aujourd’hui n’échappait pas à la règle. Vêtue d’un débardeur noir, elle avait écrit au crayon blanc : La folie est un don de Dieu (Jim Fergus). Au dessous, elle portait un short déchiré directement dans un jean, totalement asymétrique. Une paire de van’s customisée et un bandage au poignet droit venait compléter sa tenue, pour le moins étrange. Ses cheveux étaient librement lâchés en crinière autour de son visage pâle où deux yeux aux pupilles masquées par des lentilles sang brillaient. Sans prendre garde aux réflexions que donnaient son apparence, elle alla se poser sur une table, au fond de la pièce qui donnait vu sur l’extérieur.

Ne prenant même pas la peine de sortir un cahier ou quoique ce soit d’autre, la jeune fille s’appuya sur le dossier de sa chaise et ferma les yeux. Se mettant en semi-sommeil, elle resta pourtant attentive à ce qui l’entourait. C’est ainsi qu’elle apprit qu’elle était entrée dans un cours de mathématiques. A ce mot, un sourire déchira son flegme. Avec sa chance incroyablement mauvaise, elle était entrée dans le cours qui lui avait laissé le plus de mauvais souvenirs. Entre les punitions et l’incompréhension total des bases de la matière, elle n’avait jamais eut un niveau très élevée. Oh, bien sur, elle était bonne en calcule, savait quelques formules, mais n’avait jamais compris comment pouvait-on arriver a ceci. Totalement sur ses principes, elle ne pouvait accepter des bases que personne ne lui avait jamais expliquées. Résultat ? Une haine envers cette matière aussi inflexible que les règlements qu’elle ne respectait pas.

Gardant les yeux clos, Aellia se concentra sur les mots que prononçait le nouveau prof. Sa façon de parler était à la fois subtile et étrange. Il semblait fait fît des règles qu’un professeur devait imposer et pourtant en posait d’autre implicitement. Il avait l’air cool, presque, mais demandait un minimum de travail. Etrange. Pourtant, ce qui sonnait le plus incroyable aux oreilles de la combattante fut la façon dont il présenta sa matière. Sortant de sa bouche, elle semblait bien plus intéressante qu’écrite dans un stupide manuel. Se coupant du monde réel comme elle le faisait souvent, Aellia s’intéressa à une question qui s’était posée doucement dans son esprit : Les mathématiques pouvaient-elles une matière intéressante contrairement à ce qu’on lui avait montré ? Ceci commençait sérieusement à l’intéresser.

*Oulah Aellia, tu te rends compte de ce que tu dis là ?*


Secouant doucement la tête pour se tirer de ses pensées et des remarques qu’elle réussissait à se faire à elle-même, la blonde ouvrit doucement les yeux. Elle amena lentement ses mains à son visage et y cacha ses traits. Inspirant doucement, Aellia finit par se reconnecter à la réalité et entendit des gloussements amusés. A tient quelque chose d’intéressant s’était-il passé ? Enlevant les mains de ses yeux, elle découvrit alors un calcul noté au tableau. Un calcul qui, certes, avait pu faire rire certains idiots ici présents.

1 + 1 = ?


Détaillant le prof –a qui elle n’avait adressé qu’une attention mineur en entrant- Aellia comprit qu’il était bien sérieux. Surement dans le métier depuis longtemps, il avait, apparemment, sa technique pour enseigner sa matière plus qu’assommante. Alors qu’elle allait détourner les yeux vers le ciel, un élève répondit. Ce fut, comme tout le monde s’y attendait, une réponse d’une simplicité désarmante et pourtant qui entraina un sujet intéressant. Tout ce qu’inculquait parents et autres représentant de l’autorité était-il vrai pour le simple fait que tout le monde le disait ou le faisait. Un sujet presque philosophique dans un cours de maths, de plus en plus saugrenu, mais la blonde aimait ca. Le prof prononça alors une phrase qui illumina brusquement ses yeux.

« Je ne demande pas de papier ni de notes. Vous n’avez qu’à vous regroupez et en discuter. L’équipe de 3 qui m’aura donné la meilleure réponse sera exemptée du test éclair mardi prochain et aura automatiquement la note 100 %. Ceci dit, à ma montre il est 1h40, vous pouvez discuter librement en classe jusqu’à 1h50, et je vous laisse filer ensuite. Et je ne veux pas de garnison à la porte, hein. »


Répondre à un calcul qu’elle comprenait et elle obtenait une bonne note sans bosser ou faire l’interrogation. Une bonne note, cela signifiait bien plus que quiconque pouvait croire pour la Kuragari. Une bonne note, et elle n’aurait à subir aucun préjudice moral et physique. Juste une bonne note pour commencer et il n’y aurait pas de représailles de ceux de son clan. Oui, c’était tordu comme façon de penser mais c’était vrai. Par un enchainement de chose, par le simple effet papillon, elle allait éviter nombre de désagrément. Explication ? Si elle continuait à sécher les cours, le proviseur l’avait prévenu qu’elle serait exclue du lycée. Si elle était exclue, elle aurait failli à sa mission qui était de surveiller les deux clans du lycée pour son gang. Et si elle ratait sa mission, Aiden ou un autre membre de tête des Kuragari le lui ferait payer, c’était certain. Et dans le clan des ténèbres, les punitions restaient souvent marquées dans les esprits… et dans les chaires.

Ouvrant son sac avec douceur, la blonde attrapa une feuille quelque peu froissées et un stylo. Tout en réfléchissant, elle le fit tourner sur ses doigts les yeux perdus dans le vague. Arrivant à 61 tours, la blonde inspira a fond et jeta, cette fois ci, un regard presque haineux à la feuille blanche. Elle voyait la réponse, elle comprenait la question, mais comment le dire et l’expliquer. 1+1 pouvait très bien faire 4 si les nombre n’avait pas été placé dans ce sens. Il suffisait juste de dire que l’on comptait : 0, 1, 4 et hop, le calcul changeait. Inspirant à fond, elle cessa de faire tourner son stylo, le posa sur la feuille qui attendait patiemment. D’une écriture ronde, plutôt fine et petite, elle inscrivit :

« 1 + 1= 2 si, et seulement si, l’on compte : 0, 1, 2, 3 …
Il est donc parfaitement possible, pour quelqu’un réfutant cette suite de nombre décidé par l’Homme, que cette adition ne soit pas égale a 2. »


Relisant lentement ces mots, Aellia réfléchit. Ceci ne la satisfaisait pas, mais elle ne pouvait pas exprimer sa pensée autrement. Elle avait mal de ne pas trouver les bons mots, la bonne façon de parler mais elle n’avait pas été élevée dans ce but. A elle, contrairement a beaucoup des élèves présents dans la pièce, on n’avait pas posé un jour, la question du « explique moi ce que tu penses ». Elle s’était retrouvée seule trop jeune et s’était auto élevée. Et voila ce qu’elle donnait aujourd’hui. Elle était sa plus grande fierté et sa pire honte. Elle était devenue une louve qui ne savait rien faire d’autre que mordre. Chassant brusquement cette pensée, la blonde fronça les sourcils et releva les yeux vers le prof. Un casque bouchait ses oreilles et il était en train –surement- de corriger quelques copies. Bizarrement, il n’était pas comme les autres et ceci la bloquait. Dans cette situation, où le prof n’était plus quelqu’un d’un autre monde qui était à la fois son ennemi et sa victime, elle se sentait perdu. Ses repères chaviraient dangereusement.

Soupirant doucement, la blonde rangea sa trousse dans son sac. Gardant son stylo entre ses doigts, elle jeta un regard vers le ciel, une fois encore, y cherchant surement du courage puis se leva sans bruit. Repoussant sa chaise, elle attrapa son sac et le passa sur une de ses épaules. Elle prit la feuille sur laquelle elle avait noté sa réponse, et y ajouta son nom et son prénom. Repoussant ses cheveux en arrière, elle se redressa et jeta un regard vers le bureau. Elle réalisa alors quelque chose d’incroyablement ridicule. Elle, une arme des ténèbres, craignait presque de rendre un « devoir ». Dans le fond elle ne craignait pas, elle se connaissait juste assez pour savoir les répercutions si ce qu’elle avait écrit –et donc pensé- était faux. Répercutions souvent disproportionnées par rapport a son échec mais toujours troublant pour quelqu’un ne la connaissant pas.

