Konoha : Lycée Daiki
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 Poupée de cire, poupée de son ♫

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Poupée de cire, poupée de son ♫ _
MessageSujet: Poupée de cire, poupée de son ♫   Poupée de cire, poupée de son ♫ Icon_minitimeMer 28 Oct - 3:16

VOTRE PERSO:




Nom: Aisu
Prénom: Fûu
Surnom (facultatif): Fu, Fufu, Susu, la mélomane acharnée, la femme du piano, la squatteuse d'arrière boutique, Madame Jenkin (si on veut être méchant >_>), ou encore d'autres, je crois qu'elle a eu tous les surnoms possibles et imaginables celle-là O_O
Age: 18 ans, l'âge de la perversité assumée Cool
Nationalité: Espagnole (quoi vous ne croyez pas? Mais c'est vrai j'vous assure!)
Orientation Sexuelle: Homosexuelle, désolée les mecs What a Face
Groupe: Kuragari


Physique

Mouvement, fil, vert et inutile. Sans doute les quatre mots qui décriraient le mieux Fûu. Mouvement, parce que la belle a la bougeotte, qu'elle est obligée de gigoter en permanence, qu'elle ne se déplace quasiment qu'en courant, parce qu'elle est incapable d'immobilité. Elle est donc façonnée en conséquence: silhouette filiforme, assez élancée, aux membres extrêmement fins mais musclés et dotés d'une force plutôt inattendue pour son gabarit, taille moyenne et formes plus ou moins féminines, dont elle n'a absolument que faire et ne se soucie donc pas de les mettre en valeur.
Vert pourrait être sa couleur favorite, puisqu'elle compose la majeur partie de sa garde-robe, et se retrouve dans ses cheveux (mais elle n'a jamais voulu dire à personne si c'était naturel ou non). Une chevelure longue et bien fournie, le plus souvent rassemblée en deux couettes encadrant un visage au regard doré dont la forme allongée était soulignée par un semblant de frange à la longueur anarchique et complètement déstructurée. Là encore, pas moyen de savoir si c'est volontaire ou pas, mais en connaissant le jeune fille, nul doute que son apparence entière n'est qu'une accumulation de hasards et d'envies passagères.
Quant aux deux derniers mots, fil et inutile, ils sont un peu un résumé de ce qui a été dit. Voir Fûu se préparer au réveil est vraiment digne des plus grands sketches: un ensemble choisi à la va-vite parmi ce qui a dégringolé du placard en l'ouvrant. En général ça tourne autour du sarouel-débardeur, peut-être accompagnés de mitaines en hier, mais la demoiselle est aux antipodes de la frilosité. Les couleurs ne sont jamais ni trop pimpantes ni trop ternes, ou alors elles sont camouflées dans des associations de nuances plus qu'improbables, mais pas dépourvues d'une certaine harmonie. Vient ensuite la fastidieuse étape des bracelets et autres accessoires, indispensables, mais pas par soucis d'esthétique ou de se faire remarquer. Là, le mot fil prend toute son importance: c'est là la principale composante du style vestimentaire de Fûu. Non contente d'être formée sur la base justement du fil, il faut qu'elle en rajoute partout où elle peut; bras, jambes, cou, coiffures, taille etc... Quant à l'inutilité de la chose, c'est que ce "saucissonage désorganisé", comme l'appellent ses amis en riant, n'a pas la moindre fonction, pas même celle de faire beau. D'ailleurs le plus souvent, il s'agit d'une ribambelle de babioles qui trainaient ça et là et qu'elle n'avait pas envie de ranger, mais ne pouvait pas laisser trainer, pour faire bonne mesure.
Dernier détail, mais toujours dans le domaine du fil: on ne voit jamais Fûu sans un casque autour du cou (au câble interminable qu'elle peut enrouler autour d'elle, ou qu'elle peut même utiliser comme ceinture si l'envie l'en prend), ou un écouteur camouflé dans une de ses couettes.


Caractère

La personnalité de Fûu, elle, est impossible à réduire à seulement quelques mots. Ou peut peut-être être confinée dans un seul maître-mot, du moins en partie: feu.
Il y a d'abord sa flamme absolue, éternelle et déclarée à la musique, et à tout ce qui peut s'entendre. Vous voulez la tuer? Rendez-la sourde. Pour elle, le moindre son, la plus petite rumeur devient symphonie, et même le silence, si sa venue est cohérente avec le reste de l'ambiance sonore, la met en joie. On la voit souvent s'arrêter en pleine phrase, pour savourer un bruit passager, ou interrompre quelqu'un en plein discours pour ne pas qu'il interfère avec le murmure éphémère d'une présence qui passe et repart.
Ensuite son amour avoué, affirmé et assumé des gens. Simple inconnus où amis de très longue date, elle ne prive personne de se étreintes exagérées et de ses sourires communicatifs, sauf ceux qui mérité ses foudres. Et là, peu de chance de repasser dans la vaste classe des personnes tolérées.
Autre genre de brasier, celui qui consumait sa vie entière, tant dans le sens inquiétant que sans le sens réjouissant du terme. L'inactivité est pour elle de l'ennui, l'ennui est synonyme de mort. De fait elle est toujours en train de faire quelque chose, de la simple et banale occupation des mains pendant les cours (le seul moment où ses fils ont un semblant d'utilité) à l'exploit le plus poussé. Mais tout irait bien si ça ne s'arrêtait que là. Seulement le jeune fille, comme pour se venger d'une enfance où elle n'a absolument rien fait d'autre que ce qu'on voulait d'elle, n'a de cesse que de faire "plus", "encore" et parfois "pire", ce qui n'est pas sans répercutions sur sa santé. Mais, en accord avec son idée d'exterminer l'ennui de son existence, croyez bien qu'elle ne sera pas plus raisonnable, même en connaissant les conséquences de ses actes à l'avance.
Enfin, ça et là, quelques petites flammèches notoire, et pour la plupart aberrantes. Commençons par la plus grosse contradiction de Fûu: l'opposition entre une obstination incassable, et une influençabilité hors du commun. Là tout est dans le contexte: elle a ses idées, qu'elle a créées et façonnées elle-même, mais tout le monde peut aussi mettre sa pierre à l'édifice, si sa parole paraît assez convaincante et digne de confiance à la jeune fille, bien que ses critères ne soient pas ceux du commun des mortels. Autre caractéristique de la bête, l'indécision. Un trait qui n'est pas pour faciliter la tache à son entourage, puisqu'elle peut radicalement changer d'avis à tout moment et sans prévenir. En gros, elle ne varie pas tellement, mais des petits détails ou des idées passagères peuvent devenir leur contraire en d'espace d'une demi-seconde. Dernier point, dont l'incohérence est plus ou moins justifiée, elle est extravertie à l'extrême, jusqu'à lâcher tout ce qu'elle pense au mot près, et à la seconde où elle le pense. Cela inclut également ses divergences de choix, et l'écouter réfléchir (tout haut, bien sûr, le silence est d'argent, la parole est d'or, selon elle) devient vite incompréhensible, mais assez hilarant. Seulement cette ouverture est en réalité une carapace autour de laquelle elle s'est construite, qui abrite ce qu'elle ne dévoilera sous aucun prétexte, à moins de se trouver une raison amplement justifiée, et d'y avoir mûrement réfléchi (en silence). Cela ne veut pas dire qu'elle réfute toute allusion au passé ou qu'elle n'en parle à absolument personne, mais il faudra payer très cher pour qu'elle fasse plus que de raconter son histoire comme si elle lisait le roman d'un personnage fictif, pour qu'elle se livre vraiment, sans se cacher derrière un ton plaisantin.
Pour résumer, une jeune fille Vivante (avec un grand V), enjouée et active. Pas facile de la fâcher pour de bon, mais une fois arrivé à ce stade, mieux vaut courir vite! Si elle a quelques phases, comme tout le monde, de morosité, de susceptibilité, ou très occasionnellement de timidité elle met l'arbre de sa vie aux yeux de ceux qui voudront bien de lui pour cacher la forêt d'un malaise profond dont elle a réussi à se débarrasser... Jusqu'à ce qu'il la retrouve.


