This is not a love song... ♫ [PV Yori]

Un nouveau soupir troubla le silence reposant du lieu. Malgré la fine pluie qui tombait quand il était sortit de chez lui, il avait négligé le fait qu'elle pouvait se renforcer, et c'est ce qui était arrivé. Il se retrouvait donc maintenant sous une pluie qu’on pouvait qualifiée de «torrentielle» si on cherchait à exagéré, bien entendu. Il pleuvait fort, certes, mais pas à ce point. Il avait aussi oublié de mettre un t-shirt en dessous de son haut en cuir, il se retrouvait donc torse-nu, mais il n’avait pas froid, bien loin de là, au contraire, il détestait la chaleur et adorait le froid. L’envie d’aller en cours ne s’était pas faite sentir, c’était d’ailleurs assez courant. Il manquait en gros 25% de ses cours, mais personne ne lui avait encre rien dit, alors il continuait de faire comma ça l’arrangeait, préférant rester sur le toit, même sous la pluie, à écouter les bruits autour de lui, se reposant au calme. Shi’ avait aussi négligé le fait de manger ce matin, et son ventre lui rappelait son erreur maintenant, mais il s’en fichait, il avait l’habitude de toute façon, il pouvait très bien rester comme ça sans que ça ne change rien. Il sentait ses cheveux, collés à sa peau, son front en majeure partie, dégouliner d’eau, trempant sa peau en dessous de ses vêtements. Sensation plutôt désagréable en passant… Il plaça ses mains en cuvette devant lui, les bras tendu, s’amusant à recueillir le maximum d’eau que lui permettaient ses mains et à lâcher le tout d’un coup. Jouant à ça quelques temps, il s’arrêta d’un coup, réfléchissant. Toute personne extérieure aurait pu se demander pourquoi il s’arrêtait d’un seul coup comme ça, mais dans sa tête c’était très clair : il était Pathétique, avec un grand «P», comment pouvait-il trouver amusant de faire… ça.

Il soupira, mieux valait ne pas se poser trop de questions pour le moment, de toute façon ça n’avait plus aucune importance à présent puisqu’il avait arrêté. Appuyant son dos contre le mur, il s’allongea en boule, les genoux repliés contre lui, le bras du dessus cachant ses yeux , même si c’était déjà fait grâce à ce foutu bandeau, l’autre bras servant d’oreiller où il posa sa tête, et il arrêta de bouger, restant sous la pluie. Il n’avait ni l’envie, ni la motivation suffisante pour rentrer à l’abri, de toute façon c’était prendre le risque de se faire prendre dans les couloirs, le hall ou n’importe quel endroit autre qu’une salle de classe dans les horaires où il était sensé être en cours. Alors, il se contenterait d’attendre que le temps passe jusqu’à se qu’il entende la sonnerie de fin des cours et qu’il puisse rentrer et retrouver son lit, puis continuer d’attendre. Il n’avait que ça à faire de toute façon. IL ne savait pas exactement quelle heure il était, mais il pensait, au vue de tout ce qu’il avait attendu jusque là, qu’il devait être dans les 15 heures. Qu’est ce qu’il n’aurait pas donné pour ~~voir~~ sentir sous ses doigts la texture de la neige, on lui avait parlé de cette poudre blanche et froide qui tombe du ciel en hiver, mais il n’avait encore jamais vu ça. On lui avait aussi dit que c’était bientôt qu’elle devait tomber, mais pour l’instant seul la pluie persistait à garder le ciel pour elle seule. Ca arriverait bien un jour où l’autre de toute façon, il ne perdait pas espoir, après tout il n’en était encore qu’à la moitié de l’hiver, ça viendrait tôt ou tard.