Secouant la tête, la blonde traversa la salle comme un fantôme. Pour une fois, et a son plus grand plaisir, toute l’attention était soit tournée vers le nouveau prof, soit vers la question qu’il avait posé. Elle put donc traverser toute la salle en ne récoltant que quelques regards mauvais et une seule tentative de croche pied. Arrivant devant le bureau du professeur du cours, elle se rendit compte qu’elle ne se souvenait même pas de son nom. Curieuse, elle jeta un coup d’œil, rapide, aux différents papiers et autres objets qui se trouvaient sur son bureau. Comme à son habitude sa mémoire emmagasina nombres de tous petits détails, ignorant le reste. Elle ne trouva pourtant pas l’information qu’elle cherchait. Sans un mot ni un geste, la blonde continua de le fixer, recherchant en vain une information qu’elle avait fait exprès d’omettre. L’homme releva au même instant le regard et enleva les écouteurs de ses oreilles


« Oui ? »


Aellia continua de le fixer quelques secondes puis finit par tourner les yeux vers la feuille qu’elle tenait entre ses doigts et la tendit lentement vers l’homme. Elle hésita encore une seconde à lui donner puis l’abandonna entre ses mains. Elle se surprit pourtant à se justifier sur ce qu’elle avait écrit. Sa voix étrangement douce pour le monstre qui se cachait souvent en elle, s’éleva doucement :

« Je ne sais pas si cette réponse vous ira. Je tiens juste à dire ceci : Je ne suis pas d’esprit scientifique et je n’admets une vérité que si j’accepte et comprends pourquoi elle est. Je pense que vous aurez compris que je n’ai guère d’affinité avec la matière que vous enseignez. »


S’interrompant un instant, elle tourna la tête vers un élève qui avait braqué un regard glacial sur elle. Leur regard se rencontrèrent et luttèrent un instant. Une fois de plus elle sortit vainqueur. Détournant à nouveau les yeux vers le destinataire de ses premières paroles de la journée, elle lui adressa un regard indiscernable. Continuant son examen encore un peu, elle finit pourtant par ajouter, pour conclure son idée :

« Je pense donc que votre addition n’existe que dans le monde de ceux qui veulent bien l’accepter. Pour l’instant, je ne peux dire si elle a une réponse dans le mien. Ce n’est pas vraiment une réponse à votre question, mais c’est la seule chose que j’ai pus en tirer convenablement. »


Remontant son sac sur son épaule, elle se prépara à partir –ou plutôt à fuir, comme elle le faisait si bien en ce moment-.
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Remise à Zéro [Libre] _
MessageSujet: Re: Remise à Zéro [Libre]   Remise à Zéro [Libre] Icon_minitimeMar 13 Oct - 4:00

PARTIE 2

[C’est un grand honneur de voir quelqu’un répondre en si peu de temps, surtout un admin…Pour le niveau, il n’a rien à envier au mien, qui n’a rien d’un niveau selon moi.]

Asuma leva un peu les yeux, et les plongea dans les pupilles de l’étudiante, derrière ses lentilles artificielles. Son visage n’exprimait aucunes émotions particulières, seulement son éternelle moue moqueuse, que l’ombre de son regard sombre neutralisait partiellement.

Il s’était toujours intéressé aux marginaux, de moins au début de ses études. Selon lui alors, il était fort probable que les marginaux aient découverts des secrets auquels les gens normaux n’ont pas accès. Dans sa tête, il était parfait que ces gens fussent les nouveaux « sages » qui peuplaient les idées de jadis. C’était eux qui, niant le commun, exploraient la brume. Après tout une raison les avait poussés à changer. Évidemment, il tomba rapidement du haut de la falaise sur lequel il avait fait le nid de cette idée. La plupart du temps, les marginaux ne savaient pas pourquoi ils étaient justement marginaux, ni ne pouvait l’expliquer. Ce qui les différencie des autres membres de la société est tout autre, et bien plus profond. Mais pas nécessairement meilleur. Comment donner une définition de cette différence était un problème qui avait passionné Asuma un bon moment, et de nombreuses rêveries pendant les cours de dérivés trigonométriques et de logarithmes abstraits. La question de définir était toujours compliqué : une définition devait tout englober, pouvoir pallier à toutes les questions, toutes les interrogations. Toutes les malversions. Sinon ce n’était qu’un débris, un sophisme issue d’un esprit philo mais pas sophe.Ainsi Asuma avait-il parlé à ses gens, s’était-il associé à eux pour entrevoir cette différence.

Des questions quelquonque. Qu’est la justice ? La piété ? L’homme ? Comme disait Justin Furstenfeld dans sa chanson « Into the Ocean » : « Im cold as cold as cold can be, be..” Des questions de sens, pour éprouver et tester les opinions, et des opinions, l’intelligence. Et un résultat ?

Certainement. Et cette étudiante allait en être l’exemple parfait, il le sentait.

Alors qu’AlexisOnFire cédait la place À Coldplay pour « Lost! » , Asuma lui resta silencieux, ne jetant pas un seul regard à l’habillement inhabituel de la jeune fille. Il refusait d’employer le terme « original ». L’originalité, c’est ce qui dévie de l’homme commun. Ça ne rend ni meilleur ni pire. Il s’aperçut alors que le moment avait été beaucoup long qu’il ne l’avait crû, et que l’adolescente le fixait depuis déjà une bonne seconde en silence. Sans rien laisser paraître, il attendit patiemment, et au bout d’un instant, elle tendit avec hésitation une feuille de format A4 légèrement froissée où à première vue des mots étaient écrits. Sans montrer une quelquonque réaction, Asuma prit la feuille des doigts de la main, et pu poser la feuille sur son bureau encore un instant suivant lorsqu’elle lâcha enfin le tout. Avant de s’intéresser au contenu du dit travail, il inspecta ses prunelles encore une fois. Qu’étais-ce ? De la nervosité, ou de la haine cachée ? Asuma n’était pas un psycho, seulement un prof de math. Avec un petit sourire dans le but de détendre l’atmosphère, il se pencha sur les écritures. La calligraphie était soignée, petite. Il laissa les mots se former dans sa tête :


« 1 + 1= 2 si, et seulement si, l’on compte : 0, 1, 2, 3 …
Il est donc parfaitement possible, pour quelqu’un réfutant cette suite de nombre décidé par l’Homme, que cette adition ne soit pas égale a 2. »


Il ne montra pas de réaction.

Les gens ne sont pas ce qu’ils sont, et surtout ne croîent pas aux mathématiques. Oui, ils calculent et se basent sur les probabilités, mais seulement à leur avantage. Ils usent du bon et laissent le mauvais dans un tiroir. L’homme est faible.

Il y a plus de 7 milliards d’humains. Il y a une infinité de façon de nous rendre différents. Mais pas de penser .On croît tous avoir nos propres opinions, on croît être marginal. Mais en réalité, on est qu’un type de pensée, une des nombreuses catégories qui caractérisent les sociétés.

On n’est jamais unique dans nos pensées.

Une voix douce comme la soie trancha littéralement dans ses réflexions, qui n’avaient même atteint le point de juger le contenu de la feuille A4.


« Je ne sais pas si cette réponse vous ira. Je tiens juste à dire ceci : Je ne suis pas d’esprit scientifique et je n’admets une vérité que si j’accepte et comprends pourquoi elle est. Je pense que vous aurez compris que je n’ai guère d’affinité avec la matière que vous enseignez. »

Asuma n’était pas surpris par cette apostrophe. Elle n’était pas la première à vouloir se couvrir en prétextant ne pas avoir un naturel scientifique. Et la réponse d’Asuma ne changeait jamais, que l’élève soit attentif ou rebelle. C’Était une réponse qu’aucun d’eux n’avait jamais entendu, évidemment. Tout simplement * Oui, et alors ?*

La science est un concept tellement utilisé qu’il en perd toute vraie définition. Alors, dire à Asuma qu’on ne possède pas un esprit scientifique n’a à priori aucun sens. Et cause aussi la curiosité qu’Asuma utilisera par la suite, il en est certain. Remarquant que l’étudiante s’était détournée de lui quelques secondes, il en profita pour construire son appréciation de ce qu’il pouvait lire sur la feuille. Le moment qui allait suivre était son préféré dans une conversation, et il se réjouissait à l’avance d’avoir trouvé aussi intéressant. Glissant ses yeux noirs vers la classe, Asuma prit connaissance du duel visuel entre l’étudiante et un autre élève. De toute évidence, elle n’était pas très populaire par ici, mais le prof n’était qu’à moitié surpris. L’homme est si faible.

Coldplay claironnant « Just because Im losin’ , doesn’t mean Im lost » le fit sourire intérieurement. Combien Ironique. Asuma retourna un regard vers la jeune fille, et son esprit rêveur divagua vers d’autres sujets complètements différents : combien la situation était insensée ! Entre les étudiants et le prof, il y avait si peu de différences visibles. Certains des gars de cette classe aurait pu prendre sa place tellement ils étaient semblables physiquement. Et malgré tout, un énorme fossé les séparait en tout temps. C’était la vie d’un prof.

Ironique. Il avait refusé de faire un doctorat parce qu’il en avait assez de mettre sa vie sociale et amoureuse de côté, et voilà qu’en tant de prof, la situation n’avait guère changée. Mais le mathématicien ne se plaignait pas. La vie avait été raisonnablement favorable envers lui.
Tiré de ses rêveries par la voix de la jeune fille qui traversait à nouveau son crâne, Asuma cligna des yeux une seule fois, et reporta son regard serein dans celui de l’étudiante, artificiel et froid :


« Je pense donc que votre addition n’existe que dans le monde de ceux qui veulent bien l’accepter. Pour l’instant, je ne peux dire si elle a une réponse dans le mien. Ce n’est pas vraiment une réponse à votre question, mais c’est la seule chose que j’ai pus en tirer convenablement. »

Asuma détourna le regard pour le porter sur la classe.Si la moue habituelle du prof pouvait donner l'impression à l'étudiante qu'il se moquait d'elle, ce n'était pas du tout le cas.

« Ok, vous pouvez y aller maintenant. À demain ! N’oubliez pas votre matériel demain, on commencera la justesse numérique. »

Certains élèvent lui jetèrent un regard interrogateur : La justesse numérique ? Asuma ne laissa paraître que sa petite moue moqueuse . La classe se vida lentement, et après 30 secondes, il ne restait que lui et l’étudiante. Le prof retira ses écouteurs autour du cou et ferma le couvercle de son MacBook . Enfin il se leva. Asuma dominait d’une bonne tête l’étudiante, sans parler de sa carrure , pas une armoire à glace mais respectable. Retournant son regard vers elle, il exprima :

« Je n’aime pas la cacophonie des salles de classes. Je préfère le silence ou la musique. »

Il jeta un regard vers la feuille sur le bureau .


