Ou l'art de faire comme chez soi. ( PV Yumi )

La jeune fille, une semaine après son arrivée, trottinait dans les sombres couloirs du lycée. Il y avait de tout, léchage de museau comme poings dans la gueule. Sans même s'en rendre compte elle s'était retrouvée dans l'aile Est du bâtiment, depuis ses deux heures d'errance. Elle ouvrait toutes les portes qui se trouvaient dans le couloirs, chambre ou pas, ils n'avaient qu'à fermer. Non, ce n'est jamais sa faute pour information. " Mieux vaut prévenir que guérir " telle est sa devise, c'est une question de survie. Bon peut-être pas dans ce cas là où elle se contentait de visiter un par un les recoins du pensionnat.

Vêtue de sa robe préférée, blanche et toute en froufrous, et de ses hautes chaussettes blanches qui se terminaient également par un bout de dentelle, et sans compter ses hauts talons de 10 cm, elle tentait tant bien que mal de ne pas se ramasser la tronche comme une merde au sol lors de son parcours. Puis elle s'arrêta net, fatiguée de marcher, lâcha un grand soupir, tourna la tête à la première porte qui se présentait. " Nouveau: Studio terminé." Très bien, ça fera l'affaire, mieux vaut un studio qu'une chambre inconnue où elle serait capable d'y faire un petit somme. Ses sautes d'humeur arrivent comme une envie de pisser, mais plutôt que d'appeler cela un tempérament lunatique, elle préfère utiliser le terme Spontanée.

Sans prendre la peine de toquer, elle entra en coup de vent, une odeur de peinture fraîche et de pièce rénovée lui compressa les poumons. Laissant échapper une petite grimace dépréciative, elle ne prit même pas la peine de regarder de quoi la pièce était constituée. Elle n'entendait qu'un silence assourdissent, se sentait aussi bien qu'un bébé chaleureusement porté par sa mère dans ce bon gros fauteuil de cuir, luttant contre cette odeur de neuf pour respirer, et laissa la chaleur de la pièce l'envahir. Les yeux clos, les pieds posés sur une table basse en face d'elle qu'elle avait su trouver sans même la voir, elle lâcha un grand soupir satisfait, un petit sourire au coin des lèvres à peine perceptible. Malgré ce visage et ces habits féminins, on ne peut pas en dire autant quant à ses manières malheureusement.

† Angel of *Hide* †

Le soleil avait encore cédé sa place chaleureuse aux nuages blancs et au froid lorsque Yumi poussa la porte d'entrée du bâtiment de l'internat. Frottant ses chaussures enneigées sur le palier, les mains enfoncées dans les poches de son manteau et le visage à moitié camouflé par son écharpe noire, elle soupira d'aise en sentant l'agréable chaleur du chauffage lui caresser le restant de peau qui n'était pas couvert.
Le simple fait de traverser le domaine du lycée pour rallier l'internat aux bâtiments principaux des cours, était devenu un vrai parcours du combattant depuis que l'hiver s'était installé à Konoha. La neige était tombée sans cesse depuis quatre jours, et tous les environs étaient maintenant recouvert d'un épais manteau immaculé qui semblait engloutir le moindre bruit.

Montant les marches deux à deux, la jeune fille rejoint sa chambre en vitesse pour y déposer ses vêtements humides et se changer. Un étrange sentiment d'extase flottait autour d'elle, ce qui, bizarrement, n'était pas le cas les jours de froid. La raison en était en fait, tout autre. Puisque aujourd'hui, devait normalement se terminer les travaux de la nouvelle salle dans l'aile Est. Un studio. Yumi ne pouvait pas rêver mieux. Elle qui avait dû laisser son cher piano dans son appartement en ville, allait enfin pouvoir en jouer tous les jours. Elle était impatiente, semblable à une gamine qui attend ses cadeaux le jour de son anniversaire.
Un sourire aux lèvres, elle enfila donc rapidement une robe-pull rose pastel, sur une paire de collant de blanc et des Doc Martens assortie à son vêtement, avant de sortir de la pièce en trombe. Filant dans les couloirs vides, elle rallia l'autre bout du bâtiment, fredonnant l'air qu'elle s'empresserait de jouer.

Enfin arrivée devant son but, elle regarda distraitement l'affiche placardée à la porte: "Nouveau: Studio Terminé." Haussant les épaules, elle abaissa la poignet et poussa le battant. Pénétrant dans la pièce, l'agréable odeur de peinture fraîche lui chatouilla les narines et titilla sa curiosité. L'immence studio était partagé en deux. Tout au fond, s'étalait fièrement le parquet qui n'attendait que d'être essayé et approuvé par les danseurs du lycée. Tandis que près de l'entrée, séparé de la partie "danse" du studio par un demi mur qui permettait de voir de l'autre côté, étaient rangés par classe, des instruments de musique. Violons, guitares acoustiques ou électriques, batteries, basses, micro, contre-basses, violoncelles et surtout, pianos. Un vrai paradis pour la leader des Hide qui s'empressa de s'asseoir à l'un des six pianos droits de la salle.
Relevant le couvercle qui préservait le clavier de la poussière, Yumi caressa du bout des doigts les touches. Fermant les yeux, et inspirant à fond, elle s'apprêtait à commencer à jouer lorsque un bruit attira son attention. Tournant vivement la tête dans la direction du frottement, elle haussa un sourcil et découvrit la cause de sa gêne. Dans un coin de la pièce, réservée à la détente et aux spectateurs, était affalée une jeune fille. Surprise, la Hide la dévisagea avant de sourire. Apparement, elle ne l'avait pas vu, ni entendu entrer. Les yeux brillants, elle posa ses doigts sur l'octave la plus grave du piano et appuya d'un coup, produisant ainsi un son sourd et brusque qui résonna dans toute la pièce. Les yeux rivées sur le nouveau visage qu'elle venait de découvrir, elle attendit de voir sa réaction, un sourire amusé aux lèvres. Son humeur joueuse était de partie..