Alors qu’il manquait de se rendormir, il décida de bouger, sinon les bras de Morphée allaient l’accueillir sans qu’il ne s’en rende compte et il ne savait pas combien de temps il resterait endormit, une fois qu’il dormait, il lui était impossible de savoir combien de temps passait, quand il devait se réveiller ni même si il y avait de l’agitation autour de lui, mieux valait rester prudent donc. Il se rassit alors, toujours le dos collé au mur, les jambes repliées contre lui, son menton posé sur ses genoux, ses bras entourant ses jambes, sans serrer, juste pour dire qu’il ne les laissait pas pendre dan le vide. Le temps lui paraissait passer lentement, trop lentement à son gout. Comme un réflexe, il se mit à chanter. Il fredonnait au début des paroles de chansons qui n’existaient pas, si c’était des paroles qu’il fredonnait. C’était plus un rythme qu’il marquait, sans réellement y coller des paroles. Puis, il avait fini par chanter franchement, des chansons plutôt connues, surtout en anglais où il avait appris les paroles exactes avant d’écouter et qu’il avait réclamé une traduction pour pouvoir les comprendre. Passa entre autre du Green Day, The Sex Pistols, Sum 41, et d’autres classiques du genre. Il se tenta même au japonais, mais il n’en connaissait pas énormément, et le peu qu’il savait n’étaient que refrains ou premiers couplets de chaque chanson. Shi’ avait même basculé sa tête un peu en arrière, pour l’appuyer contre le mur, et avait croisé ses bras pour les posés sur ses genoux, signe que la pluie ne le gênait plus tant que ça tellement il était prit dans ce qu’il faisait. Dans son élan, il se tenta même au français, qu’il avait aussi demandé la traduction, et qu’il trouvait totalement vraie…

"Puisqu’on est, que des pions, contents d’être, à genoux…"

Il se tut finalement, se laissant le temps de reprendre son souffle et de choisir ce qu’il pourrait chanter après.
[…]
Quelques minutes plus tard, le souffle de nouveau stabilisé, il se remit à chanter, de l’anglais de nouveau.

"Take Me Away
I'm gonna hurt somebody
Take Me Away right now
how could she say
she wanted more you better
Take Me Away right now
..."

♥ *Sex Drug's and Rock'n'Roll* ♥

7h00 du matin : Yori se lève avec un mal de tête horrible... elle n'avait pour ainsi dire pas dormi de la nuit à cause de l'un de ses cauchemar ... En effet elle avait encore vu le visage de son père abuser de sa défunte mère mais cette fois-ci il y avait un autre visage mais on ne voyait rien... Et Yori se leva en se demandant qui était cette troisième personne et avec une boule au ventre... Elle présentait quelque chose de mal...
Yori regarda par la fenêtre en soupirant... La pluie tomberai qu'en début d'après-midi... Dommage, elle qui adore la pluie... Ça lui permet de réfléchir et d'oublier... Oublier un peu tout... Le monde... Les gens... Les cours... Bref un peu la routine...

Elle se prépara pour aller en cours mais lorsqu'elle posa les yeux sur Shadow elle se demanda si oui ou non elle irait en cours... La réponse fut vite trouvée. Elle prit sa guitare et se ballada en ville jusqu'à midi. Elle avait décidé de faire les boutiques rock du coin.

Mais c'est avec une certaine tristesse que la jeune Yori remonta au lycée pour manger à midi... Seule encore une fois... De toute façon elle n'aimait pour ainsi dire personne... Plus elle est seule et mieux elle se porte. Enfin... Une fois le repas fini elle décida de monter sur le toit.

Sur le toit, en plus de la pluie qui s'était mit à tombé depuis une bonne demi-heure.... Et sur place elle vit une jeune homme recroquevillé sur lui même peut-être entrain de dormir... Puis soudain comme par magie elle l'entendit chanter... En anglais d'abord puis en français et redenouveau en anglais.

Yori accompagné de sa gratte se mit en tailleur à coté de l'inconnu ey décida de gratter la chanson qui la plus triste qu'elle connaissait : " Roulette ' de system of a down. Et la jouer ne lui fait que du bien en période de tristesse... Elle ferma les yeux en la jouant... C'était la seule tabs que Yori connaissait sur le bout des doigts...