Histoire
*à venir dans un futur très proche mais avant, petite précision:*
[Qui pourrait mieux raconter Fûu qu'elle-même? Profitez, c'est la première, et sans doute la dernière fois qu'elle vous autorise à errer dans sa forêt secrète ;p]


Autres : Son tatouage, signe de reconnaissance des méchants Kuragari (roooh faut pas dire ça voyons, 'sont gentils... quand ils veulent... S'ils veulent ^.^'), se trouve sur sa hanche gauche, à la naissance de la cicatrice que lui a causé sa chute de cheval.


VOUS:




Prénom: Le vengeur masqué Cool
Age: Euuuuuuuh... Physique ou mental?
Aimez-vous le design et le contexte: Waitoto-chou présidente! cat


Codes règlement et contexte :
Spoiler:

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Poupée de cire, poupée de son ♫ _
MessageSujet: Re: Poupée de cire, poupée de son ♫   Poupée de cire, poupée de son ♫ Icon_minitimeMer 28 Oct - 3:39

(post à part, pour ne pas trop alourdir la présentation)

Histoire






~~Poupée de cire~~
(fondue, sculptée à volonté, docile, volontaire et assidue?)


Saluut! Moi, c'est Fûu! Fûu Aisu. Bon, vous allez me dire, c'est pas très espagnol comme nom. Mais qui vous a dit que je l'étais? Ah, c'est vrai c'est ce qu'il y a de marqué sur mon DNI, ma carte d'identité si vous préférez (nous en Espagne, on aime bien mettre des mots super élaborés pour ne pas dire grand chose au final, mais j'ai remarqué que nous n'étions pas les seuls à faire ça, n'est-ce pas?). Enfin, je m'égare déjà là... Mais bon, va falloir s'y faire les gens, ma tête est, d'après les amis, un vrai bordel, et ce genre de machins n'est pas rare.
Donc, mon histoire. Pas le genre de truc à raconter aux gosses pour qu'ils dorment le soir et rêvent la nuit, pour sûr. Je ne sais pas pourquoi, et on me trouve folle à cause de ça, mais je l'aime bien moi, mon histoire. Même quand elle m'ennuie, même quand elle fait mal, faut bien composer avec et elle ne changera plus, de toute façon... Enfin je vous expliquerai plus tard, si vous êtes toujours vivants, et si vous avez envie bien-sûr!

Je suis née un certain 18 juin 1989, et déjà les conditions de ma naissance me promettaient de ne jamais correspondre à la "normalité normale que la majorité des gens trouvent normale" (ce genre d'expressions aussi, va falloir s'y habituer les amis!). Effectivement, mes parents, qui avaient toujours été sédentarisés au fin fond de l'Andalousie ont décidé, quelque semaines avant ma naissance, de bouger du trou où ils se terraient depuis leur premier cri. Mais, et vous comprendrez peut-être pourquoi que lorsqu'on en reparlera, ils n'ont apparemment pas jugé bon de s'organiser minutieusement pour être rentrés avant que l'envie ne me prenne de sortir, et c'est ainsi que mon premier berceau fut formés d'un plaid froissé et des bras chauds d'une hôtesse de l'air, quelque part entre Tokyo et Séville.
Là aussi, vous ne comprendrez pas tout de suite l'indignité involontaire de mes parents, mais ils se trouve qu'ils n'avaient évidemment aucune idée de comment m'appeler, ce fut donc l'hôtesse-sage-femme-nounou-berceau qui leur suggéra la merveilleuse idée de Fûu (d'après moi le nom lui est venu en regardant le temps qu'il faisait à travers le hublot, mais je n'ai jamais pu lui demander...). C'est ainsi qu'on vit une petite espagnole, née dans un avion à des kilomètres au-dessus de l'Europe, rentrer au village dans les bras mal assurés de sa mère, avec un prénom étranger en plus. Ces pauvres villageois à l'esprit si hermétiquement fermé, j'ai de la compassion et beaucoup d'admiration pour l'exploit qu'ils ont du accomplir contre leur gré: supporter ce concentré de bizarrerie en un seul coup! Enfin je dois dire, pour le coup, un prénom japonnais pour deux noms espagnols (que je ne citerais sous aucune condition!), ça sonne... Original. J'aurais bien voulu voir la tête de celui ou celle à qui il a fallu épeler le prénom, à l'Etat civil!

