Viens voir ma nuit [Ichuu] - {terminé}

La nuit, dit on, tous les chats sont gris...

Ben pas ce soir là, visiblement. Vitanny observait d'un air blasé un groupe de félins bariolés qui mangeaient consciencieusement les restes éparpillés vomis par une poubelle. Ils semblaient avoir faim. Ou peut-être n'étais-ce que de la pure gourmandise. Une boite cartonnée de pâtes à emporter se faisait lécher par un matou blanc et noir. Un gobelet encore humide du coca qu'il avait contenu était poussé par le museau d'un chat brun hirsute. Et deux autres petites bestioles poilues déchiraient un sac plastique renfermant quelques morceaux d'un sandwich qui visiblement n'avait pas plu à so acheteur.
Les chats n'avaient pas renversé la poubelle, et elle n'avait par roulé jusqu'au milieu du parc toute seule non plus. Quelqu'un d'humain était caché derrière la présence insolite et dégoutante de ce réceptacle à détritus. Et non, ce n'était pas non plus Vitanny qui l'avait envoyer valser là pour le plus grand plaisir des chats errants.

Elle était arrivée là alors que déjà une bande de trois idiots à gros bras, âgés d'une vingtaine d'années, détruisaient avec minutie tout ce qui se trouvait à leur portée. Un panneau « chiens interdits » avait été tellement amoché qu'il était impensable d'essayer d'y lire quoi que ce soit. Un banc en bois avait finit en miettes sous les assauts d'une masse, de nombreux arbustes avaient été déracinés...et la poubelle avait échoué au milieu du gazon, perdant ses tripes pestilentielles.
Vitanny était alors intervenue et avait distribué à part égale (ou presque) des coups de poings, et de pieds, dans les corps balourds des trois garçons.

On pourrait croire ainsi qu'elle avait une sainte horreur pour les gens détruisant les biens publics sans raison. Peut être, en voyant la scène, certains passants (pressés de quitter les lieux notons) s'étaient imaginé la jeune blonde comme une fervente défenderesse de l'ordre public. Comme une justicière nocturne qui faisait payer à ces trois crétin leurs délits. C'est pourquoi, peut être, personne n'était intervenu.
Peut être aussi qu'ils s'étaient imaginé qu'elle s'était approprié le parc. Comme ces délinquants peu scupuleux qui s'autoproclament « chef » d'un territoire, et qui y font régner la terreur. En voyant son « bien » ainsi profané, elle aurait tout bonnement décidé de se venger, et avait tabassé les trois voyous sans scrupule. C'était presque banal d'ailleurs, à Konoha. Et il ne faisait pas bon trainer dehors après le couché du soleil.

Mais ce n'était rien de tout ça. C'était beaucoup plus bête. Crétin. Stupide. Bestial.
Vitanny s'ennuyait. Aiden, chef de la bande dont elle faisait partie depuis un bon bout de temps, ne donnait pas le moindre signe de vie. Les Kuragaris étaient plongés dans une sorte d'hibernation forcée, et elle s'ennuyait à mourir.
Alors en avisant les trois idiots dans le parc qui s'acharnaient bêtement sur ce qui les entourait, elle avait sauté sur l'occasion. Et pas que sur l'occasion d'ailleurs. Silencieuse, elle s'était faufilée derrière le premier type, le plus passif, histoire de ne pas rater sa cible. Et puis elle avait bondit sur son dos, le propulsant en avant afin qu'il s'affale sur ses camarades.
Le reste était trop chaotique pour que ce soit conté. Il y eut de nombreux échange de coups dans les deux camps. La fille blonde, face aux trois brutes, s'était mangé pas mal de poings dans les côtes. Mais son acharnement, et peut être aussi le fait qu'elle soit en possession d'une lame tranchante qu'elle maniait avec une agilité démoniaque, avaient fini par dissuader les trois garçons. L'un finira borgne, l'autre avait à déplorer une incisive ou deux, et le dernier avait à supporter la honte de s'être fait sauter dessus par une fille.

Cela faisait dix bonne minutes que Vitanny, assise sur les décombres du banc en bois, regardait les chats. Elle les trouvait amusants, à se battre pour quelques miettes dégoutantes. Un félin plus gros que les autres sortit de nulle part et, plus malin, prit une canette entre ses petites dents, grimpa sur un rocher, et lâcha sa prise qui répandit son contenu en tombant au sol. Il alla lécher les quelques goutes qu'il avait récupéré, et Vitanny le trouva bien rusé.
Il y avait quelque chose d'apaisant à regarder le manège de ces félidés. Si bien que le moindre bruit parvenait aux oreilles de la jeune fille. Les sens aux aguets, elle perçut le froissement d'un buisson. Quelqu'un arrivait.

