Konoha : Lycée Daiki
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 Coming undone

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Takahashi KaiTakahashi Kai




Coming undone _
MessageSujet: Coming undone   Coming undone Icon_minitimeLun 31 Mai - 5:28

Un autre jour qui commençait d’une façon atroce. La pluie. Encore et encore de la pluie. Stupide printemps, si les jours ensoleillés étaient agréable, car avec le soleil qui était présent, mais le temps qui était malgré tout assez frais, les jours de pluie eux, étaient terriblement emmerdants, voir quasiment douloureux. Ce temps gris, le simple fait de sentir les gouttes de pluies sur sa peau suffisait à lui rappeler de nombreux souvenirs, souvenirs trop douloureux pour être retenus. Si seulement, ah si seulement… Allait-il enfin pouvoir oublier ce fameux jour pluvieux à un moment donné? Non oublier ne serait pas approprié. Ce jour l’avait sauvé de la perdition, de la débauche et pas mal tout ce qui avait normalement été prévu pour quelqu’un pour lui. Seulement être capable d’un jour passer par-dessus, tout simplement… D’être capable de tout laisser aller, de se rappeler d’elle avec un grand sourire et non pas un voilé par la tristesse.

***
7 ans plus tôt
***


Assis sous la pluie, l’adolescent à l’étrange chevelure rougeâtre, attendait. Attendait sa mère qui pourtant le savait-il si bien ne viendrait probablement pas le chercher. À quoi bon espérer? Ses vêtements trempés, tout comme ses cheveux et sa peau. Le corps gelé, ses doigts tremblotants vinrent appuyer sur le bouton « play » de son vieux lecteur CD. Ce qu’il écoutait, ce qu’il écoutait depuis toujours du Nirvana. Vie de merde, il porta son visage contre sa paume dans un geste de désespoir. À quoi bon rester? Autant partir, ailleurs loin de tout, de cette école, de ce taudis où il habitait quasiment seul –vu l’absence de sa mère, de cette ville de cette vie misérable qui était la sienne. Personne ne s’en préoccuperait en fait. Que diraient les autres? Un autre ado’ de perdu, rien de plus rien de moins. Sa réputation qu’il s’était bâtie avec les années n’était qu’une simple façade, un rôle qu’il s’appliquait à jouer depuis son entrée au collège, et peut-être même la petite école… Alors qu’au fond, c’était tout à fait l’opposé, s’il donnait l’air de se foutre de tout, la chose dont il se foutait réellement était son existence. Il se leva finalement, s’avança légèrement le long du trottoir, jusqu’à ce qu’une voiture vienne un peu trop vite et qu’elle en passant sur une flaque d’eau l’asperge complètement. Sous l’effet de surprise, l’adolescent s’écrasa au sol, échappant son lecteur CD qui se brisa en tombant. Il se releva, au bout de quelques secondes, continua d’avancer. Qui tenait à lui? Question qui ne cessait de le hanter. Puis le visage d’une certaine demoiselle de sa classe, à savoir sa tutrice en pas mal toutes les matières, vu qu’en parfait cancre, il échouait toutes ses matières à un tel point que sa deuxième année de lycée était en danger. Bon cette jeune fille, avait beau se montrer un peu froide avec lui la plupart du temps et se choquait à chacune de ses remarques. Elle était d’une patience incroyable à son égard, et semblait se soucier de lui. Si en cours elle n’osait pas lui adresser la parole, vu que l’entourage du garçon avait une faible estime pour cette jeune demoiselle qui avait un plus brillant avenir que tous réunis. Enfin si cette patience et cette gentillesse était agréable, son innocence presque trop innocente… Qu’il s’amusait à lui enlever tout doucement, mais sans lui toucher de manière indécente, de simples remarques et questions qui ne sont toutefois pas si obscène. Elle était surement –avec sa propre mère- la seule femme qu’il respectait. Elle lui plaisait… Cette simple pensée suffit à lui faire secouer la tête. Cette douche froide ne l’aidait pas vraiment… Mais avait-il déjà connu l’amour…? Pas le sexe, non, non, ça il connaissait, il suffisait de voir le grand nombre de conquêtes qu’il avait –autant de la gente féminine que masculine. Non jamais, le véritable amour où les deux partenaires se respectaient et éprouvaient une autre attirance que l’attirance physique. Dans un long soupir, il continua sa route, jusqu’à ce qu’une voix, qui semblait venir de si loin vu le bruit assourdissant produit par la pluie :

-Takahashi-kun!