Passées ces premières réjouissances, mon enfance fut d'un détestable calme aussi plat que l'Himalaya était haut: on m'avait éduquée de manière à cacher à tout prix ma marginalité, je me conformais scrupuleusement au conformisme ambiant.
La seule chose que m'apprirent mes géniteurs (je préfère ce terme à "parents", si cela ne dérange personne), et qui pourrait paraître hors du commun à certain bien que dans la région c'était plus ou moins banal: l'amour du cheval. Le cheval, aucune difficulté à l'aimer. C'est naturel, tout comme gesticuler entre ses pattes lorsque maman le brossait, ou comme squatter la selle devant papa lors des ballades était devenu naturel. Meilleurs amis, confiants, complices, parfois même amants, lorsque mes nuits d'insomnies erraient dans l'écurie en quête d'une encolure à flatter, d'un chanfrein à couvrir de baisers, de naseaux à chatouiller, d'un flanc où, enfin, le sommeil reprenait ses droits jusqu'à l'arrivée du palefrenier, le lendemain. La belle vie en somme, comme doit l'être l'enfance, juteuse et délicieuse, avant de sombrer dans les excès de l'adolescence.

Ca avait déjà commencé avant, mais la machine s'est mise en marche vers mes dix ans. A cette époque-là, l'idée de protester contre mon sort ne m'effleurait pas, elle me fuiait, et l'engrenage m'emportait.
Ma première compétition, la révélation d'une vocation d'après mes responsables. C'est le souvenir le plus précis de ma mémoire. Surtout lors de l'entrée en piste: le nom prononcé dans le haut-parleur, mon nom, avait fait monter une rumeur, un timide murmure de surprise, parmi les spectateurs rassemblés autour de la lice, peu nombreux mais trop déjà pour une fillette qui n'avait jamais connu qu'une poignée d'humains au milieu des chevaux. Je savais pourquoi ces inconnus me connaissaient et me souriaient avant même de m'avoir vue sur mon fringant petit poney: mes éducateurs, pour ne pas dire "dresseurs", ceux qui savaient mieux prédire la mise à bas d'une poulinière que la naissance de leur propre enfant, ceux qui ne connaissaient de noms que pour leurs équidés, et laissaient une inconnue s'occuper du cas de leur fille à eux, ces gens-là n'étaient autre que d'anciens champions, à échelle mondiale, qui avaient du s'arrêter respectivement à cause d'une mauvaise chute, et d'une grossesse (et même après cela, je ne mentais pas en disant qu'ils n'avaient jamais voyagé avant, car pour moi voyager n'est pas regarder le paysage depuis l'avion et passer ses journées dans un box en kit en attendant de pouvoir, enfin, monter en selle).
Alors bien sûr, j'étais fière, et j'amorçais mon entrée par un petit trot, tête haute et poitrine gonflée, mais ça me mettait aussi une sacrée pression, surtout avec tout ces "connaisseurs" comme on disait, qui me scrutaient à la manière dont on analyserait un rat de laboratoire dans sa cage. Le rat, c'était moi, et l'équitation était une cage en or massif.

A partir de mes 13 ans, la pression s'accentua bien plus. Dieu merci j'étais plutôt douée avec une selle sous les fesses et des rênes en main, car si je prenais la très mauvaise initiative d'être mal placée aux classements, j'étais bonne pour un sermon puissance deux, qui s'achevait en larmes dans les bras du palefrenier, le premier être humain compréhensif que je connus.
Mais un jour, après (j'ai chronométré, et je vous jure que j'exagère à peine en arrondissant) trois heures à me rabattre les oreilles de toutes mes carences en matière de dressage, j'allais retrouver mon "consolateur" professionnel, sans arriver à autre chose qu'à mettre un pied devant l'autre, robotiquement. Mes yeux d'ordinaire si humides à ce moment-là étaient littéralement desséchés. Alarmé l'employé me questionna, je ne répondis que par un regard vide. Il me parla, longtemps, je hochais la tête sans écouter. Il ne tira finalement rien de moi, pas même la plus infime des grimaces. On m'avait retiré mon humanité, on avait exterminé ma personnalité avant de lui laisser l'occasion de sortir; j'étais une machine à gagner des trophées.

C'est alors que mon sauveur fit ce qu'il n'aurait jamais du oser, d'ailleurs il a été renvoyé, officieusement bien-sûr, pour cette raison. Palefrenier, mais aussi secrétaire à ses heures perdues il était venu me trouver, le soir même, après un entraînement lessivant pour moi et avant de s'en aller pour lui. Un clin d'œil, et minuscule carré de papier glissé dans la poche: mon salut ne tenait pas à grand chose.

L'adresse et le numéro du papier froissé portaient le nom d'un obscur oncle que je n'avais entrevu que deux fois, lors que rarissimes visites. La première personne "censée" (bien que le qualificatif ne soit pas le meilleur à employer pour le décrire...) dont j'avais entendu parler ici: un de ceux qui, eux, au risque de se faire calomnier par ceux qui étaient restés, avaient été inspirés de partir dès la première occasion, sans attendre de se laisser enfermer.
Revigorée par cette échappatoire, je montai immédiatement dans ma chambre et fourrai quelques affaires (mon poney en peluche, un cadeau du palefrenier que je ne pouvais abandonner et le licol miniature de ma toute première monture) dans un sac à dos, aussi naturellement que si ça avait été prévu de longue date, et j'allai passer la nuit dans le box du cheval avec qui j'avais pris l'habitude de sortir depuis quelques temps.
Il avait bien son petit caractère, ce canasson. Sans doute pour cela nous formions une bonne équipe (les opposés s'attirent). Pourtant, en le rejoignant ce jour-là il dut sentir quelque chose, car il ne broncha pas une seule fois jusqu'au petit matin, où un regard entendu à mon seul ami humain établit la suite du plan semi-improvisé.
Après cet intermède à ma solitude partielle je passai un filet simple, bien opposé à la lourde bride avec laquelle on le harnachait habituellement, à ma monture favorite et, sans entraves supplémentaires, quittai le ranch familial à l'allure le plus vive que je pouvais exiger. Il m'offrit, visiblement à cœur joie, le paysage laiteux de l'aube sous le flou de la grisante vitesse. Après quelques minutes d'un véritable vol au raz du sol, d'une allure plus modérée et enfin d'un arrêt dans un pré abandonné aux herbes folles on est restés là, en tête-à-tête, jusqu'au crépuscule.

