Konoha : Lycée Daiki
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 Interférences [Yumi-Kamu]

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Kae SarutobiKae Sarutobi
¦ L'Anti-Thèse HexaDécimale ¦




Interférences [Yumi-Kamu] _
MessageSujet: Interférences [Yumi-Kamu]   Interférences [Yumi-Kamu] Icon_minitimeMer 4 Nov - 21:23

Partie 1
[Léger ajouts et modifications]

« Jay Ookami ? C’est toi? »


Asuma jeta un œil à la colline en contrebas. C’était un escarpement rocheux plus qu’abrupte et qui terminait dans la mer déchaînée. Il y avait un certain vent aujourd’hui, pas le genre humide et froid qui traverse les os, mais au contraire chaud et sec, rendant l’extérieur très agréable. Si on ajoutait à cela l’odeur de la mer, les goélands qui volaient continuellement en rond autour de l’eau comme une spirale et enfin le magnifique coucher de soleil qui aurait lieu dans quelques minutes, on pouvait facilement croire que cet endroit était magique. De ce rocher, il avait une vue imprenable sur l’immense plage de sable blanc, pas beige et pleine de pierres volcanique, mais réellement d’une teinte pure et immaculée, et au loin on pouvait voir les monts enneigés des montagnes du Japon. À sa droite, la forêt de bambous s’échelait sur quelques kilomètres avant la ville. Il s’en était fallu de peu pour que cet endroit paradisiaque devienne un fiasco de vacanciers et de tourisme. Un philanthrope avait acheté plus de 500 hectares de terrains dont cette région pour en faire une zone protégée. Il avait aussi volontairement omis de construire des sentiers capables d’héberger des véhicules, ainsi personne ne pouvait venir ici en voiture et, le sentier le plus proche de la ville s’étirant sur quelques kilomètres, personne ne venait ici les jours de semaines. Malheureusement, malgré tout cela, les samedis et dimanches, la plage était bondée, mais Asuma n’allait pas souvent se baigner dans l’eau de mer, de toute façon. Le professeur avait déjà pratiqué la natation, mais maintenant il préférait le jogging pour le côté pratique.

Voilà déjà quelques semaines qu’il enseignait au lycée Daiki, et avait senti l’importance de faire le point avant l’arrivée de Yumi. Aimait-il son travail ? Une chose était certaine, Asuma ne détestait pas du tout l’atmosphère de l’école. Les gens étaient sociables, pour la plupart. Côté ignorance, c’était partout la même chose, mais le prof avait été surpris par quelques étudiants qui montraient des talents particuliers. Maintenant, voulait-il rester ? Drôle de question, surtout que Asuma préférait voir les choses au jour le jour. Après tout, c’était aussi son premier emploi fixe. Le salaire était correct, les horaires chargés mais pas plus que dans le passé, et surtout le fait que le lycée soit un internat lui permettait de fréquenter énormément les étudiants.

Il regarda la mer ,songeur, assis sur une toile complexes de plantes grimpantes qui avaient élu domicile sur l’escarpement rocheux. Plus confortable que la pierre, en tout cas. Le mouvement continue des oiseaux lui rappela les vers d’une chanson auquel il n’avait pas pensé depuis quelques années.

When I was a young boy I tried to listen,
Don't you wanna feel like that?
You're part of the human race
All of the stars in the outer space,
Part of a system, a plan

Le destin. Asuma c’était souvent interrogé sur la nature du destin. Le destin est-il l’ordre ? Puisque après tout, les choses arrivent car il en est ainsi. Enfin, c’est la définition qu’on en fait avant d’en trouver le véritable sens. Sommes-nous intégralement le mélange d’un plan abstrait et discontinu ? Ou bien, notre future n’est-il pas le complexe amalgame de ce que nous sommes, dans une fusion donnant à chaque fois un nouveau résultats, la concentration des ingrédients étant diverse ?

Et l’espèce humaine, dans tout ça. Où doit-on arrêter sa réflexion, sous prétexte qu’elle est humaine ? Asuma avait toujours prétendu que la sagesse humaine s’arrêtait à l’ignorance pure et simple, et c’était déjà un état que peu d’humains achevaient. Mais le temps avançait, et il ne cessait de s’interroger. Comment vivre sans l’ignorance, sans toutefois prétendre savoir. En être capable était-il un principe…Divin ? Le prof n’aimait pas ce mot, mais c’était le plus approprié à sa pensée.

