Besoin de sérenité [Yumi]

¤**Démone** aux rêves *blancs*¤

Un vent doux se mit à souffler doucement sur le visage d’Hana. La jeune fille ne put retenir un sourire calme. Mon dieu ce que le besoin de liberté c’était fait ressentir ses dernier temps. Elle avait besoin de bouger sans entrave. Elle avait aussi besoin d’une certaine solitude ou alors d’une personne chère. Elle ne voulait plus voir tout ces sourire hypocrite, ces peurs irrationnelles, ces combats idiots. Elle avait besoin de se ressourcer, peut être repenser, refaire un point. Se poser un moment, regarder son passé, puis son futur et se dire que tout n’était pas si mal. Elle avait envie de voir quelqu’un qui réussissait à la faire sourire, et se relever, pour reprendre ce chemin. Son sourire disparaissant doucement, Hana sentit des larmes mouillés ses grands yeux. Elle les retint, ce n’était pas encore le moment. Elle n’avait pas encore atteint son but.

Elle était dans les rue, bondées, de Konoha. Seule, comme bien souvent depuis quelques temps. Pas de sac, pas d’argent, pas de téléphone, elle s’était coupé du monde. Habillée d’un jeans aux allures un peu baggy, déchiré et usé, elle avait passé, par dessus, un débardeur rouge sang moulant où elle avait inscrit « A peine plus libre qu’avant », citation d’un groupe français qu’elle appréciait. Elle portait, avec ces habits, une paire de creeks, un tour de cou noir et une paire de Ray Ban comme serre tête. Pas de manteau, pas d’écharpe, rien pour se protéger des rafales de vent. Elle avait droit devant elle, ne regardant pas les gens, ignorant les regards de certains hommes quand elle passait, oubliant les corps cognant contre le sien.

Enfin, elle déboula sur le chemin qu’elle cherchait. S’y engageant, il ne lui fallut que de quinze minute de footing pour atteindre ce qu’elle cherchait. La grande plaine. Vallée verdoyante, au micro climat venteux mais doux, elle était d’une beauté rare. Souvent désertée de toutes traces humaines, Hana était une des seules à y aller régulièrement. S’avançant parmi l’herbe lui arrivant au genou, elle inspira profondément. Marchant lentement, elle ne s’arrêta qu’au milieu de l’énorme plaine, ouvrit dans les bras et rejeta sa tête en arrière, pour fixer le ciel limpide. Ouvrant la bouche, elle lâcha dans un demi cri :

« Maitre mot : Liberté ! »

† Angel of *Hide* †

Le visage étrangement fermé, Yumi avançait à grands pas le long de grande avenue. Face à elle s'élevait les montagnes. Inspirant une bouffée d'air pollué, elle pressa un peu plus le pas. La machoire serrée et le corps raide, elle traversa la foule qui la bousculait.
Besoin de liberté, besoin d'espace, besoin d'hurler sa rancoeur, besoin de quelqu'un qui arriverait à la faire sourire.
Cela ne faisait que deux mois qu'ils étaient entrés en terminale et pourtant, la jeune fille en avait déjà assez.
Trop de malheurs, trop de peurs, trop de tout!

La jeune fille haletait lorsqu'elle arriva enfin à son but. Devant elle, s'étendait une immense plaine verdoyante et calme. Personne ne venait jamais ici. C'était donc un endroit rêvé pour décompresser.
Une main sur l'estomac, elle se remit en marche vers le centre de la plaine. Le cri résonnant jusqu'à ses oreilles la fit sourire.
Son amie ne changerait jamais. Il fallait toujours qu'elle décompresse bryuamment. C'était peut-être elle qui avait contaminé la jeune fille blonde. Elle sourit une nouvelle fois à cette pensée.

Alors qu'elle approchait d'Hana, la douleur l'assaillit. La crise était de retour. Tous les jours à la même heure, elle devait la subir.
Elle inspira profondement et arriva à la hauteur de son amie. Cette dernière la dévisagea et lui sourit tristement.
Ce fut la dernière chose que vit Yumi car son corps se contracta brusquement et elle perdit conscience en murmurant:

-Hana...

Son amie avait l'habitude de voir ces scènes effroyables. D'ailleurs, elles l'étaient beaucoup moins lorsque Yumi se sentait accompagnée. Sa respiration se coupa et son corps se convulsa...

¤**Démone** aux rêves *blancs*¤

Crier. Dire au monde qu’on le défie. Ne pas avoir peur. Mais crier pour oublier. Crier pour prouver qu’on est plus fort que ceux qui se taisent. Plus fort que ce que l’on ait. Crier pour se redonner de l’espoir, pour y croire un peu plus. Crier pour se mentir mais se sentir mieux, après. Hana ferma à demi les yeux, profitant de l’instant présent, du vent soufflant sur son visage, de l’endroit dépourvu des bruit humains, se sa respiration brisant le calme paisible. Un bruit de pas foulant l’herbe haute la ramena lentement à la réalité. Personne ne venait ici, personne a part elle et… Inspirant doucement, elle sentit son cœur battre un peu plus vite. Une sensation de calme et de joie diffuse, ce posa dans son cœur. Un sourire s’étirant de lui même sur ses lèvres illumina son visage. Baissant les bras, remettant la tête droite, elle se tourna avec souplesse, comme un félin ayant sentit sa proie. Sa proie ? Yumi…