La nuit s'installait sur la petite route perdue à travers champs. A côté de moi le palefrenier, concentré, ne disait rien. Moi je décidai, plutôt que de prendre la parole, de profiter du silence pour réfléchir, au moins une fois, à mon projet démentiel. Aussi enivrant que le galop effréné, sûrement le dernier que m'avait offert mon plus cher équipier.
Un battement de cil plus tard, je me voyais monter dans le train, un billet pour la capitale dans la poche, avec l'adresse de ma terre promise, et un sac presque vide sur le dos.
Ce vide inconnu devant moi, c'était effrayant et excitant à souhait. Moi, le petit rat excentrique formatée à la pensée fermée de "chez moi", avait osé me sauver du laboratoire de mes parents, et de tous ceux qui croyaient que les rats n'étaient pas capables de ronger les barreaux de leur cage lorsque celle-ci était dorée.
Quand le train arriva finalement à Madrid, la sensation s'accrut encore, jusqu'à me tordre délicieusement l'estomac. Il faisait encore noir, mais je n'en fis pas cas et allai à la rangée de téléphones de la gare. Un peu de monnaie trainait dans mon sac, juste assez pour un appel. Autant dire qu'il avait intérêt à répondre, tonton inconnu. Décrocher le combiner, taper le numéro d'une main tremblante, écouter. Attendre, le cœur battant...
Il répondit. Endormi et surpris, mais apparemment il n'avait pas l'intention de laisser sa nièce cachée (à l'entendre on aurait cru qu'il ignorait jusqu'à mon existence) à la rue aux premières heures du jour.

Alors, je ne m'en doutais même pas, mais je cheminais là doucement vers mon second grand amour: la musique. Mon havre de paix serait cette boutique d'instruments, son dirigeant mon oncle, et ma principale occupation essayer toutes les merveilles en attente dans l'arrière boutique. Le rêve d'une vie, une vraie, après la platitude d'une fausse existence dans l'ombre de deux geôliers qui s'appelaient "papa" et "maman".


Drugs, Sex & Rock'n'roll
(Quand l'instrument devient le corps, les notes les mots, la musique l'âme)
(Quand le corps ne fait plus offrande seulement à l'instrument, )
(quand les mots ne traduisent plus seulement des notes, )
(quand la musique de l'âme résonne faiblement des abysses de l'esprit puis se perd dans le silence de la perdition)

Ca a vraiment changé ma vie, mon existence, la totalité de mon être, ou plutôt de mon "non-être". Quoi, me direz-vous. C'est vrai que c'est devenue si évidant pour moi maintenant. La musique bien sûr. Des notes sur une portée, des sons sur les ondes, du bonheur jusqu'aux oreilles: ce sont toutes ces petites choses qui m'ont entourée, qui m'ont sauvée. Qui m'ont ressuscitée. Aujourd'hui, quand on me demande qui je suis, d'où je viens, je réponds: "Je suis Fûu, je suis née à 13 ans et demi à Madrid, je suis la fille de mon oncle et de la musique." Étrange? Pas tant que ça. Enfin, vous n'êtes pas obligés de penser comme moi... C'est même assez déconseillé!

♪Je suis une poupée de cire, une poupée de son
Mon cœur est gravé dans mes chansons
Poupée de cire poupée de son♫


Ma nouvelle vie coulait tranquillement, partagée entre le collège, l'aide à la boutique, les premières sorties, permises par le manque flagrant d'autorité de mon oncle. Ponctuée par les appels désespérés de mes parents désemparés, les nombreux voyages que ma soif de découvertes exigeait, les leçons du plus magnifique des instrument que j'ai eu l'honneur d'effleurer: le piano.
Son style, ni trop strict et exigeant, ni trop fermé ou cantonné à un seul genre, ont fait de lui mon Éden, le support de mes humeurs, mes réflexions, mes ressentis. Et grâce à lui, je gardais contact avec ceux que mes besoins éloignaient, avec qui une relation était impossible, invivable, incompatible: dans mon amour je les haïssais, je les haïssais d'être aimés et vénérés de mes parents. Mais grâce à ce clavier, à ce corps sombre vibrant de notes, même lorsqu'il gardait le silence, je reconstituait le galop aérien de la reprise de dressage, le halètement du cheval, comme du cavalier, une fois le dernier obstacle franchit, le choc dur et sinistre de la barre heurtée par le sabot, accompagné d'une absence de sons parasites mortelle, le bruit feutré du vent dans les feuilles pendant ses ballades rieuses. Grâce au toucher subtil de ses cordes et à sa résonance infinie, je caricaturais les sermons parentales des défaites, les innombrables chutes nécessaires à l'apprentissage et au progrès, les regards niais des spectateurs accoudés à la lice, les maladies qui décimaient mes amis, mes frères.
Le piano était le meilleur traducteur de ma voix intérieure, il l'est toujours d'ailleurs, et finalement c'est bien le seul capable de me faire tenir en place un instant, comme on me le fait souvent remarquer! Mais ce n'est pas plus mal, d'avoir quelqu'un (les instruments ne sont pas de vulgaires objets, mais des entités à part entière!) à qui parler, des fois, de faire une pause à ses côtés puis de se laisser pousser pour repartir de plus belle.


♫Suis-je meilleure, suis-je pire qu'une poupée de salon?
Je vois la vie en rose bonbon
Poupée de cire, poupée de son♫


La vie en rose... Non, peut-être pas. Tout n'était pas parfait dans cette seconde existence, et heureusement! Si ça avait été le cas, je suis sûre que j'aurais détesté ça. La vie ne vaut pas d'être vécue si elle est plate; le seule défaut d'une vie parfaite, c'est d'être plate.

Pas facile de naître à 13 ans. A l'heure où tous mes pairs s'étaient tous plus ou moins trouvés, et avaient commencé l'exploration d'eux-même et des autres, moi j'étais là, vide. Ce gouffre qui remplaçait ma personnalité écrasée, dissoute, me laissait avec une insatiable curiosité, sans doute ma seule qualité. Je n'avais pas le matériel nécessaire à ma construction, ma curiosité allait me le trouver.