[se sent trop ridicule frangin jte hais ]

"Right now…"

Alors qu’il finissait sa chanson, laissant trainer le dernier mot un peu plus longtemps qu’il ne l’aurait dû, il redressa soudainement la tête, la tournant vers l’endroit par lequel il avait accédé au toit. Il venait d’entendre le bruit sourd de la lourde porte en fer se refermer, ainsi que des bruits de pas qui lui indiquaient que quelqu’un approchait, dans sa direction qui plus est… Sa seule réaction fut de n’en voir justement aucune, restant ~~assis~~ recroquevillé contre le mur, la tête «fixant» la personne venant d’arriver, restant concentré, en alerte au moindre bruit, mouvement, la moindre chose pouvant attirer son attention et lui indiquer un danger, auquel cas, selon l’occasion qui se présenterait, il se lèverait et partirait ou attaquerait pour lui laisser une chance de… partir. En somme, ce n’est pas qu’il voulait absolument partir si un danger se présenterait et le fuir, mais c’était tout comme…On lui avait un jour dit «Tout ce que la mer a à offrir ce sont ces grosses bourrasques, et de temps en temps une sensation de puissance. Il est vrai que je ne connais pas grand-chose à la mer, mais ici en tout cas c’est comme ça. Et je sais aussi que, dans la vie, le plus important n’est pas nécessairement d’être fort mais de se sentir fort et de se mettre à l’effort au moins une fois, de se retrouver au moins une fois dans la condition humaine la plus archaïque. Affronter seul la nature aveugle et sourde sans rien pour vous aider, si ce n’est vos mains et votre tête.» (cf. Into the Wild, le film) dans une situation comme celle là. Il n’avait pas très bien compris le début, pourquoi lui parlait-on de la mer pour en venir à une conclusion comme celle-ci ? Toujours était-il qu’il l’avait déjà affronté, cette nature aveugle et sourde dont on lui avait parlé, et il ne tenait pas à recommencer une nouvelle fois, rien qu’à voir à quoi cela l’avait mené, il n’osait même pas imaginer ce que ça donnerait s’il devait le faire une seconde fois, et la fuite lui semblait alors maintenant la meilleure chose qu’il puisse faire s’il voulait survivre encore un peu plus dans ce monde, bien qu’il ne soit plus à quelques cicatrices, tatouages et piercings près à présent.

Shi’ ne bougea toujours pas quand la personne qui venait d’entrer sur le toit s’assit près de lui. Il se demandait d’ailleurs ce qu’elle pouvait bien venir faire sur le toit ? Toute personne un minimum sensée restait, dans la mesure du possible, à l’intérieur quand il pleuvait, histoire de ne pas être trempé, or personne, tout du moins il l’espérait, sinon il avait de grosses questions à ce poser sur l’établissement dans lequel il se trouvait, ne l’avait forcé à venir sur le toit. Allez savoir pourquoi, étonnamment, il avait plus l’impression que c’était le contraire et que si quelqu’un avait dû intervenir sur le fait que la personne reste à l’abri ou aille dehors, ce quelqu’un aurait plus choisit l’abri, et il y avait de fortes chances que ce soit avec l’option «Aller en cours»… S’il n’avait déjà pas compris le fait que l’inconnu(e) soit dehors, il comprenait encore mois le fait qu’il ou elle joue de la guitare… On n’a pas idée d’aller jouer d’un si bel instrument sous la pluie, au risque de le voir se détériorer, surtout qu’au vu du son celle-ci était électrique et donc fonctionnait avec… Allez, j’vous le donne en mille… De l’électricité, et bah oui ! Et qui dit électricité dit port pour le jack… Et si l’eau s’infiltre par là, cette personne risque fort de pouvoir dire adieu à son instrument. Malgré le fait qu’il sache tout ça, il ne dit rien, se contentant d’écouter la musique qu’elle débitait. Et pour tout dire, il adorait. Il ne connaissait ni la personne qui jouait ce morceau, ni même le morceau en lui-même, mais peut-être arriverait-il à lui parler ? Ils avaient l’air d’avoir déjà un sujet de conversation commun : la musique. Et puisqu’en plus, ils avaient l’air d’apprécier le même genre, ils devraient bien s’entendre, du moins sur ce point. Mais il n’avait pas du tout l’intention d’engager la conversation, ni même de bouger. Certes, cette personne aimait la même musique que lui, mais il avait appris à ses dépends qu’on ne juge pas une personne sur un seul point, surtout si futile qu’était la musique. Dix personnes écoutant la même musique pouvaient avoir chacune un caractère totalement différent, et qu’aucune d’entre elles ne soit capable de s’entendre avec une autre, alors qui lui disait qu’il s’entendrait bien avec celle-ci ? Personne…