Il n’était pas athée, mais son idée d’un dieu différait de la plupart des gens. Pour lui, Dieu n’était pas Dieu mais plutôt Le Dieu, une matière plutôt qu’un être. Et ce dieu était en fait la manifestation amorale et insensible de l’ordre, du mélange des éléments pour expliquer sa création.

Un papillon balayé par le vent fort atterrit sur son bras. Le prof regarda la bête avec attention. En fin de compte, n’était-il pas comme cet insecte, à essayer de ne pas être balayé par l’ordre et un destin fixé comme la pierre de cet escarpement ? Quelques instants passèrent, où il n’y eut plus que lui, le silence et le vent puissant qui brûlait sa peau. Et alors sonna son Iphone , qu’il sortit prestement de son jean pour le porter à son oreille, augmentant le volume pour couvrir le léger son du vent.


- Asuma. C’est Jason.

Le prof fronça ses sourcils et fouilla sa mémoire. Il n’avait jamais été habile à retenir les noms de famille des gens, et il était encore pire, côté prénom. Mais le jeune homme finit par trouver dans ses souvenirs un ami d’enfance nommé Jason Ookami. Sa bouche se serra alors que d’autres moments du passé revenaient en son esprit.

- Jay Ookami ? C’est toi?

- Le seul et l’unique. Sa fait un moment que j’ai plus de tes nouvelles.¸

Asuma baissa les yeux.

- Écoute, j’ai été occupé ces temps-ci, j’ai un nouveau boulot et…

- Je sais tout ça.

- Vraiment ? Comment as-tu fait ?

- Tu ne te souviens plus de la lettre que tu m’as fait parvenir…Dans lequel tu me renvoyais les photos de Kenjin à la parade militaire ?

Le prof ne répondit pas spontanément, avalant l’information.

Il se souvenait effectivement de la lettre qu’il avait envoyé il y a 6 mois pour annoncer son départ pour Daiki, qui était à l’autre bout du Japon par rapport à l’endroit où il vivait auparavant. Quant aux photos… Jason les lui avait d’abord données, prétextant que ce serait peut-être mieux si Asuma les gardait, vu le côté morbide qu’elles représentaient désormais. Mais le prof , qui ne gardait absolument aucune émotion de la mort de son frère aîné s’était senti forcé de les renvoyer. Le prof ajusta l’appareil contre son oreille.


-Jay, écoute…

-Non toi, écoute-moi . Kenjin était mon meilleur ami, et sa mort m’a dévasté. Je ne me suis senti mieux qu’en ayant ta propre amitié, et maintenant je trouve incompréhensible que je sois plus touché par sa mort que son propre frère . Il t’arrive de penser à autre chose qu’à toi, Asuma ?

Le dit Asuma ne dit pas un mot. Il ne servait à rien d’argumenter avec quelqu’un qui raisonne avec ses émotions. L’homme est faible.

- Tu es quelqu’un d’étrange, Asuma. Tu parles toute la journée du raisonnement des humains, mais tu ne t’occupe en réalité que de ton propre esprit. Les gens que tu interroges, ce n’est que pour vérifier tes propres croyances. Tu me dégoûtes.

Et clic. La ligne était coupée. Le prof soupira et replaça le téléphone Mac dans sa poche de jean. Le vent soufflait toujours, mais le bruit s’était apaisé, et on ne sentait plus que le bruissement de la chemise à moitié déboutonnée d’Asuma qui fripait dans l’air, comme si l’idée du courant d’air était devenu un sophisme sans subtilité. Ses doigts se refermèrent sur les petites dunes de sables blancs qui apparaissaient ça et là sous l’effet du vent. Lentement, il entrouvrit sa paume, laissant couler le sable, comme si celui-ci souhaitait fuir une prison de chair. Le sable était libre. Et lui ?

Kenjin ne méritait pas d’honneurs. Toute sa vie, il n’avait pensé qu’à son propre avenir de pilote, et jamais il n’avait vraiment été proche d’Asuma. Quand enfin l’aîné était parti pour la guerre, Le futur prof de math n’avait fait que remarquer combien sa vie n’avait pas changé avec son départ. Et ce fut la même réaction quand il apprit qu’une erreur logistique avait permis à un croiseur Américain, théoriquement un allié, d’abattre son appareil en plein vol. Il n’ y eut pas d’excuse de la part des U.S.A, et c’est à ce moment, dans les films d’actions, que Asuma aurait dû développer une haine sans bornes contre l’Amérique. Mais c’était la vraie vie, ainsi n’y eut-il rien du tout. Asuma fit le vide dans sa tête, décidé à ne pas gâcher cette fin de journée.

