Les Feux de l'Amour [Pv : Elvira]

Invité

Qui pouvait aimer les débuts de semaines ? Certainement pas Itake. De plus, ce lundi il avait cours de Français en première heure. Quel bon début! Les cours de Français étaient tels que des somnifères pour l'Uchiwa. Il se prépara donc à aller sur le champ de bataille. Il se vêtit d'une chemise à col ouvert, et d'un vieux jean, et arma son épaule de son sac rempli d'effets et manuels scolaires.

En sortant de sa chambre, il passa par la cuisine où il prit un morceau de pain. Il le rembourra de chocolat, et sortit de son "appartement" en le dégustant. Itake s'étonna lui même d'avoir prit l'initiative de répondre présent à son cours aujourd'hui. Il devait y avoir un miracle ou autre...Itake hésita même à passer par l'infirmerie afin de peut être trouver une raison crédible à cette attitude. Oh et puis après tout, lui aussi avait droit à assister aux études de temps à autres.

Marchant d'un pas assuré et tranquille, Itake ne se trompa pas pour le numéro de salle. La pièce, était bondée d'élèves. Certains avaient leurs nez coincés dans leurs livres, s'attendant à un contrôle surprise; d'autres, plus sûrs d'eux, s'amusaient avec leurs amis. En saluant quelques uns de ses camarades, il se dirigea vers le fond de la salle, où une place était inoccupée. La place parfaite.

Itake sortit un cahier et un stylo, en faisant mine de travailler. Enfin le professeur arriva, et il commença son cours. Chaque paroles étaient comme des coups de massues qui s'abattaient sur le pauvre jeune homme. Peu à peu, épuisé de résister à ce châtiment, les ténèbres envahir l'esprit de l'Uchiwa. Il plongea dans un sommeil lourd. Et de sa place du fond, personne ne pouvait le remarquer.

Brusquement, la sonnerie retentit, et des bruits précipités mais bruyants s'en suivirent. Les étudiants voulaient quitter à tout prix cet enfer, et le plus rapidement possible, ne prenant pas en compte les paroles du professeur désespéré. Tranquillement, et d'un air un peu paresseux, Itake se redressa et s'apprêta à ranger ses affaires. Seulement, une chevelure brune était encore présente dans la salle.

Et Itake ne la connaissait que trop bien. Ce ne fut bien sûr, pas la couleur qui le retint; mais cette coupe de cheveux. Ce style ne pouvait appartenir qu'à une personne dans cet établissement. Elvira.

Posant son sac sur son épaule, il s'approcha d'elle, un grand sourire aux lèvres. Il ne l'avait pas revu depuis le bal et se demanda si elle s'en souvenait. Il y avait eu pas mal de révélations cette soirée là. D'une voix joyeuse, il lui dit :

Salut Elvira.

Un seul regard appartenant à cette fille suffisait à émerveiller Itake. Si bien qu'il en oublia presque ce début de semaine. Pour accompagner ses paroles, il posa ses lèvres sur les siennes, puis se redressa, l'expression toujours souriante.