Lorsque j'ai débarqué en cours, au début, c'était avec la ferme intention de tout apprendre, mais surtout pour apprendre à vivre. C'est bien d'être née, ou ressuscitée, mais ça ne suffisait pas. Finalement je lâchai vite mes illusions: personne ne m'apprendrais ce que j'étais déjà censée savoir. Et encore, j'aurais pu avoir plus de chance. Mais quand on s'appelle Fûu, on croit tout de suite que c'est une originalité destinée à avertir que la personne qui portait ce nom était exceptionnelle. Une fois les premiers curieux chassés, déçus par ce que j'étais vraiment, une coquille sans goûts, sans envies, sans rien, il ne restait plus grand monde. Mais ce "plus grand monde" serait les ouvriers du chantier le plus honorable: fabriquer quelqu'un.

Au début, timide, ils devaient venir me chercher sans cesse, pour me ramener dans leur petite bande. Étonnés par mon absence de caractère eux, qui n'en manquaient pas, m'avaient recueillie. Ils me prêtèrent chacun un peu d'eux-même, la musique se chargeait de compiler le tout. Et ce joyeux mélange, ça deviendrait moi.


♫Mes disques sont un miroir dans lequel chacun peut me voir
Je suis partout à la fois, brisée en mille éclats de voix♪{/color]


[color=green]Moi, constituée d'éclats d'amitié et de notes griffonnées sur la portée de mon corps.


♪Autour de moi j'entends rire les poupées de chiffon
Celles qui dansent sur mes chansons
Poupée de cire poupée de son♫


Les mois finirent par couler eux aussi, avec la petite bande on était restés les mêmes, peut-être en pire. Je n'avais plus peur d'être moi, ce moi que j'avais redécouvert et rafistolé grâce à eux. Et après les premières découvertes, les premiers tests. C'est avec délice que je redevint un rat, mais de mon propre laboratoire cette fois-ci. En plus de mon amant, le piano de l'arrière-boutique, j'appris à apprivoiser ma voix, jusqu'à adhérer au projet de groupe que préparaient les autres. Là je retombai dans la douce euphorie de ma fugue, il y a un an maintenant.

Grâce à mon oncle, peu exigent sur les horaires de sortie, puisque lui-même passait souvent ses soirées dehors, je put suivre les premiers amis de mon âge, le soir. Il y en avait un dans la bande dont le père possédait un bar dans le centre-ville, à chaque fois on allait là-bas jouer quelques notes, avant de se dépêcher de déserter: tous les adultes n'étaient pas aussi magnanimes que mon "gardien sacré" (un surnom auquel il a pris goût).

Aussi brèves que aient été nos expériences scéniques, certaines fois, on surprenait quelques visages connus sur la piste, en contrebas. Pas forcément des personnes qu'on appréciaient, mais ils avaient l'air de s'amuser tout de même dans ce soucier de ce genre de détails. Je n'ai jamais demandé aux autres, mais moi, à voir tout ce monde, dont la plupart ne se connaissaient ou ne se portaient pas dans leur cœur, danser sur une même partition, ça m'avait vraiment frappée. Je crois que c'est à cause de ça que j'aime tout le monde, maintenant, et surtout que je me suis mise à vénérer encore plus la musique, qui tisse des liens inexistants entre de parfaits inconnus, le temps de la chanson.


♪ Elles se laissent séduire pour un oui pour un non
L'amour n'est pas que dans les chansons
Poupée de cire, poupée de son♪


Mais ces liens, le plus souvent éphémères, n'empêchaient pas les différents. Lorsqu'on est plusieurs à être, parfois même à "jouer" les extraterrestres, on encaisse mieux les regards dévisageant et les remarques désobligeantes, c'est vrai. Mais il y a des fois, on aimerait bien que ça s'arrête.

En dehors des instants privilégiés où nous étions applaudis, juste avant de descendre de notre piédestal, mais pas de notre petit nuage, juste avant de redevenir spectateurs, on ne faisait franchement pas notre éloge. Déjà nous étions la bête noire du collège. Une chose à ne pas faire? Pas de soucis, on s'en occupe! Et puis, notre "anormalité" générale, en plus du refus de toute règle quelle qu'elle soit nous garantissait une réputation des moins glorieuses auprès des adultes comme de leurs rejetons. Mais ce n'était pas de leur faute. Il est bien dur de résister à ce qu'on nous apprend alors qu'on ne sait rien. Finalement j'ai eu de la chance d'avoir eu une vie aussi oppressante avec mes parents, sinon je n'aurais jamais voulu m'en détacher, et je serais restée leur petite rat.


♫Mes disques sont un miroir dans lequel chacun peut me voir
Je suis partout à la fois, brisée en mille éclats de voix♪


Finalement, lorsque nous voulions rentrer dans le cadre dans lequel on nous obligeait plus ou moins à être, on nous refusait. Alors on a décidé, sans vraiment en parler, sans attendre qu'on nous y autorise, de le quitter définitivement.

♫Seule parfois je soupire je me dis: "A quoi bon
Chanter ainsi l'amour sans raison
Sans rien connaître des garçons?"♫


L'excès. Après l'excès d'autorité dont avaient fait preuve mes parents à mon égard, j'allais être la victime d'autres types d'excès, désirés et provoqués par moi-même. D'abord, je m'étonne moi-même à le dire mais, c'est bien l'abus de la musique qui m'a fait faire le premier pas vers l'enchaînement de tous ces "trop" qui me couleraient pour ensuite me noyer.
Eh oui, je ne l'avouerais pas souvent, mais qui dit "musique", et en particulier "groupe", dit de plus en plus de sorties le soir. Et de plus en plus de chances de tomber sur les mauvaises personnes.

Cette période-là transforma ma curiosité en un défaut des plus handicapants. Les découvertes que je fit lors de ces nuits blanches, si elles étaient des plus attirantes et satisfaisantes, comme si les chants des sirènes ne mentaient pas, comme si les illusions s'incrustaient dans la réalité, me conduisirent au cœur d'un rêve qui avait l'arrière-goût de l'amer cauchemar.