« J’aime bien. Mais tu énonces une idée particulière, celle que nous ayons tous un monde intérieur, où nous décidons tous ce que nous voulons faire. Nous y sommes rois. »

Dans ses pensées, il ajouta :* L’homme est si faible. *

« Mais même entre nos mondes, nous devons avoir des liens. Pourquoi ? Parce que l'univers est intelligible, raisonnable. Ainsi certains concepts clés doivent avoir une définition sinon ce serait le chaos et rien ne pourrait vraiment exister. Tu m’as offert une définition, mais seulement celle de ton monde. »

Il fit quelque pas et regarda par la fenêtre. L’hiver s’installait. La neige serait bientôt là.

« Voilà ce qui est si difficile dans l’explication. C’est de donner une définition universelle d’une idée. 1+1 n’a peut-être pas de résultat dans ton monde, mais peut-être en a-t-il un dans celui de tes camarades. »

Il n'avait pas été sec. Ce n’était pas ce qu’il voulait, focaliser sur l’erreur.Sa voix était calme et rassurante.

« Ceci dit, tu as été plus loin que ça. Tu m’as livré ta plus intime explication d’un concept général. De même , tu n’es pas tombée dans le panneau de mon équation. »

Ce n’était pas entièrement vrai.

Il inscrit 1+1 au tableau.

« Cette équation ne peut pas être évaluée, puisqu’elle contient des termes qui, comme le deux, ne sont là que parce qu’elles ont étés reconnues d’emblée comme réelles et vraies. »

Asuma se retourna vers elle et lui décocha ce sourire caractéristique du coin des lèvres.

« Tu vois peut-être pourquoi déjà je n’ai pas pris 2+3 ou 4+2, l’explication ne serait pas aussi directe que 1+1. Tu vois sûrement aussi une confirmation de ce que j’ai dit aujourd’hui : tu as accepté d’emblée à ce que le signe + ait la signification d’addition. Et de qui tiens-tu cela ? De la société. »

Le prof arpenta entre les bureaux d’une marche pleine de confiance et de paix.

« Tu vois comment l’éducation est inévitable. On peut être seul toute sa vie et quand même vivre du savoir des autres. »

*L’homme est si faible.*

« De simple vue. On peut donc dire que la meilleure façon d’expliquer la réponse est d’expliquer la réaction qui a encouru pour donner la réponse. Voilà pourquoi je n’ai écrit au tableau que 1+1 , et non 1+1=2. »

Asuma revint tranquillement à son bureau.

« Une définition universelle n’est jamais très précise. Notre propre rencontre est un 1+1, si on veut le définir ainsi. Pour ma part , je dirai que c’est .. »

Sa voix mourut dans sa gorge. Il avait presque donné la réponse ! Asuma était tellement concentré par ses pensées qu’il en avait oublié le devoir. Et du même coup, l’étudiante. Il leva ses beaux yeux avec un sourire.

« …Le temps pour moi de la fermer et de te demander ce que tu en penses ? »


[Merci d'avoir attendu ma réponse. Elle n'est pas aussi longue que ma première, ni aussi bonne que la tienne, mais j'ai fait de mon mieux.]
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Aellia KaedeAellia Kaede
Démone aux Multiples Facettes ♦




Remise à Zéro [Libre] _
MessageSujet: Re: Remise à Zéro [Libre]   Remise à Zéro [Libre] Icon_minitimeSam 17 Oct - 11:51

Le regard de son professeur l’avait laissé perplexe. Appuyée sur une jambe, l’autre légèrement relâchée, Aellia ne savait que penser sur cet homme. Trop décontracté pour ressembler réellement à quelqu’un de sa profession, il respirait pourtant l’assurance que donne une certaine habitude. Il était à l’aise dans sa matière, semblait l’aimer vraiment et pourtant, il ressemblait à ses élèves… Quoique ressembler n’était guère le mot approprié. Malgré tout, ceci perturbait la blonde. Na sachant sur quoi se baser, elle restait sur ses gardes. La simple évocation de la matière la mettait toujours aux aguets, mais l’attitude de l’homme rajoutait à sa méfiance. Elle n’aimait pas ne pas savoir quelles étaient les pensées de quelqu’un… encore plus dans cette situation. Ne pas être sur de ce qui l’entourait l’inquiétait. Elle avait toujours voulu vivre dans un monde qu’elle comprenait au pire, contrôlait au mieux. Il lui fallait certaine sûretés pour être à l’aise, ce qui, ici, n’était pas encore le cas.

Alors qu’elle réfléchissait à ceci, une autre information vint se placer dans son esprit déjà suffisamment calculateur. Le sourire, ou plutôt la moue, qu’affichait son interlocuteur était un brin moqueur. Presque surprise, elle se demanda si elle devait le prendre bien ou mal. Réfléchissant profondément à la question et donc à l’attitude qu’elle devait elle-même avoir, elle se rendit compte que tout ceci était stupide. Elle réfléchissait trop, là était son défaut. A la place de pensée, il fallait qu’elle se focalise sur quelque chose d’autre. A la place de se perdre dans nombre de petits détails, il lui fallait qu’elle concentre son attention sur quelque chose de plus large. Inspirant doucement, ses yeux semblèrent se dé-flouter et elle fixa à nouveau son regard sur l’homme face à elle, qui jetait un coup d’œil aux quelques mots qu’elle avait griffonné grossièrement sur la feuille. Son estomac se serra mais la blonde garda froidement son aplomb, ne laissant rien transparaitre. Il n’était pas dans son habitude d’attendre la réaction des gens sur son compte…

«Ok, vous pouvez y aller maintenant. À demain ! N’oubliez pas votre matériel demain, on commencera la justesse numérique. »


La phrase finit par la sortir totalement de sa rêverie. Braquant un regard presque suspicieux sur son prof, Aellia ne put s’empêcher de se demander ce qu’était que la justesse numérique. Question qui fut, apparemment, la même que celle que ses condisciples se posèrent vu les murmures qui éclatèrent dans son dos. Murmure qui pour une fois et à son plus grand enthousiasme fut tourner vers autre chose que les combats qui se préparaient à la récrée qui allait sonner dans peu.

*Rien qu’avec un peu de chose intéressante ou attirant leur curiosité, les bagarres cesseraient ? Intéressant… Il faudra que…*


La réflexion d’Aellia prit fin brusquement dans sa tête lors que la personne face à elle se décida à parler à nouveau. Expliquant qu’il n’aimait guère le bruit, il sembla se justifier ce qui intrigua au plus au point la blonde. Comme s’il avait compris le système de fonctionnement intérieur et complexe de la jeune fille, il semblait parler à chaque fois en posant une affirmation qui l’intriguait. En effet, une de ses grandes qualités, qui tournait bien souvent au défaut, était la curiosité et son intarissable besoin de renouveau et d’apprentissage. Soif qui l’attirait souvent dans des situations périlleuses. Détournant brusquement les yeux vers une fenêtre, Aellia s’arracha une fois de plus de ses pensées. Cette fâcheuse habitude allait bientôt lui attirer des ennuis, elle le sentait venir à grands pas.

« J’aime bien. Mais tu énonces une idée particulière, celle que nous ayons tous un monde intérieur, où nous décidons tous ce que nous voulons faire. Nous y sommes rois. »


Que répondre ? Déjà, devait-elle répondre ? Respirant doucement, toujours les yeux posés ailleurs, la blonde se refusa d’afficher une quelconque émotion. Elle n’avait pas écrit ce qu’elle avec écrit pour faire beau ou pour aimer. Elle-même n’appréciait pas forcément ses mots. Non, alors elle ne voulait pas répondre. Ne pas donner d’avis sur quelque chose qui ne le méritait pas, tel était sa façon de voir la chose. Et comme toujours son avis était ancré en elle. Elle était presque totalement non-influençable, vivant pour ses idées et ses principes. Juste pour eux… En y réfléchissant bien, c’était peut être bien pour cela qu’elle n’aimait pas les maths. Parce qu’on lui inculquait des principes qu’elle n’avait pas le droit de réfuter… On voulait avoir raison à sa place et ceci la gênait grandement.

Enlevant doucement son sac de son épaule parce que la douleur qui s’était déclenchée quelques semaines auparavant dans son dos revenait poindre doucement, la blonde le laissa glisser sur le sol. Reculant d’un pas, elle appuya ses mains sur la table derrière elle, réfléchit un instant puis s’y hissa et s’y assit. Braquant à nouveau son étrange regard du jour sur l’homme qui parlait à nouveau, elle l’écouta avec plus d’attention. Et alors qu’il prononçait son explication, la gorge de la blonde se serra. Détournant vivement les yeux, elle alla les poser ailleurs, loin de celui qui venait, sans s’en rendre compte, de provoquer sa colère. Avec des concepts ont pouvaient éviter le chaos ? Stupide… Elle connaissait une face du monde où le chaos était bien trop maitre à son gout. Le monde n’était ni civilisé, ni raisonné. Le monde était bien le contraire justement. C’était peut être ceci aussi qu’elle reprochait aux mathématiques. Vouloirs poser des calculs et formulés raisonnée, pensée et prouvée dans un monde qui en était bien le contraire. Elle ne pensait pas que les hommes, aussi intelligents fussent-ils, puisse amener un vrai brin de sagesse parmi la population. Selon la jeune fille, les maths, comme beaucoup d’autres sciences, avaient amené à des catastrophes d’ampleur plus ou moins considérable mais qu’une minorité subissait parfois.