Croisant son regard, Hana ressentit tout ce qui lui faisait pression sur le cœur, retombé lourdement sur ses épaules. Luttant à nouveau pour garder ses larmes dans ses yeux, elle lui adressa un sourire triste. Envie de joie, d’elle, de leurs longues conversations pleines de bonheur. Chasser la peine, la tristesse et la souffrance. Fermer les yeux sur le passé, ne penser qu’à l’instant présent. Elle vit alors le corps de son amie se contracter puis celle ci bascula. Hana n’eut pas le temps de réfléchir, elle intervint. Attrapant le corps frêle de Yumi, elle l’aida à descendre lentement dans l’herbe. Hana entendit son amie murmurer son prénom. Même si elle avait l’habitude de voir Yumi avoir de telles crises, elle sentait toujours la peur et l’horreur lorsque ca arrivait près d’elle. La serrant doucement dans ses bras, elle se mit à lui souffler à l’oreille :

« Je suis là, Chérie. T’inquiète pas, ca va passer. Je suis là et je ne te laisserais pas. Je te le jure, Yumi, jamais je te laisserais avec ces sales crises. Tu te souviens ? Han’ et Yum’ plus fortes que les ombres dans le noir. Plus fortes que le noir et la tristesse. Han’ et Yum’ seront aussi plus fortes que cette saloprie de maladie. »

C’en fut trop pour Hana. Déjà que le moral était au environ de zéro, voir sa plus chère amie faire ce genre de crises qui la détruisaient lentement l’enfonça au fond. Des larmes se mettant lentement à rouler sur son cœur, elle maintint le corps de Yumi assise, dans ses bras. Ignorant ses larmes, ses sanglots, elle continua à parler en bafouillant parfois. Caressant les cheveux or de Yumi, elle l’accompagna tout le long de sa crise, trouvant chaque seconde plus longue la précédente, oubliant la beauté de ce qui les entourait, ne voyant que Yumi, et son corps convulsé.

† Angel of *Hide* †

Le corps frêle de Yumi finit pas s'immobiliser dans les bras d'Hana. Combien de minutes passèrent jusqu'à ce qu'elle reprenne conscience? Cinq, dix, même vingt. Sa respiration s'apaisa et elle serra la main de son amie.
Une substance liquide vînt s'écraser sur ses joues. Yumi ouvrit doucement les yeux, clignant des paupières sous les rayons du soleil.
Avec l'aide d'Hana, elle s'agenouilla. Passant une main sur son visage, elle ferma les yeux, la tête lourde.
Elle resta ainsi plusieurs minutes avant qu'un reniflement d'Hana ne la tire de sa torpeur. Ses yeux s'agrandirent lorsqu'elle aperçut les larmes noyer le beau visage de son amie.
Avec le peu de force qui lui restait, elle la prit brusquement dans ses bras et la serra contre elle.

-Je suis désolée Han'. Je viens gâcher ton moment de bonheur avec mes sales crises. Je suis vraiment égoiste. Pardonne moi. Si tu veux, je peux te laisser...

Comme si elle s'obéissait à elle-même, elle lâcha son amie et se releva en tibutant.
Un lancement au niveau de l'estomac la fit rasseoir aussitôt. Elle grimaca de douleur et dit, une pointe d'ironie dans la voix:

-Finalement, tu vas devoir me supporter jusqu'à ce que la douleur passe. Mais je t'en pris, continue donc ta série de petits hurlements.

Elle sourit chaleureusement malgré la douleur et ferma de nouveau les yeux. Une agréable senteur d'herbe mêlée à la résine des pins qui se trouvaient plus haut sur les pentes, vint lui chatouiller le nez. Un mince sourire se dessina sur ses lèvres et elle se laissa tomber en arrière.
Son corps atterit doucement dans les bataillons d'herbe folle qui jonchaient la plaine. Les yeux grands ouverts, elle observait les nuages défilant sur le ciel limpide au rythme régulier du vent.
Son regard finit par se perdre dans l'horizon, laissant son corps vidé de toutes forces.

¤**Démone** aux rêves *blancs*¤

Hana se sentit brusquement attiré dans les bras de Yumi. Celle-ci venait de pouvoir se remettre a genou. Le plus gros de la crise était passé, ne restait maintenant que la faiblesse et la douleur. Hana posa son visage contre l’épaule de Yumi, inspirant son odeur, s’en nourrissant. Ses larmes se tarirent à l’instant pour elle comprit que son amie resterait toujours à ses côtés. Jamais Hana ne l’abandonnerait, jamais elle ne lâcherait. Alors, comme elle l’avait dit, Han’ et Yum’ seraient plus fortes que tout et tout le monde. Serrant le corps de Yumi contre elle, Hana inspira une goulée d’air fraiche et apaisante. Elle sentit sa crise de larme partir. Lorsque Yumi se leva en déclarant qu’elle avait gâché l’instant, Hana n’eut pas le temps de réagir que son amie se remettait déjà assise. Hana avança à quatre patte vers elle et lâcha, un sourire sur les lèvres :

« C’est en partant que tu gâcherais mon bonheur, car il n’est entier que lorsque tu es là. »

Lui adressant un jolie sourire, elle écouta sa phrase, ironique. Ses petits hurlements, hein ? Se mettant à rire doucement, comme si chaque quinte de rire était douloureuse, Hana leva le visage vers le ciel. Regardant l’immensité bleu qui les surplombait, Hana se calma peu à peu. Lorsqu’elle reposa ses grands yeux vers émeraudes sur son amie, elle la vit couché sur le sol. Posant une main sur la joue de Yumi, elle la regarda un moment dans les yeux avant de tourner a nouveau son visage sur le ciel :

« Regarde, Monde sordide, je ne suis plus seule ! Admire ma force qui tient dans le corps d’une autre ! Apprécies ma nouvelle force ! Je suis moi, je veux être elle. Nous sommes nous ! Admire, Monde, nous sommes nous et en plus nous sommes libre et ensemble. » Elle s’interrompit et reprit dans un murmure inaudible « Merci de l’avoir mis sur mon chemin »

Baissant les yeux lentement, elle croisa à nouveau le regard de son amie. Les yeux d’Hana se mirent à scintiller d’un million d’étoiles. Un sourire simple, un sourire de bonheur, se posa sur son visage trop blanc pour être beau. Elle passa une main dans ses cheveux, continua à caresser la joue de Yumi de son autre main. Détournant le regard, elle fixa son regard sur le paysage magnifique qui les entouraient. Qui les protégeaient ?

