Il faisait nuit noire lorsque Altaxar arriva sur la plaine. Le vent soufflait sur l‘herbe verte, ce qui, avec la clarté de la pleine lune, donnait l’impression d’une gigantesque mer. Le ciel était si bien dégagé que l’on pouvait distinguer chaque étoile. Le jeune homme marchait sur cette plaine, puis s’arrêta et leva la tête, afin d’admirer le ciel. Il avait une bouteille d’alcool dans les mains…

Quel ciel magnifique, se dit-il.

Il s’assit, et but une gorgée de la vodka que contenait la bouteille. En réalité, il était invité à une fête organiser par des Hides, mais, en ce moment, il avait la tête à rester seul plutôt qu’à faire la fête. C’est pourquoi il décida de s’allonger. Il commença à essayer de retrouver toutes les constellations qu’il connaissait, et il en connaissait de plus en plus à force de regarder le ciel. Il préférait cent fois aller se promener et divaguer ainsi, plutôt que de faire les devoirs que ces satanées profs lui demandaient de faire, sans relâche. Ils ne comprenaient vraiment rien à rien ceux-là, s’il voulait faire ses devoirs il serait un Kazuki et non un Hide!! S’ils savaient ne serait-ce qu’un quart de ce qu’il a vécu, il le laisserait tranquille, mais, il ne pouvait leur révéler, car cela serait déshonorer la mort de ses sauveurs.

Au loin, on pouvait entendre la musique de la fête et voir la lumière du feu de camp brillée sur les grandes herbes. Parfois, il entendait quelques fêtards trop saouls, qui c’étaient égarés sans même s’en rendre compte. Cependant, ils retrouvaient vite leur chemin. Il but une autre gorgée. Heureusement pour lui, la plaine est tellement grande que c’est l’endroit idéal pour être tranquille. Il entendit soudain un couple qui approchait. Il ne bougea plus et les deux jeunes amoureux passèrent leur chemin, décidant de faire leurs ébats plus loin. Quelques minutes plus tard, il eut le merveilleux spectacle qu’est le passage d’une harde de biches devant ses yeux ébahis. Elles passèrent à quelques mètres de lui et, il mit quelques minutes pour ce remettre de ce qu’il venait de voir. Il but une autre gorgée. Tout à coup, un bruissement derrière lui le fit revenir sur Terre…

Altaxar entendit un cri, certainement une fille à en juger par la voix. Il se leva brusquement et vit la scène : une jeune fille se faisait agresser par un groupe de fêtards. La fille était certainement là depuis un bon moment et ces abrutis se sont surement jetés sur elle comme l’aurait fait un Hide sur un Kazuki. L’agression avait lieu à quelques vingtaines de mètres de l’endroit où il se trouvait. Altaxar décida de passer à l’action, il sortit son katana, et, s’approcha en marchant de la fille et des jeunes hommes. Ceux-ci étaient tellement ivres qu’ils ne s’aperçurent même pas de la présence du lycéen. A quelques mètre du groupe, il s'arrêta :

Allez vous en, ou je m’autoriserai à vous punir moi-même, leur lança t-il.

Les malfrats se retournèrent et le regardèrent en s'esclaffant :

Que penses-tu pouvoir faire lorsque tu es seul contre nous tous ? dit celui qui semblait être leur chef.

Et bien continue et tu verras bien…

Ils ne se génèrent pas… la pauvre fille hurlait de toutes ces forces. C’est alors qu’Altaxar se jeta sur le chef. Il lui assena un coup de katana sur l’épaule, mais le voyou esquiva le coup. Cependant il ne s’attendait pas à ce qu’Al’ l’assomme avec la bouteille semi-pleine qu’il avait gardé dans sa main gauche. Le verre se brisa sous le choc : le délinquant avait la tête dur (mais creuse), la vodka que contenait le récipient brisé se dispersa en mille gouttelettes, arrosant l’herbe verte qui recouvre la plaine. Voyant leur chef à terre, les agresseurs se détournèrent alors de la jeune fille et se concentrèrent sur leur nouvel ennemi.

Altaxar se leva et regarda la montagne au loin. Souffle de vent.

Je suis Altaxar Hashimoto, et je considère que tu ne me dois rien. Si ce n’avait pas été toi, ces gredins auraient surement attaqués une autre personne innocente et sans défense.

Il la regarda droit dans les yeux :

J’ai vu que tu étais une nouvelle, Mashiko Akasuna. Ne me considères pas comme ton sauveur, si je suis venu à ton secours, c’est uniquement pour ne pas être accusé de non-assistance à personne en danger.

Il rangea son katana dans son fourreau noir, puis, s’éloigna en marchant lentement. L’herbe et le vent semblaient lui créer un sentier à travers les fourrées, rendant la scène spectaculaire. Au bout de quelques pas, il s’arrêta et dit à la jeune fille :

Mais, au fond je t’aime bien tu sais.

Puis, il reprit sa marche. Une fois qu’il fut retourné là où il se trouvait avant ce remue-ménage, il s’allongea, pensif. Pour son plus grand bonheur, il se remit à chercher les constellations dans le ciel. Soudain, il interrompit dans son ouvrage et tourna la tête vers la jeune fille que la pleine lune éclairait tel un projecteur. Une nouvelle harde de biches passa entre eux deux. Elle semblait infinie. Lorsqu’enfin le dernier faon traversa, Al’ détournait le regard pour se réorienter vers le ciel étoilé.

Après un silence qui parut eternel, Altaxar se mit assis. Il regarda la jeune fille qui lui souriait et lui répondit :

Non, en faite c’est même rare, c’est la première fois que j’en vois deux en un même soir. Cependant, la tranquillité est telle, ici que ça en fait un endroit paradisiaque. Je te rassure, les agressions ne sont pas fréquente, tu n’es pas venu la bonne nuit. Allez, à la prochaine.

Il se recoucha, les mains derrière la tête et un brin d’herbe entre les lèvres. Il entendit les pas de Mashiko s’éloigner. Souffle de vent. On pouvait à présent réentendre la musique de la fête, au loin. Au bout d’un quart d’heure de solitude, Altaxar se dit qu’il devrait ,peut-être, aller tout de même à cette soirée. Il se leva donc, doucement, et s’éloigna dans la direction de la piste de danse, lentement, il disparu dans la pénombre.