La nuit… Il n’y a pas de moment plus apaisant. Bien qu’ici à Konoha, la nuit était tout à fait le contraire. Les règlements de compte, les vols, les viols, le vandalisme, etc. Donc sauf si on est des pros du combat ou des armes, vaut mieux rester encabaner chez nous et attendre le levé du soleil. Mais revenons au sujet de base, pourquoi trouvais-je la nuit si calme, si apaisante ? Parce que j’aime la noirceur de la nuit, l’ombre envahissante qui te recouvre entièrement te projetant dans un monde parallèle, un monde obscur où tu es laissé seul avec toi-même te laissant amplement le temps de réfléchir. Et pour moi, cerveau qui élabore divers plans c’était le moment rêvé. D’ailleurs c’est ce qui m’a amené, par une nuit des plus sombres, à aller prendre l’air dehors, me libérant ainsi de mes colocataires. Je sortis donc vers 00 :00, évitant les surveillants. J’aboutis devant le bâtiment me demandant où je pourrais bien allez afin de libérer mon esprit de toutes ses entraves que le jour finissait pas crée… Puis, venu de nulle part, l’idée d’aller au parc me vint à l’esprit. C’est donc ainsi que je me dirigeai vers le parc. Vous souvenez-vous de ce que j’avais écris plus haut ? J’espère bien car il y a pas grand-chose, bref vous vous souvenez quand j’ai écris que la nuit bien que paisible pour moi était vraiment dangereuse. Et bien la preuve arriva pendant que je me rendais au parc. Une bande d’imbécile heureux sortirent de nulle part sortie de tout bord, tout côté m’encerclant et me coupant ainsi toute porte de sortie… Le chef (enfin je suppose car il était plus grand, plus musclé et avait un bandeau rouge sur le front, chose absente chez les autres grands gaillards) affichait un sourire satisfait. Apparemment il pensait que le fait de m’avoir coupé toute porte de sortie provoquait ses tremblements dans tout mon corps. Quel être naïf il était… Si je tremblais ainsi c’était uniquement parce que j’étais excité, excité de pouvoir à nouveau exercé mon talent et tué ses putains d’imbéciles qui osait se confronter à moi. Et les paroles du chef ne vinrent que m’impatienter d’avantage :

- Allez p’tit con ! Donne-moi ton fric et dégage si tu ne veux pas qu’on t’éclate ta putain de troche d’intello !

À peine eut-il finit de débité ses conneries qu’une aiguille vint s’enfoncer dans sa gorge, perforant la jugulaire, d’ici quelques minutes le pauvre capitaine allait mourir. Les autres ne réagirent point, ils comprirent que j’avais attaqué que quand le chef tomba par terre dans un bruit étouffé par le sol. Le plus près du boss sauta sur moi, toute lame sortie, j’évitai sans peine son coup horizontal et sans perdre une seconde logeai un autre aiguille dans le nerf du bras tenant l’arme, qui se retrouva dans ma main la seconde d’après. Je tournoyai sur moi-même, tranchant mains, pieds, bras, torse, tête. Je stoppai ma pirouette et claquai des doigts, au même moment, le corps de découpa en dizaines de morceaux et le sang gicla de partout recouvrant la surface sur laquelle je laissais aller mes pulsions, ainsi que sur les acolytes de chaque côté de la masse de chair. Suite à cette violente mise à mort, tous les autres gars restant, au nombre de huit, se ruèrent sur moi avec une rage nouvelle, lames également sorties. Ils voulaient me peau, cela était évident… Malheureusement pour eux… Je voulais également la leur et vu ce qui était arrivé aux deux autres, je ne doutais pas du vainqueur. La seconde d’avant ceux-ci arrivaient sur moi, la seconde d’après, ils étaient tous allongés de part et d’autres, hurlants de douleur et parfois des jurons à mon égard. Non je ne les avais pas tués… Mais au vu de leur état ils n’allaient pas vivre bien longtemps et la souffrance est bien plus jouissive que la mise à mort. C’est donc sur cette lancé que je continuai mon chemin en direction du paisible endroit.

Arrivé sur les lieux, je remarquai qu’une autre bande d’imbécile était là, mais celle-ci s’amusait à tout défoncer ! Vraiment pitoyable… Les délinquants de nos jours… Préfère s’attaquer à un objet inanimé à la place d’un humain… Je voulu accourir à leur rencontre et leur foutre une bonne correction mais une autre personne s’en chargeai à ma place. Une fille pour être exact, plutôt jolie et je ne l’avais jamais vue avant… Quoiqu’il en soit, elle se bâtait plutôt bien ! Elle s’était faufilé derrière l’un des assaillants et l’avait poussé vers les deux autres qui, sous le poids du projectile, tombèrent à la renverse. Ils se relevèrent en rogne et tentèrent de lui foutre une bonne correction. Ils réussirent à placer quelques coups par ci par là, mais au final, c’est la séduisante combattante qui remporta la bataille. Bien qu’à la différence de moi, elle ne les tua pas… Trouvant peut-être l’humiliation plus cruelle que la mort… Peut-être mais à un moment comme celui-ci où personne n’est supposé assister au combat, les laisser en vie est carrément inutile. M’enfin chacun ses méthodes, non ? Pendant que j’étais en train d’analyser ses méthodes de combat, elle s’assit sur les décombres du banc de parc et commença à observer les chats. Dix minutes plus tard, je commençai à m’avancer vers elle afin d’entamer la discussion, et oui… Après tout, j’étais parti de l’internat dans l’idée de venir au parc afin de me promener et de relaxer alors… Tant qu’à faire aussi bien aller y parler. Je passai près d’un buisson et bien que le contact fût minime, madame ici présente, repéra le bruit… « Et merde… Je suis déjà repéré, elle n’est pas n’importe qui ». C’est donc me disant que c’était inutile de rester silencieux que je déclarai très fort tout en conservant le ton neutre :

- Bien le bonjour mademoiselle ! Je me présente Ichuu Yasaruka, mais tout le monde m’appel Ichuu. J’ai vu comment vous avez battu ses gars, bravo ! Mais dite-moi, les coups qu’ils vont ont flanqués ne vous ont pas trop fait mal ? Et aussi que fait une aussi jolie demoiselle, dans le parc, la nuit ?