† Angel of *Hide* †

Rendant son sourire à Hana, la jeune blonde ferma les yeux et se laissa bercer par les caresses de son amie. Que deviendrait-elle sans elle? Sûrement rien à vrai dire.
Elle rouvrit les yeux et croisa le regard pétillant d'Hana. Son visage trop blanc pour paraître vrai la rendait presque translucide, pourtant, c'était ainsi qu'elle était belle. Elle était tout ce qu'il avait de plus naturel et d'adorable sur terre. Et qui osait dire que les Hide étaient les méchants?

Serrant un peu plus la main de la jeune fille, Yumi tendit l'autre vers le ciel et pointa du doigt un nuage. Dans un souffle, elle cria:

-Tu vois Monde cruel, tu pourras me faire souffrir autant que tu voudras, je ne serais plus jamais seule! Parce qu'elle est moi et que je suis elle! Nous sommes même, nous sommes l'autre! Regarde Monde cruel, regarde comme nous nous aimons! Ta colère ne me fera plus rien! Et si je dois mourir, j'en serais honorée car elle m'aura accompagné tout le long de ma vie!

Elle ferma le poing comme si elle voulait emprisonner le courant d'air et ramena sa main sur son coeur. Le silence parla pour elles durant quelques minutes puis Yumi se redressa. Une main sur l'estomac, elle attendit la douleur. Comme elle ne venait pas, la jeune fille sourit et sauta sur ses pieds. Elle se plia en deux, le souffle coupé quand un éclair de douleur lui traversa la côte.

-Je crois...que j'y suis allée un peu fort...

Elle sourit innocemment, comme une enfant et se redressa lentement. Inspirant une grande bouffée d'air pur, elle écarta les bras et laissa le vent jouer avec ses cheveux. Tournant la tête vers son amie, elle la gratifia d'un sourire et demanda de sa voix chantante:

-Je peux me joindre à toi?

Hana haussa les sourcils, interrogative. La jeune blonde lui répondit par un éclat de rire joyeux et se retourna vers la grande plaine balayée par le vent. Elle inspira un grand coup et hurla à pleins poumons. Le cri résonna entre les pentes verdoyantes des montagnes qui se trouvaient plus loins et finit par se tarir de l'autre côté.
Yumi se retourna vers son amie et se laissa tomber sur elle, l'entraînant dans sa chute. Elle éclata d'un rire cristallin et serra la jeune fille dans ses bras fins.

-Waouh, ça détend dis donc!

Elle rit une nouvelle fois et déposa un baiser sur la joue d'Hana. La serrant un peu plus contre elle, elle leva les yeux vers le ciel azur et remercia silencieusement la chose qui avait permis qu'elle la rencontre. Elle, son ange...

¤**Démone** aux rêves *blancs*¤

Hana regarda Yumi se relever d’un bond. Elle vit, avant même que son amie ne grimace de douleur, que la souffrance traversait son corps. Elle était sensible à ça, chez Yumi. Peut être était-ce trop de dire cela, mais elle comprenait Yumi mieux que tout, mieux qu’elle même. Se levant à son tour, au cas où la douleur ne soit trop forte et zappe les forces de son amie, Hana ne la lâcha pas du regard. Constatant que la blonde semblait tenir debout, elle calme l’inquiétude qui grimpait en elle. Lorsque Yumi lui demanda si elle pouvait se joindre à elle, Hana resta perplexe. Puis, voyant le regard malicieux de son amie, elle ne chercha pas à comprendre. Yumi finissait toujours par lui expliquer… La voyant inspirer profondément, Hana inspira doucement, puis comprit. Yumi hurla.

« Tu parles que ca détend ! »

Se serrant dans ses bras, elle posa son visage contre son cou. Inspirant son odeur, jouant avec ses cheveux ors, elle détailla la jeune fille du regard. Devant tant de perfection, elle avait du mal à détourner les yeux. Pour ne pas que son regard deviennent dérangeant, la jeune fille finie par reculer un peu puis se tourna vers un des versants. Il était d’un vert incroyable, et des fleurs poussaient, de ci de là. Hana sentit une larme couler lentement sur sa joue.

« Je n’arrive pas à croire que cet endroit est réel. Comment un paradis peut il être vrai, si, en plus, un ange m’accompagne ? »

Se tournant à nouveau vers Yumi, Hana attrapa délicatement son visage entre ses mains et embrassa son front. Plongeant un instant son regard vert chat dans celui de la jeune fille, elle finit par lui attraper la main, et se mit en route vers une des extrémités de la plaine. Avec Yumi, elle se sentait prête à marcher jusqu’au bout du monde. Avec Yumi, certes…

† Angel of *Hide* †

Yumi promena son regard sur le visage d'Hana. Son coeur se serra lorsqu'elle y aperçut une larme. S'apprêtant à sauter au secours de son amie afin de la consoler, elle soupira de soulagement lorsqu'elle comprit la cause de cette soudaine émotion.
S'abstenant de répondre tout de suite, une habitude plutôt agacante pour certains, Yumi ferma les yeux et apprécia le baiser qu'Hana lui déposa sur le front. Guidée par cette dernière, elle la suivit, main dans la main, à travers la plaine. Un sentiment de plénitude la gagna lorsqu'elle sentit la chaleur de son amie à travers sa paume. Pour rien au monde elle ne voudrait la quitter.
S'arrêtant sur l'un des versants verdoyants de la plaine, Yumi profita du paysage un moment avant de se laisser tomber par terre. Ecartant les bras, les paumes vers le ciel, elle inspira une grande bouffée d'air avant de murmurer d'une voix mélodieuse:

-Un Ange n'existe que s'il a une Etoile pour le guider.