Même s’il ne voulait pas bouger de suite, il se rassit quand même comme il l’était avant qu’il ne soit dérangé dans son chant. Sa tête reposant sur ses genoux, immobile comme le serait un cadavre. La seule chose qui le séparait de ses cadavres livides et immobiles était le léger bruit de respiration qui provenait de son corps, encore fallait-il l’entendre, seules une oreille fine et sans doute une grande proximité de son torse ou de son nez pouvaient permettre de le distinguer de l’état de mort à celui de vie. Shi’ était en un sens apaisé par la musique qui parvenait à ses oreilles, pour peu qu’elle soit légèrement plus lente il se serait endormi sur place, léguant son corps et son esprit inconscient à la pluie, au vent et aux dangers qui régnait dans ce monde. Encore une fois, il n’osait imaginer tout ce qu’il aurait pu se passer, il ne préférait même pas y songer. De toute façon, il était sur le toit d’une école, pas dans une ruelle sombre où cohabitent alcooliques et drogués, et tout un tas d’autres gens peu fréquentables si on en suit les dires de la police. Pour ce que la police avait à dire… Qu’en savaient les gens ordinaires, ne travaillant pas dans ce milieu ? Peut-être que pas mal de pots-de-vin passaient entre leurs mains, histoire de faire oublier tel erreur de tel politicien, ou tel phrase de travers dite par tel célébrité… La seule différence entre ces gens et ceux qui trainaient dans les rues, étaient que celles de la première catégorie, les riches avaient les moyens de se sortir de telles situations sans en subir les conséquences. Les autres non.

Il ouvrit la bouche, avant de se raviser. Non, il ne parlerait pas, si il engageait la conversation, il allait vitre être perdu. De toute façon, il ne voyait même pas quoi dire ou quoi faire, ni même quelle attitude prendre, alors il préférait se taire, ça valait mieux pour tout le monde, et surtout pour lui.

♥ *Sex Drug's and Rock'n'Roll* ♥

Yori, une fois la chanson finit, posa sa gratte en dessous d'un mini "préau" afin d'empêcher la pluie attaquer un peu plus la guitare. Tout guitariste savait que l'eau n'est pas bon pour les guitares surtout pour les électriques... Même si Yori ne l'avait pas branché à l'ampli, elle savait que Shadow en avait pris un jeton... En la posant elle pria pour que, lorsqu'elle la branchera en rentrant, elle marchera convenablement.

Lorsqu'elle se tourna, après avoir poser sa gratte, elle fit face à l'inconnu, le jeune élève. Il avait un teint cadavérique et sa position semblait croire qu'il était mort. Elle se rassura en remarquant qu'à sa venue, il était recroquevillé par terre et que désormais, il était juste replier sur lui même. Une image lui vint soudainement en tête. Suite à un film d'horreur vu la vieille, Yori repensa à un livre qu'elle avait lu une bonne dizaine de fois et qui résumait bien l'élève tout trempé : " J'en avais stocké pas mal de semblable avant de m'en débarasser [...] Un visage pert beaucoup de sa personnalité quand il est congelé. Les traits se durcissent et se flétrissent. Il est parfois difficile d'identifier un visage lorsqu'on le déballe" ( cf : ~~notre bible à tous~~ Le Corps Exquis de Poppy. Z. Britte. )
Et enffet c'est ce qu'il se produit. Yori avait du mal à voir son visage. D'autant plus qu'il est replié sur lui même, qu'il fait plus ou moins sombre là où il se trouvait et que surement il devait être frigorifié par le froid...