Il se retourna vers l’arrière, pour apercevoir cette jeune blonde, bien à l’abri sous son parapluie, son uniforme bien au sec, malheureusement, elle portait toujours l’uniforme masculin… Il lui avait pourtant suggéré de porter la jupe… Ça fonctionnait toujours dans les manga, dès que le mec disait à une fille de porter la jupe ça marchait à tous les coups… Mais à croire qu’Aki n’était pas une fille comme les autres, elle avait un minimum de fierté. Elle n’allait pas coucher avec le premier venu et lui semblait presque inaccessible. Il s’arrêta. Puis s’orienta vers elle, toujours sous la pluie, trempé jusqu’au os. Elle le regarda immobile pendant quelques instants jusqu’à ce qu’elle accoure vers lui :

-Takahashi-kun? Tout va bien viens là-dessous tu vas attraper froid!

Ce n’était pas un peu trop tard pour l’inviter sous son parapluie comme ça? Il était déjà mouillé, et il était déjà en train de congeler sur place. Il secoua de la tête en continuant d’avancer, tandis qu’il envoyait quelques finies gouttelettes se mélanger à celles qui tombaient déjà du ciel. Mais la proposition l’avait tout de même touché. Insistante comme elle l’était, elle lui prit le bras de force et le mit sous le parapluie, mais n’ayant pas pris en compte la grandeur de son compagnon et la hauteur du parapluie, il se le prit en pleine gueule. Dans un grognement de douleur, Kai s’écarta du champ de portée du parapluie en se mettant dos à ce dernier, tandis que la demoiselle s’excusait, il porta la main à son visage en grognant, puis répondit d’un air qui se voulait indifférent :

-C’est rien…

-MaisMais!

Frustré, il se retourna vers Aki en l’attrapant plus ou moins brusquement par l’épaule :

-Ça va je te dis! Hurla-t-il avant de traverser la rue pour lui échapper elle et son dangereux parapluie.

Bien évidement elle se lança à sa suite, Kai se retourna vers elle prêt à dire quelque chose pour se débarrasser d’elle une bonne fois pour toute, jusqu’à ce qu’une paire de phares se dirigent un peu trop rapidement vers la jeune femme. Dans une réaction instinctive et irréflechie, il l’avait plaqué au sol pour éviter qu’elle se fasse écraser. La voiture s’arrêta deux secondes histoire de vérifier qu’elle n’avait pas écrasé personne avant de repartir soudainement aussi vite qu’elle était arrivée :

-Aki, ça v…?

Quelque chose vint lui claquer la joue violement, l’adolescent resta surpris quelques instants figé à regarder la blonde qui le foudroyait du regard. Avant de rugir :

-T’es conne ou quoi? Ça va pas de me frapper comme ça!?

-Non, mais ferme-là, j’suis toute mouillée à cause de toi, tu veux ma mort où quoi?!

Elle n’avait rien venu venir apparemment. Il la relâcha finalement en tendant la main pour l’aider, puis quand elle voulut l’attraper, il la retira à la dernière seconde pour qu’elle s’écrase de nouveau dans une flaque d’eau. Devant ce spectacle, il éclata tout bonnement de rire, son moral étrangement remonté avec elle. À croire qu’il était apaisé en sa présence, puis il lâcha avec le même ton arrogant qu’il adressait à ses profs :

-J’suis pas un prince charmant désolé ma belle!

La jeune femme se releva et essaya de mettre ce géant d’un mètre quatre vingt neuf sur le sol sans réel résultat. Lui la fixait sans broncher, jusqu’à ce qu’il risque à demander :

-Aki…J’suis quoi exactement à tes yeux?

Elle s’arrêta subitement pour venir le fixer de ses yeux bleus clairs un fin sourire malicieux sur les lèvres. Elle fit mine de réfléchir, mais en gardant tout de même ce même sourire sur le visage, s’amusant probablement à faire durer le supplice du jeune homme. Jusqu’à ce qu’elle réponde avec ce même air faussement innocent :

-Qu’un pauvre crétin qui me prive de mes fins de soirées pour lui faire réviser ses cours d’Anglais, de Maths, de Sciences, d’Histoire, de GéoHum j’ai dit Politique?

Puis, elle se saisit de ce collet pour le forcer à rapprocher son visage du sien et de venir prendre le contrôle de ses lèvres… Comme quoi tout est possible dans ce monde. La belle et le clochard.
***
De retour au présent
***