En premier, très rapidement, mais progressivement, la drogue nous affecta tous, un à un. Nous n'étions pas loin de nos seize ans quand elle arriva, tentante et délicieuse, après un concert qui avait duré plus longtemps que les autres, lors d'une soirée plus arrosée que d'habitude, dans une salle aux fréquentations plus douteuses qu'à l'accoutumée. Nous n'étions pas franchement du genre à donner là-dedans, mais forts de notre décision nouvelle de ne plus jamais plaire à personne de notre entourage si parfait, si normal, il n'en fut que plus facile pour quelques-uns de nos spectateurs, devenus amis, de nous convertir à des voyages plus attrayants que tout ce que nous avions connu.


♪ Je n'suis qu'une poupée de cire, qu'une poupée de son
Sous le soleil de mes cheveux blonds
Poupée de cire, poupée de son ♫


Attirance. Premier pas vers la dépendance. Ca s'était passé comme ça pour la musique, la bande, la scène, les pétards et autres cachets fourrés au fond des poches. Ca a été pareil pour le corps des autres. Cette accumulation de "trop" m'avait poussée à vouloir posséder jusqu'aux personnes elles-mêmes. En échange, le temps d'une fusion, elles m'auraient. Et puis tout repartirait comme si rien ne s'était passé. Et petit à petit, plus encore que le corps, vouloir l'âme elle-même, à jamais.

Amour. C'est comme ça qu'ils l'appelaient tous. Cette envie jamais satisfaite, ce besoin de boire l'autre d'une soif insatiable, jusqu'à le briser si la source n'était pas assez abondante. De tous les jeunes hommes que j'avais aimé; non pas que les filles ne me plaisaient pas, mais aucune ne me paraissait assez solide pour être bues par son désir, et j'éprouvais le plus de mal à résister à ces poupées fragiles, ces visages en porcelaines et ces caresses de soies; je me souviens avec précision que d'un seul d'entre eux. Je croyais que j'étais la seule capable de briser les autres "par amour", il m'a démontré le contraire. Il m'a démontée.

Dans le gigantesque kaléidoscope sensationnel, émotionnel et expérimental que j'étais devenue, corps et âme, son visage est gravé dans un coin sombre, une cachette interdite réservée aux mauvais souvenirs. J'avais vécu bien des choses, encaissé bien des rejets, essuyé bien des tempêtes, mais celle-ci surpassait tout. Je l'ai dit, j'aime ma vie, ce que j'ai vécu, car mon passé n'est que le mien, c'est grâce à lui que je suis là, et que si je dois vivre avec, il vaut mieux que je m'y fasse. Ah, je me perds encore là... Sans doute parce que je suis un peu réticente à parler du premier, et à ce jour le seul, qui soit passé dans ma liste noire. Je ne suis pas facilement rancunière, mais faut pas abuser non plus. Enfin... Sans rentrer dans les détails, puisque ça serait bien inutile, et surtout parce que ce que j'ai compris à l'histoire, plongé dans mon océan d'explorations, n'est pas très clair, j'ai appris à cette occasion-là qu'on pouvait détruire quelqu'un en se détruisant soi-même, par amour. A moins que, encore une fois, je ne me sois cassée toute seule, au travers d'une flamme trop brûlante qui a consumé ce qu'elle n'aurait jamais du ronger.

♫Mais un jour je vivrais mes chansons
Poupée de cire, poupée de son♫


Après une vie d'oppressions, le chapitre de ma vie de construction, d'explorations et d'excès s'achève ici.

♪Sans craindre la chaleur des garçons
Poupée de cire, poupée de son ♪


~Poupée de son~
(le fond du gouffre, oppression , débris d'amis rassemblés sur un clavier, liberté, troisième vie)


Il faisait noir. Noir et froid. La glace s'emparait de mes membres, je tombe. Me relevai. Encore. Cette porte close était ce qu'il y avait de pire pour moi. Pourquoi m'avait-t-on enfermée dans cette nuit glaciale, ces ténèbres éternelles. Le silence criait à mes oreilles, il rongeait mes tympans en ricanant. Je voulais le chasser. Je pleurais, je hurlais la douleur qui coulait à l'état pur dans mes veines. Mais mes cordes vocales étaient comme verrouillées. Ma gorge coupée. Mon corps n'était plus mien; c'était une prison mouvante dont le seul échappatoire est la mort. Nouvelle chute. Cette fois la porte n'était qu'à quelques-uns de mes pas titubants. Mais elle resterait fermée, que je l'atteigne ou pas. Décimée par une telle révélation, ma volonté retomba. Je ne voulais pas qu'elle parte. C'était tout ce qu'il me restait de vivant. Ma volonté et mes questions, mes dernières possessions.

Pourquoi étais-je ici, déjà? Puisque ma prison charnelle refusait maintenant de porter le poids de mon âme, j'avais tout le temps de réfléchir. Il se passerait longtemps avant qu'on ne me retrouve, qu'on m'enfonce une énième aiguille dans le bras, qu'on s'assure que je ne recommencerais pas avec une drogue supplémentaire, qu'on me repose sur mon lit, ou qu'on m'y attache, selon l'infirmière. Comment suis-je arrivée ici. Rien que ça comptait. Où ma mémoire m'avait-t-elle fait défaut? Ah oui, je sais. C'était après mon auto-destruction amoureuse. Moi qui avait peur de casser ces douces sirènes plus communément appelées "filles", je m'étais consacrée aux garçons, que les apparences rendaient plus solides. Ne vous y fiez pas. Quand un homme casse, vous prenez immanquablement un des éclats de son explosion dans la figure et après... C'est fini. Ce n'est pas la mort, non, parce que ça serait trop facile. C'est juste une longue et pénible marche forcée jusqu'au fin fond des Enfers.