Continuant de fixer une dalle du sol, au hasard, la jeune fille concentra sa brusque montée de colère –parfois incontrôlable- sur cette dalle. Elle la canalisa et réussit à calmer son esprit malmené. Fixant toujours une par de son esprit sur les mots que prononçait le prof, elle réussit à suivre ses explications un moment. Grâce à l’intérêt qu’il suscita chez la jeune fille, la colère de celle-ci décrut plus vite que d’habitude. Elle pu à nouveau poser les yeux sur la silhouette de l’homme qui parlait toujours. Il se tenait devant le tableau et avait inscrit à nouveau son fameux calcul. Tournant vers elle, il lui adressa un sourire… Toujours le même que celui d’avant. Sourire qui eut le don de la laisser à nouveau pensive.

Elle en revint à un de ses problèmes qui s’était poser à l’instant même où elle avait choisit de tenter de répondre à la question poser. Que faisait-elle ici ? Pour les mathématiques et pourquoi un soudain intérêt pour cette matière qui lui semblait d’une langue inconnue ? Et ceci entrainait une autre question, bien plus complexe que la précédente. Comment l’homme face à elle arrivait-il à développer sa curiosité ainsi, la poussant à être attentive et intéressé ? Plusieurs questions, qui pour l’instant, restaient muettes dans son esprit. Les réponses refusaient de venir, et réfléchir trop tout en écoutant allait la perdre dans les méandres de son esprit parfois bien trop tortueux.

L’homme continua pourtant sa tirade explicative et elle se força à suivre, enregistrant chaque information pour mieux se faire une idée de ce qu’elle devait comprendre ou chercher à comprendre. Pourtant, malheureusement pour elle, la journée n’était pas propice aux déclics et rien ne s’emboitait comme elle voulait dans sa tête. Alors qu’elle fixait à nouveau son regard sur son interlocuteur il en vain à la réponse même de sa question. Toujours aussi attentive, bien que dissimulé sous un masque neutre, la jeune fille lui jeta un regard surprise. Il allait lui donner la réponse ? Une part de sa personne l’espérait, ainsi ce casse-tête cesserait de l’intéressé et elle pourrait repartir à des occupations plus sensées pour ce qu’elle était. Au contraire, une autre part refusait qu’on lui révèle ce qu’elle devait comprendre parce que le défi qui lui était lancer, elle voulait le relever seule.

Alors que son professeur était toujours lancé dans ses explications, sa voix s’éteignit presque brusquement. Il releva les yeux vers elle et croisa son regard. A cet instant, Aellia comprit et ne put s’empêcher de sourire, amusée. Il existait pour chacun un sujet qui l’entrainait toujours à en dire plus. Un sujet pour lequel une importante par de l’existence était relié et elle venait de découvrir celui de son interlocuteur. Bizarrement, ceci lui semblait amusant, presque apaisant. Chacun pouvait réellement aimer ce qu’il voulait, voila une réponse qui lui allait à ravir.

*Mais alors, Lilly, quel est ton sujet de prédilection ? Autour de quoi ta vie tourne-t-elle hormis ta petite personne ?*


« …Le temps pour moi de la fermer et de te demander ce que tu en penses ? »


La phrase ainsi que la question qui suivit laissa la blonde perplexe. Qu’en pensais-t-elle ? Beaucoup trop de choses et pas assez pourtant pour répondre. Assurant ses appuies sur la table, elle laissa son regard divaguer alors qu’elle se plongeait, profondément, dans ses pensées. Il n’était pas dans son habitudes de livrer ses pensées ainsi à un inconnu, mais la façon dont il avait attisé sa curiosité lui donnait une certaine part de confiance que pouvait donner Aellia.

« Je pense beaucoup de choses qui, j’ai l’impression, n’ont pas d’ordre dans ma tête. Ce que vous venez de m’expliquer, ou les points sur lesquels vous avez donné votre avis me sont parfois étranger. On pourrait presque dire que voyez un monde que je ne connais pas, c’est assez… étrange. »


S’interrompant, la jeune fille garda encore le silence. Pas très à l’aise de parler ainsi, seule et en dévoilant les routes tortueuses de son esprit, Aellia choisit de fixer son regard ailleurs, évitant ainsi de déceler une quelconque réaction chez son interlocuteur.

*Ne pas voir pour mieux avancer*


« Je ne pense pas que les maths apporte un quelconque bien au monde d’aujourd’hui, pourtant vous avez réussit à m’intéressée à la question. Pour 1 + 1 représente-t-il quelque chose ? Si je suis la logique que vous avez commencez à mettre en place, il faut déjà expliquer ce que signifie le + non ? »


Soupirant doucement, la blonde appuya ses mains plus fortement sur la table, forçant le poignet blessé à se plier au maximum. La douleur qui envahit lentement son bras ne fut là que pour la ramener à la réalité, l’empêcher d’en dire trop et de trahir ce que son moi intérieur était. Continuant une réflexion moins poussée pour rester dans le présent et ne pas rester silencieuse trop longtemps, la jeune fille braqua brusquement son regard sur l’homme qui attendait toujours. Le détaillant une fois de plus, elle hésita un instant puis demanda, brusquement curieuse :

« Croyez-vous que les mathématiques ont un but précis dans notre société, ou est-ce une science presque au dessus des hommes, accessibles seulement à certains ? »


La question était sortie, brusquement et sans prévenir. Question qu’elle s’était poser un nombre incalculable de fois puis avait laissé de côté parce qu’aucune réponse ne lui allait. Pourquoi l’avait-elle alors posé aujourd’hui à ce professeur ? Aellia elle-même ne savait pas vraiment. Sûrement parce qu’elle sentait que la réponse pouvait être intéressante bien que surprenante. Relâchant la pression sur ses poignets, la blonde ferma un instant les yeux en se demandant ce qu’elle devait dire ou penser, maintenant. Toujours penser avec de parler… Toujours. Voila ce que lui avait appris la vie, et la règle qu’elle respectait du mieux qu’elle pouvait.

« Je pense que je ne pourrais pas répondre à votre réponse avant d’avoir compris pourquoi les mathématiques sont là. Pourquoi l’apprend-t-on a des élèves ? En quoi cela nous servira-t-il dans la vie ? Je n’accepte pas la réponse de certains de mes anciens profs. Une formule ne doit pas être apprise pour être appliquée, sinon l’homme n’a plus besoin de sa logique. Alors à ce moment, pourquoi 1 + 1 représente-t-il quelque chose ? Je trouve ca… abstrait. »


Rouvrant doucement les yeux, elle braqua un regard vide sur l’homme toujours silencieux face à elle. Elle n’arrivait pas à exprimer correctement sa pensée et ceci était en train de l’énerver. Détournant les yeux, la blonde alla fixer son regard sur un arbre à l’extérieur. Concentrant, focalisant, tout son regard dessus, elle tenta de mettre en ordre dans sa tête ce qui lui faisait défaut aujourd’hui. Puis doucement, elle lâcha, les yeux toujours fixés ailleurs :

« En suivant ce que vous avez commencé à dire, le 1 + 1 serait la rencontre de deux chiffres qui ensemble en donne un nouveau, plus petit ou plus grand, voir égal à lui-même ? »


Pas vraiment satisfaite de la logique qu’elle avait forcé à mettre en place dans la confusion de son esprit, Aellia resta un instant immobile, puis vint reposer son regard, bizarrement assombri, sur son professeur. Elle resta silencieuse, légèrement pensive. Tout à coup elle ne comprenait plus ou était l’intérêt de l’exercice. Pourquoi chercher quelque chose comme ca ?

*Pourquoi toujours des questions ? J’aimerais juste des réponses….*


Barrant l’accès à son cerveau, la blonde réussit à stopper un peu ses pensées. Gardant les lèvres closes et le silence, elle finit par ne plus avoir envie de parler. Elle voulait juste avoir quelques réponses. Son visage qui s’était refroidi au fur et à mesure de ses recherches mental reprit son état initial : le détachement. Reculant un peu sur la table, elle ne gêna pas et amena ses jambes devant elle, croisées en tailleur. Dans cette position, elle se tenait droite et la douleur qui grandissait dans son dos se calma un peu. Attrapant son poignet blessé entre ses doigts sains par habitude, elle concentra son regard sur l’homme face à elle et garda son silence.

*Pourquoi je reste ici, dans le fond… ?*
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Remise à Zéro [Libre] _
MessageSujet: Re: Remise à Zéro [Libre]   Remise à Zéro [Libre] Icon_minitimeSam 17 Oct - 21:42

Partie 3

Asuma était pensif. Après la dernière réponse de son interlocutrice, il s’était appuyé contre le rebord de la fenêtre du fond.