Plantant son regard outre-mer dans celui vert chat de son amie, elle lui sourit tendrement. Soulevant sa main en direction de la jeune fille, elle lui tendit. D'un signe de la tête, elle l'invita à la rejoindre. Comme pour l'encourager, elle souffla:

-Je suis plus rassurée lorsque tu es près de moi...

Laissant retomber sa main sur l'herbe douce de la plaine, Yumi ferma les yeux. Une brise souffla et balaya son visage, faisant danser ses cheveux par la même occasion. Les brins d'herbes agitaient par le souffle lui chatouillèrent la nuque avant de s'immobiliser progressivement.
Les yeux toujours fermés, un sourire ironique se posa sur ses lèvres roses lorsqu'elle se demanda ce qu'elle serait sans Hana. Rien du tout à vrai dire. Et pour ça, elle serait prête à tout pour la remercier. D'être là. D'être elle. Tout pour Hana, certes...

¤**Démone** aux rêves *blancs*¤

Hana regarda Yumi, se laisser tomber sur le sol. Elles avaient fait un bon de chemin, et étaient, maintenant, sur l’un des versants de la plaine. Verdoyant, remplis de magnifique fleurs, l’irréel en devenait encore plus consistant. Fermant les yeux devant tant de beauté, Hana se força à respirer doucement, pour ne pas gâcher le moment présent. Chaque bouffées d’air la détendait un peu plus, l’arrachaient un peu plus de la réalité. Elle se rendit compte qu’elle haïssait la réalité et le terre-à-terre. Cet endroit lui plaisait car il n’existait qu’a travers ses yeux. A travers ceux de Yumi, il était encore plus magnifique.

« Je ne suis moi qu’en ta présence. L’Etoile se doit de guider et protéger son Ange. Une Etoile sans Ange, ce n’est pas une Etoile. » Répondit-elle en écho aux phrases de Yumi.

Se laissant tomber sur le sol, elle alla se poser contre son amie. Posant la tête sur l’herbe tendre, elle leva les yeux vers le ciel. Ses yeux se mirent à briller doucement d’un nouvel éclat. Eclat de joie, peut être. Levant une main, lentement, elle chercha, faussement, à attraper le bleu du ciel. Puis, avec un léger sourire désolée, elle se tourna vers Yumi. Elle lui dit :

« C’est bête le bleu du ciel ne veut pas que je le décroche pour te l’offrir… » Réfléchissant une seconde « Je me demande comment tu as fait pour le mettre dans tes yeux. »

Un sourire naïf et doux se posa sur les lèvres de la jeune fille, habituellement froide et parfois cruelle. Avec Yumi, elle était quelqu’un d’autre. Une enfant qui croyait encore que la vie était belle. Utopie ? Pas avec Yumi. Réalité alors ? Non, plus. Se penchant sur sa droite, elle cueillit une fleur, blanche comme la neige. L’amenant jusqu’à son nez, elle la sentit, et sourie, heureuse. Se penchant sur Yumi, elle la lui coinça dans les cheveux.

† Angel of *Hide* †

Ouvrant doucement les yeux, Yumi les posa sur la main tendue de son amie. Cherchant, faussement, à attraper le ciel, elle semblait être retomber en enfance. L'image d'Hana, petite, s'imposa à Yumi. Elle se revit elle aussi, timide et craintive. Hana toujours là pour la protéger et la défendre, se battant aussi souvent qu'un garçon lorsqu'on osait s'approcher de la blonde. Frêle et fragile, ainsi Yumi ressemblait à ça lorsqu'elle était enfant. Pas vraiment de changement à vrai dire. Hana était toujours à ses côtés, même maintenant, du haut de ses 17 ans. Même si Yumi savait, présentement, se battre, elle se rendait compte qu'elle ne survivrait pas longtemps sans Hana. Pathétique. Elle s'était toujours appuyée sur son amie. Lui faisant endurer avec elle ses crises, ses larmes et ses colères devenues dévastatrices.

Secouant la tête pour chasser ses pensées, Yumi redressa le buste et s'appuya sur ses coudes. Plantant son regard, reflet du ciel, dans ce dernier, elle décida de répondre, enfin, à la question utopiste d'Hana:

-Peut-être est-ce parce que tu as tellement fait pour moi que le ciel m'a permis de le porter dans mes yeux pour que tu puisses en profiter tout le temps. Même la nuit et les jours de pluie.

Se rendant compte de l'ingénuité de ses paroles, Yumi soupira et se laissa retomber sur l'herbe. Malgré la joie dont faisait preuve Hana, la blonde n'arrivait pas à se détendre. La vérité venait de la gifler en pleine figure et elle se rendait enfin compte de la souffrance et du maheur qu'elle avait dû causer à Hana.

Se redressant sur ses genoux brusquement, elle fit face à Hana et planta son regard dans le sien, sans rien dire. La surprise de la jeune fille était visible mais elle ne bougea pas. Alors, prise d'un élan d'amour, de remords et de désolation, Yumi se jetta sur Hana et la serra contre elle.

