Le monde, c’est la façon dont tu le construits. Ton histoire, c’est le mal dont tu te guéris. Et le passé…Et bien le passé, on l’oubli. Cette façon d’effacer, de croire, de croître, de vivre ou de suivre, c’est le passé qui le façonne. Et le jour où le temps se fade, on a peur pour ce monde. Ce monde qui t’as donné, ce monde qui te reprendra.
Kae. L’ombre de Sarutobi. Jamais une appellation différente ne pourrait être plus convaincante. Entre frères, on se comprend.
Kae, c’est avant tout les mêmes origines modestes qu’Asuma, si ce n’est que dans une histoire cachée que le professeur ignore en partie. Dans cette étrange famille, tout semble possible, après tout : un frère cadet mort dans un accident de guerre injustifiable, un frère presque obsédé par la philosophie, la tension d’un père alcoolique, et l’ombre de son existence….Mais Kae ne vécut pas d’abord cela. Asuma avait déjà 10 ans lorsque lui naquit, et sa naissance passa inaperçue. Car elle fût vécue dans la honte pour sa majeure partie.
Ne vous vous doutez-vous donc pas de ce que peut faire un homme alcoolique, inconsciemment? C’est comme ça que Kae vit le jour. Par erreur. Soyons ordonnés. Il naquit de sa mère en territoire japonais, dans un quartier très modeste. Sa mère avait rencontré le père d’Asuma dans un bar par un hasard tout à fait banal : Elle est ivre, il est ivre, ils repartent ensemble. Et quelques mois plus tard, on ne pouvait plus cacher l’évidence. Enceinte. Le père d’Asuma n’avoua jamais, refusa de payer quoique ce soit. Il parvint même à empêcher ses deux fils d’apprendre la vérité. Enfin, pour un temps. Le frère cadet avait surpris la mère de Kae en train de se disputer avec son père. Mais celui-ci, qui nourrissait une certaine rancœur pour Asuma, ne lui dit rien avant de partir à la guerre, et emporta le secret dans la carcasse en flamme de son avion. Retournons à Kae. Sa mère accoucha seule à l’hôpital, lui donna une partie du nom de son grand-père, Kaelo , mais insista pour lui faire prendre le nom de famille de Sarutobi. Le père d’Asuma s’y opposa plus tard, mais ne pu l’empêcher grâce aux tests de paternité. Kae vécut les cinq premières années de sa vie dans un quartier plus qu’ordinaire. Et surtout pauvre. Dans un petit appartement mal meublé, dormant sur un matelas à même le sol, sautant parfois des repas quand sa mère n’avait rien à lui offrir. Il fut pour la plupart livré à lui-même. Et qu’arrive t-il à un enfant seul ? Il tourne mal. Lorsqu’il fêta son 6e anniversaire, le père d’Asuma, par un soudain repentir, proposa de l’héberger jusqu’à sa maturité. La mère, qui croulait sous les dettes, accepta sans même réfléchir, dans la seconde où il donna l’offre, sous les yeux du petit Kae qui comprenait à peine ce qui se passait.
Cinq autres années dans une nouvelle maison banale. Un autre quartier banal. Des frères toujours absents, les regards condescendants des autres enfants lorsqu’il jouait devant la maison. Des premiers mots, de douces rumeurs de « bâtard » qui pouvait enfin circuler à mesure qu’elles pouvaient faire des ravages sur lui au moyen de l’intelligence. Et tranquillement, cette frustration indéniable qui monta en lui, seul, toujours seul.
I want to reconcile the violence in your heart
I want to recognize your beauty is not just a mask
I want to exorcise the demons from your past
I want to satisfy the undisclosed desires in your heart
You take your lovers that you're wicked and divine
You may be a sinner
But your innocence is mine
Et à 11 ans, il vola. Rien de compliqué, une friandise dans un magasin. Mais rapidement, les actes s’enfilèrent comme un habile tisserand. Les larcins devinrent plus audacieux, plus volumineux. Les doigts de Kae se refermaient sur les portefeuilles avec un plaisir évident. Mais n’allez pas croire qu’il fut si réussi ; on l’attrapa la main dans le sac de nombreuses fois, et son casier était déjà bien épais avant son 14e anniversaire. Mais la caution était toujours payée, payée par ce frère mystérieux qui étudiait à l’université locale, cet homme que Kae n’avait peu ou pas souvenir.