Il était agréablement surpris de la tournure des évènements. Voilà longtemps qu’il n’avait pu discuter aussi pleinement avec un étudiant, et surtout d’un sujet complètement…Inutile ? Voilà une idée qui sera expliquée plus tard. Pour le moment, il savourait cet instant hors du monde commun, où la réflexion ne donnait qu’à la réflexion. D’une marginale , l’étudiante s’était transformée pour s’adapter aux questionnements d’Asuma, et c’était parfait ainsi. C’était la brillante preuve que n’importe qui, s’il s’en donne la chance et l’effort, est capable de voir plus loin que son sentier battu, est capable de se jeter dans les bois obscurs de l’ignorance. L’étonnement, voilà ce qu’était tout ceci , à la fin. Prendre conscience de son ignorance, et chercher la réponse pour sa propre valeur, pour sa propre….Inutilité ! Voilà que la tentation est grande de se demander pourquoi l’homme qui raisonne cherche ce qui est impratique, ce qu’on ne peut utiliser pour son gain personnel.

Après son interminable tirade, Asuma avait laissé un sourire à l’étudiante dans l’espoir qu’elle réagisse en continuant la discussion. Le fait était que la plupart des étudiants ne dépassaient pas cette phase. Des vagues « je ne sais pas » mettaient trop souvent terme à la discussion. C’était dommage, mais Asuma n’était pas étonné. Les gens mettent devant leurs yeux des filtres. Et c’était ce filtre qui faisait la différence, dans la vie.

Cessant momentanément ses réflexions, il leva ses grands yeux vers l’étudiante. De par son attitude, son habillement, juste sa façon de lui remettre un bout de papier, Asuma sentait qu’elle vivait un monde incommun, difficile. Mais surtout elle vivait dans la crainte. Le prof avait personnellement son propre terme pour cette idée. L’ignorance. Asuma ne donnait jamais d’excuses au gens. Ils étaient ce qu’ils étaient, et indirectement choisissaient de vivre pour vivre, ou de vivre pour comprendre. Et cette étudiante n’était manifestement pas à l’aise de dire ce qu’elle pensait. Étais-ce contre lui, les profs en général , ou le monde entier qui la troublait, ça Asuma ne pouvait le dire. Sa compréhension des gens s’arrêtait à leurs opinions, à leurs raisonnement, et on ne peut pas raisonner avec des émotions. Voilà pourquoi Asuma était si rigide. Il ne mélangeait pas ses sentiments et son historique avec ses opinions. L’étudiante, elle, semblait complètement absorbée par son passé, ce qui l’empêchait de voir clairement. Il n’avait pu s’empêcher de remarquer l’apparente colère qui émanait d’elle pendant qu’il parlait et expliquait le concept de l’ordre.

Asuma n’était pas ignorant des guerres de gang, des problèmes de criminalité qui entouraient le lycée et la ville au alentours. Il n’était pas ignorant de la pollution, ni ignorant du terrorisme, de la prostitution, de la corruption, ou des sentiments haineux des gens envers d’autres gens.
Mais en ce moment précis, rien n’avait sa place dans cette discution. C’était du superflu.

Asuma cherchait cette atmosphère avec l’étudiante, cette croisée des chemins où on pouvait tout mettre de côté pour vivre l’étonnement. Certains diront que la somme des expériences de chacuns est bénéfique et nécéssaire pour explorer les facettes d’un concept, mais le prof n’était pas d’accord. Le passé de l’homme est aussi original qu’un goutte de pluie dans la tempête. Pour comprendre l’ouragan, il faut lâcher sa cause formelle, et s’intéresser à la cause finale : à la fin, quel est le but de ceci, de son existence ?


« Je pense beaucoup de choses qui, j’ai l’impression, n’ont pas d’ordre dans ma tête. Ce que vous venez de m’expliquer, ou les points sur lesquels vous avez donné votre avis me sont parfois étranger. On pourrait presque dire que voyez un monde que je ne connais pas, c’est assez… étrange. »


Asuma hocha doucement de la tête. Ce n’était pas surprenant, car l’étudiante , Asuma, tout le monde vivait dans son propre monde. Mais à certains moment, on ne peut plus vivre que pour soit même, et on finit par se demander si on a raison de vivre ainsi, et comment les autres vivent, eux .L’homme est faible. Le Prof ne cherchait pas à causer une révélation extraordinaire chez l’étudiante, seulement à tester ses raisonnements et à causer peut-être l’étonnement. Nous ne sommes pas dans un film. La vie est injuste, et l’idée de l’oublier ne serais-ce qu’un moment, parfois inconcevable.

Asuma s’étira les bras légèrement. Il était un peu ankylosé par le manque de mouvement. Il s’injuria mentalement de ne pas avoir fait son jogging ce matin. Il avait les jambes bourdonnantes d’énergie.Il s’appuya un peu plus contre la fenêtre froide, rêvant d’une bonne séance de course après la fin des cours. L’étudiante s’était, elle, s’appuyé sur la table en face de lui.

Le silence s’installa un peu, et Asuma la contempla un instant avant qu’elle ne lève brusquement la tête. Une sorte de résolution sourde s’était installée dans son visage. Asuma resta plat et immobile. Une autre effusion de colère, peut-être, ou….Il sentit le regard de la jeune fille sur lui, et il y eut un court moment vide, après quoi une brève hésitation rompit enfin le silence pesant :


« Croyez-vous que les mathématiques ont un but précis dans notre société, ou est-ce une science presque au dessus des hommes, accessibles seulement à certains ? »

Retournement de situation. Asuma se contenta de la regarder. Dommage d’oublier le cosmos pour se pencher sur un nouveau sujet, sauf si…Asuma réfléchit. Il était fort possible de les lier, et l’issue de ce discussion serait fort décidée par ses propres paroles. Que pouvait-on faire pour libérer un être de la double barrière ? Il fallait provoquer l’étonnement. Il ne fallait pas que voir ça. Cette étudiante mettait sans aucun doute tout son cœur et ses émotions dans ses paroles. D’un côté, le prof admirait cette passion qu’il cherchait avidement chez ses élèves, d’un autre , il était désolé que l’entretien ne prenne cette tournure. Il serait difficile pour elle de pouvoir emboîter les idées si elle était constamment focalisé sur son propre petit monde.Universel.Il fallait être Universel.

Elle avait fermé les yeux, et Asuma éprouva une grande tristesse intérieure. Que de tempêtes et d’hivers pouvait-elle vivre dans sa tête ? Pour qu’elle doive se maîtriser pour rassembler ses idées ?


« Je pense que je ne pourrais pas répondre à votre réponse avant d’avoir compris pourquoi les mathématiques sont là. Pourquoi l’apprend-t-on a des élèves ? En quoi cela nous servira-t-il dans la vie ? Je n’accepte pas la réponse de certains de mes anciens profs. Une formule ne doit pas être apprise pour être appliquée, sinon l’homme n’a plus besoin de sa logique. Alors à ce moment, pourquoi 1 + 1 représente-t-il quelque chose ? Je trouve ca… abstrait. »


Asuma en avait assez entendu, et se sentait prêt à répondre. Mais il préféra que la pression redescende, qu’elle ait dit tout ce qu’elle avait à dire. Il ne détourna pas son regard d’elle, profondément concentrée sur elle. C’était selon lui un signe de respect, un panneau voulant dire : « Toute ma personne est concentrée et intéressée à ce que tu dis ». Elle, par contre, avait détournée le regard pour regarder dehors. L’étudiante avait parlé en gardant les yeux fermés, et ne les avait ouvert qu’après, pour lui adresser un regard sans intensité, vide. Asuma se retenu de sentir un étau sur son cœur. Cette discussion tournait au ridicule. Un refoulement d’une grande intensité était perceptible chez elle. Asuma gardait un regard inchangeant, neutre.

« En suivant ce que vous avez commencé à dire, le 1 + 1 serait la rencontre de deux chiffres qui ensemble en donne un nouveau, plus petit ou plus grand, voir égal à lui-même ? »

Asuma regarda le visage de l’étudiante. Celui-ci avait repris une teinte d’indifférence.Elle s’était réfugiée dans son monde. Le prof analysait tout ce qu’elle avait dit. Elle changeait sans arrêt de sujet.Il se leva, en profitant pour dégourdir ses jambes, et traversa la place pour s’asseoir à côté d’elle. La jeune fille avait croisée ses jambes en tailleur, un autre signe de l’apparent détachement qu’elle voulait porter au reste de l’entretien. Asuma ne fit pas de commentaire, et n’en montra rien sur son visage. Il prit un ton de voix neutre, mais pas détaché, plus personnel et honnête.


« Les maths n’ont aucun but. »

Il lui fit un léger sourire chaleureux.

« Les maths ne t’aideront pas à survivre dans la jungle, ni à pouvoir défendre ta vie. Elles ne te permettront pas non plus d’avoir une meilleure qualité de vie, et à défaut d’attirer d’autres passionnées, ne te permettra pas de trouver de meilleurs amis. En outre, les maths sont inutiles. »

Le sourire se mua en sa moue habituelle.

« Alors pourquoi les apprendre ? C’est vrai qu’en apparence, il n’ y a aucune raison de s’y intéresser….Si ce n’est que par curiosité. »

Il lui fit un clin d’œil.

« Tu sembles penser comme moi, que les maths sont inutiles, mais tu me demandes quand même des précisions sur le 1+1. N’es-ce pas contradictoire ? »

«C’est ce qu’on nomme l’étonnement. Ne t’es-tu jamais demandée pourquoi une chose est ainsi, et reconnue que tu l’ignorais ? Et ce, pour ensuite chercher une réponse satisfaisante ? Voilà ce qu’est l’étonnement. Mais contrairement au problème, la réponse n’est pas un moyen utilitaire, seulement une vérité. »

Il fit une légère pause.