Le silence devenait oppressant, ce qu'il la gêna. Elle ne savait que dire mis à part un simple salut qu'elle ne dit même pas... Elle décida de s'assoir aux coté de l'élève... Même si, par habitude elle préfere garder ses distance, elle se mit à coté de lui, assis... Elle ne savait pas pourquoi aujourd'hui elle se mis à coté d'un inconnu, peut-être étais-ce qu'il sembla avoire besoin d'aide ? Après tout ils avaient tous deux un gout prononcer pour la musique...

Bref l'eau commença à tomber sur le visage doux de la jeune guitariste. Elle regarda l'immensité grisâtre qu'était le ciel en temps pluvieux comme aujourd'hui... Elle repensa à sa mère, à son oncle, et au cauchemar de la nuit sans y trouver un sens... Puis trouvant le silence un peu trop dérangeant elle décida de prendre la parole et ce fut avec sa voix cristalline qu'elle demande :

- J'espère que je ne te dérange pas...

C'était un bon début pour la jeune guitariste qui ne savait pas quoi dire. Presque aussitôt elle décida de se présenter :

- Moi c'est Yori Sato...

Il avait beau secouer la tête, ses cheveux dégoulinants d’eau collaient toujours autant à sa peau pâle. Cette sensation était peu agréable, tout naturellement, même si c’était la première fois qu’il la découvrait. Il n’avait jamais eu l’occasion de la ressentir, mais maintenant qu’il la connaissait, il savait qu’il la détestait. Il aurait bien aimé savoir l’heure, histoire de savoir combien de temps il allait devoir rester dans cette «prison», même si ce n’était rien en comparaison à ce qu’il avait connu par le passé, il ne supportait pas l’idée de devoir rester dans un endroit sans en avoir le choix. Certain le trouverons difficile, mais ce n’était pas ça. C’était simplement une peur de voir que l’ancienne captivité dans laquelle il se trouvait se réitère, pas de la claustrophobie, mais quand même une peur de rester enfermé dans un endroit. Sans doute l’heure de partir d’ici et de rentrer chez lui arrivait-elle bientôt, car, même s’il avait peu chanté, il avait attendu pas mal de temps avant de se mettre à chanter.

La fille à côté de lui avait arrêtée de jouer de la guitare. Elle jouait bien fut le seul commentaire qui lui vint à l’esprit quand elle rangea sa guitare. Soufflant légèrement, il re-pencha sa tête en arrière, l’appuyant contre le mur derrière lui, laissant la pluie lui arroser le visage, ouvrant même la bouche pour humidifier l’intérieur, assez sec à la vue de sa «séance» de chant précédente. Avalant le petit étang d’eau qui se formait au fond de sa bouche, il referma celle-ci, mais laissa sa tête contre le mur, écoutant ce qu’avait à lui dire sa voisine. Il commençait peu à peu à se détendre vis-à-vis de la présence humaine près de lui, de plus en plus à l’aise. Ce n’était pas de sympathie dont il était question, la fille lui avait à peine demandé si elle ne le dérangeait pas, il avait entendu le son de sa voix une seule fois, ce n’était pas assez pour qu’il ressente une quelconque forme de confiance ou de sympathie envers elle. Il ne sentait plus aucun possible danger, se basant sur le principe basique du «S’il l’ont voulait me faire quelque chose, on me l’aurait déjà fait depuis longtemps».

