[Ca se passera dans toute la ville. J'ai pris pour début le milieu du Lycée]

Les toits. Voilà un lieu où cette dernière se sentait réellement bien. Là où elle pouvait observer les gens de haut, car du haut de sa petite personne, elle se sentait effectivement invulnérable. Inutile de dire qu'au contraire, elle ne l'était pas, et que les ennuis la guettait. Comment se sentir à l'abri dans cette ville d'aliénés. Combien de fois n'avait-elle pas dû courir pour échapper aux mains vicieuses d'un cochon, qu'il ait l'age de 20 à 50 ans ? Puis, elle venait de connaitre tout récemment ses frères, ce qui eut pour effet de la familiariser un peu plus avec le milieu. Et par conséquent, ce n'était pas un euphémisme que de dire que la ville regorgeait de timbrés.

Mais l'heure n'était pas à la réflexion. Pour le moment, tout ce qui comptait pour elle n'était autre que s'habiller assez sobrement. Jupette noir, costume noir avec cravate négligée s'il vous plait, puis un tour de cou en velours noirs. Elle n'avait en revanche aucun besoin de se maquiller puisque c'est yeux faisait entièrement son charme, couplé à cela sa petite frimousse toute mignonne, ses adorables cheveux longs et souples, sans oublier le corps.. menu et craquant. Toujours est-il qu'elle devait sortir de son logement pour pouvoir profiter de la merveilleuse nuit, du léger vent et du silence d'olympe, parce qu'elle en avait besoin. Ce n'était plus vraiment une friande de la solitude au vue de son passé où ses journées se résumait à aller en cours scolaires, pour ensuite finir en entrainement intensifs d'Aikido, puis au lit. Puis les copines et tout le tralala ne l'intéressaient que peu. Depuis ses quatorze ans, une seule envie l'avait titillé durant ses trois dernières années en Europe : retrouver ses frères. Et maintenant que c'était fait, tout ce qui lui restait à faire était de veiller sur eux, tout en continuant à prendre des cours de défenses. Elle appréciait aussi ses cours d'économie droit à l'école, quand bien même il lui était souvent difficile d'y accéder par bien des raisons.

Après s'être vêtue, elle se retrouva dans une ruelle plutôt déserte, tandis qu'à l'extrémité de sa gauche circulait mille et une voitures. Ses précieuses prunelles glissèrent plutôt vers l'autre côté, là où se trouvait du vide, et quelques passants, des bandes de jeunes et des filles se gaussant. Plus rien ne l'intéressait dans son monde si ce n'est ses frères, quelques connaissances avec qui elle pensait pouvoir se familiariser un peu, et rien d'autre. Pas de mère, pas de père, pas de petit copain, pas de familier.. et dépendante comme elle était, il lui était difficile de demeurer auprès d'un être plus de vingt quatre heures.. et ce n'était en rien aisé à vivre.

Ses pas la menèrent bien rapidement vers ce qu'on appelle l'une des toitures de la ville Konoha. Car si une chose semblait la ravir ici, c'était les toitures de par leur rectitude pour la plupart et sinon leur hauteur peu osée. Un seul bâtiment l'a faisait rêvé : une tour dont la taille égalait celle de la tour effeil ou du moins presque. C'était un atout artistique mais malheureusement, c'était payant. Et elle n'était pas assez folle pour l'escalader, bien évidemment tant cela était dangereux pour elle, et pour un humain à l'origine.

Elle arpenta l'un des premiers toits et sauta de plate forme en plate forme jusqu'à se retrouver sur les toits du lycée, lieu qu'elle connaissait décidément par coeur. Puis elle trouva de quoi s'asseoir tranquillement, sur le rebord d'un des immeubles de l'enceinte, tandis que des jeunes déambulèrent dans la cour du lycée, à croire qu'ils ne semblaient pas enclin à vouloir dormir.

" While you burning in hell, no peace forever"
Paroles soufflées au vent par une belle nuit de pleine lune...