Tout en finissant de m’approcher d’elle, j’attendis la réponse de ma nouvelle rencontre…

Silhouette masculine, frêle...Peut être une fille. Difficile de bien distinguer dans la nuit, malgrès le regard acéré de Vitanny. Elle laissa le nouveau venu faire son petit discours introductif, restant immobile mais malgré tout sur ses gardes. L'intrus n'avait à première vue rien d'inquiétant, mais celui qui ne se méfierais pas, dans cette ville, du plus petit rat trainant dans le coin, serait un bel idiot. Et un idiot à la durée de vie considérablement rétrécie.
La comparaison avec un rat n'était pas des plus malheureuses. Alors que l'autre, qui s'était présenté comme Ichuu Yasaruka (mais que tout le monde appelle Ichuu donc) finissait de s'apprcocher de la blonde postée sur les restes du banc, elle trouva qu'il avait le visage d'un fouineur. Le contraire de « tout dans les bras et rien dans la tête » à priori.
Non pas que les aprioris soient monnaie courante chez Vitanny. Non, disons plutôt qu'à défaut de savoir qui était cet Ichuu, elle se basait sur ce qu'elle voyait.

Les yeux luisants de la jeune fille se fixèrent sur le garçon. Il était polit, gentil, adoptait un ton neutre presque agréable et paisible après la scène violente à laquelle Vitanny avait participé. Mais elle avait beau chercher à calmer ses nerf pendant le discours du type, elle ne put s'empêcher de sentir les poils de sa nuque se hérisser. « Mais dite-moi, les coups qu’ils vont ont flanqués ne vous ont pas trop fait mal ? Et aussi que fait une aussi jolie demoiselle, dans le parc, la nuit ? »
Mal ? Si il avait regardé, il avait dut voir qu'elle se foutait bien d'avoir mal ou non. Et puis c'était quoi ce préjugé de merde comme quoi les « jolies demoiselles » n'ont pas le droit de sortir la nuit ?
Elle grimaça et se leva pour se trouver à hauteur du garçon, cherchant à modérer son langage, déjà bien minimaliste, pour ne pas être trop grossière, ou trop agressive. Après tout, il était polit...

-'Soir bigleu.
On avait connu mieux de la part de la blonde en matière de politesse. Mais sortant d'un lutte enragée contre trois malabars stupides, l'adrénaline restait encore trop présente dans ses veines pour qu'elle trouve autre chose comme nom. Malgré tout notons que c'est le maximum qu'elle puisse faire en matière de convivialité pour accueillir quelqu'un. Il faut dire qu'il venait d'échapper à un « On est pas le jour, que je sache, crétin. Et pourquoi tu viens me parler ? » qui n'était pas adapté à la situation.

-Pourquoi tu demande ce que je fais ici...tu as toi même dit que tu m'avais vue foutre une raclée aux trois abrutis.

Elle posa les mains sur ses hanches, et sourit de toutes ses dents à Ichuu. Sourire carnassier qu'elle lui adressait dans l'objectif, peu évident aux yeux des spectateurs, de détendre l'atmosphère.
Elle s'était abstenue de lui donner son nom, ne considérant pas que ce soit utile de se présenter pour l'instant. Qu'il lui donne le sien, en revanche, était bien : elle pourrait, si jamais elle le désirait (peu probable mais dans l'impulsion du moment l'idée lui parut bonne) se renseigner sur ce petit gars aussi fin et nerveux qu'un serpent.
L'information qui l'intéressait en l'occurrence était de savoir quel rôle il avait dans la ville. Pour s'approcher d'elle ainsi au beau milieu de la nuit, enfin pour s'approcher d'une fille au milieu de la nuit, il était probablement un de ces jeunes recruteurs de prostituées qui cherchait de la chair fraiche pour alimenter le business de leur boss. Ou alors comme elle il était en manque pressant d'adrénaline et pensait voir en Vitanny un adversaire potentiel.
Peu probable vu le ton employé et les multiples phrases de politesse. La première option devait être la bonne.

Jeune femme blonde, plutôt costaude, enfin pour que moi mais bon vue ma frêle physionomie ce n’était pas bien dur d’être mieux bâtit que moi. Elle se tenait devant moi, toujours sur les débris à me fixer d’un regard plutôt banale. Cependant bien qu’en apparence son regard était anodin, les légers tremblements de son regard révélaient des trucs plutôt comment dire… Intéressante, voilà intéressante. Elle trouvait qu’à première vu j’étais plutôt inoffensif et je ressemblais à un rat… J’étais certes aussi vicieux que ce mammifère mais j’étais beaucoup plus agressif. Mais au moins elle se disait qu’elle ne devait pas abandonner toute méfiance bien que je ne la sentais pas entièrement présente. Grave erreur que je corrigerai plus tard quand viendra le temps de parler. Autre erreur : Elle me jugeait que sur ce qu’elle voyait… Aie ! Suis-je donc le seul à pouvoir jauger la personne sans nécessairement se baser sur le physique ? Franchement quel monde !