Yumi Nara.Yumi.Nara.

L’étudiante tétue.La chef de gang. Le prof fit le tour de ses propres observations sur elle, et de leur historique. Voilà déjà un moment qu’ils se connaissaient un et l’autre et discutaient. D’abord il y avait la naturelle conversation sur la découverte de l’étonnement, puis les raisonnements sur les idéaux de l’homme, la justice, la piété, et bien d’autres. Ils avaient réfléchis sur l’inspiration, l’ordre, la mort, et l’inconnu. Et ce n’était jamais fini, car l’étudiante ne se lassait pas. Elle avait une intelligence rare et souvent inexploitée, alors qu’elle poussait et avançait des idées auxquelles Asuma lui-même n’avait jamais réfléchi. Au fil du temps, il en était venu à la conclusion que la relation professeur/élève entre eux était dépassée. Étaient-ils amis ? Asuma n’en était jamais certain. La nature de leur discussion était à la fois formelle et intime. De par une opinion, on exprime toute la densité de son âme, après tout.
Ainsi donc, ils se donnaient rendez-vous une ou deux fois par semaines dans des endroits variés, des salles de classe à vide jusqu’à cet endroit surplombant la mer.

Évidemment, c’était source de rumeurs et de malentendus. Les gens ne pouvaient pas comprendre pourquoi Asuma rencontrait une des plus belle jeune fille du lycée après les cours réguliers. Si le prof n’était gêné par ces commérages, il s’inquiétait tout du moins de ne pas donner une mauvaise réputation à son élève. À chaque fois, il voulait couper les ponts, mais oubliait dès qu’il la voyait.

Car c’était sans contredit un ange. Tout chez elle incarnait un ordre rigoureusement respecté de l’ordre dans toute sa splendeur. Ajoutons à cela qu’on se perdait dans ses yeux à chaque fois qu’on la fixe, et on arrive à une étrange sensation qui captive Asuma.

Que fallait-il discuter ? La plupart du temps, c’étai lui qui lançait un sujet de conversation, sans quoi un silence gênant les entourait. Évidemment, il était normal qu’il aille plus d’idées, étant plus expérimenté dans les chemins de la philosophie, mais force était d’avouer qu’il aimait que les gens eux aussi lancent des discussions, et ce pour deux raisons. La première était pour le seul divertissement. La deuxième, c’était que les gens bien souvent montrent leur ignorance en l’étalant.

Il n’était pas certain de l’heure à laquelle elle viendrait, ni si elle viendrait. Le prof lui avait envoyé un SMS la journée antérieure, et ignorait si elle l’avait vue. C’était sans importance, toutefois : si elle ne venait pas, alors il regarderait le coucher de soleil et partirait peu après.
Une autre raison qui le poussait à croire qu’elle ne viendrait pas était leur manque de contacts dans la dernière semaine. Oui, elle participait à plusieurs de ses cours, mais ceux-ci étaient trop chargés pour permettre de parler. Leurs horaires s’écrasaient l’un l’autre : dès qu’elle avait un temps libre, c’était justement le temps pour lui d’aller nager ou jogger. En gros, la galère.

Malgré lui, sa conscience dériva encore une fois vers Kenjin, et vers son feu père. Mais ce n’était pas de la pitié ou de la compassion qui tordait ses entrailles. C’était plutôt combien pathétique sa famille avait été. Sa main puissante écrasa le sable assez fort pour laisser des millions de points rouges dans la paume de sa main.

L’idée de sa famille était sans aucun doute une des seules choses qui le mettait en colère.