« Les maths sont nées de l’étonnement. Elles n’ont pas d’utilités de base, mais il faut quand même dire que sans les maths, nous n’aurions pas grand-chose. Aucuns bâtiments, ni de façon de quantifier..Mais à la base, nous pouvons vivre sans elles. Ceux qui la cherchent le font donc par curiosité, par étonnement. Ils cherchent le savoir seulement pour sa propre existence, pour mieux raisonner le monde. »

« Selon tes paroles et tes réactions, tu sembles penser que le monde n’est pas compréhensible, pas ordonné, et plutôt rempli de chaos et de haine. Il est vrai qu’en regardant tout le désordre de l’humanité, on pourrait dire que cela est vrai. Mais ce n’est pas ça, le cosmos, l’ordre. »

Il lui fit un autre sourire sincère.

« Le monde que tu me dis ne pas connaître, c’est cela. C’est l’ordre, c’est l’universel. Bien sûr nous avons besoin de nos propres conceptions du monde, mais en réfutant l’idée d’un cosmos dans le tien, tu t’autodétruis. Tu crois avoir trouvée dans ton monde une sortie, un endroit exemptée de l’ordre. »

Peut-être avait-elle l’impression d’être sermonnée. Asuma ne voulait pas être comme ça. Il était ingrat de s’imaginer professeur dans des idées aussi profondes. Mais il n’avait pas le choix de détruire les conceptions de la jeune fille pour pouvoir la remettre en question.

« Le monde universel ne contient que ce qui est global. Il ne prend pas compte de nos passés, de nos expériences, et de notre situation pour raisonner une idée. En me parlant à partir de ton monde, tu ne peux me faire un raisonnement tangible , car il est marqué de ta vie , de tes émotions. »

« La vie n’est pas juste. Et le monde n’a pas un ordre justifiable. Seulement raisonnable. Nous pouvons dire comment tu es née, mais pas pourquoi. Nous pouvons dire comment la vie est si difficile pour nous, mais pas pourquoi. »

Asuma baissa la tête, un sourire au lèvres.

« Mais tu vois, tout ça, c’est inutile. Tu n’en as pas besoin pour survivre, ou…te battre. »

Le prof n’était pas dupe.

« Et si on part de là… »

Il releva la tête.

« Tu penses bien sur le 1+1, mais tu le considère encore d’un point de vue éduquée. Pourquoi 1+1 donnerait un chiffre, ou un nombre ? Il pourrait donner un ours, si on voulait. »

Asuma lui adressa un sourire comique. Mais son regard redevint profond.

« Tu me laisses voir ton poignet? Il a pas trop l’air d’assurer. »

C’était tout lui. Il fallait savoir quand s’arrêter pour ne pas être trop concentré sur un seul sujet. De même, beaucoup de réflexion restait à venir.
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Aellia KaedeAellia Kaede
Démone aux Multiples Facettes ♦




Remise à Zéro [Libre] _
MessageSujet: Re: Remise à Zéro [Libre]   Remise à Zéro [Libre] Icon_minitimeVen 23 Oct - 15:19

Aellia s’était perdue. Dans sa tête, comme pour faire danser ses pensées en rythme, une mélodie tant écoutée revint. Un rythme d’abord, lent, presque triste. Puis vint le piano et la voix. Une voix d’une douceur incroyable, une femme racontant cette histoire dans une langue inconnue. Elle sentait encore l’effet de transe qui l’avait tenu lors de sa première écoute. Elle aurait presque pu ressentir à nouveau ses frissons et son cœur se serrer si elle avait été seule. Mais voila, elle n’était pas seule, et cette mélodie n’existait que dans son crane. Elle avait perdu depuis longtemps l’Ipod où elle était stockée, et comme à son habitude le temps était passé par là. Tout s’était altéré. Tout s’effaçait un jour. Il suffisait juste de ne pas regarder derrière pour ne pas le voir… et pour ne pas regarder le passer, il fallait poser son regard ailleurs.

Suivant des yeux l’homme avec qui elle tenait une bien étrange discussion, elle réussit à s’arracher de ses pensées. Comme pour prouver qu’elle était encore capable de se contrôler la musique prit fin dans sa tête pour laisser le silence revenir. Silence qui la troubla un peu. Elle aimait l’absence de bruit extérieur, mais elle c’était pourtant rendue compte que son cerveau faisait moins des siennes lorsqu’elle réussissait à le focaliser sur un bruit ou une chanson déjà entendue. Pourquoi aujourd’hui cherchait-elle justement à faire l’inverse ? La réponse vint se poser alors doucement comme une évidence. Elle était suffisamment intéressée par la conversation qu’elle tenait pour vouloir se concentrer entièrement dessus. Une fois la constatation faite, simplement, la blonde posa à nouveau son regard sur le professeur qui se tenait maintenant à côté d’elle.

On l’avait souvent insulté de folle parce qu’elle avait l’étrange habitude de fixer les gens, d’essayer de les décrypter à sa façon. Beaucoup, lors de ses examens répétitifs, fuyaient son regard ou carrément sa personne. D’autres, plus stupide, se sentaient agressés et lui cherchaient des ennuis. Enfin, une petite part, choisissait de ne rien dire et de laisser faire. Soit ils faisaient fit de cet étrange manière, soit il attendait qu’elle arrête. A ce qu’elle avait vu, le professeur face à elle appartenait à la troisième catégorie, et ne semblait guère dérangé par ceci. C’était pour lui un point de plus dans l’intérêt que portait la blonde à son encontre et à sa façon de penser. Il y avait tout de même une explication à cette façon de fixer les gens. Aellia aimait comprendre. Bien qu’elle n’eut jamais portée un grand intérêt à l’école –elle n’avait pas eut la chance d’y aller très longtemps, après sa naissance-, elle avait toujours des questions à poser, et exigeait bien souvent des réponses. Ce principe de questions-réponses était un peu celui de fonctionnement de l’école… ou tout du moins était-il la représentation qu’elle s’était faite de l’enseignement. Elle avait été bien déçue lorsqu’elle avait découvert la réalité… Comme bien souvent, elle s’était leurrée.

La blonde soupire silencieusement. Elle ne concevait pas l’instruction sans ce principe, alors pourquoi était-elle là aujourd’hui ? Elle aurait du partir, fuir presque, pour ne pas être déçue une fois encore. Et pourtant, quelque chose de bien plus fort que l’habitude la poussait à rester assise sur cette table, les yeux fixés sur un visage qui, moins d’une heure auparavant, lui était inconnu. Quelque chose ressemblant profondément à un pressentiment. Et comme elle avait toujours fait confiance à son instinct, elle était encore là, maintenant. Toujours là… Chassant cette pensée qui finirait pas la ramené à des temps trop anciens pour avoir encore un quelconque intérêt –temps qu’elle gardait en mémoire parce qu’elle n’arrivait pas à s’en débarrassé-, elle se concentra sur le silence de la pièce qui fut doucement brisé.

« Les maths n’ont aucun but. »


Cette simple phrase qu’il prononça plongea la jeune fille dans un millier de questions. S’abstenant pourtant au silence, elle força son esprit à ne pas trop ce concentré sur cette déclaration. Les maths n’avaient aucun but, soit, mais alors que le représentant de la matière qui, rappelons-le, était toujours devant elle a parlé s’explique, car la blonde trouvait ceci légèrement futile. Son regard devint plus perçant, et elle ne quitta pas du regard son visage. Presque lentement, il lui adressa un sourire et reprit ses explications, pour la plus grande joie de la jeune fille.

Pourtant, les mots qui furent prononcé la confortèrent dans cette thèse. Les maths étaient inutiles. Bien… Très bien, alors pourquoi était-il professeur dans ce cas ? Pourquoi enseigner une matière qui ne servait à rien ? Pourquoi les apprendre ? Cette question se posa dans son esprit. Alors qu’elle allait se permettre de la poser, le professeur lui répondit en lui adressant un clin d’œil.

« Alors pourquoi les apprendre ? C’est vrai qu’en apparence, il n’y a aucune raison de s’y intéresser….Si ce n’est que par curiosité. »


La réponse lui plut instantanément. Il y avait donc une raison de s’intéressé à une science inutile. Une raison qui, étrangement, lui allait à merveille. La curiosité était une part importante de son monde. Et si apprendre cette matière qu’elle avait bien souvent hait était la cause de la curiosité, et donc de l’étonnement, alors cela signifiait qu’elle avait maintenant une raison de s’intéressé réellement à elle. Quoi de mieux pour se motiver de trouver une raison d’ouvrir les yeux et d’avancer vers cette chose que l’on trouvait si ennuyante que de titiller la grande corde de la curiosité ?

Braquant toute son attention sur l’homme qui avait reprit ses explications, Aellia l’écouta avec attention. Comme elle l’avait comprit dès l’instant où il avait prononcé le mot curiosité, l’étonnement était relié au tout. Ses explications tournèrent autour de cet étonnement et doucement virèrent vers l’ordre, le monde et le cosmos. Toujours aussi attentive, elle fronça toutefois les sourcils lorsqu’il s’aventura sur le chemin risqué de son monde. Elle n’avait pas cette conception de la réalité par choix, mais par ce qu’elle avait vécue. Elle comprenait souvent à la mènerait cette façon de voir, malgré tout, elle ne pouvait pas raisonner objectivement, elle le savait. Une phrase vint pourtant la secouer un peu.