Ah et elle était énervé, marrant, en plus si j’en crois ses poils de nuque hérisser j’en étais le responsable. Elle semblait ne pas avoir apprécié mon discours, justement c’était mon but. Une manière de jauger sa patience, son caractère. Apparemment elle se foutait d’avoir mal et ma remarque là-dessus l’avait froissée de même pour la phrase sur les jolies dames. Franchement elle était bien naïve, certes j’avais utilisé un stéréotype mais rien n’était dit que c’était en ce but. J’ai quand même le droit de demander qu’est-ce qu’une demoiselle fait ici et si elle est jolie, je me dois de rajouter l’adjectif « jolie », logique non. Puis soudain, faisant preuve d’un énorme effort de contrôle elle me salua de façon forte impolie mais je n’en avais que faire. Après tout chacun avait sa manière de saluer les gens bien qu’elle aurait pu me saluer de façon bien plus grossière, elle aurait pu me dire qu’on n’était pas le jour, me traiter de crétin et me demander de façon presque mauvaise pourquoi je venais y parler. Puis finissant ma courte analyse elle reprit et me demanda pourquoi j’y demandais ce qu’elle foutait ici… Cela avait du bon sang mais le reste de sa phrase non… Je ne voyais nullement le rapport avec le fait qu’elle venait de foutre une raclée aux trois mecs si ce n’est qu’elle était sortie dehors pour se battre mais je doutais que la raison soit la principale.

Puis ayant finit sa phrase, elle pausa ses mains sur ses hanches et m’offrit un sourire carnassier dans l’intention de détendre une atmosphère qui était électrique que de ce côté car du mien… Rien n’avait changé. Après tout c’était elle qui s’énervait pas moi. Fait dommage, elle ne m’avait pas donné son nom… Et pensait pouvoir, si elle le désirait, se renseigner sur moi avec mon nom… D’accord si elle le souhait elle le pouvait mais elle trouverait uniquement les informations suivantes : Ichuu Yasaruka 19 ans, a vécu dans une famille d’accueil durant 9 ans et est maintenant élève au lycée Daiki, aucun casier judiciaire. Étonnant non ? Je suis habile dans mes meurtres et bien que j’eus déjà eu des démêlés avec la justice, j’avais su effacer mes traces ce qui donnait qu’il y avait peu d’information sur ma personne. Autre chose bien marrante qui faillit me faire exploser de rire, à la place j’esquissai un petit sourire en coin trahissant mon air neutre de tout à l’heure, elle pensait que j’étais peut-être un jeune recruteur de putes ! Quelle blague ! J’étais plutôt le fléau de ces mecs ! Jamais au grand jamais je ne serais un putain de recruteur de prostitués ! J’avais de la dignité et surtout, le monde était déjà suffisamment vicieux sans que j’y ajoute mon grain de sel. Autre théorie toute aussi farfelu, j’étais peut-être un gars en manque d’adrénaline, raison apparemment qui indiquait le fait qu’elle se trouve ici… M’enfin l’heure n’était plus aux réflexions diverses mais à la parlote :

- Quelle belle façon de salué ma frêle personne à l’apparence de rat comme tu me juge. Mais comme tu dis ne baisse pas ta garde car le rat en question pourrait être et est des plus violents. Je tiens aussi à rajouté de te pas te baser uniquement sur ce que tu vois, tu dois voir au-delà du physique autrement tu vas finir par mourir par une fausse analyse de ton adversaire. Et tu devrais avoir ta garde totalement active, là tu te méfis de moi mais pas plus… J’aurais pu t’attaquer et t’aurais avec peine bloqué mon attaque.

Je pris un moment de silence le temps de la laisser assimiler ce que je venais de dire :

- En passant j’ai pu jauger ton caractère et tu semble assez impulsive, juste de la manière que tu as réagis quand j’ai parlé de douleur et de beauté. Et ton adrénaline encore haute n’excuse en rien. Oh et tu n’as pas à faire d’efforts sur ta façon de me parler. Moi je parle poliment car j’en ai envi mais je pourrais aussi bien te parler comme si t’étais la dernière poufiasse que j’viendrai de recruter pour mon p’tit pervers de patron. Tu vois p’tite idiote !

Une autre pause :

- Et puis j’ai bien le droit te demande ce que tu fais ici, et j’ai également le droit d’ajouter l’adjectif jolie. Et avant que tu te forge une fausse idée : Je ne suis pas un recruteur de suceuse de queue. J’ai plus de dignité que cela. Et je ne suis pas plus quelqu’un en manque d’adrénaline, j’en ai suffisamment à tuer des petites frappes qui jouent les caïds. Oui tu as bien entendu « tué ». Je suis un tueur mais c’est pas pour autant que tu trouvera des informations sur moi, j’ai pris soin de tout effacer mon dossier lors de mon inscription au lycée Daiki. Oh et j’vais te dire pourquoi j’suis ici. Simplement parce que j’emmerdais dans ma chambre et j’cherchais quelque chose à faire, m’voyez.