Si vous voulez savoir, après cette histoire, j'ai essayé de tenir, un peu. La bande m'aidait, parce que nous étions tous aussi fragiles, ainsi malmenés par le monde "normal". Mais quand on est en route pour l'Enfer, l'enchaînement d'événements qui nous y conduit n'est composé que de négations. Nous, ce nous que l'on ne pouvait pas scinder, ce nous qui nous rendait invincibles et invulnérables. Nous est redevenu je. Parce qu'ils sont tous partis. Presque. Lorsque le second maillon de la chaîne qui m'emmenait vers le fond de l'océan s'imbriqua dans le premier, nous, c'était trois plus les morts. Lorsque mes parents, décidant que ça suffisait, et qu'il fallait mettre un terme à cette fugue, qui avait duré quand même trois ans, je n'avais plus que deux paires de mains à serrer, deux regards à croiser, deux torrents de larmes à essuyer, en plus du mien, deux joues à embrasser avant de trébucher à l'entrée du train, puis finalement de rentrer.

Et la suite n'est pas meilleure. Non-contents de m'avoir récupérée, mes géniteurs conclurent d'un commun accord qu'il fallait me retaper entièrement avant de me faire passer le concours d'entrée dans l'école nationale d'équitation, où, ils en étaient persuadés, et moi aussi d'ailleurs, que j'allais apprendre la discipline. Leur objectif était de me débarrasser de tout ces "parasites" auxquels je tenais temps, le mien de ne réussir ce concours sous aucun prétexte.

Ils ne m'envoyèrent pas en cure. Oh, oui ils savaient très bien ce que je faisais, dans un des box désaffectés de l'écurie, la nuit quand le manque me hérissait toute entière. Mais officialiser ce dont tout le monde était au courant, c'était trop pour eux, alors ils m'ont laissée. Heureusement pour eux, j'ai sûrement inconsciemment décidé que ça suffisait, et que si je restait dans cet état, incapable de réfléchir par moi-même, ils allaient réussir à me manipuler une seconde fois. Depuis cette pensée, plus rien. Ma drogue était redevenue la musique, à l'aide d'une vieille guitare cabossée, de griffonnages sur des feuilles froissées, déchirées cent fois, et d'une botte de foin dans l'écurie. Mes spectateurs, les chevaux, n'applaudissaient, n'acclamaient pas. Je m'en fichais bien. Ils écoutaient. C'est suffisant. Ils m'écoutaient jouer la nuit, comme avant ils m'avaient sentie me recroqueviller sur mes ruines, et le jour ils me portaient sur leur dos, comme s'ils étaient devenus le moteur qui me faisait avancer. Mais c'était trop beau pour être vrai. Mon énergie, la curiosité, s'était estompée face aux atroces découvertes qu'elle engendrait parfois. Rien ne pouvait la remplacer. Rien ne l'a remplacée.

Après quelques semaines de remise à niveau, il se dit que j'étais prête. Et moi, je n'avais toujours pas trouvé comment faire exprès de rater ce concours. Au cours de ma dernière nuit d'angoisse, ma meilleure ennemie est revenue me hanter. Je finis par m'endormir, une boîte de cachets à la main, vide.

Le lendemain, je grand jour, je ne mettais pas un pied devant l'autre. Trop excités et impatients pour s'en rendre compte, mes parents ignorèrent ces symptômes inquiétants, et me passèrent eux-même les rênes et ma bombe. Comme un zombie, ils durent m'aider à me hisser jusqu'à la selle, puis je talonnai mollement ma monture pour lui faire signer d'entrer dans la carrière. Les premières figures s'effectuèrent dans la débâcle la plus totale, il était inutile de faire partie du jury pour se rendre compte que dans mon état, j'étais tout sauf une cavalière. Seulement la reprise mille fois répétée pour cet instant fatidique se déroulait automatiquement dans ma tête, et aucune des fautes dont on pouvait m'accabler n'étaient éliminatoires... Jusqu'à ce que je ne me mette moi-même hors course. Pirouette au galop. Une figure que j'aimais pour le véritable envol qu'elle exigeait du cheval, et pour sa légèreté de mouvement. Mais avec un légume en guise de guide, mon pauvre équipier avait tout simplement l'air d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Et cet éléphant ne put éviter la soucoupe qui gisait, à terre. J'étais tombée, par vertige, par malaise, je ne sais plus, mais un instant je fermai les yeux, l'autre je les rouvrais sur les sabots piétinant mon bassin, du côté gauche.

Douleur. Alarme. Hôpital. C'est bizarre, par rapport aux ténèbres où je me trouve maintenant, l'hôpital était d'une éclatante blancheur. On m'a expliqué ce qui allait se passer, maintenant, mais je n'ai rien compris, j'ai hoché la tête et je me suis endormie. Quand je me suis réveillée, j'avais un bandage de la hanche au milieu de la cuisse, et il faisait noir. C'était la nuit, et j'appris vite que la nuit, ici, c'était comme l'Enfer: noir.

Mais l'hôpital psychiatrique, ce n'est pas comme l'Enfer sur un seul point: les chances de sorties sont légèrement plus élevées. Je ne sais pas combien de nuits j'ai passées à essayer d'atteindre cette porte fermée sur ma douleur, mais cette ère s'acheva enfin, un matin printanier. Dehors, personne pour m'attendre. "Nous" avait définitivement disparu, ou bien ne voulait plus de moi, mes parents étaient sans doute chez eux à oublier qu'ils avaient eu une fille, et personne d'autre n'aurait pu se soucier de mon sort. Seulement l'Enfer à ceci de bon qu'il convint les gens de ne plus jamais rien faire pour y retourner. Alors je décidai de repartir de zéro, comme je l'avais déjà fait une fois.

Tokyo. Parce que j'avais besoin de changer d'air et de voir de nouvelles têtes. Parce que cette ville avait à voir avec mon prénom aussi. Le temps de changer de nom, pour définitivement me débarrasser de tout ce que j'avais été en Espagne, et ma vie reprit où elle s'était arrêtée: en pleine découverte. Oui, parce que ma curiosité semblait être revenue comme par magie, en même temps que ma seconde renaissance. Seulement, je ne me laissais plus emporter par l'ivresse de nouvelles explorations. Et lorsque j'allais trop loin, je me trouvais toujours un ami, une connaissance, ou parfois de purs inconnus pour me prêter un piano. Pause. Redémarrage. La nuit était redevenu mon jour, les accidents au autres rééducations étaient dernière moi, à l'instar de la dépendance des tentations.