« Le monde que tu me dis ne pas connaître, c’est cela. C’est l’ordre, c’est l’universel. Bien sûr nous avons besoin de nos propres conceptions du monde, mais en réfutant l’idée d’un cosmos dans le tien, tu t’autodétruis. Tu crois avoir trouvée dans ton monde une sortie, un endroit exemptée de l’ordre. »


Ses doigts se resserrent comme un piège sur son poignet sans qu’elle ne s’en compte. Son visage, elle s’en douta, blêmit légèrement et son regard se fit plus dur. Elle haïssait que l’on tente de comprendre son monde. Elle haïssait toute tentative d’interprétation de ce qu’elle était devenue. Elle refusait tout approche de son monde, parce qu’il était un peu tout ce qui lui restait. Quitte à s’autodétruire, comme il disait, elle voulait le faire seule et en pleine conscience de ses actes. Elle voulait de détruire dans ce monde qu’elle avait adopté. Elle devait tout de même admettre que, même si ces paroles ne lui plaisaient pas, elle se devait d’essayer de voir autrement. Quitte à vouloir comprendre, elle voulait aller au delà de ce qu’elle pensait. Se remettre en question ?

S’arrachant de cette question, elle détourna les yeux vers le sol et continua pourtant son écoute. Les mots qu’il prononça alors, elle les connaissait car elle les avait déjà entendus. Elle connaissait parfaitement le besoin d’objectivité que voulait la raison. Toutefois concentrée, elle le resta encore et sentit la conclusion arrivée. Et, comme prévu, la discussion rebascula avec douceur sur la question principal, qu’était le calcul qui avait été noté au tableau. A ce revirement, la blonde releva les yeux pour les posé à nouveau sur l’homme qui terminait ses explication.

« Tu pense bien sur le 1+1, mais tu considère encore d’un point de vue éduqué. Pour 1+1 donnerait un chiffre ou un nombre ? Il pourrait donner un ours si on voulait. »


Surprise par cette réponse, Aellia repensa immédiatement ce qu’elle avait, au fil de la conversation, comprit et tiré comme conclusion. Pourtant une objection se mit vite en place. La laissant se dérouler dans son esprit, elle laissa son regard errer un peu dans le vide, mais toujours à demi dans le présent. Ce fut une phrase d’un tout autre genre qui la ramena subitement et totalement dans la salle de cours. Une question qui la laissa un instant surprise puis sur ses gardes. Question qui résonna dans son esprit :

« Tu me laisses voir ton poignet ? Il a pas trop l’air d’assuré. »


Lui adressant un regard toujours un peu surpris, la blonde resta immobile, les doigts serré sur le bandage. Si ca n’avait tenue qu’a elle, elle n’aura pas mis ce stupide machin blanc bien trop voyant à son gout, mais pour une fois, elle ne pouvait se permettre de laisser les gens voir la blessure. Posant un regard pensif sur son poignet, elle garda un silence ni froid, ni mauvais, juste… perdu. Elle n’avait nulle envie de dire oui, et pour échapper à l’examen, cherchait autre chose à dire. Comme elle l’avait appris à ses dépend, il valait mieux détourner une conversation qu’y couper court et partir, la curiosité était souvent moins piquée au vif. Maintenant, il ne restait plus qu’à trouver la péripétie pour se sortir de la question qui avait été posé.

Lui vint alors en tête les derniers mots prononcés par l’homme face à elle en rapport avec le calcul. A nouveau ses pensées s’accrochèrent à cette question. Un sourire se posa sur ses lèvres, tendit que son regard était toujours fixé, droit et pensif, sur son bras. Elle venait de la trouver sa réponse. Relevant les yeux, elle dévoila un visage mélange de curiosité et de calme avant de répondre d’une voix sérieuse :

« Il y a une chose que je ne… comprends pas. Enfin qui, pour moi, revient au même. Vous dîtes que le calcul pourrait donner, par exemple, un ours. Mais dans ce cas là, on retrouve le quantitatif non ? Si le 1+1 donne, par exemple, trois ours, on retrouve bien le 3, chiffre, non ? Dans ce cas ce que j’avais dit n’étais pas faux. »


Adressant un sourire - premier non ?- curieux à l’homme face à elle, la blonde attendit quelques instants que ses pensées se remettent en ordre et qu’elle puisse continuer de parler. Elle se rendit compte, à nouveau, qu’elle n’avait pas tenue de discussion sérieuse depuis un trop long moment. Pour parler longtemps, elle devait réfléchir et tout ordonné dans sa tête, sinon ses pensées n’arrivaient pas à sortir de sa bouche de façon compréhensibles. Ceci lui montrait une chose au moins, chose qu’elle savait pertinemment mais qui la rendait toujours heureuse, elle avait encore des efforts à fournir dans tous les domaines et donc qu’elle pouvait encore et toujours avancer.

« Je connais l’idée du cosmos et je ne peux pas réellement dire que je le réfute dans mon monde, comme vous dite, j’en ai juste une… conception différente. Pourtant vous avez dit quelque chose qui me pousse à me permettre de vous poser une question, murie par la curiosité. Selon vous réfuter le cosmos entraine une autodestruction. Pensez-vous qu’une personne qui s’autodétruise le sache et le face consciemment ? Ou au contraire, elle ne peut rien y faire et ne le sait même pas ? »


Question étrange, mais intérêt réel. Dès la première fois où on avait introduit l’idée de cosmos, et d’ordre, Aellia s’était posée cette question. Quoi de mieux que d’avoir un avis d’un « monde » extérieur, pour se trouver une réponse convaincante ? Même si elle n’était pas celle qu’elle voulait, Aellia était prête à étudier une autre façon de voir les choses pour mieux construire son point de vue. Construire ? Ce mot sonnait étrangement dans l’esprit de la blonde. Elle avait toujours voulu tout construire autour d’elle. Tout contrôler ou presque. Maintenant, elle ne pouvait plus rien faire… Drôle de comble, non ?

Croisant le regard du professeur face à elle, la blonde choisit de ne pas développer plus de question. Elle voulait rester sur des idées plus précises et espéraient réussir à ne pas laisser son esprit sauter d’un sujet à un autre. Se concentré sur un sujet la poussait à concentré son cerveau et était un parfait exercice pour aiguiser sa curiosité et sa compréhension. Et puis, si elle réussissait totalement l’exercice, elle parviendrait à détourner totalement la conversation et à oublier des questions ou réflexions « gênantes ».

Son regard se perdit dans les yeux sombres de l’homme face à elle. Peu à peu, elle sentit un étrange sentiment poindre en elle. Sentiment qui lui arracha un froncement de sourcil. Elle se sentait un peu coupable. Pourquoi ? Elle avait la sale impression que le fait d’éviter ainsi la question qu’il avait posé, de l’ignorer en somme, était offensant ou tout du moins malpolie. Encore plus bizarrement, elle trouvait cela injuste pour le fait ou lui avait, pour l’instant, toujours répondu à ses questions. Reconsidérant sa réaction, la blonde détourna brusquement les yeux sur son bras, puis repensa à sa réaction. Silencieuse, elle remit en question –encore plus étrange- son comportement. Bien qu’elle soit considéré comme dangereuse, et qu’elle n’aimât pas vraiment l’école et ses représentant, elle avait toujours été polie parce qu’elle considérait ceci comme « normal ». Alors que faire ?

Retira sa main saine du bandage, elle fit lentement bouger son poignet sur lui-même, se prouvant qu’elle n’avait rien et que ce simple bout de tissu lui attirait plus d’attention qu’elle ne le méritait. S’il n’était là que pour cacher, ses répercutions étaient un peu trop « grosses » à son gout. Cacher… ? Pourquoi avait-elle cette manie de dissimuler ses « hontes » ainsi ? Bien que cette fois, elle avait une –presque- vrai raison de le faire, elle sentait tout de même le dégout au fond de sa gorge. Relevant toujours aussi violement la tête, elle braqua sur le professeur un regard un peu désolé, et déclara, avant de se fondre dans le mutisme :

« Quant à l’assurance de mon bras, tout va bien. Il ne vaut mieux pas voir ce que l’on ne veut pas voir. Certaine chose sont juste bonne à faire peur ou a dégouter. »


Il n’y avait pas vraiment de sens à sa phrase. Enfin pour quelqu’un l’écoutant, il n’y avait pas de sens. Pour elle si, parce qu’elle voyait encore ce que le bandage cachait. Un haut-le-cœur la prit un instant, mais elle détourna ses pensées en laissant à nouveau son regard scruter l’homme face à elle.

Penser pour ne pas voir ce que l’on ne veut pas voir. Voila une phrase qu’elle avait apprise par cœur depuis des années déjà. Phrase que tous les idiots dans son genre apprenaient pas cœur parce qu’elle était un des piliers de la survie. Maintenant, il fallait l’appliquer. Penser autrement et à autre chose et tout disparaissait.

Aellia garda le silence.

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MessageSujet: Re: Remise à Zéro [Libre]   Remise à Zéro [Libre] Icon_minitimeVen 23 Oct - 18:41

Partie 4

« Il y a une chose que je ne… comprends pas. Enfin qui, pour moi, revient au même. Vous dîtes que le calcul pourrait donner, par exemple, un ours. Mais dans ce cas là, on retrouve le quantitatif non ? Si le 1+1 donne, par exemple, trois ours, on retrouve bien le 3, chiffre, non ? Dans ce cas ce que j’avais dit n’étais pas faux. »


Asuma se leva et commença lentement à ranger son ordinateur et ses affaires. Ce faisant, il réfléchissait. Car à mesure que la conversation durait, il commençait à manquer d’approches avec l’étudiante. Il n’arrivait pas à percer son cocon de silence intérieur. Et maintenant, elle s’accrochait au problème de mathématique pour dévier le sujet, pour éviter de faire face à ses fantômes.