( OMGGG, grand grand grand désolée pour le retard, problème d'ordinateur, puis devoirs, 'fin bref gros méga désolée o_o )

Entre deux gros souffles destinés à vider ses poumons de cette odeur neuve très étouffante, les nouvelles bouffées d'air "frais" n'étaient pas bien mieux. Quant à sa tête, elle était tout aussi remplies. Elle s'imaginait crever son père, adopter ses deux petits frères, vivre dans une luxueuse maison ... mais après ces pensées -presque- utopiques venait ensuite la suite de l'histoire. Ils seraient reconnus et redoutés dans le monde de la nuit et des mafias mondiales, de grands VIP insaisissables, solidaires et idolâtrés. Bref, stoppons le délirium dans lequel elle s'était toute seule entraînée. Quand, pour une fois ce n'était pas quelques joints qui la faisaient secrètement jubiler, c'était de la peinture. Ses paupières bien que fermées, commençaient malgré tout à se faire lourdes, trop lourdes, tant pis, laissons nous aller après tout, elle a bien trop marcher aujourd'hui. Surtout avec ces foutues chaussures hautes donnant un mal de dos atroce. Pourquoi portait-elle des talons, alors ? Bah, euh, passons donc.

Quand Morphée allait lui saisir la main vers cet au delà, quelqu'un n'était pas du même avis. Un son très long, bruyant, grave et sourd emplit le studio entier, et c'est sans compter les tympans à Hanji qui furent les premiers et les seuls à réagir. Parce qu'en plus de puer, cette salle était hantée? Sa réaction ne fut pas tardive, elle se releva d'un coup tout en sautant sur ce fauteuil comparable à un sable mouvant. Dans son élan, elle embarqua un disque doré à l'origine objet de percutions de cette con de batterie positionnée juste derrière elle, qui en tombant, produit un son tout aussi désagréable que le premier. Ses pieds nonchalamment posés sur la table basse auparavant, avec le choc, se cognèrent à celle ci. Récapitulons le désastre ( n'oublions pas que notre coréenne n'aime pas faire les choses à moitié voyons) : Des tympans plus que morts, un bleu sur sa blanchâtre et jolie gambette, un cerveau mal réveillé, un homme perdu ( Ben oui Morphée, HanJi aime TOUT le monde rappelez vous, même les marchands de sable ), et un visage horrifié. Sans compter cette pauvre batterie décapitée d'une tête. Elle remua la tête comme pour remettre en place ses cheveux et surtout, ses émotions, se retourna d'un coup tout en restant assise, sourcils froncés.

" Vous savez, il existe toujours un certain tact pour réveiller les gens, et je ne pense pas que vous ayez choisi la meilleure pour tout dire. Vous êtes d'ailleurs très malin, ce genre de choses comme la Peur ne peut se faire rembourser."

Une fois retournée, elle vit une jeune fille le doigt toujours posé sur cette même et horrible touche , cause de ce bordel. Vêtue de manière très mignonne dans un genre proche de la mode coréenne, elle ne put qu'être fière d'être réveillée par une jeune fille aussi charmante. De longs cheveux blonds encadraient un joli minois avec de grands yeux bleus comparable à l'océan. Trêve de compliments! L'oeil taquin de cette jeune demoiselle n'échappa pas à Hanji, mais comment pouvait-elle en vouloir à une jolie personne. Oui, la philosophie de notre anglophone n'était pas d'un niveau très élevé, ce qui était beau à l'oeil, ne pouvait que l'être au coeur. Superficielle ? Non jamais. Disons " pacifique", c'est plus élogieux.

- malinE* pardon, lâcha t-elle, imitant l'oeil coquin de la jeune fille, un léger sourire ironique tout de même affiché au visage. On ne réveille pas un chat qui dort, tant bien même son taux de Pacifisme ( la nuance, la nuance!). Mais bon, je pense qu'aujourd'hui je ferai abstraction, mais vous savez, une jolie jeune fille devrait se montrer gentille et respectueuse.

Presqu' aurai-je envie de rigoler, pensant qu'une fille aussi provocatrice et fausse qu'Hanji puisse prononcer de telles paroles. La politesse, certes elle n'était pas mauvaise en la matière et détestait même les incivils, mais le respect, le vrai, c'était seulement dans ses bons jours. Elle s'était alors retournée dans son fauteuil, les pieds à nouveau croisés sur la table basse, mains derrière la tête.

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