La suite de sa présentation le surprit un peu. D’après ce qu’il en savait, il avait aussi le même nom de famille que la dénommée Yori. D’après ce qu’il en savait, oui, car il n’était même pas sûr qu’il s’appelait bien Shuichi, que ses parents lui avaient réellement donné se prénom, et que ce ne soit pas simplement celui qu’on lui avait donné dans ce laboratoire. Mais, donc, d’après ce qu’il savait, il avait le même nom de famille. Simple coïncidence ? Famille dont il ne connaissait pas l’existence, et qui ne devait pas être au courant de la sienne non plus ? Il n’en savait rien du tout, et après tout, d’après lui, ça ne changerait sans doute pas grand-chose s’il avait un quelconque lien de parenté avec des gens de cette ville. Personne en dehors de ces scientifiques et les gens à qui il s’était confié ne connaissaient la vérité sur son existence, et cela lui semblait très bien comme ça. Il n’avait pas besoin de gens cherchant de nouveaux ragots pour les soirées entre copines ou les sorties entre potes. Pas besoin de quelqu’un s’apitoyant de son sort, il ne voulait aucune pitié. Après ces quelques secondes de réflexion, il se décida à répondre, encore hésitant et plutôt retissant à l’idée de lui donner son nom de famille. Sur un coup de tête, il se décida à lui dire, à quoi bon le cacher ?

"Shuichi… Sato également."

Il avait ensuite hésité à lui demander l’heure, mais il s’était retenu. La sonnerie se ferait entendre quand elle le décidera, qu’il sache l’heure ne changerait rien à son attente. Il continuerait à sentir les secondes, les minutes et peut-être même les heures défiler jusqu’à retentisse la petite musique déclarant sa libération. Il soupira et daigna enfin tourner la tête vers la fille, la laissant quand même appuyée contre le mur. Ses cheveux furent amenés devant ses yeux par le vent soufflant sur le côté de sa tête. Avec sa peau mouillée, ce vent lui faisait du bien. Il aimait le froid, les frissons qu’il avait quand le vent frai rentrait en contact avec l’eau, rendant le tout encore plus froid était, à ses yeux, extrêmement agréable. Il frotta son visage de sa main gantée pour chasser l’eau qui y dégoulinait, mais celle-ci s’obstinait à revenir quelques secondes plus tard. Il abandonna finalement. Ses bras prirent place sur son ventre, posées l’une sur l’autre.

♥ *Sex Drug's and Rock'n'Roll* ♥

La pluie dégoulinait de plus en plus sur son visage. Yori adore cette sensation, sensation de froid, d’humidité, les gouttes d’eau qui tombent suivant le contour du visage… Elle avait souvent pleuré sous la pluie c’est peut-être aussi une autre raison qui montre qu’elle adore la pluie. Ses cheveux se rabattirent sur son visage et d’un geste lent, Yori les remit en arrière. Sa main, désormais trempé en raison de ses cheveux dégoulinant, elle se frotta la nuque. Elle ne savait que dire et encore moins que faire. Elle pensait qu’elle le dérangeait. Elle n’osait pas le regarder… Elle savait qu’il bougeait mais elle ne voulait pas voir ce qu’il était en train de faire peut-être étai-ce parce qu’elle se doutait qu’elle n’était pas la bienvenue ici ? Puis une question en ramenant une autre elle finit par se demander pourquoi elle restait sur le toit à contempler le ciel gris.
Les idées vagabondaient, elles venaient et partaient sans que spécialement il y ai un lien entre chaque pensée. Puis ses idées s’arrêtèrent en 1969 avec une chanson fort sympathique. La chanson qui galopait dans sa tête n’était autre que « Purple Haze » du « Mozart »de la guitare électrique : le célèbre Jimi Hendrix et, en parallèle les extraits cinématographiques d »un « Rambo » durant la guerre du Viêt-Nam. Elle se mit à murmurer les paroles, d’une voix presque inaudible et arriver au refrain :

« Shuichi… Sato également. »

*Tic, tac, tic, tac*

Sato… Le nom de famille de shuichi venait de faire l’effet d’une bombe à retardement dans la tête de la jeune guitariste. Elle se demandait s’ils sont de la même famille, si c’était lui que Yori voit dans ses cauchemars, si c’était sa « moitié »… Tant de question qui n’aura peut-être aucune réponse. Après tout il n’y a pas qu’un âne qui s’appelle Baudet, et comme elle ne connaissait, mis à part ses parents et son oncle, personne. On aura beau lui dire qu’il y a une ressemblance avec tel ou tel personne et qui ferait croire qu’ils sont de la même famille, Yori ne s’en rendra même pas compte… Elle était embarrassée et ne savait que dire. Tout du moins elle se força à dire :