Le prof était profondément peiné que la chose fut ainsi, mais il ne pouvait pas obliger la jeune fille à s’ouvrir un peu, à répondre aux questions au lieu d’en poser. C’était là toute la difficulté de la situation. La philosophie n’est pas qu’une affaire de curiosité. Elle cherche l’excellence. Et l’excellence ne réside pas dans un attitude aussi…Taciturne. Non pas qu’il aille une mauvaise opinion ou quoique ce soit vis-à-vis elle, seulement Asuma voulait l’aider autant qu’il pouvait, et l’étudiante refusait indirectement son support. Pourquoi faut-il souffrir seul ou en silence ? Le prof se permis de se poser la question avant d’y répondre lui-même : N’as-tu pas dit que ta compréhension s’arrêtait justement aux sentiments, Asuma ? Tu n’es qu’un prof de math à la fin, et ce n’est pas ta place de vouloir changer le monde des gens.

*Peut-être , mais je suis un humain . Et en tant qu’Humain, je peux raisonner.*

Mais il n’était pas las. La discussion ne pouvait jamais l’ennuyer, justement c’était le contraire. Mais dans son plaisir de discuter, il ne pouvait pas le montrer. Les sentiments ne font pas partie du raisonnement.

Il rangea son portable dans son sac, et s’appuya contre le tableau pour la regarder. Qu’avait-il sous les yeux ? Une jeune fille étant à peine entrée dans la vie, et pourtant déjà si sérieuse, si réfléchie. L’humain doit chercher le bonheur à la fin. S’il ne le fait pas, alors il perdra le goût de vivre, éventuellement. Elle , vit-elle le bonheur, le cherche t-elle au moins ?

Asuma croisa les bras, attendant de voir si elle souhaitait approfondir son idée. Et ce fut le cas. Il avait remarqué qu’elle avait sourie après sa dernière réplique, et sentit l’espoir quelque peu renaître.

« Je connais l’idée du cosmos et je ne peux pas réellement dire que je le réfute dans mon monde, comme vous dite, j’en ai juste une… conception différente. Pourtant vous avez dit quelque chose qui me pousse à me permettre de vous poser une question, murie par la curiosité. Selon vous réfuter le cosmos entraine une autodestruction. Pensez-vous qu’une personne qui s’autodétruise le sache et le face consciemment ? Ou au contraire, elle ne peut rien y faire et ne le sait même pas ? »


Le prof garda le silence. En vérité, l’idée de l’auto-destruction était trompeuse. Elle ne dictait pas la mort et la destruction de ceux qui viole l’ordre, mais plutôt l’impossibilité de pouvoir vivre l’excellence sans ordre. Pour le reste, Asuma s’était déjà posé la même question que l’étudiante, et ce sentait capable d’y répondre.

Un silence s’installa, mais au cours de la conversation , c’était surtout un rituel pour préparer l’autre personne à préparer. Il faut toujours respecter les temps de réflexion, car ce n’est point sur le temps qu’on juge, mais les réponses

Et puis :

« Quant à l’assurance de mon bras, tout va bien. Il ne vaut mieux pas voir ce que l’on ne veut pas voir. Certaine chose sont juste bonne à faire peur ou a dégouter. »

Ayant oublié momentanément qu’il avait proposé de jeter un œil à son bras, Asuma prit quelques secondes pour réaliser le tout, et ce fut avec regret qu’il considéra la réponse. N’avait-elle rien apprise de lui depuis le début de cette conversation ? Ou plutôt, qu’avait-elle apprise pour énoncer une justification pareille ? Mais sans aucune colère ou ressentiment, il hocha lentement la tête pour signifier qu’il avait compris, seulement il détourna le regard pour la première fois depuis qu’ils avaient commencé à discuter.

Il laissa son sac sur le sol, n’ ayant pas l’intention de partir. Ceci fait, il garda les bras croisés.

« Tu as parfaitement raison pour le 1+1. Si je suis mon propre raisonnement, alors le concept de trois ours est pareil au nombre trois. Mais si je le regarde d’un autre angle, alors je ne me suis pas trompé. »

Il fit un léger sourire.

« Vois-tu, je n’ai parlé que d’un ours, et j’ai utilisé le chiffre 1 avec tout ce qui vient et qui le représente. Ainsi, à la base, un veut dire l’unité. C’est un mélange homogène. Je peux donc utiliser cette notion pour donner un résultat. Oui j’ai utilisé le chiffre 1, mais en fait, il n’est qu’un terme plus court pour mon propre concept. »

« Ce n’est pas parce que les nombres ne viennent pas de nous qu’il ne faut pas les utiliser ! Sinon je serais incapable de vous enseigner les maths, c’est certain. Seulement il faut savoir ce qu’un nombre signifie. À l’origine, les créateurs de ce système savaient également. »

« Et pour ce qui est des trois ours, il faudrait que tu exprimes ton idée d’une autre manière. Sous l’angle que tu utilises actuellement, je pourrais simplement te dire qu’il est impossible de compter trois ours. »


Il s’étira les bras à nouveau, sourire aux lèvres.

« Mais oui ! Puisque aucun ours n’est identique, que ce soit physiquement ou mentalement, je ne peux pas les quantifier sous le nom d’Ours, car ils ne sont pas identiques. Mais je peux dire un seul ours, parce qu’il est unique et que le terme Ours prend le sens de ce spécimen. Je pourrais te montrer un oiseau, et dire que c’est un ours, et ça ne ferait aucune différence. Mais tu sais déjà pourquoi. Parce que l’ours est ours, car c’est ce qu’on nous a appris. »

Il eut un léger rire. Asuma revenait sans cesse à ces explications pour se justifier.

« Maintenant, l’auto-destruction. D’abord, personne ne peut vivre l’absence de cosmos, et même si c’était le cas, alors elle ne pourrait jamais se rendre compte qu’elle vit sans aucun sens. Ce qu’elle peut vivre, par contre, c’est le manque de continuité, d’espoir dans l’ordre de son propre monde. L’humain ne peut pas vivre sans espoir, et au moment où il doutera de son futur, il dépérira. »

Les yeux d’Asuma scintillaient comme des ombres dans les yeux de l’étudiante.

« As-tu déjà penser que ta vie elle-même était une erreur ? Ou que ta propre existence était imcompréhensible ? N’as-tu jamais pensé que tu aurais dû être quelqu’un d’autre ? »

Il baissa les yeux.

« C’est ça, la vraie auto-destruction. Et sais-tu ce qui y est le plus intéressant ? C’est que c’est à ce moment là que nous voulons des réponses, car nous ne voulons pas , qu’au contraire, on nous en demande .Car si nous comprenons pas l’ordre de notre propre monde, alors nous ne souhaitons que personne d’autre en souffre également. »

« Mais alors, nous sommes ingrats de vouloir des réponses sans vouloir répondre nous aussi. Ingrats de demander des réponses sur son monde, alors qu’on ne le partage pas. »


Ceci dit, il s’abandonne au silence quelques instants. Il avait malgré lui laissé filtrer un peu d’émotions dans ses paroles, mais c’était seulement de la conviction, de l’espoir envers l’humain faible. De la réalité. C’était aussi éprouver les propres fondations de son monde à lui, qu’il gardait bien enfoui, à l’abri des pensées indiscrètes.

« Avec tout ça, je t’ai pratiquement donné la réponse à mon propre devoir. »

Il regarda le tableau.

« Si le 1 représente l’unité, et l’autre 1 également une unité , et si nous dévions le + de la façon qu’il nous plaît , alors le 1+1 , c’est le mélange de deux évènements, de deux corps, de deux matières uniques , identiques ou pas, pour donner autre chose. Cet autre chose peut être n’importe quoi. »

« Tu vois, cette réponse est d’une simpleté écœurante. Peut-être n’est-elle pas défendable dans ton monde, mais dans l’universel, elle fait du sens, et donne de l’espoir à la compréhension du monde. »


Il retourna s’asseoir à ses côtés.

« Et dans cette perspective, tout ce que nous savons vient des gens qui ont osé partager leur monde et leurs connaissances. Ce sont ceux qui n’ont pas eu peur parce qu’ils ne savaient pas ce qui les attendaient. »

Il se retenu le dos avec ses bras.

« D’un autre côté, ce n’est pas sans risque. Socrate et Galilée sont morts pour leurs idées. Mais encore là, la mort n’est-elle pas une autre inconnue dont nous avons peur sans raisons ? »

Asuma baissa les yeux, son corps athlétique se penchant vers le sol.

« Mais je n’en sais guère plus . »

Ceci dit , il leva la tête et fit à l’étudiante un bon sourire. Asuma voyait rarement des étudiants aussi talentueux. Le prof se leva et ramassa son sac en bandoulière.

« Je vais aller me faire un petit jogging dans la ville. Tu veux venir ? »

L’essoufflement était le meilleur ami de l’homme pensif.
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Altaxar HashimotoAltaxar Hashimoto
Etudiant




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MessageSujet: Re: Remise à Zéro [Libre]   Remise à Zéro [Libre] Icon_minitimeLun 25 Jan - 23:17

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MessageSujet: Re: Remise à Zéro [Libre]   Remise à Zéro [Libre] Icon_minitime

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