Retour à la réalité…
Après une aussi belle soirée, remplie de rêves et de promesses soi-distantes éternelles, retourner au quotidien du lycée n’était pas aussi simple qu’il l’y parait. Cependant, mêmes les plus beaux moments ont une fin, et s’ils étaient éternelles comme beaucoup le souhaitent, ils n’existeraient même plus.
La vie serait tellement plus simple si on vivait au jour le jour, sans jamais garder souvenir des instants passé…C’est du moins ce que pensait Elvira, bien qu’elle soit la première à ressasser ses souvenirs. Sa vie ne se résumait qu’à de vagues souvenirs qu’elle prolongeait, enfermé dans la prison que lui offrait son esprit.
Mais après la nuit passée avec Itake, son cavalier, elle voyait la vie autrement. Bien sûr, comme beaucoup, elle avait espérer que les minutes de la soirée du bal se prolonge en heures, en jours, ou même en années, même si elle avait gardé en esprit que cet instant ne pouvait durer.
Le week-end suivant le bal avait passé lentement, sans rien d’inhabituel. C’en était presque devenu à mourir d’ennui pour la jeune fille qui n’avait fait que de marcher dans les innombrables ruelles de la ville. Marcher et penser. Deux loisirs qu’elle exerçait avec joie, puisque c’était aussi les seuls qu’elle avait. Sa vie était vraiment pathétique…
Elle sortit de sa chambre en prenant au passage quelques livres qui lui serviraient au cours de la journée, bien qu’elle ait en tête de passer ce lundi à déambuler dans le lycée, sans but précis. Peut-être trouverait-elle un coin accueillant sous un arbre…
Songeant à tout ce qu’elle pouvait faire, elle finit par atterrir devant une salle de classe. Elle soupira. Sans s’en rendre compte, elle s’était dirigée vers la salle où son premier cours avait lieu, et son professeur la regardait d’un air menaçant. Cette fois-ci, elle n’aurait plus d’excuse pour échapper au cours. Sentant que l’heure allait être ennuyeuse, elle chercha du regard une place au fond qui lui permettrait de la passer tranquillement, à sa façon. Malheureusement, sa place favorite était déjà occupée par un jeune homme qu’elle reconnu au premier coup d’œil.
Itake.
Il regardait par la fenêtre, le regard éteint, et ne remarqua même pas la présence de la jeune fille. Le souvenir de son odeur er du son de sa voix raviva les sens de l’adolescente. Cependant, trop effrayé par ce qu’il pourrait se passer si elle se manifestait, elle ne s’attarda pas et fila s’asseoir sur un siège inoccupé, a quelques tables d’Itake, fuyant les regards d’étonnement qui se posait sur elle.
Comme toujours, elle fuyait son présent, trop lâche pour affronter une réalité qui la fait souffrir. Faut-il toujours qu’elle occulte les joies que lui apporte sa vie ? Pourquoi éternise-t-elle son regard sur des souvenirs sans valeur qui la font souffrir plus que n’importe quoi ?
L’heure passa tranquillement, et même un peu trop lentement au goût d’Elvira. Rester assise sur une chaise à écouter des paroles qui ne lui apportent rien n’était pas son occupation favorite. Elle pouvait faire tellement de choses plus importantes en une heure. Ce n’était que du temps perdu.
La sonnerie retentit enfin. Vive comme l’éclair, Elvira rangea ses affaires en vrac dans son sac et se leva avant les autres élèves qui composait sa classe. Voulant partir aussi vite, elle s’immobilisa cependant. Elle sentait un regard se poser sur elle. Un regard qu’elle aurait préférer ne pas avoir à subir de nouveau, tant il était mortel pour elle. Un regard pour lequel elle aurait pu décrocher le monde.
Fermant les yeux, elle se rassit, et attendit. Pourquoi échapper à son destin alors qu’on l’a attendu si longtemps ?
Justement, son destin allait prendre un nouveau tournant dans les secondes qui suivaient. Soit la peur, soit la déception. Mais dans les deux cas, elle continuerait à chercher son bonheur, alors, pourquoi essayer de l’éviter ?
Les autres élèves étaient enfin tous parti, ainsi que le prof, Tous, bien sûr, sauf un qui restait toujours derrière la jeune fille.

-Salut, Elvira, lui lança Itake qui semblait plutôt joyeux.

Elle se retourna, feignant la surprise et croisa son regard en souriant légèrement. Apparemment, il ne l’avait pas oublié non plus. Une étincelle de satisfaction ralluma un feu éteint par les larmes et l’oubli.
Itake posa un léger baiser sur ses lèvres. Une fois de plus, un frisson lui parcourut tout le corps, comme si elle était frappée d’une vague d’étincelle.
Cette fois-ci, un véritable sourire naquit sur ses lèvres pour exprimer la joie qu’elle ressentait en ce moment. Toute craintes la quittèrent et elle contempla enfin, sans doute et sans peur, le visage d’Itake.

-Salut, lui dit-elle d’une voix sûre.

Elle plongea son regard dans le sien, observant chaque détail pour ne plus jamais les oublier. Vivre chaque secondes comme si s’était la dernière, n’est-ce pas ? C’est plutôt un bon conseil, quand on voit tout ce qu’il se passe en ce moment. De plus, si elle continuait ces actes, elle n’en aurait plus pour très longtemps, alors, autant en profiter.

-Le week-end à été long sans toi, murmura-t-elle en lui prenant la main. Je ne pensais pas que je pouvais être attaché à quelqu’un à ce point là.

Elle lui sourit, heureuse d’être ce qu’elle était. C’était une place qu’elle n’échangerait pour rien au monde.

Invité

Elvira apportait une chaleur à Itake, une chaleur agréable, une sorte de drogue. Il ne pouvait s'en passer. Son week-end à lui aussi s'était avéré long, même interminable. Et cette semaine lui semblait suivre l'exemple de cet affreux week-end. Seulement voilà, cette rencontre avec la femme de sa vie avait réussi à égayer la journée, et très certainement, la semaine aussi.

Leur soirée au bal s'était merveilleusement bien passée. Tout avait été parfait, à un tel point que les deux adolescents auraient tout donner pour prolonger l'évènement. C'était bien beau de rêver... Elvira prit la main d'Itake, et le coeur de celui-ci s'accéléra légèrement. Il se rapprocha de la Kazuki, et d'un geste sûr, l'attira contre lui en l'enlaçant par la taille.