Assis sur son bureau, Kai se réveilla finalement, tout doucement avant de relever son regard vers la fenêtre où il pleuvait toujours autant, les quelques cicatrices toujours visibles laissées par l’accident étaient toujours douloureuses, précisément celle sur sa jambe droite, qui était de toute la plus profonde, à un point où au départ, les médecins pensaient qu’il ne marcherait plus. Par chance, les avancées en médecines lui avait permis de la garder et d’en garder le mouvement. Au prix d’une extrême sensibilité, surtout les jours de pluie où la pression avait un effet quelconque sur… Enfin il ne s’en souvenait plus trop. Ça faisait mal voilà tout. Il soupira longuement tandis qu’il se traîna hors de la pièce, en trainant son sac sur son dos. Sa jambe lui faisait mal et la démarche qu’il avait le montrait assez bien, sa droite trainait légèrement, sans que ça paraisse toutefois ridicule. Par pur masochisme, il se rendit à l’extérieur, sous la pluie battante. Il s’assit sous un arbre, pour ne pas être entièrement trempé, le tout dans un coin assez oublié où personne ne le surprendrait en train de boire. Car oui, Kai était le genre de personne à se foutre assez des règles pour fumer et boire tout ça sur le terrain du lycée en plein jour de semaine qui plus est. Il décapsula sa bouteille, but au goulot à défaut d’avoir des verres. Avant de finalement allumer son mp3. Fermant aussitôt les yeux et en serrant les dents pour éviter qu’un gémissement de douleur puisse passer. Il prit une grande inspiration pour se détendre avant d’appuyer sur play, reconnaissant presque aussitôt les paroles, il se mit à répéter à voix basse :

-Keep holding on, when my brain’s ticking like a bomb, Guess the bad thoughts had come to get me again...

Si vrai pour le dernier vers chanté, les mauvaises pensées étaient de retour. Il soupira rouvrit les yeux pour voir une paire de jambe devant lui. Sans relever le regard, il demanda d’un ton assez embêté :

-Quoi?
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Alice SternAlice Stern
Poupée masquée



Coming undone _
MessageSujet: Re: Coming undone   Coming undone Icon_minitimeJeu 24 Juin - 22:47

[si long à venir et pourtant pas très brillant... 'va falloir que je me rattrape è__é]

Pluie familière derrière la vitre embuée.
Pluie glacée sur les idées brûlantes.


Coming undone Img-214606ijj8h

Parce que la journée avait commencé comme ça, sous un ciel lourd, l'atmosphère saturée d'humidité sans oser une explosion, libératrice, mais qui lui était visiblement interdite. Parce qu'Alice s'était mille fois réveillée devant ce spectacle des gris mouvants au-dessus de son regard, empêchant au soleil de l'éblouir, et de lui rappeler que c'était le jour, que le monde extérieur était réveillé et qu'il lui faudrait tromper manœuvrer manipuler toute la journée si elle voulait s'y mêler.
La pluie, c'est comme la nuit: seuls ceux qui le veulent vont l'affronter. Ils ne sont ni jamais très nombreux, ni très curieux de l'autre, ce qui ne lui facilite pas la tâche en tant qu'ennemie déclarée de la solitude, mais ça lui évite au moins de fragiliser son illusion en jouant trop de rôles à la fois.

D'autant que l'eau froide tombée de la voute céleste lui rendait la pleine possession de ses moyens. Elle s'y noyait volontiers, dans son élément, tant cette sombre couverture nuageuse déguisait le lieu en une parodie étrange de Londres, dont elle ne devait se rapprocher que par la température actuelle, et l'imagination farfelue de quelqu'un qui n'avait jamais beaucoup voyagé. Quelqu'un qui, depuis dix bonnes minutes, rayonnait de joie à l'idée qu'aujourd'hui ne serait qu'un inconnu à qui on parle pour la première fois, mais en le connaissant déjà.

Elle s'était levée tôt, Alice, puisque lorsque le ciel libéra ses yeux enfin rassasiés de sa vue, elle trouva une chambre partagée entre le sommeil et l'absence. Elle ne connaissait pas vraiment ses colocataires, arrivée depuis assez longtemps pour juste avoir pu poser ses valises, mais devinait sans mal que certains, comme la majorité du commun des mortels, n'avaient pas idée de se réveiller à une heure pareille quand d'autres n'était certainement pas encore couchés. Mais Alice ne savait plus dormir dès que le soleil avait dépassé l'horizon, comme par crainte de se faire dépasser par l'astre du jour en le laissant briller avant elle.

Et pour briller avant le soleil, qui ne ferait de toute façon pas long feu puisqu'il fuyait inexorablement vers son zénith, donc vers la frontière maintenant noire qui le séparerait de son royaume, il fallait s'activer. Quelques gestes experts lui mirent dans les bras toutes les affaires dont elle avait besoin alors que ses jambes se tournaient déjà vers la douche. Avant d'affronter la pluie, rien de tel qu'un petit entrainement à l'eau glacée du jet.