-Je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée. Pardonne moi. Je suis désolée. Sanglota t-elle.

Les larmes noyaient progressivement ses joues mais elle ne dessera pas son étreinte, comme si elle craignait que l'on n'enlève son Hana. Comme si elle craignait que son amie ne parte et ne l'abandonne après en avoir eu assez de ses sautes d'humeur et de santé.
Pleurant de plus belle comme une enfant, Yumi se serra un peu plus à Hana et inspira son odeur suave et sucrée qu'elle aimait tant...

¤**Démone** aux rêves *blancs*¤

Hana regarda Yumi. Sa Yumi. La réponse qu’elle venait de dire à sa question naïve, la laissa pantoise. Elle la trouvait adorable. Elle aimait cette amie. Elle l’aimait de tout son cœur. Hana prit conscience de quelque chose de nouveau. Si Yumi n’était pas heureuse, elle non plus ne se sentait pas bien. Elle était si proche de son amie que, quelque fois, elle se demandait si elles n’étaient pas sœurs, dans le fond. Un doux sourire se mit à flotter sur les lèvres de la jeune fille. Elle se sentait bien, légère, en cet instant et c’était ce qui comptait. Yumi était là, près d’elle… Fermant les yeux pour profiter du courant d’air sur son visage, Hana sentit un brusque mouvement près d’elle. Ouvrant les yeux, inquiète, elle vit Yumi se jeter sur elle. Puis elle se mit à s’excuser en sanglotant. Hana resta bouche-bée.

Inquiète, pensant que son amie allait mal, Hana posa une main sur sa tête et la serra contre elle. La berçant avec douceur, dans le silence, elle essaya de comprendre ce qu’il se passait. La serrant avec force contre elle, elle sentit la peur se disséminé peu à peu en elle. Qu’avait-elle fait ? Pourquoi Yumi avait-elle réagit si vivement ? Etait-elle en train de la perdre ? Non… Non, elle ne pouvait pas… Il ne fallait pas que… Qu’allait-elle faire si… La gorge d’Hana se serra et la jeune fille recula d’un pas. Attrapant le visage, mouillé de larme, de sa meilleure amie, elle plongea son regard dans le sien et demanda d’une voix étouffée :

« Que dois-je te pardonner ? Yumi que se passe-t-il ? Tu as mal ? Je t’en supplies explique moi… Je ne veux pas que tu ailes mal… Si j’ai fais quelque chose de travers dis le moi… je… je... »

La jeune fille s’arrêta en bafouillant. Elle ne comprenait plus rien. Autour d’elle, le paysage magnifique avait disparut. Plus rien n’existait si ce n’était le visage baigné de larme de Yumi et sa propre inquiétude. Son cœur se mit à battre fort, trop fort. Hana blêmit encore et attendit la réponse, des larmes noyant ses grands yeux.

*Qu’ai-je fais… ?*

† Angel of *Hide* †

Se dégageant des bras protecteurs de son amie, Yumi se releva en tibutant et lui tourna le dos. Elle s'en voulait. Trop. Enormement. Affreusement. Hana pleurait par sa faute. Encore une fois.

Essuyant les larmes qui noyaient son visage pâle, Yumi se retourna et contempla Hana. S'agenouillant face à elle, elle posa une main sur sa joue et baissa la tête. N'osant pas la regarder en face, elle murmura:

" Ne pleure pas Chérie, tu n'as rien à te reprocher toi. C'est...c'est moi. Je viens de me rendre compte à quel point je dois t'ennuyer, te faire souffrir. Je ne suis qu'un fardeau pour toi depuis qu'on se connaît. C'est toujours toi qui me protége, qui me défend. Je te prend tout ton temps, toute ta vie. Tu ne peux rien faire à cause de moi...Je suis désolée..."

Serrant les dents pour ne pas se remettre à pleurer comme une fillette, Yumi laissa sa main retomber lourdement le long de son corps frêle.
Finalement, sentant que les larmes étaient trop présentes, elle ramena ses genoux contre son corps, les entoura des ses bras et laissa les larmes couler silencieusement. Elle était pathétique. Pitoyable. Déplorable. Navrante. Piteuse. Le dictionnaire ne contenait même pas assez de mots pour la qualifier.
Elle aimait Hana plus que tout, plus qu'elle même. Plus que sa propre famille. Elle était sa famille. Son paradis. Son jardin secret. Et elle se rendait compte aujourd'hui, qu'elle ne faisait rien d'autre que la faire souffrire en signe de remerciement.
Elle était pathétique. Pitoyable. Déplorable. Navrante. Piteuse.

¤**Démone** aux rêves *blancs*¤

Hana resta immobile, les lèvres légèrement entrouvertes, les yeux noyés de larmes. C’était ca le problème ? Voilà ce que sa Yumi lui cachait depuis quelques minutes –ou était-ce plus ?- ? Regardant ce corps, recroqueviller sur elle même, devant elle, pour cacher ses larmes, Hana se sentit déchirée. Comment dire, faire, pour lui expliquer qu’elle ne lui en voulait pas ? Jamais, ce que Yumi lui avait dit, n’avait été vérité pour elle. Elle aimait Yumi, comme sa sœur, comme sa moitié, et la protéger, la choyer, l’aider, cela faisait partie intégrante de ses besoins. Si Yumi n’était pas, elle aurait sombrer depuis bien longtemps dans des choses horribles. C’était pour elle qu’elle maintenait une par de bien dans sa vie. Et, même si elle ne le faisait pas pour elle-même, elle sentait qu’elle avait besoin de ce « bien » pour vivre.