Et sa mère mourut. Rompue par la fatigue bien avant l’âge, détruite par les dettes et les créanciers, abandonnée jusqu’à dans la mort par son amant d’un soir, mort lui aussi quelques années auparavant. Et Kae vit ce moment comme un point tournant dans sa vie. Changer. Il avait besoin de sortir de tout ça. De quitter cet endroit fade, d’oublier cette frustration si venimeuse qui le consumait… Il découvrit le parkour.
Ce fut d’abord avec quelques amis qu’il tenta ce sport extrême urbain. La fin de la journée se solda avec de douloureuses éraflures et plusieurs contusions. Mais les années passèrent et le sculptèrent également. Il devint habile de ses doigts, passionné des cascades et de la vitesse. C’était ce qui lui ressemblait de plus, d’être libre dans ce désert de béton, dans cette robe de ciment qui entoure ce pays ridicule. Son habitude de voler ne s’était pas tarie non plus. Il ne pouvait s’empêcher de dévaliser les gens, surtout ceux qui le « méritaient » . Mais Kae resterait loin d’être un Robin des Bois. La colère de son enfance le poursuivait dans chacune de ses actions. Même le rythme du Piano sur lequel il jouait n’arrivait pas à le raisonner…
Le jour de ses 18 ans, Kae est émancipé. Travailler, ou étudier. Et puis cette lettre d’Asuma. Ce pensionnat de l’autre côté des îles. C’était différent. Et loin, bien loin d’ici. C’était…Bien. D’autres murs à escalader, d’autres larcins à commettre… Et ces gangs, ces fameux gangs.
And at the end of the road, we shine like million suns.
The thing is, every sun must sleep one day.
Please die another day.
~ Physique et Caractère ~
Kae est un Sarutobi. Il porte en lui une génétique forte et indéniable. Son physique est donc semblable à celui des autres membres de sa famille : des épaules larges et fortes, des biceps proéminents et découpés, des abdominaux plus prononcés que ceux d’Asuma à cause de son plus jeune âge. La différence majeure entre lui et les autres est le poids. Asuma est lourd, musculeux et puissant. Kae et nerveux, vif, léger. Il est bien plus agile et souple que fort. Cela donne une silhouette plutôt étrange, à la limite du coureur et de l’amateur de musculation. Sa peau assez pâle est cerclée de lignes et de cicatrices qui témoignent la violence non pas de l’humanité mais de la maladresse du jeune homme ; divers fractures, blessures et coups qui ont mal guéris.Loin d’être un athlète très rapide, ses réflexes acquis au parkour sont étonnants, de même que son talent aux pickpocketing de tout genre et son endurance cardiovasculaire en général. Passons aux traits plus reliés à l’apparence. Comme Asuma, son visage est définitivement masculin et défini à la manière d’une lame de couteau, mais ses traits sont plus enfantins, plus immatures que ceux du professeur. Son visage est une éternelle moue ni heureuse ni malheureuse, au mieux provocatrice. Ce n’et pas intentionnel, mais l’angle formé par le coin de ses lèvres et la forme de son visage donne un effet qui provoque l’irritation chez l’interlocuteur non-averti. Son nez est lui aussi rond, délicat d’apparence mais pas au toucher, brisé de nombreuses fois par des chutes plus dangereuses les unes que les autres. Au-dessus de ce nez sont postés deux grands yeux de couleur argenté, pas brillants mais calmes et solennels. Rêveurs dans ce visage moqueur. Ils vont de pairs avec sa chevelure profondément noire, grise selon les rayons du soleil. Pas de tatouages, pas de piercing, Kae est une personne simple, et ne s’en cache pas sous une montagne de marques ridicules .L’habillement : décrivons simplement son style vestimentaire : il est un bon amateur des pantalons cargos, des t-shirts tout simples, des chemises à carreaux et des par-dessus à double boutons. Il aime les écharpes et les gants de couleur sombre, n’est pas du genre à aller vers la marque mais souhaite rester dans un équilibre entre le confort et l’élégance. Ajoutons enfin que souvent cet équilibre est rompu par des éraflures dû à des chutes ! Nous dirons donc qu’il est habillé proprement la plupart du temps, portant souvent un sac en bandoulière contenant des gants et divers autres choses qui resteront un mystère pour vous , pour l’instant du moins.