C'est dans ce contexte d'une vie vécue par à-coups, entre pauses et démarrages en côte, que ma route croisa celle des Kuragari. Curieuse, j'acceptai de les rejoindre. Bizarre? Oui, c'est vrai, parce que j'avais entendu parler d'eux, déjà, parce que je n'approuvais pas leurs idéaux et parce que je désirais ardemment me débarrasser justement de cette violence qui renaîtrait en moi si je les fréquentais. Et pourtant... Je pensais, dans une toute petite partie, frêle, abandonnée de moi que si je restais ainsi entre deux mondes, entre la tranquillité d'une vie plate et la démence de ces nuits blanchies à l'alcool. Et puisque le premier univers ne m'intéressait pas, je choisis de m'immerger totalement dans le second, quitte à devenir membre d'un clan dont l'existence même m'horripilait.

Ainsi, les mois qui suivirent, je m'entraînais, tant à me battre, atout indispensable pour faire partie des leurs, qu'à endiguer la répulsion que m'inspirait les comportements de certains de mes nouveaux "alliés". Mais pour la plupart, je me rendais compte que leur mode de vie était celui auquel j'aspirais depuis longtemps. Nulle entrave, une liberté quasi absolue, et l'indépendance qui allait avec, dépourvue de l'obligation de solitude. Définitivement séduite, lorsque le clan se déplaça vers le lycée Daiki, à Konoha, je les suivis. Convaincue par des gens qu'autrefois j'aurais instinctivement détesté et fuit.


♪Je suis une poupée de cire, une poupée de son...
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Aellia KaedeAellia Kaede
Démone aux Multiples Facettes ♦




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MessageSujet: Re: Poupée de cire, poupée de son ♫   Poupée de cire, poupée de son ♫ Icon_minitimeMer 28 Oct - 12:04

Et bien, quelle présentation !
Avec ca, c'est sur que nous refu'...
*Se prend un grande baffe*
Que nous t'acceptons avec joie.

Bravo pour ta fiche.
Et passe un agréable moment sur le forum

*Voit la main revenir vers elle et reflechit*
Ahhh : Et Bienvenue sur le forum =D

Si tu as besoin d'aide, le staff est a ta disposition.
Merci de ton inscription =)

*S'en va très loin parce qu'elle a piqué le boulot de son modérateur chéri*
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Yumi NaraYumi Nara
Angel of Hide



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MessageSujet: Re: Poupée de cire, poupée de son ♫   Poupée de cire, poupée de son ♫ Icon_minitimeMer 28 Oct - 12:47

Re-bienvenuuuue à toi ma Belle >=D
Et merci de ta ré-inscription. x3

Bon ben, ta fiche est parfaite écoute.
Rien à redire, ça fait plaisir de trouver encore des gens comme toi. =P
Félicitation pour ta validtation et bienvenue parmi les Kuragari.

Je te souhaite donc de passer d'agréables moments sur le fo'.
*Mais ça je pense que ça ira ^^*
Et j'espère que tu t'y plairas toujours autant.

Si jamais tu as besoin, n'hésite pas, le Staff est là pour ça.

Bon jeu! =D
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Hasumi RukiaHasumi Rukia
Chaton aux yeux de sang




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MessageSujet: Re: Poupée de cire, poupée de son ♫   Poupée de cire, poupée de son ♫ Icon_minitimeMer 28 Oct - 12:58

Bienvenue ! What a Face

Alors, tu t'es décidé pour les Kuragari. Cool

Au plaisir de rp avec toi. =)
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MessageSujet: Re: Poupée de cire, poupée de son ♫   Poupée de cire, poupée de son ♫ Icon_minitimeMer 28 Oct - 13:04

Que d'honneurs que d'honneurs cat

Merchiiiiii bien mes admin-sama, Ruru-chou albino

Et.... Allez qui m'aime me suive! On va fêter ça autour d'un bon verre!

(alien)
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Leiko ShiokiLeiko Shioki
Chat aux yeux de glace



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MessageSujet: Re: Poupée de cire, poupée de son ♫   Poupée de cire, poupée de son ♫ Icon_minitimeMer 28 Oct - 14:45

C'est quoi cette histoire ?! C'est looooooooong *Comme le désert dans mon cerveau What a Face *

Bienvenue chez nous

Sais-tu te tenir sur la tête ?? What a Face

Car tout l'monde est fou ici What a Face

Au plaisir de Rp avec toi What a Face
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MessageSujet: Re: Poupée de cire, poupée de son ♫   Poupée de cire, poupée de son ♫ Icon_minitimeMer 28 Oct - 16:16

Ma chère élève, tu es une petite feignasse cat

Ettt bien sûr que je sais tenir sur la tete, sinon je ne serais pas ton maître U_U

Rp powaaaaa! *o*... Et bonne chance pour tout lire petite Leileichou ♪
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Altaxar HashimotoAltaxar Hashimoto
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MessageSujet: Re: Poupée de cire, poupée de son ♫   Poupée de cire, poupée de son ♫ Icon_minitimeMer 28 Oct - 16:18

Rebienvenue parmi nous maitresse Razz
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MessageSujet: Re: Poupée de cire, poupée de son ♫   Poupée de cire, poupée de son ♫ Icon_minitimeMer 28 Oct - 16:28

Merchi ma p'tite peluche ♪
*pense à rajouter un bouton "musique" sur sa peluche... et sort*

alien
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Altaxar HashimotoAltaxar Hashimoto
Etudiant




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MessageSujet: Re: Poupée de cire, poupée de son ♫   Poupée de cire, poupée de son ♫ Icon_minitimeMer 28 Oct - 16:58

N'empêche, avec ça, notre petite Aelllia est battue Very Happy
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Ichuu YasarukaIchuu Yasaruka




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MessageSujet: Re: Poupée de cire, poupée de son ♫   Poupée de cire, poupée de son ♫ Icon_minitimeJeu 29 Oct - 1:37

Ouah ! La présentation de ouf ! J'ai pas le courage de lire mais content de voir une autre Kuragari.
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MessageSujet: Re: Poupée de cire, poupée de son ♫   Poupée de cire, poupée de son ♫ Icon_minitimeJeu 29 Oct - 1:45

Héhé ♪

Fière de venir grossir les rangs des Kuragaris ♥️
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MessageSujet: Re: Poupée de cire, poupée de son ♫   Poupée de cire, poupée de son ♫ Icon_minitime

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