Se redressant lentement, Hana s’avança d’un pas et leva les yeux vers le ciel. Pleurer ? Non, elle ne voulait pas pleurer. Pourtant, même ses si larmes s’arrêtaient sur son visage, elle coulait toujours sur celui de Yumi et ceci lui était intolérable. Se penchant vers le corps frêle de son amie, elle la remit debout avec force mais tendresse. Serrant la jeune fille dans ses bras, elle lui chuchota à l’oreille de ne plus pleurer. Posant un baiser sur son front, elle plongea son regard dans le sien et expliqua :

« Yumi, ne pense pas ainsi. J’ai besoin de te protéger, de t’aimer, de souffrir avec toi. J’ai besoin de toi, de tes sourires, de ton bonheur. Jamais tu n’as été un fardeau, et tu ne le seras jamais. Sans toi, mon monde n’existe pas. Sans toi, moi même je ne suis pas. Alors, sèche ces larmes, et regarde avec moi ce merveilleux paysage. Regarde, Yumi, il n’existe, aujourd’hui que pour nous deux. »

Attrapant son menton d’une main légère, elle tourna la tête de son amie vers le magnifique paysage qui s’étendait devant leur yeux. Passant une main dans son dos, elle la serra contre elle. Le visage a présent calme, ses yeux brillaient de douceur. Une autre Hana avait fait son apparition. Un Hana douce et aimante, qui pleurait et riait pour une seule personne. Cette nouvelle Elle n’existait que pour Yumi. A son oreille, elle murmura :

« Sans toi, je ne suis rien. Ne l’oublies jamais. »

† Angel of *Hide* †

Portée par Hana, la jeune blonde se remit debout, le visage noyé de larmes. Ecoutant attentivement ce que lui disait son amie, Yumi ouvrit grands les yeux lorsqu'elle comprit le sens de ses paroles. Hoquetant, elle pleura de plus belle. De joie...

Posant ses yeux humides sur le paysage que lui désignait Hana, Yumi se détendit. Sa moitié ne la laisserait pas. Elle ne l'abandonnerais pas. Elle resterais à jamais près d'elle. Pour toujours...
Serrant la main d'Hana, Yumi posa sa tête sur son épaule et ferma les yeux. Entrouvrant les lèvres, elle laissa s'échapper une petite mélodie. Celle qu'elle avait l'habitude de fredonner lorsqu'elle était seule avec Hana. Celle qu'elle aimait à chanter lorsqu'elle se retrouvait seule et détendue. S'interrompant entre deux couplets, elle murmura à l'intention de la jeune fille:

-Merci Hana...Je-je pensais que je t'embêtais plus qu'autre chose...Je suis vraiment désolée si un jour, j'ai pu te faire souffrir ou autre chose...

Yumi se redressa. Levant les yeux vers le ciel, elle posa ses mains sur son coeur, abaissant à demi les paupières et reprit:

-Mais à partir de maintenant, je vais essayer de me débrouiller seule. Pour que tu puisses être plus libre. Mais...j'aimerais que tu restes encore à mes côtés...

Baissant la tête, ses cheveux retombèrent autour de son visage. Un sourire naquit sur ses lèvres. Soulagement.
Se tournant vers Hana, elle l'a pris dans ses bras et déposa un baiser sur son front.

-Je t'aime.

[H.S: Désolée Chérie, c'est vraiment nul. ><]

¤**Démone** aux rêves *blancs*¤

Hana s’était perdu dans se silence. Les yeux à présent perdu dans le paysage, elle ne réussissait plus à articuler un mot. Accrochée au corps frêle de sa Yumi, elle l’écoutait, attentivement, parler. Se débrouiller seule ? Hana n’y voyait pas d’inconvénient. Dans tous les cas, même si elle laissait Yumi se débrouiller seule, elle serait toujours là, au cas ou… Jamais elle ne pourrait l’empêcher d’oublier Yumi. Si quelque chose lui arrivait et qu’elle même n’était pas là pour l’aider, elle s’en tiendrait comme responsable. Seule responsable.

Se blottissant dans les bras de la jeune fille, Hana ferma les yeux. Elle sentit un baiser léger sur son front et Yumi murmura « Je t’aime ». Ce fut le déclencheur. Des larmes se mirent à couler, lentement, sur le visage impassible d’Hana. Trop de chose d’un coup, trop de sentiment pour une journée. Pour éviter que Yumi ne voit ses larmes, Hana posa sa tête contre son épaule et continua de respirer profondément. Son corps était détendu, bizarrement, et son souffle égale. On aurait pu croire qu’Hana était bien –ou tout du moins pas en larme-.

Doucement, les jambes de la jeune fille devinrent un peu trop faible. Hana, inquiète de sentir sa force la quitter, se redressa en essuyant ses yeux. Croisant le beau regard ciel de sa Yumi, elle effleura du bout des doigts sa joues, comme si elle était précieuse. Le visage d’Hana avait prit une teinte encore plus pâle que d’habitude. Sous ses yeux deux marques noirs –comme des cernes- commençaient à se dessiner. Reculant d’un pas gauche, elle contempla Yumi avant de dire, doucement.

« Je t’aime aussi. »

Un sourire-éphémère se posa sur les lèvres d’Hana. Son trop plein d’émotion était en train de lâcher le contre coup. Une grosse baisse de tension la menaçait, elle se savait ou plutôt le sentait. Luttant pour que tout aille bien, pour ne pas tomber, elle blêmit encore un peu. Son sourire s’envola dans les yeux, seuls ses yeux continuaient de sourire à son amie. Hana lutta, encore…

[Désolée, Amour, c'est pire que nul mon post
>< ]

† Angel of *Hide* †

Plantant ses yeux dans ceux de la jeune fille, Yumi l'observa inquiète. Son visage déjà blanc, l'était encore plus que d'habitude. Son regard fut surtout accroché par les deux cernes noires qui soulignaient ses yeux verts chat. Elle trouva néanmoins la force de répondre:

-Je t'aime aussi.