C’est sur cette note que je me fermai finalement la gueule et attendit la réponse de la belle blonde au sourire carnassier…

Damn. Ce crétin était horripilant avec ses airs de Monsieur Je Sais Tout. Vitanny posa sur lui ses yeux bleus luisants. Elle observa la forme de ses lunettes, et de son visage, pendant qu'il faisait son petit discours.
Les gars à lunettes, ça lui rappelait vaguement une bande dessinée dans son enfance, où un petit garçon disait à un autre qu'il avait des lunettes en cul de bouteille. A l'époque Vitanny était trop jeune pour savoir vraiment ce qu'était un cul de bouteille (à savoir la base de la bouteille, en l'occurrence) et elle s'était donc imaginé que les bouteille de lait, d'eau, et même d'alcool, étaient dotées d'un postérieur, comme les êtres vivants.
Cette idée s'avérait problématique à ses yeux : si les bouteilles avaient des fesses, c'est donc aussi qu'elle avaient une tête, et pourquoi pas, même, des jambes. Elle s'était donné pour tache pendant de longues semaines, de découvrir la tête et les yeux des bouteilles. Il avait fallu que son père intervienne pour l'arrêter dans sa quête inutile. Pour une fois que le paternel avait apprit quelque chose à sa fille tien. Quand il lui assura que le cul de bouteille désignait simplement la partie inférieure du récipient, et pas forcément un postérieur, Vitanny n'en fut que plus choquée. Toute la bande dessinée perdait sa crédibilité à ses yeux.

C'était l'histoire de deux petits garçons. L'un était gros et bête, l'autre grand et intelligent. Ils parcouraient la ville pour découvrir toujours plus de choses, entrainant le jeune lecteur avec eux. Ici, ils arpentaient les égouts, le gros posait les questions et le grands donnait des informations : « Il y a des êtres vivants dans les égouts ? -Oui, il y a des rats, et parfois des tortues. » Là, ils visitaient le zoo et observaient tous les animaux « Pourquoi le lion est-il appelé le roi de la savane ? -Parce que sa crinière fait comme une couronne et c'est le plus grand prédateur d'Afrique. »
C'est là qu'elle puisait toute son inspiration dans sa jeunesse.
Quand à savoir le nom de ladite bande dessinée...ça remontait à trop loin pour qu'elle puisse s'en souvenir.

La jeune fille quitta ses réflexions et croisa la bras sur sa poitrine. Un vent léger agitait ses mèches blondes, balayant son visage, tandis qu'Ichuu Yasaruka finissait de parler.

-Monsieur le rat est un super-héros, je vois. Je t'ai pas demandé de conseil à ce que je sache, alors tes réflexions tu te les garde. Je suis impulsive, mais loin d'être idiote, et je t'emmerde. T'as une grande gueule mais rien de plus mon gars, et t'es inintéressant au possible.

Elle leva les yeux au ciel en soupirant et s'éloigna d'un pas lent vers la sortie du parc, ou du moins vers la clôture qu'elle escaladerait. Ses pieds chaussés de bottines noires, dont le cuir était usé et râpé, frottaient le sol, la terre et l'herbe, dans un léger chuintement. A cause du froid sans doute, la peau de la jeune fille se hérissa de chair de poule, un peu comme les feuilles mortes sous le vent de l'automne.
Ou de l'hiver.

Vitanny était de ceux qui se posaient, après des soirées biens arrosées, des questions du genre : « Pourquoi on parle toujours des feuilles frissonnantes sous le vent de l'automne ? » Après tout, le vent d'hiver était bien plus froid et faisait trembler tout autant.
Ça lui rappela la fois où elle était partie faire du ski avec son père. Elle devait avoir près de 14 ans, et elle avait voulu essayer le snowboard. La planche qu'elle avait était sublime. D'un noir parfait, orné de multiples arabesques d'or et de bronze, qui s'enroulaient autour des attaches avec élégance. La tenue de la jeune fille était relativement chaude, pour lui éviter de souffrir du froid, et la neige était impécable : une poudreuse à peine souillée par le passage de quelques vacanciers hors saison (c'était durant le mois de Mai). Vitanny avait adoré ces vacances, et chaque année son père avait essayé de l'envoyer à nouveau faire du snowboard là où la neige était la meilleure. Il ne venait jamais à cause de son travail mais se débrouillait pour qu'elle soit encadrée malgré tout.

Ce qui était encadré pour l'instant c'était le parc, en fait. Le muret de pierre qui se dressait face à Vitnany lui arracha un sourire et elle commença son escalade.

Franchement elle ne manquait pas de culot... Au lieu de m’écouter elle pense à une putain de bande dessinée ! Et à quelque chose en rapport avec un cul… Mais quoi ? Je n’en avais pas vraiment d’idée et honnêtement je m’en foutais… Au vue des « magnifiques » phrases qu’elle me sortait… Ses pensées devaient être de la même qualité et je n’allais certainement pas perdre mon temps à les scruter… J’apprendrais probablement rien d’intéressant… Des parents qui se foutaient d’elle peut-être ou bien une aventure fâcheuse. Mais en aucun cas cela s’avèrerait intéressant. Soudain je pris conscience qu’elle venait de parler.

