In God, we trust [Libre]

Latiniste moraliste ♥

Rien de plus important que la famille et même si la mienne n'était plus, il me restait un endroit où aller, un dernier hommage à leur rendre.
Je crois en Dieu, le Père tout-puissant...

Kandai M.

'Car tu es glaise, et tu retourneras à la glaise.'
Gén, III, 19

Ils étaient là.

Pas tous. Certains n'avaient pas pu être retrouvés et la famille n'était pas assez riche pour se permettre d'enterrer des cercueils vides. Kandai avait bien été demander à son père un peu d'argent pour honorer ces morts mais celui-ci n'avait rien voulut savoir. Seuls quelques-uns des morts avaient une tombe ici, les autres avaient été enterrés dans les villages voisins, sans stèle, sans pierre tombale, cendres anonymes que le vent a balayé.

Mais ce nom gravé là, sur cette rangé de pierres tombales serrait le cœur déjà déchiré de Kandai et lui donnaient envie de hurler.

Shioki.

Pourquoi ? Pourquoi s'en prendre à sa famille,si pauvre mais si pleine de vie et d'entrain ? Pourquoi l'avoir forcée à prendre la fuite, à abandonner tous ces gens qu'elle aimait, qu'elle chérissait plus que la famille dont elle portait le nom ? Qui avait sur ses mains le sang de ce crime odieux ?

Non. Elle ne pouvait pas blâmer de sa fuite le coupable, car même la menace d'un assassin ne pouvait justifier ce fait. Elle avait fui, laissant le reste de sa famille affronter les morts, les disparitions et les départs, et elle se sentait misérable. Peut-on se soucier de genre de chose à douze ans à peine ? Peut-on... Doit-on connaître la peur, la souffrance de la mort à cet âge là pour éprouver la bonté ? Car Kandai n'avait pas mal tourné et malgré l'horreur, le deuil et la peine, il restait en son coeur meurti une lumière qu'elle aimait faire rayonner.

Mais ces morts ne s'etompaient pas et leurs souvenirs dansaient dans sa mémoire. Mettre un visage sur chaque nom était difficile. Elle s'adressa à eux avec la même simplicité dont ils avaient fait preuve autrefois.

- Je suis navrée d'être partie. Je serais là, désormais. Je... je vous le promets.

Rien d'autre. Que dire ? Le moment était intime, cristallisé par le silence de la soirée et Kandai put presque les entendre la rassurer, lui dire qu'elle était vivante et en bonne santé et que rien d'autre ne comptait. Et Kandai put laisser des larmes vieilles de cinq ans remonter à la surface. Elle était de retour chez elle.

Un craquement se fit soudain entendre, comme le bruit d'un pas sur les herbes sèches. Quelqu'un d'autre ? Qui pouvait donc venir ici à une heure pareille ?

***

HRP : J'avais envie.

Etudiant

Pas de réponse ? Je verrouille What a Face

Si vous voulez reprendre, n'hésitez pas à me MP Wink