Le visage de Yumi blêmit lorsque Hana recula en tibutant. Lui attrapant les mains, elle la fit s'agenouiller. Lui faisant face, elle attrapa son visage pâle -trop- entre ses mains et posa son front contre le sien. Elle était brûlante. La fixant, elle guetta le moindre signe anormal. La panique commençait à se disseminer lentement dans le corps de la jeune blonde.

-Hana, Nana, Chérie, qu'est ce qui t'arrive? Répond-moi, je t'en pris...

Elle n'avait encore jamais vu son amie dans un tel état. Et cela l'inquiétait plus qu'énormement. Hana se relevait toujours. Là, elle semblait vidée de ses forces. Lui caressant doucement la joue, elle tenta un sourire rassurant. En vain, elle ne put que refléter l'angoisse qui la gagnait. La tête d'Hana dodelina dangeureusement. Yumi la transperça du regard. La soulevant avec ses bras minces, elle la fit monter sur son dos.

-Je vais t'emmener à l'infirmerie du Lycée, Chérie. Ce sera plus prudent...

Sa voix n'était qu'un filet d'angoisse et de peur. Avec peine, elle se mit en route, son corps trop fragile pour une telle course.

¤**Démone** aux rêves *blancs*¤

Hana sentit une main sur sa joue. Etait-elle encore debout ? Yumi lavait-elle vraiment mis a genou ? Le monde qui l’entourait était en couleur ou en noir & blanc ? Pourquoi ce posait-elle ces question ? Elle se sentait bizarrement calme. Le trop plein d’émotion l’avait quitté, la laissant dans un état étrange. Cette « maladie » l’avait déjà frappée une fois. Une seule fois. C’était lorsqu’elle s’était battue des jours et des jours pour son émancipation. Lorsqu’on lui avait annoncé qu’elle avait eut cette chance. Elle s’était effondré chez elle et ne s’était réveillée qu’une journée plus tard. Sentant la peau froide du front de Yumi s’appuyer contre le sien. Elle ressemblait à un glaçon. Pourtant, ce contact la raccrocha un peu plus au présent. Ce que lui dit Yumi lui parvint au ralentit jusqu’au cerveau :

« Hana. Nana. Chérie. Qu’est ce qui t’arrive ? Réponds-moi je t’en pris… »

Hana tenta d’ouvrir la bouche. Pourtant, lorsqu’elle tenta de faire un son, répondre à sa question, elle ne réussit pas. Elle avait une boule dans la gorge avec l’impression que si elle parlait, des larmes se mettraient à couler. Croisant le regard de Yumi, elle tenta de trouver les forces pour bouger. Rien. Elle se sentait juste étrange et ca ne lui plaisait pas. Elle sentit que Yumi l’aidait à se remettre sur ses pieds puis la jeune fille la charger sur son dos. Hana comprit qu’elle voulait l’amener à l’infirmerie même si les paroles arrivèrent hachées. Elle comprit que malgré son poids faible, Yumi ne réussirait pas à l’amener sans se faire du mal. Trouvant le reste de ses forces, quelques pas dans son cœur, elle se balança sur le dos de la jeune fille. Echappant à sa prise, elle se laissa rouler sur le sol. Elle réussit à se remettre à peu près assise et lâcha :

« Je… Non… Yumi, ne fait pas ça… Ce n’est… rien… »

La voix hachée, elle fit signe à Yumi de venir s’asseoir et de ne pas faire de bêtise. Son visage restait pâle, et le choc de la chut ne l’avait pas améliorée mais jamais elle ne laisserait sa Yumi se faire du mal pour elle. Respirant un peu rapidement, elle chercha le calme. Elle ne voulait plus inquiéter son amie. Trouvant un peu de courage, elle lui dit d’une voix qu’elle voulait rassurante avec un sourire un peu faiblard :

« Ce n’est rien… une baisse de… tension, je pense… »

† Angel of *Hide* †

Etouffant un cri lorsque Hana se dégagea de sa prise, Yumi se retourna affolée. Elle réussit néanmoins à se rassurer lorsqu'elle la trouva assise sur l'herbe. Elle était toujours consciente. Elle avait au moins gagné ça. La jeune femme réussit tout de même à articuler:

-Je… Non… Yumi, ne fait pas ça… Ce n’est… rien…

S'apprêtant à répliquer, elle n'en eut pas le temps car Hana lui faisait signe de s'asseoir près d'elle. D'abord hésitante, la blonde accepta tout de même, n'ayant pas le courage de refuser quoi que ce soit à sa moitiée. L'observant d'un oeil inquiet, elle resta à l'affût du moindre signe de faiblesse. Alors qu'elle allait lui demander la cause de son mal, Hana la devança une fois de plus:

« Ce n’est rien… une baisse de… tension, je pense… »

Rejetant une mèche blonde derrière son oreille, Yumi saisit son amie par les épaules et la coucha sur ses genoux. Lui caressant les cheveux, elle resta fixée sur l'horizon. Si elle ouvrait la bouche, les larmes se remettraient à couler. Serrant les dents pour ne pas se laisser aller, elle plongea sa main dans la poche de sa jupe d'uniforme et en sortit une petite boîte de médicament. Inspirant profondement, elle dit d'une voix qu'elle voulait assurée:

-J'ai ce qu'il te faut alors. J'utilise ces médicaments lorsque je sens que ma crise arrive. Ca permet de réguler la tension. J'ai un nombre prescrit par journée mais ce n'est pas grave. Prend-les à ma place.