S’étant calmé après quelques minutes, il retourna la tête vers le coucher de soleil qui commençait. Le spectacle serait grandiose, une véritable tempête de couleurs orangées. Distrait, il ne fut pas certain d’entendre les pas derrière lui.
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Yumi NaraYumi Nara
Angel of Hide



Interférences [Yumi-Kamu] _
MessageSujet: Re: Interférences [Yumi-Kamu]   Interférences [Yumi-Kamu] Icon_minitimeMer 23 Déc - 13:41

Une voiture passa à toute vitesse sur la route. Le vent produit par son allure souleva la cascade de cheveux blonds de Yumi, qui attendait patiemment que la circulation se calme. Les sens en alerte, elle lança un coup d'œil à sa gauche et s’avança sur la passage piéton. Prenant visiblement son temps pour traverser, elle finit par s’attirer les foudres d’un conducteur pressé. Le concerné semblait s’acharner sur le klaxon de sa petite auto, si bien qu’il en devenait presque rouge.
La blonde tourna la tête dans sa direction, et planta son regard océan dans celui de cet homme si malpoli. Impassible, son visage inexpressif, elle réussit néanmoins à le faire taire.
Atteignant enfin l’autre trottoir, elle soupira en entendant la voiture démarrer en trombe derrière elle. Le monde était peuplé d’idiot. Et il faudrait qu’elle s’y fasse.

Le bruit incessant du passage des voitures finit par s’atténuer allègrement au fur et à mesure que la jeune fille s’enfonçait dans le centre-ville. Une sensation d’emprisonnement lui resserra alors l’estomac. Ici, la population était plus dense. Surtout en ce beau samedi. Les gens sortaient, riaient, se promenaient et faisaient leurs courses. Tout ce qu’il y avait de plus normal dans une petite ville des plus tranquille comme Konoha. Et pourtant... Derrière tout ça, se cachaient bien des choses. Yumi ne pouvait pas croire que toute cette population reste si insouciante et immobile face à ce fléau que représentaient les Kuragari. Il y avait pourtant eu des morts, des affrontements, des agressions. Hana en était la preuve.
Les autorités avaient bien fait leur travail. Réussir à faire croire à toute une ville que ce n’était qu’une simple guerre de clan entre lycéens, était bien malin. Mais trop dangereux. C’était malheureusement bien plus que ça. Les Kuragari agissaient trop soudainement pour prendre le temps de réfléchir à leurs actes. Tout Konoha était concerné...

Malgré ses efforts pour penser à autre chose, Yumi ne pu s’empêcher de revoir le corps inerte d’Hana dans ses bras, et le rire des Kuragari qui l’avaient tué. S’attendant à sentir les larmes lui monter aux yeux, elle se surpris à ne pas réagir. Du moins, à ne pas réagir comme elle s’y attendait. Pas de larme, pas de haine, ni de colère. Était-ce ça faire son deuil? Non, elle ne l’avait pas fait. Et ne le ferait jamais. Elle avait juste appris à ne plus réfléchir et réagir avec ses sentiments et ses humeurs. En l’espace d’un mois, sa vision des choses avaient énormément changé. Elle ne remercierait jamais Asuma pour ça.

Asuma, ce drôle de prof de mathématiques qu’elle avait rencontré à la rentrée. Elle ne l’avait d’abord pas aimé. Il dégageait une aura tellement...inhabituelle. Il était si sûr de lui, et trouvait toujours une réponse à tout. Yumi s’était heurtée à lui plusieurs fois. Elle et sa fierté n’aimait pas avoir tort. Et pourtant, au fil des semaines, à force de passer du temps avec lui, elle s’était surprise à commencer à apprécier cet homme. Son esprit philosophique, ses réflexions sur le monde, et tout ce dont Yumi n’avait jamais pensé à y réfléchir, avait finit par la charmer.
Peu à peu, elle s’était retrouvée à passer du temps avec lui, à lui raconter des moments de sa vie. De ses problèmes avec ses parents et son frère, jusqu’à la mort d’Hana. Il ne l’avait pas rassuré, il lui avait juste fait prendre conscience de beaucoup de chose. Des choses trop importantes aux yeux de la jeune fille pour qu’elle les laisse dégénérer...