Rien que le son de ses paroles sonnait comme une voix céleste, appartenant presque à un ange pour l'Uchiwa. Surtout les douces paroles qu'Elvira prononçait. C'en était presque ensorcelant. Et de plus, la jeune brune ne se rendait apparemment pas compte de l'effet qu'elle possédait sur Itake. Qu'avait-elle de si spéciale pourtant ? Jusqu'à produire un tel effet sur le jeune Hide ?

Cette phrase "Les sentiments rendent parfois fous"; Itake en faisait partie. Oui il était fou d'Elvira, prêt à tout pour elle. Et il voulait à tous prix la protéger des Kuragari, ou d'autre débiles tels quels. L'Uchiwa embrassa sa bien aimée, d'un baiser passioné, voulant profiter de tous ces moments un maximum.

Pour moi aussi, il a été très long. Tu m'as manqué Elvi'. J'ai pas envie de te lâcher maintenant, dis moi ce que tu veux faire.

La gratifiant d'un doux sourire, il replongea dans sa contemplation de la jeune fille, fou de joie d'avoir rencontrer par hasard sa copine.

Lentement, comme si une présence la forçait à l’écarter d’Itake, Elvira recula de quelques pas, et se tourna vers la fenêtre, en s’y accoudant. Elle était plutôt d’humeur maussade, et regardait avec dédain les jeunes lycéens qui discutaient par groupe, en bas, près de l’entrée du bâtiment. C’est incroyable comme ils pouvaient être bruyants, tous ensemble. Et elle n’aimait pas le bruit. Pourtant, ça l’amusait presque de les voir ainsi.
Derrière elle, Itake l’observait toujours, attentif au moindre de ses gestes. Peut-être craignait-il que sa copine ait des tendances suicidaires, même si ce n’était pas vraiment le cas. Elle voulait croire au fond d’elle que la cause se résumait simplement à de l’attirance. Mais cela serait tellement plus facile, si tout le monde la détestait.
Que faire dans des moments où des annonces importantes deviennent inévitables, mais aussi très douloureuse ? Ses choix l’avaient toujours mené sur des chemins diverses, où la solitude l’accompagnait en permanence. Elle n’avait jamais vraiment eut affaire au genre humain, mais quelque part, elle ne le regrettait pas. D’ailleurs, la seule fois où elle s’est mélé des affaires qui n’était pas les siennes dans l’espoir d’aider quelqu’un, elle s’était retrouvée à un cheveu de la mort. Une chose était sûre, Aellia, cette Kurgari, n’avait pas finit d’entendre parler d’elle. Elle avait une dette envers elle, et elle ne l’oublierait jamais.
Délicatement, elle renoua correctement le flot dans ses cheveux, et laissa son regard se balader parmi le paysage de montagne qu’offrait ce beau pays. Les nuages d’un blanc magnifique flottaient dans ce ciel si bleu, tout en proposant des formes peu communes à leurs observateurs. Un spectacle pas vraiment rare, mais qui était tout de même un plaisir à regarder. Au moins, Elvira ne pourrait jamais s’en séparer. Ils la suivront partout, comme un ange gardiens.
Un léger sourire s’élargit sur les lèvres de la jeune fille, qui se régalait encore et encore de cette vision magique. Puis, trouvant enfin le bon moment, elle respira longuement et lança à Itake :
-Désolé, mais je crois que cette rencontre va devoir s’arrêter là. J’ai des affaires à régler.
Elle ferma les yeux, sentant sur sa peau la douce caresse du vent. Elle ne pu s’empêcher de garder son sourire, malgré la tristesse de ses pensées.
Son aventure dans le bâtiment des Kuragaris n’était pas restée secret. Si ce n’était pas déjà le cas avant, elle avait maintenant des ennemis mortels de plus à fuir. Et bien qu’elle s’était promis de ne plus s’enfuir devant ce genre de danger, il fallait bien qu’elle reste en vie. Pour elle, et aussi pour sa promesse.
Décidément, la vie lui en voulait pour tout ce qu’elle lui a fait subir. Jusqu’ici, la seule promesse qu’elle à réussit à tenir était celle qu’elle aurait aimé éviter le plus au monde. Quoi de plus stupide que de promettre de continuer à vivre, et ne jamais baisser les bras devant la mort ? Elle en voulait tellement à son cher frère…
Mais elle ne reculerait plus devant ses paroles. Elle avait juré d’aider cette fille, et elle le ferait. Il lui fallait juste du temps…Beaucoup de temps…Son chemin allait de nouveau prendre un tournant. Et malheureusement, Itake n’en faisait pas parti. Pour le moment. Du moins, elle l’espérait…
-Des affaires qui ne peuvent être réglées ici, continua l’adolescente. Je pars ce soir.

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