La vache ! C’était du grand n’importe quoi sa réponse ! Me traiter de rat, de grande gueule et de personne inintéressant… Mais bon c’était son opinion et elle pouvait bien dire ce qu’elle voulait. Par contre dire qu’elle n’était pas idiote… Si elle n’est pas idiote alors George W. Bush était un bon président et c’est Obama le méchant ! La bonne blague n’est-ce pas ? Oh et puis elle disait que je n’avais rien qu’une grande gueule comme je venais de le citer plus haut… Était-ce une sorte de défis ? Elle voulait que je sorte mes capacités ? Si tel était le cas, elle le regretterait car j’ai beau avoir l’air frêle, je suis incroyablement fort et doté d’un sadisme sans pareille !

Ah mais que fait-elle la jeune demoiselle ? Où-va-telle ? Ne sait-elle pas que ce n’est pas une bonne idée de tourner ainsi le dos à l’assassin de pierre que je suis ? Apparemment non mais elle n’allait pas tarder à le savoir !

Je la suivis donc lentement puis quand je la vis commencer son escalade, je lui lancé une aiguille qui vint se figer dans un des nerfs de sa main droite, la paralysant et la faisant lâcher prise, je fis de même avec la main gauche. Deux secondes plus tard madame était de retour sur le plancher des vaches dans son genre. Je déclarai donc le ton assaisonné d’une fausse colère :

- Non mais pour qui tu te prends de quitter ainsi son hôte ? Petite teigne sans cervelle ! T’as aucune manière ma jeune p*te ! Tu mériterais que je te tue pour cet affront que tu viens de faire ! Mais te voir dans cette situation, les deux mains temporairement paralysé me fait légèrement rire et uniquement pour cela tu vas rester encore en vie. Surtout que j’ai envi de savoir qui tu es m’dame l’écervelée qui a tenté de me fausser compagnie.

J’appuyai son pied gauche sur un des mains paralysés et pausai le genou droit par terre. Et continuai comme ceci :

- Alors suceuse de stick c’est quoi ton nom ? Que je le file à mes amis qui aimeront sûrement t’enfiler ! Oh et comme ça : Tu viens de quel clan ? Ah et j’oubliais : tes mains reviendront actives dès que j’aurai enlevé les aiguilles et tu peux bien me taper avec tes pieds si tu veux mais t’as aucune chance de me battre ainsi.

Par pure dégout de cette fille, je crachai sur sa douce figure montrant le respect bien bas que je lui témoignais en ce moment. Je soupirai, repris les aiguilles plantés dans les poignets de miss et me relevai. Je me retournai un instant puis fis de nouveau face à la saleté de pourriture qui se tenait allongé devant moi et déclarai sans aucunes émotions :

- Alors ? Vas-tu parler ? Oui ou non ? Si oui, tout va bien aller. Si non, un de nous deux meurt ce soir et l’autre disparait de ce monde et personne ne viendra le pleurer. Alors que décides-tu ? Petite idiote de fille de pét*sse…

C’est sur ses paroles pas très polies que j’attendis sa réponse avant une envi plus ou moins présente…

HS : J'étais pas énormément inspiré !

L'herbe était fraiche et humide, collée au visage de la jeune fille. Les brins se balançaient doucement sous son souffle, dans une sorte de danse qu'il n'était pas donné à tout le monde d'observer. La jeune fille avait ses grands yeux bleus et brillants comme deux perles posés sur ses poignets. Des aiguilles y étaient plantées. Visiblement, elle ne pouvait plus bouger. Allongée au sol, elle restait immobile.
Au dessus d'elle se trouvait le garçon aux lunettes. D'entre ses lèvres fines et masculines sortaient une série de paroles insultantes. Petite teigne sans cervelle. Jeune pute. M'dame l'écervellée. Il proférait également une série de menaces.
Il posa son pied sur son poignet, et posa un autre genoux à terre. Et continua à parler, alors que Vitanny restait immobile au sol. Suceuse de stick. Mes amis t'enfileront. Et Ichuu Yasaruka continua de la menacer. C'était un véritable venin qu'il crachait, et littéralement il macula la jeune fille de sa salive tiède. Il se redressa ensuite avec un soupire, le regard posé sur la blonde couchée au sol. Il semblait avoir récupéré ses dards, mais Vitanny était encore au sol, couchée sur le dos, le côté gauche du visage posé dans l'herbe du parc.

Il lui demanda son nom, encore, répétant de manière différente les paroles qu'il avait déjà prononcées. Il prétendait qu'en cas de refus, l'un d'entre eux risquait de mourir avant le lever du jour.