La sirène d’une ambulance lancée à toute allure tira un brusque sursaut de la part de Yumi. Reprenant ses esprits, elle cligna plusieurs des yeux, comme sortie d’un long sommeil, et regarda autour d’elle. Elle était en train de remonter la route qui menait à l’hôpital. Sans s’en rendre compte, elle était arrivée ici. L’habitude, sûrement, avait inscrit le parcours dans la tête de la jeune fille. Elle était capable de d’y aller les yeux fermés. Ici. A cet endroit qui, pourtant, ne lui inspirait pas confiance, et qui détruisait sa vie à chaque fois qu’elle s’y rendait. Mais il fallait bien. Les soins et le traitement était encore la seule chose que payaient ses parents depuis leur villa à l’autre bout du Japon. Un traitement contre on ne savait quoi d’ailleurs. Contre une chose qui allait bientôt prendre forme, puisque la jeune Hide passait aujourd’hui des examens annexes qui permettraient enfin de voir la cause de cette faiblesse et de ces crises.
La porte vitrée automatique s’ouvrit, et la jeune fille pénétra dans le bâtiment aux relents iodés. Se dirigeant d’un pas peu pressé vers l’accueil, elle marmonna deux mots et repartit en direction de l’ascenseur. Les hôtesses et le personnel commençaient à bien la connaître. Depuis le temps qu’elle venait pour diverses raisons.
Dans un froissement métallique, les portes de l'ascenseur s’écartèrent et laissèrent Yumi passer. Machinalement, elle tourna à gauche et s’enfonça dans un couloir peu fréquenté. Elle ne rencontra que quelques infirmières, à qui elle répondait par des hochements silencieux de la tête. Il y eu un dédale de couloirs, des escaliers, un dernier couloir, et enfin, le bureau du médecin. Lâchant un soupir de soulagement, Yumi inspira à fond et toqua trois fois contre le battant en verre. Elle n’attendit qu’une fraction de seconde avant qu’une voix douce et agréable l’autorise à entrer. Poussant la porte, elle la referma doucement derrière elle, et croisa le regard de la personne déjà présente. Son estomac se serra et elle eut l’impression de redevenir une petite fille devant une grande personne. La doctoresse n’avait en rien une attitude agressive ou quoi que ce soit d’autre, mais son regard, son maintien, faisait que même la fierté de la jeune blonde s’écrasait, et la réduisait au simple état de lycéenne malade.
Attendant l’ordre de s’asseoir, Yumi déglutit avec difficultés, l’anxiété lui tenaillant le ventre et la gorge. Un doux regard de la part du docteur la détendit un tant soit peu, et elle se posa sur le plateau de plastique de la chaise. Se raclant la gorge, elle plongea son regard dans celui de la femme d’âge mûr et attendit. L’Enfer lui ouvrait ses portes.

La porte automatique se referma dans le dos de la leader des Hide et un vent frais vint la cueillir à la sortie de l’hôpital. Les yeux encore larmoyants d’avoir pleuré, elle gagna le trottoir et redescendit en direction du centre-ville. Rangeant ses résultats dans son sac tout en marchant, Yumi se remit progressivement de la nouvelle qui venait de lui tomber dessus. Sa famille avait beau être pleine aux as, l’argent ne ferait rien contre la dure loi de la vie.
Ainsi, se tapotant les joues pour leur redonner un peu de couleur, elle se faufila à travers la foule encore bien présente à cette heure et fila vers le combini du quartier. Il n’allait pas tarder à fermer, et la jeune blonde tenait absolument à acheter quelque chose avant de se rendre à son rendez-vous avec Asuma. Un mois qu’il s’était rencontré. Il fallait bien fêter ça tout de même!
Cette pensée tira un faible sourire à la jeune fille, qui se perdit dans l’imagination de la tête que ferait le professeur en la voyant arriver avec un cadeau.

Fourrant les quatre bouteilles de bière dans son sac, Yumi ressortit du petit commerce qui ne tarda pas à verrouiller ses portes derrière elle, et réfléchit quelques instants. Soupirant, elle attrapa son portable et chercha dans ses messages reçus. Entre ceux de Sasuke, Itake et d’autres, elle trouva enfin celui d’Asuma. L’ouvrant, elle vérifia le lieu du rendez-vous avant de se maudire intérieurement. Elle ne lui avait même pas répondu. A l’heure qu’il était, il avait peut-être même déjà déserté la plage, où ils devaient se retrouver. Levant les yeux vers le ciel, elle se rassura comme elle put. Il était prévu de contempler le coucher du soleil. Asuma était gourmand des beaux paysages. Du moins, la jeune fille en avait déduit ça. Aussi, elle ne pensait pas qu’il partirait avant la fin du spectacle.
Rajustant la bandoulière de son sac, elle inspira et se mit à courir à travers les rues et avenues pour sortir du brouhaha et gagner le nord de la ville.