Lui inclinant la tête en avant, elle lui fit ouvrir la bouche et y déposa les cachets. Lui souriant tendrement, elle lui fit signe de les avaler. Puis, la serrant contre elle, elle appuya sa tête contre la sienne et pria en silence.

¤**Démone** aux rêves *blancs*¤

Hana laissa son amie se poser à ses côtés. Elle ne dit rien lorsqu’elle installa sa tête sur ses genoux. Peu à peu, elle sentit son cerveau ralentirent. La crise montait. Dans un sens, ceci était une bonne chose. Lorsqu’elle atteindrait le summum, elle retomberait et tout ceci serait finit. La brune, les yeux grands ouverts fixés sur le ciel, semblait complètement apathique. Rien ne semblait la faire réagir. Elle entendit Yumi, près de son oreille, parler. Elle ne comprit pas vraiment ce qu’elle lui dit. Ses mots lui parvenaient de manière décousue jusqu’au cerveau. Elle sentit, qu’on lui redressait la tête. Elle sentit aussi le gout des cachets sur sa langue. Son regard croisa celui de son Etoile et elle obéit à l’ordre d’avaler, sans comprendre, ni chercher à comprendre. Sa vue vira à nouveau au noir. Luttant contre la panique, elle se serra contre la blonde. Elle sentit sa tête contre la sienne…

Hana resta quelques instants –ou était ces des minutes ?- dans cette position. Ses yeux, toujours grands ouverts sans capter aucune lumière restaient immobiles. Un moment, elle se demanda si elle allait rester aveugle tout le reste de sa vie, mais son cerveau, au ralentit total, ne réussit pas à analyser la question. Levant une main, qui semblait peser des tonnes, elle chercha le visage de Yumi. Sa main toucha son bras, et remonta jusqu’à son visage. Elle effleura le visage de la blonde, imprimant son esprit chacun de ses traits. Elle réussit à murmurer complètement à l’ouest :

« Si un jour je perds mes yeux, je veux pouvoir me souvenir de ton visage par cœur. »

Des larmes se mirent alors à couler sur le visage trop blême d’Hana. Elle ne les contrôla pas, les laissa simplement mouiller ses joues. Ses yeux tentèrent de fixer ce visage qu’elle semblait tant aimé, mais ses prunelles ne virent rien. Les larmes redoublèrent. Et pourtant, malgré ses pleurs, Hana ne faisait aucun bruit. Si elle avait tourné le dos à tout le monde personne n’aurait compris qu’elle pleurait. Gardant sa main sur la joue de Yumi, elle tenta de refreiner la crise de panique qui montait en elle, alors que son esprit semblait se désembuer.

*Pourquoi Dieu m’inflige-t-il cela ?*

« Yumi… Merci. »

† Angel of *Hide* †

Sentant la main d'Hana effleurer son bras et finalement son visage, elle ne put retenir un sanglot. Elle haissait voir son amie dans un tel état. Qui plus est, lorsqu'elle se sentait impuissante comme maintenant. Caressant les cheveux châtains de la jeune fille, elle écouta stupéfaite la remarque de cette dernière:

-Si un jour je perds mes yeux, je veux pouvoir me souvenir de ton visage par cœur.

La serrant contre elle, comme l'on berce un nouveau né, Yumi couvrit de baisers le visage d'Hana. Collant son front au sien, elle planta son regard océan dans celui larmoyant de la jeune femme et murmura:

-Ne dis pas de telles choses Hana. Si quelqu'un doit perdre quelque chose ici, c'est moi. Tu ne mérites aucune des souffrances que tu vis.

Déposant un dernier baiser sur le front d'Hana, Yumi tenta de se reprendre. Les larmes noyaient progressivement le visage blême de la jeune fille couchée. Les essuyant au fur et à mesure qu'elles coulaient, Yumi ferma les yeux. Une absence. Une fraction de seconde. Se mordant la lèvre, elle posa son regard sur Hana et évalua ses chances. Infimes. Presque aucune mais Yumi voulait y croire. Avant qu'elle n'ait pu esquisser le moindre geste, Hana murmura:

-Yumi… Merci.

Un léger sourire se posa sur les lèvres roses de Yumi. Le visage de son amie avait reprit quelques couleurs. Le médicament faisait effet. Un éclair de soulagement traversa la blonde. En échange, ce serait elle qui en patirait...Peu lui importait tant qu'Hana, elle, s'en sortait. Une idée fusa alors. Les dortoirs! Elle fallait qu'elle l'emmene dans leur chambre. Elle pourrai ainsi la couvrir et s'occuper d'elle convenablement. Hochant la tête comme pour approuver son idée, Yumi se redressa doucement, prenant soin à ne pas secouer Hana. S'approchant de son oreille, elle souffla:

-Je t'emmene dans notre chambre. Ne t'en fais pas pour moi, et laisse toi faire, s'il te plaît.

La saissisant délicatement, elle la charge une nouvelle fois sur son dos et prit le chemin de la ville. L'absence des médicaments commencaient déjà à faire effet sur le corps de la blonde. S'armant moralement pour ne pas plier physiquement, elle serra les dents et continua son chemin. Elle allait y arriver. Il fallait qu'elle y arrive. Pour Hana! Sur cette dernière pensée encourageante, elle descendit la pente qui menait à la Ville.

† Angel of *Hide* †

Je verrouille.
Suite dans la Chambre 1.