Vitanny ne voyait pas le ciel. Il n'avait rien de bien intéressant de toutes manières, couvert de nuages lourds qui annonçaient la pluie. Une pluie qui gorgerait le sol d'eau, nourrissant les plantes du parc que les vandales avaient saccagé quelques minutes plus tôt. Les chats avaient disparu, parce que les félins n'aimaient pas le ton sec et froid employé par Ichuu. Il n'annonçait rien de bon. L'instinct de survie poussait les animaux à se tapir dans les fourrés, observant de leurs yeux luisant la scène non loin de là. Les chats, sauvages ou non, savaient qu'à cause de leur taille ils ne feraient pas le poids face aux bipèdes. Et puis, ils avaient encore faim, trop faim pour être en possession de toutes leurs forces.
La silhouette tâchée de terre et d'herbe de Vitanny se redressa. Assise au sol, elle passa la main dans ses cheveux. Quelques brins verdâtres tombèrent au sol, rejoignant leurs frères auxquels ils avaient été arrachés.
Les grands yeux bleus brillants de la jeune fille se posèrent sur le garçon en face d'elle. Debout, il la dominait de toute sa hauteur. Derrière lui le ciel était toujours aussi noir, et couvert de nuages. Et dans le dos de Vitanny, la ville continuait de vivre. Quelque part, sans qu'elle le sache, certains de ses compagnons se battaient contre on ne sait quel individus. La vie poursuivait son cours, alors qu'ils se regardaient l'un et l'autre dans ce parc. Il n'y avait plus de passants. Tout était silencieux.

La jeune fille blonde se leva, quitta Ichuu Yasaruka du regard, et parti dans une autre direction que précédemment. Elle avait enfoncé ses poings serrés dans les poches de sa veste de cuir où trônaient encore quelques brins d'herbe. Le chemin face à elle était un peu sinueux, contournant quelques bosquets où les yeux des chats luisaient encore. Non loin de là, la poubelle éventrée gisait toujours. Peut être qu'elle serait ramassée le lendemain.

J’vais finir par craquer ! Elle ne veut rien entendre ou quoi ? Que j’y parler de façon polie ou bien que j’use d’un langage que je déteste utiliser, le trouvant trop bestiale et honteux pour un homme de ma trempe. Si j’agissais comme un être civilisé et soigné, elle me trouvait chiant et ne voulait point m’écouter. Et si je faisais le parfait gros bras qui agissait comme la pire ordure vivante sur cette terre… Elle ne me prêtait guère d’attention… Décidément cette fille était vachement compliquée… Mais bon cela faisait changement des autres cruches dont le lycée était truffé ! Cette rencontre était finalement intéressante, très intéressante ! Bien que dur sur les nerfs, très dur !

Comme j’étais en train de parler, celle-ci se leva et commença à s’en aller, empruntant un autre chemin sans même m’accorder la moindre partielle d’attention… C’est alors que je lui dis le ton sur la limite entre parler fort et crier :

- Va falloir que je te parle de quelle manière pour que tu daigne de t’intéresser à ma personne ? Que je sois sympa ou le parfait connard tu te fou quand même de ma gueule ! Alors ? Comment dois-je t’aborder madame la Kuragari ?

Je me tut suite à ce dernier mot et commençai à avancer d’un pas trainant, empruntant le même chemin que miss que je ne voulais pas perdre des yeux. Car si je la laissais filer, j’allais me retrouver seul et je m’emmerderais… Je retournerais donc au problème que je voulais échapper en venant ici. Autre raison était que je ne pouvais me permettre de laisser filer quelqu’un d’aussi spécial si je peux dire. En temps normal, tout le monde m’écoutait sans chercher à s’éclipser comme cette dernière le faisait. D’habitude j’ouvrais la bouche et me présentait et hop la personne était sous mon joug ou du moins voulait bien se prêter au jeu afin de savoir plus précisément qui j’étais ce qui n’était visiblement pas le cas de… l’inconnue ici présente qui avançait toujours sans avoir formulé aucune réponse à ma question posé précédemment.

Je continuai donc à la suivre laissant mon regard se promener sur ce désolant décor détruit par les brutes qu’elle avait dégommé un peu plus tôt. Je tentais de m’imaginer à quoi ce parc pouvait bien ressembler quand il était en bon état. Chose plutôt difficile à faire avec le nombre plutôt impressionnant de déchets qui jonchaient le sol, recouvrant une bonne partie du dit endroit. Soudain, les nuages noirs qui lorgnaient cet espace dégoutant déchargèrent leur lourd contenu sur nos têtes nues de toute protection mise à part les cheveux, plutôt mince bien que long, enfin pour un garçon vous en conviendrez. Ce qui offrait un bien maigre bouclier contre les gouttelettes d’eau tombant à une vitesse folle. L’expression « il pleut des cordes » était tout à faire approprier dans ce cas.

Bientôt le sol devint humide et nos pas devinrent plus collants et bruyant. Chacun était accompagné d’un beau squick bien sonore, trahissant ma présence derrière la demoiselle qui se refusait toujours à dire un seul mot… Justement ne pouvant plus me retenir je repris sur ma lancé qui remontait à quelques minutes :

- Pas envi de me parler ? Tu ne veux pas même me dire de dégager ? D’aller me faire voir ? Pas un seul « connard » à me balancer ? Allez, allez ! Tu dois bien avoir envi de me dire un petit quelque chose, aussi insignifiant qu’il soit ! Je me trompe ? T’as pas envi de détruire l’homme à l’égo surdimensionné que je suis ? C’est tentant n’est-ce pas ? Faire tomber de son podium le grand homme que je crois être ? Ne veux-tu donc pas détruire mes rêves comme tu as détruit l’estime que ces balourds portaient envers eux-mêmes ? Me serais-je trompé en t’appelant Kuragari ? Vue ton inexistante réaction je te qualifierais plus de Hide voir de Kazuki car après tout, c’est eux les gentils, non ? Ceux qui se battent que nécessaire et évite le combat ou bien la confrontation, un peu comme tu le fais en ce moment ?