Une agréable odeur de sel vint chatouiller les narines de Yumi lorsqu’elle atteignit enfin la côte. S’arrêtant, elle se tourna vers l’immensité azure et la contempla durant quelques minutes. Le soleil qui commençait à décliner, reflétait ses rayons orangés sur l’eau, renvoyant aux yeux de la jeune Hide, un panel de couleurs sublimes et de scintillements presque féériques.
La lycéenne aurait pu rester des heures à admirer ce début de couchant, si un cri aiguë ne l’avait pas tiré de ses pensées. Se tournant subitement vers l’origine du bruit, elle découvrit une petite fille d’à peine six ans, agenouillée par terre. Haussant un sourcil, elle s’en approcha et s’accroupit face à elle:


« Hé, qu’est ce qui t’arrives ma Belle? »

Elle ne reçut en guise de réponse, qu’un flot de pleurs et de sanglot. Grimaçant, elle la saisit sous les aisselles et la souleva pour la caler contre sa poitrine. Lui adressant un tendre sourire, elle lui attrapa la main et y découvrit quelques égratignures. Soufflant dessus, elle sortit de son sac des pansements et les appliqua sur les paumes et genoux de la petite. Lui adressant un dernier clin d'œil, elle reprit:

« Voilà. Où sont tes parents? Tu es toute seule? »

La fillette secoua la tête et désigna du doigt le restaurant de l’autre côté de la route. Acquiesçant, Yumi lui caressa les cheveux et traversa la voie pour rejoindre le bâtiment de bois. Déposant la petite miraculée à terre, elle la regarda courir vers la table de ses parents, qui apparemment, n’avaient même pas fait attention à sa disparition. Les maudissant à voix basse, elle se détourna et retourna à sa place initiale, en quête d’Asuma. Regardant de toutes parts, elle essaya de se mettre à la place du professeur, et se demanda quel endroit il choisirait pour un rendez-vous. Bien sûr, il lui avait dit de le rejoindre à la plage. Mais le lieu était vaste, et plein de recoins...

Finalement, Yumi finit par trouver le lieu idéal. A la sortie de la ville, la forêt de bambou protégée, précédait et cachait un rocher surplombant toute la plage. L’endroit rêvé pour les amoureux des beaux paysages et du calme. La jeune fille n’était sûr de rien, mais elle tenta quand même.
Et elle eut raison. Remontant le petit sentier qui menait au sommet du rocher, elle aperçut une silhouette masculine, plongée dans une contemplation de l’horizon. Elle s’arrêta tout d’abord, et scruta l’homme, avant qu’un sourire ne vienne étirer ses lèvres. C’était bien lui. Reprenant le pas, elle remit ses cheveux en place et vint se stopper à sa hauteur.


« Je ne suis pas en retard au moins? »

Tournant la tête vers le professeur, elle lui adressa un joli sourire avant de se hisser sur la pointe des pieds pour déposer une bise sur sa joue. Ce geste aurait pu paraître suspect aux yeux de la foule; une élève et un professeur, évidemment, c’était source de rumeurs bien entendu. Mais pour sa part, Yumi n’avait jamais pensé à arrêté ces rendez-vous et se passer de la présence d’Asuma. Elle se fichait pas mal de ce que disaient les gens derrière son dos. Tant qu’elle arrivait toujours à se faire respecter...

Le roulis incessant des vagues en contrebas, accompagné du cri des goélands, tira la jeune blonde de ses pensées. Ôtant son sac, elle l’ouvrit et sortit deux bouteille de bière, achetées précédemment, et en tendit une à son professeur:


« Tiens, ce n’est pas grand chose, mais j’ai pensé que pour fêter nos un mois de rencontre, ce n’était déjà pas si mal.. »

Réitérant son sourire, elle s’assit sur le rocher mousseux et parasité de lierre et soupira en regardant l’horizon. Les couleurs se faisaient de plus en plus éclatantes, tandis que les magnifiques reflets venaient chatouiller le visage des deux silencieux, en haut du rocher. A ce moment-là, le paysage qui s’offrait était tellement beau, et paraissait tellement incroyable, qu’aucun des deux n’osaient prononcer mot, et briser cette splendeur.
Le spectacle dura quelques longues minutes, et c’est avec un sourire ravi aux lèvres que Yumi regarda les couleurs se ternirent. Quelle longue vie d’être un soleil. Mourir sans cesse pour renaître à l’autre bout de la planète, avant de se re-éteindre pour revenir ici. Une spirale infernale...