« Enchantée »

Puis un ancien souvenir apparu comme un flash, dans la tête de Yori. Elle venait d’avoir 8 ans, elle était chez son oncle. Pour son anniversaire, en plus des cours de guitare gratuit, son oncle lui avait acheté un mp3. Ils étaient tous deux dans la mezzanine blanche. Yori sur les genoux de son oncle entrain de manger des cookies avec un verre de lait. Son oncle lui raconta une histoire, plutôt son histoire :

« Il était une fois, une jeune fille. Cette jeune fille… Ma puce comment s’appelle la jeune fille ?

-Hum… Stella !

-D’accord pour Stella. Donc Stella, est née avec une particularité, elle est née avec dans une famille peu nombreuse au japon […] »

Puis en grandissant, elle compris que cette histoire c’était la sienne. Yori se replia sur elle même… Et si c’était quelqu’un de sa famille ? Elle hesita vraiment à poser la question à Shuichi. Pourquoi ? Que risquait-elle si ce n’est qu’un non ? Au bout de cinq bonnes minutes à debattre dans sa tête elle demanda, d’une voix étouffée dû au fait qu’elle parlait dans ses genoux :

« Dis, tu penses qu’on est de la même famille ? »

Puis elle soupira, elle se doutait de la réponse : un simple non. Mais qui sait ? elle voulait tellement ne plus être seul... Et elle se rattrappa en disant :

« M'enfin jdis ça car on est pas beaucoup au japon dans la famille.... »

Il appréciait autant qu'il détestait le silence qui pesait entre chacune de leurs phrases, c'était une bonne occasion pour laisser ses pensées vagabonder et penser à tout. Et c'est pour cela qu'il le détestait. Il ne savait que faire, ni que dire, et partait dans des débats intérieurs qui n'avaient pas lieu d'être. Qu'avait-il fait de sa vie a part attendre ? Pas grand chose pendant le temps qu'il était prisonnier et sans doute pas plus depuis qu'il s'était échapper. Il en venait à ne même plus savoir pourquoi il avait voulu s'en aller, s'il l'avait un jour voulu. Il s'ennuyait la plupart du temps qu'il passait dans le monde extérieur. Sans doute était-ce la souffrance physique et morale qui le tiraillait dans cette cage, pendant ces expériences, qui l'avaient conduit à en sortir, mais en cet instant il n'en était même plus certain. Le peu de bases sur sa vie qu'il avait commencé à construire s'effondraient chaque jour un peu plus quand il y pensait, quand il n'avait rien à faire, avant d'être reconstruites quand il dormait où aidait ses parents adoptifs, pour mieux retourner en cendre dès qu'il se remettait à penser. Que faisait-il ici ? Pourquoi vivait-il ? Il n'en savait pas grand chose. Il savait qu'avant, ou tout du moins il essayait de s'en convaincre pour croire qu'il avait une place dans ce monde, il était là pour la «science». A présent... A quoi servait-il ? A rien. Il n'avait rien qu'il souhaitait apprendre, qu'il souhaitait faire. Mais il l'aimait, ce silence. Il voulait de moins en moins se cacher à lui même qu'il était inutile. A quoi bon ? Il s'en était déjà aperçu, alors pourquoi essayer continuer d'éviter de souffrir ? Il s'en foutait totalement. Il s'était déjà habitué à être spectateur de ce que les humains appellent vie, ce n'était pas un spectacle beau a voir, mais changer de salle pour aller «voir» (et vivre) une autre vie ne l'intéressait pas. Ce fauteuil était confortable, cette salle noire l''arrangeait, le cinéma qui passait le film de sa vie lui convenait. (HS: et là, j'me demande sur quoi j'suis en train de dériver... Faut croire que c'est le CDI qui me conditionne comme ça oo' Quoi que j'serais bien capable de partir dans des délires comme ça chez moi xD)