Mourir ..? Si vite, si promptement et aussi horriblement ? Et si elle tombait sans se rompre le cou, si.. elle restait encore en vie mais paralysée car sa moelle épinière la bloquait dans tout mouvement. Non.. elle ne voulait pas, c'était hors de propos. Elle ne voulait ni souffrir et encore moins attirer la pitié sur elle. Tout ce qui comptait pour elle était de s'en sortir, maintenant, et de se remettre sur pied car elle était une Heikichi, et devait faire honneur à ses frères. Seulement, lorsqu'elle parvint à produire de la force dans ses bras dans l'optique de se redresser pour parvenir à remonter le toit, un homme à l'aura étouffante parvint jusqu'à elle, ses pieds proches.. trop proches de ses petits doigts encore capables de la soutenir.

Son regard s'agrandit d'effroi lorsqu'elle perçut chez ce visage inconnu un sourire à faire froid dans le dos. Incrédule, elle tentait de remonter mais ce dernier glissa sa chaussure au dessus de ses petits doigts, sans toutefois les écraser. Ce geste eut tout de même l'effet recherché. La peur s'insinua en elle telle un poison s'infiltrant dans son sang, et la paralysie la noya dans l'inertie la plus totale, presque captivée par le visage de ce terrifiant individu qu'elle n'avait encore jamais vu. D'ailleurs jamais encore elle n'avait rencontré un tel visage. La nuit dissimulait sans doute les traits les plis sévères et sadiques du jeune homme, mais elle pouvait percevoir la nette différence de teinte dans ses yeux, tandis que la lueur de folie y était lue dans chaque prunelle, faisant naitre de douloureux frissons dans l'échine dorsale de la petite Heikichi.

Une plainte, un mot.. fallait-il l'implorer de l'aider alors qu'il était à deux doigts de la tuer.. ? Ridicule n'est-ce pas et pourtant Kewil y voyait encore de l'espoir, car il semblait hésiter.. ou prendre son temps, auquel cas elle le trouva plein de cruel. Pourquoi lui faire ça, pourquoi.. n'était-elle pas assez jolie..Les pleurs montèrent en elle comme la plus vile aiguille s'enfonçant en son coeur. L'effet en était si terrifiant qu'elle était prête à lâcher le flot de larmes quand soudain, une tierce personne intervint, faisant radicalement changer l'expression sur le faciès de son soit disant meurtrier. Lorsqu'il s'abaissa pour toucher sa main, elle frémit, même si le dégout d'être touchée par ce débile lui donna un haut le coeur.

Elle se laissa faire, parvenant contre lui. Sauvée de justesse, elle lança un regard vers le vide et soupira de soulagement avant de revenir sur cet odieux inconnu au look extraverti. Maintenant qu'elle était à côté de lui, elle pouvait aisément le détailler. Pour quelqu'un qui veut passer inaperçu, c'était raté. Une aura de mystère l'entourait et c'était peu de le dire. Qui était-il...? Un serial Killer ? Puis, prise d'une colère sans nom en se rappelant ce qui s'était passée, parce que Monsieur lui faisait déjà dos pour s'en prendre à une autre innocente, elle fondit sur lui et le retourna de son geste violent avant de le frapper de plein fouet au visage.

- Ca, c'était pour avoir voulu me tuer ! s'insurgea-t-elle avant de rougir de par son geste audacieux. Bien sur elle conserva sa moue tandis qu'elle bénissait le noir de dissimuler sa gène.

Et elle demeura inerte, à le regarder comme s'il s'agissait de sa plus étrange trouvaille. Le pire dans toute l'histoire, c'est qu'elle le trouvait aussi salaud qu'attirant, et dut alors se reculer de deux pas pour ne pas succomber au charme si singulier de l'inconnu. Elle voulut encore le menacer en disant qu'elle appellerait ses frères pour lui régler son compte mais ne trouva pas la force de le lui dire tant il exerçait sur elle une pression étourdissante.