Maintenant, la partie intéressante, le mental. Kae n’est pas Asuma, qu’il le soit dit. C’est un jeune homme plus qu’ordinaire dans sa façon de penser. Il a les mêmes principes et croyances que la plupart des gens. Là où il diffère, c’est l’énergie. Le parkoureur n’est pas une bombe d’enthousiasme. Il modère ses humeurs et ses émotions pour garder une humeur égale tout au long de ses journées, et de sa vie. Ça ne fait pas de lui un robot, ni un génie du silence. Seulement, il n’ira pas dans une colère terrible ni une joie monstrueuse. C’est comme ça. Son enfance difficile lui a fait perdre l’envie de vivre intensément ce qu’il croît si ce n’est que dans la liberté de bouger. Il y a un fond de compassion, de tendresse en lui, un amalgame qui peut faire de lui un être profond et sensible, tout comme un élan de cruauté injustifiable ou de pragmatisme déroutant , une attitude froide et implacable. Ce mélange est activé par certaines valeurs, intensifié par d’autres, fané pour le reste, mais ne devient jamais extrême. Kae est comme un verre toujours à demi-plein. Il aime calculer à l’avance, être prévoyant et ne pas être pris au dépourvu. Si les échecs ne sont pas sa passion, il aime voir sa vie à la façon d’un échiquier. Cela l’amène également à fausser de ce qu’on pourrait croire de lui, alors qu’e le parkoureur semble amoureux de la liberté : il ne sèche pas les cours. Il ne cherche pas les conflits, ni à provoquer l’autorité. Anormal dans une vie normale. Et surtout…Malheureux.
Et ses buts. Kae ne sait franchement pas où il va. Une partie de lui semble manquer à l’appel lorsqu’il songe à cette longue existence qui l’attend. L’avenir n’est pour lui que le lendemain de la veille, que le présent du futur. Il sait qu’il n’ira pas si loin, il sait qu’il n’a que déjà trop marché. Et il a peur de savoir comment il va finir…
Il reste qu’on peut établir de Kae une personne obéissante, patiente et ordonnée. Calme, raisonneur et pourtant actif. On peut compter sur lui comme un ami, mais un ami prudent, car la ligne s’arrête là. Kae est d’abord et avant tout un voleur d’expérience capable d’actes immoraux qui entre en un conflit absolu avec ses valeurs habituelles. Il a en lui une flamme qui le dévore de l’intérieur, qui menace d’exploser quand le moment est venu alors qu’il ne sera jamais vraiment remis de sa vie gâchée…
~ Passe-temps ~
Kae pratique le parkour, qui est littéralement la course à obstacles en zone urbaine. Escalader des murs, grimper des cages d’escalier, glisser sur des rampes et sauter sur les toits d’immeubles est sa joie quotidienne. Il pratique également le surf et le piano, est membre du club d’astronomie et pratique en secret la poésie.
Et le jour vint
Quand la flamme ne brûlait plus
Où les étoiles
Accueillait la lumière...
Et le jour vint
Quand l'oiseau brisa ses ailes
Où la pierre
Se fendilla...
Et le jour vint
Quand le rêve n'eut plus de sens
Où les cauchemars
Renonçait...
Et le jour vint
Quand son âme s'envola
Où les larmes vinrent aux hommes
Et que pour une journée,
On accepta la nuit.
Ven 16 Avr - 18:54