Baissant les yeux vers la plage, la jeune Hide observa les derniers baigneurs quitter l’eau avant de s’en retourner chez eux. L’attention de Yumi fut particulièrement attirée par une famille de trois enfants, qui rangeaient leurs affaires. Le plus petit semblait pleurer, tandis que les deux aînés se battaient dans le sable, sous l’ignorance constante de leurs parents.
Ne lâchant pas la scène du regard, la lycéenne ouvrit la bouche et demanda doucement:


« Dis Asuma, tu crois qu’un jour, le monde pourrait être en paix? Sans conflit, sans rien, juste un monde normal où tout le monde s’entendrait.. »

Elle s’interrompit une fraction de seconde, prise dans une réflexion, et reprit, les yeux baissés:

« C’est utopiste, il faudrait déjà que tous ces gens sachent ce qu’est la paix.. Et à quoi rime la guerre.. »

Décapsulant sa bouteille, elle trinqua contre celle du professeur et murmura avant de boire une longue gorgée:

« A ce monde, notre monde... »
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MessageSujet: Re: Interférences [Yumi-Kamu]   Interférences [Yumi-Kamu] Icon_minitimeDim 31 Jan - 20:15

Partie 2

Drôle comment la vie peut avoir du sens, et le perdre tout à coup. Comment, tout d’abord, on peut se représenter. Vous êtes là, assis dans le sable chaud. Vous dormez, ou travaillez, ou simplement relaxez. Peut-être même que vous faîtes l’amour. Vous êtes heureux, en paix avec votre être. Toute la vie coule autour de toi. Et toi avec. Des milliards d’hommes, des milliards d’êtres vivants et d’étoiles. On ne s’en soucie jamais. 20 ans, 40 ans, 60 ans en étant partie de tout. Et de tout ce qui va avec. Tu bouges, on bouge, on va quelques part et tu reviens de quelque part. Mais tu n’es là, et tu ne vis, sans vraiment savoir pourquoi. Tu es comme cette plage, un grain de sable parmi tant d’autre. Tu n’es rien dans l’univers. Tu travailles, tu souffres, tu vieillis, tu meurs, sans savoir pourquoi. Le sable chaud ne te semble plus si confortable. Il a une sensation amère. Le manque de sens de ta vie t’a frappée, comme elle frappe l’infinité des matières de l’univers. Alors tu as le souffle court, et ce qui était avant si plaisant te semble désormais absurde…

« Je ne suis pas en retard au moins? »

Asuma sortit de ses sombres pensées pour voir la jeune blonde. Elle avait trouvé l’endroit. Il s’aperçut qu’à un certain moment il avait dû se lever, puisqu’elle dut se mettre sur la pointe des pieds pour l’embrasser sur la joue. Sans vraiment penser, une sorte de flamme lui brûla l’estomac. Il se sentait vieux, si vieux avant l’âge…Il prit la bouteille que lui tendait Yumi, et la regarda. Bière. Il fit un regard réprimandeur à Yumi, qui n’avait pas l’âge pour boire, maiis sourit quand même et décapsula la bouteille d’un coup de pouce.


« Tiens, ce n’est pas grand chose, mais j’ai pensé que pour fêter nos un mois de rencontre, ce n’était déjà pas si mal.. »

Asuma rigola légèrement et hocha la tête. L’idée était bonne. Un mois ? Déjà ? Il avait encore l’impression d’avoir rencontrer cette blonde la journée d’avant. Drôles de souvenirs d’ailleurs. Des rencontres dignes de la mention prof/élève. Nouvelle brulure à l’estomac.

Il était néanmoins fier du chemin qu’avait accomplie Yumi durant ce temps, à ce mettre en paix avec ses démons, à pouvoir parler d’Hana sans pleurer, et de ses liens difficiles avec sa famille sans se mettre en colère. Le prof savait presque tout d’elle désormais. Mais elle, presque rien de lui. C’était ironique. Il regarda le fabuleux coucher de soleil , pensif, n’oubliant pas la présence de la jeune fille mais restant concentré sur cet amalgalme de couleurs chaudes et éclatantes. On en oublie presque qu’on vit.