Il soupira, rejetant la tête en arrière, la cognant légèrement contre le mur dans un petit bruit sourd sans même le sentir, sans même l'entendre. Il continuait de penser comme il le faisait à chaque instant, mais il n'en avait même plus envie, savoir ce qu'il était, ou plutôt n'était pas, ne l'intéressait plus, il avait déjà trouvé: Ce qu'il était ? Rien. Ce qu'il n'était pas ? Tout. C''était la plus simple des pensées qui lui était venu à l'esprit, et à vrai dire il n'avait pas envie de trouver une autre solution à son existence. Il bénit intérieurement la jeune fille pour avoir brisé le silence, mais la maudit pour une question à la quelle il ne savait pas quoi répondre. Qu'elle ce qu'il pouvait y répondre ? Il se mordit une nouvelle fois la lèvre inférieur, activant ses neurones, sans pour autant trouver quelque chose de convenable à répondre. Un vague hochement d'épaules accompagna sa réponse.

"D'après ce que je sais, je n'ai aucune famille..."

Ce fut la seule chose convenable qu'il trouve à répondre. La seule vérité. De ce que les scientifiques avaient bien voulu lui dire sur lui, il savait qu'il était né au laboratoire, qu'il n'avait aucun père réel, et que sa mère avait été «supprimée». Les autres membres de sa famille lui étaient donc inconnus, et sans doute étaient-ils des monstres pour avoir laissé leur fille se sacrifier sans rien dire, avoir cautionné sa mort pour cette science qui ressemble plus à un jeu à ses yeux.

"Je veux bien te croire..."

Après tout, ce n'était pas sa famille, il n'en savait rien s'ils étaient nombreux ou non. Mais si elle le disait, peut-être pouvait-il la croire, il ne voyait aucun intérêt à mentir sur ce sujet, et puis ce n'était pas sa famille, il n'avait aucune chose à savoir dessus, cela ne le regardait pas. Il laissa mollement sa tête retomber en avant, allant de nouveau la caler sur ses genoux. La pluie continuait à tomber sur eux sans jamais sembler vouloir s’arrêter. Finalement, n’y tenant plus, il se leva et se mit entièrement sous la pluie, restant debout à se laisser transpercer jusqu’au os par les goutes d’eau qui s’infiltraient entre le cuir et sa peau. Aussi étonnant que cela puisse paraître, cette sensation le détendait. Plutôt que d’être extrêmement désagréable à faire coller ses à sa peau, le frai lui faisait du bien. Il avait extrêmement chaud à cet instant, comme si le soleil tapait sur la terre, faisant grimper le mercure à 25°, mais ce n’était nullement le cas. Ce sentiment d’étouffer dans ce monde, sans savoir où se mettre lui donnait cette impression de chaleur.

S’asseyant finalement en plein milieu du toit, tourné vers le mur où il s’appuyait quelques instants plus tôt et donc vers la fille, il tendit ses jambes devant lui, les laissant reposer par terre, et mis ses mains en appui derrière lui, le soutenant pour ne pas tomber du fait qu’il soit légèrement penché en arrière. Il ouvrir même la bouche, tirant légèrement la langue, recueillant celles qui tombaient dans le creux qu’il avait formé avec celle-ci, les avalant quand il lui semblait qu’il y en avait assez. C’était frai, et il ne demandait que ça. Il était plutôt bien ici, sous la pluie, à attendre que le temps passe, échangeant quelques phrases avec une personne qu’il ne connaissait pas. Sa journée n’avait pas été particulièrement éprouvante, et pourtant il se sentait un peu fatigué, mais surtout extrêmement las. Il ne savait pas s’il aurait le courage de bouger de cette place quand le moment serait venu, mais il s’en souciait peu. Il n’avait pas envie de s’en aller.

Etudiant

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