Coming undone Img-214606ijj8h

Vingt minutes. C'est le temps qu'il avait fallu à l'eau pour prendre possession du paysage. Vingt minutes, parce qu'Alice ne pouvait raisonnablement pas passer moins de temps sous le jet brûlant. Seule l'idée de se retrouver, juste après, à la merci des éléments, au-dehors, l'avait convaincue de s'arracher à la vapeur étouffante de la salle de bains. Vapeur dont elle émergea, arborant sa perfection habituelle, de ses cheveux encore humides à la pointe de ses pieds déjà chaussés. Même si la sortie du jour avait pour but premier de se mouiller, la jeune fille ne pouvait pas négliger la solidité de son masque. Son amour de la pluie resterait caché derrière, du moins jusqu'à ce qu'elle l'autorise à s'exprimer plus amplement.
Obsédée par le bon maintien de son illusion, si certaines de ses attitudes avaient tourné au réflexe à force de répétition, ou parce qu'elle imagine qu'elle aurait agi comme ça même sans jouer, elle devait veiller à ne pas se trahir, à ce qu'aucun détail de son jeu ne soit manquant, ou de trop. Le comportement de petite fille qu'elle risquait de laisser voir dans cette situation la remettrait sûrement en question...

C'est donc soigneusement couverte, et équipée d'un petit parapluie, qu'Alice atteignit le hall de l'internat. Coupure de courant ou simple oubli, les lumières restaient d'ombre, laissant le lieu en proie totale aux ténèbres de l'orage. Si le vent n'avait pas été là pour faire vibrer les carreaux des fenêtres, et les gouttelettes pour marteler les toits et les façades, le silence en aurait profité pour réinstaller une fausse nuit à la place de celle qui venait de s'achever. Malgré l'obscurité la faiblarde lumière laiteuse d'un soleil moribond à travers les nuages rassurait les inquiets: on était bien le jour.
Le jour, et le meilleur depuis l'arrivée de la nouvelle, déjà presque complètement acclimatée à l'endroit. Son premier jour n'avait été qu'un gros nœud qui s'emmêlait autour du problème linguistique, car du long de ses quelques années à rester en contact avec Konoha elle ne s'était toujours pas décidée à apprendre sérieusement le japonais. Le deuxième n'avait pas été, passé entre un vague début d'installation et de longues pauses musicales. Celui-ci troisième semblait parti pour rattraper ses deux frères incompétents.


Coming undone Img-214606ijj8h

Chassez le naturel il revient au galop. Non pas qu'Alice ait vraiment voulu léguer son frêle parapluie aux bourrasques qui l'assaillaient, mais maintenant qu'il y était, qu'il y reste. L'amas informe de tissu et de ferraille se retrouva à faire des bonds frénétiques entre les flaques. Sa propriétaire, un temps satisfaite de sa fugue inopinée, apprit bien vite que le vent, non content de son offrande, en demandait toujours plus, et s'attaquait maintenant directement à elle. Le parc du lycée désert, elle savoura un instant l'honneur qu'on lui faisait, puis se rappela à l'ordre. Son rôle lui permettait beaucoup de choses, mais pas celle-là.

L'abri le plus proche était déjà occupé. Une chance que la version fillette de l'étudiante se soit estompée sous l'effet du masque. Mais une chance aussi qu'il y ait quelqu'un finalement, ça rendait les choses moins ennuyantes.
Bouteille à la main, et ayant pourtant l'air trop mûr pour être un simple élève en mal de liberté, Alice se dit qu'elle était tombée sur un drôle d'animal, ce qui rendit la situation plus intéressante encore à ses yeux. Deux bêtes étranges et trempées coincées sous un arbre aux confins du lycée, ça donne quoi? Réponse au prochain épisode, mais pour le moment l'inconnu, qui jusque là fredonnait, écouteurs aux oreilles, semblait enfin remarquer la présence d'une autre bestiole dans sa cage aux barreaux de pluie.


-Quoi?

Rauque et peu chaleureuse. La voix de qui aurait préféré un tête à tête avec sa bouteille que la remplaçante du soleil sous ce plafond de nuages opaques. Dommage pour lui, il y en avait qui se délectaient de cette rencontre. Qui mettait un peu de temps à réagir, mais seulement par manque de vocabulaire. Qui finit par renoncer et vint s'agenouiller devant le professeur - cela pouvait-il être quelqu'un d'autre?- achevant une robe déjà lourde d'eau, un sourire piqué de malice et de naïveté greffé sur les lèvres.

-Helloooo~♫

Son salut troua le vide de la conversation, et puis plus rien. Ce qui lui laissa le temps de longuement préparer de quoi annoncer directement la couleur:

-Euh.... Désolée si j'ai un peu de mal à parler, c'est normal... Ca dérange pas hein?

Voila. Sa réplique sortie, elle n'avait plus qu'à attendre qu'on lui dicte la suite du jeu pour continuer la scène.
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