Savoir raisonner sans émotions. La première règle d’une vie ayant un sens. La première leçon de Yumi. Et la plus importante de toute. Mais à la fin, ce n’était pas Asuma qui lui avait montré la voie, mais elle. Le prof avait seulement pointé une direction. En fin de compte, elle n’avait jamais vraiment eu besoin de lui. Pas plus qu’un quelquonque grain de sable sur ce pic. Ces vagues qui meurt sur la rives, ce sont ces pensées traîtresses et trompeuses qu’avait enlevé maintenant de sa vie cette chef de gang. Plus ce qu’on dirait un bloc de glace, mais plutôt un bloc de verre, transparent dans ses pensées, mais opaque contre les intrusions. Mais le verre, il brise, n’es-ce pas ? Aucune carapace n’est impénétrable, et c’est ceux qui le savent et l’exposent, qui sortiront de l’ignorance.

Il but une gorgée de bière malheureusement tiède, et regarda l’océan en silence.

« Dis Asuma, tu crois qu’un jour, le monde pourrait être en paix? Sans conflit, sans rien, juste un monde normal où tout le monde s’entendrait.. »

Il se tourna vers elle, déçu. Elle avait baissé les yeux, probablement coupable d’une question si niaise. Niaise car elle ne pensait pas vraiment ce qu’elle disait. Asuma avait lui aussi remarqué la famille irresponsable. Elle s’était laissé aller à son émotion, à sa colère. Deux pas en avant, un pas en arrière. Il faut du temps pour se fermer à ce genre de réflexions déraisonnable. Il ne répondit pas d’abord.

[color=blue]« C’est utopiste, il faudrait déjà que tous ces gens sachent ce qu’est la paix.. Et à quoi rime la guerre... »[/color ]

Elle décapsula sa bouteille et ils trinquèrent à « leur » monde. Asuma regarda le soleil qui perdait de l’intensité.

« Yumi, avant de te dire ce qu’eux devraient savoir, pense à ce que tu dois savoir, toi. Pourquoi veux-tu la paix ? Parce que la guerre prend des vies ? Tu sais pourtant quoi penser de la mort. Es-ce que c’est parce la guerre ne mène pas au bonheur ? Au contraire, certains sortent heureux de la guerre. La révolution française, les nazis pendant la guerre, la liste est longue. »

De son pied il balaya le sable qui avait atterrit sur son autre chaussure. Le vent était brûlant, mais un peu plus fort. Le coiffure de Yumi ne tiendrait pas longtemps le coup.

« Tu penses peut-être à Hana, à te dire que sa mort aurait pu être évitée. Ne te choque pas si je te dis que sa mort était nécessaire, si ce n’est que pour ouvrir tes propres yeux. Et, sachant la valeur de la mort, tu ne peux pas en imputer une rancœur plus forte que si on t’avait livrée dans monde différant et inconnu de nous. »

Sans cérémonies, il prit la main de Yumi, lui ouvrit la paume, et y versa du sable. Alors qu’une partie restait dans le creux de sa main, une autre filait entre ses doigts, et une dernière étaient emportée dans le vent.

« Voilà comment le monde marche, Yumi. La plupart des gens naissent, vivent et fuient la mort autant qu’ils peuvent. Ils passent entre les doigts de l’essence. Une partie sont des marginaux. Ils croient qu’en étant différent de la société, ils en sont au-dessus. Mais à la fin, ils sont comme la société, car la mort les guette tout autant. Enfin, il y a le creux, ceux qui restent délibérément pris dans la poigne de la mort. »

Il balaya des doigts le sable qui restait, et lui lâcha doucement la main.

« La guerre, la paix… Avant de les définir, il faut se définir. Si tu ne sais pas pourquoi tu existes, alors pourquoi devrais-tu suivre un code ? Le bien, le mal ? Si la fin est pareille pour tous, pourquoi chercher l’équilibre des conflits, Yumi ? »

Il la fixa longuement.

« Les kuragaris ne sont , sous cet angle, pas pire ni mieux que les Hide ou les Kazuki. Ils vivent, c’est tout. Ta vie ne vaux pas mieux que celle d’Hana, et sa mort n’aurait aucun sens. »

Il avait conscience d’être en terrain glissant. C’était un test.

« Alors avant de chercher la paix, connaît-toi toi-même. »

Il replaça des doigts une mèche blonde qui couvrait les yeux de l’étudiante, et la fixa avec un regard entendu.
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MessageSujet: Re: Interférences [Yumi-Kamu]   Interférences [Yumi-Kamu] Icon_minitimeJeu 20 Mai - 21:47

Pas de réponse ?

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Si vous voulez continuer, Mp moi Wink
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MessageSujet: Re: Interférences [Yumi-Kamu]   Interférences [Yumi-Kamu] Icon_minitime

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