Sur cette dernière je m’élançai de mon plus vite, devançant la douce femme et alla me planter juste un peu devant elle. Ainsi elle serait forcé de s’arrêter, enfin si elle trop paresseuse pour faire le tour. Et c’est dans cette nouvelle position que j’ouvris la bouche pour la dernière fois :

- Bon, vas-tu parler maintenant que je te fais face ou bien vas-tu encore te détourner de moi me forçant une fois de plus à me mettre devant ta route. Je suis et je resterai en travers de ta destiné tant et aussi longtemps que tu ne m’auras pas parlé, enfin une vrai conversation je veux dire. Pas comme tout à l’heure ou tu n’as fais que me rebuter et me jeter comme un de ses déchets jonchant le sol.

C’est sur cette monté plus ou moins inspiré que je terminai ma phrase et attendis, les bras croisés sur la poitrine dégoulinante d’eau et les cheveux plaqués sur ma cadavérique figure, que la charmante daigne de répondre…

La pluie tombait, cascade de gouttes, sur la tête blonde de Vitanny. Sa crinière gorgée d'eau s'assombrissait, tandis que son regard observait Ichuu Yasaruka. Son regard. Pas elle. Elle était ailleurs, à peine piquée par les phrases sans queue ni tête du garçon.
Il attendait en face de l'étudiante, les bras croisés, le visage dégoulinant d'eau, ses cheveux plaqués sur son visage maigre en en soulignant les angles durs et froids. Il s'obstinait, et n'aimait visiblement pas le manque de réaction de la jeune fille, exigeant des réponses.

Les lèvres de Vitanny, bleuies par le froid car c'était encore l'hiver et la pluie qui tombait sur son corps peu vêtu ne pouvait même pas être qualifiée de « tiède », s'entrouvrirent lentement. Son visage restait de marbre, mais ses pensées qui fourmillaient n'allaient plus rester hermétiques pour longtemps...
Elle arrêta donc de marcher, et lança d'une voix plate, pourtant sèche et véhémente, tandis que son regard illustrait progressivement ses émotions :

-Qui es-tu, pour te permettre d'affirmer que tu restera en travers de mon chemin ? Qui es-tu pour oser exiger une conversation avec moi ?

Elle cracha par terre et se passa une main dans le cheveux, avant de poursuivre :

-Tu crois que j'ai pas vu ton petit manège peut être. Tu essaye juste de m'impressionner. Tu n'es qu'un chien galeux qui rampe devant moi, tu essaye par tous les moyens d'attirer mon attention, quitte à me blesser. D'abord tu joue au mec orgueilleux, puis tu essaye la carte de la violence, et te voilà maintenant, suppliant, pleurnichant sous la pluie comme un enfant. C'est tout juste si tu ne m'attrape pas par le bras pour me retenir.

Vitanny fit un pas de côté et se campa les mains sur les hanches, dénudant par la même occasion la parcelle de peau pâle où était tatoué le biohazard.

-Tu vois, Ichuu Yasaruka, tu es plus bas que terre, tellement que tu ne m'atteint pas. Quand je t'ai vu arriver je pensais m'amuser. Mais il faut quelque chose pour jouer, or, là, tu n'es rien. Je ne peux pas te détruire, puisque tu n'es rien. Je ne peux pas t'insulter, puisque tu n'es rien.

Elle essuya une goute qui venait lui chatouiller la joue, et poursuivit avec un sourire presque doux :

-Et puis soyons sérieux, tu te débrouille très bien tout seul. Tu dis toi même que tu te prends pour un grand homme, sous entendant donc que tu n'en es pas un. Tu te ridiculise tout seul en venant multiplier les tentatives de m'arracher une parole ou deux...

Un léger sourire peiné apparut sur les lèvres de Vitanny. Elle décida d'arrêter là ses paroles, elle qui n'aimait pas parler d'ordinaire.
Le ciel vidait encore des torrents de pluie, et la jeune fille posa une main presque compatissante sur l'épaule d'Ichuu. La sortie du parc n'était plus qu'à quelques pas, et Vitanny s'y rendit en quelques enjambées rapides, décidée à rentrer le plus vite possible pour fuir ce temps de merde. Dans la poche de sa veste, son téléphone sonna. Elle décrocha : c'était sa colocataire, qui annonçait d'une voix mélodieuse qu'elle irait bien prendre un verre avec elle.
La Kuragari accepta et s'en fut pour la rejoindre, sans une seconde d'attention de plus accordée à Ichuu Yasaruka, qui bientôt fut loin derrière elle. Fûu était bien plus intéressante, avec elle on ne manquait jamais de s'amuser. Même dormir était plus amusant avec elle.
Tandis que sur cet Ichuu... il n'y avait rien à manger.

Etudiant

Pas de réponse ?

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