Duel et Honneur ~ [P.V: Aellia & Al']

† Angel of *Hide* †

Les clauses avaient été acceptées, les deux futures combattantes s’étaient serrées la main, et la bataille ne tarderait pas à débuter. Yumi avait hoché la tête une dernière fois, et avait demandé à Aellia de partir devant. Elle la rejoindrait sur place. Pour le moment, elle se devait d’aller chercher les armes qui serviraient durant le duel. Et de changer de tenue par la même occasion. Une jupe n’était jamais très pratique pour ce genre de choses.
Aussi, ayant demandé à Altaxar de l’accompagner jusqu’à sa chambre, la jeune fille regagna l’Internat aussi vite qu’elle pu. Montant les escaliers quatre à quatre, elle tourna à droite, dans la partie « élèves » des dortoirs, et avança dans l’obscurité du couloir, seulement éclairé par les faibles rayons de lune qui perçaient à travers les petites fenêtres, en haut du mur.
Enfin arrivé devant la porte de sa chambre, et celle d’Aellia par la même occasion, la leader des Hide inséra la clé dans la serrure et la tourna, avant d’appuyer sur la poignée métallique. Le battant s’ouvrit pour laisser passer les deux jeunes gens qui pénétrèrent dans la pièce, plongée dans les ténèbres. Appuyant sur l’interrupteur, Yumi fila en direction de son armoire et l’ouvrit d’un geste. Attrapant un pantalon de survêtement noir, elle le jeta sans regarder sur son lit et se saisit ensuite d’un débardeur blanc et de la veste assortie au bas. Reculant d’un pas, elle ôta ses vêtements, sans se soucier du jeune homme qui était dans la même pièce et enfila sa tenue de « combat ». Une fois fait, elle étira ses bras vers le ciel, se faisant craquer les épaules au passage et noua ses cheveux en un chignon très rapide.

Satisfaite d’elle-même, elle posa un rapide coup d’œil sur le réveil de la table de chevet. 20h30. Elle avait encore le temps. A cette heure, et surtout un vendredi soir, les rues étaient encore assez fréquentés. Et voir deux adolescents se diriger vers un coin interdit de la ville risquait d’être assez voyant.
Croisant le regard d’Al lorsqu’elle se retourna, elle lui accorda un mini-sourire, avant de s’agenouiller et de se pencher sous son lit. Tendant le bras, elle sembla vaguement s’embêter durant quelques secondes, avant d’enfin, tirer une malle allongée de sa cachette. La posant devant ses genoux, elle balaya la poussière qui s’était accumulé sur le couvercle depuis le temps, et l’ouvrit. Un fin sourire vint étirer les lèvres de la jeune fille lorsqu’elle posa ses yeux azurs sur le trésor que contenait le coffre en bois. Un magnifique sabre, dont la lame fine et tranchante faisait au moins 80 cm, et la poignée avait été personnalisé avec un ruban bleu noué, se dévoila sous les yeux ravis de Yumi. Le saisissant délicatement entre ses mains, elle le contempla durant une longue minute avant de se redresser, et de le peser. Un sourire satisfait vint illuminer son visage et elle se mit en garde. Le regard déterminé, elle fit quelques mouvements de poignet, et une parade dans le vent avant de souffler, heureuse.
Reposant la petite merveille dans son étui, elle le laissa ouvert et le posa sur le lit. Attrapant ensuite un sac caché au même endroit, elle détacha le rabat et fouilla dedans. Elle en ressortit une paire de gant, un casque, ainsi qu’un pantalon, une sous-cuirasse et une veste d’escrime. Laissant un soupir s’échapper en voyant tout son petit bazar, elle ne prit que les gants qu’elle fourra dans une de ses poches de survet’. Laissant ses affaires déballées sur son lit, elle s’avança de nouveau vers l’armoire pour en sortir un grand sac, semblable au porte-club de golf. L’ouvrant, elle laissa à la vue de Al’, deux autres sabres, qui apparemment, n’avaient pas la même valeur pour elle. En attrapant un, elle enleva la petite boule de protection au bout, et vérifier son tranchant. L’installant avec l’autre sabre, elle referma l’étui et le prit sous le bras. Faisant signe à Al’ de la suivre, elle sortit de la chambre, en verrouillant la porte derrière eux et disparut dans la pénombre du bâtiment.

Les rayons des réverbères de la ville étaient loin derrière, lorsque les deux jeunes adolescents arrivèrent enfin sur le lieu du rendez-vous. Aellia était là, depuis quelques secondes peut-être, ou bien une heure, Yumi ne saurait le dire. Regardant sa montre, elle hocha de la tête pour elle-même et s’avança sur le pont. Une fois au milieu, elle posa l’étui à même le sol et s’accroupit pour l’ouvrir. Sortant le premier sabre, elle le tendit à la Kuragari, en même temps qu’une paire de gant. Se saisissant à son tour du sabre, elle le donna à Al’ pour qu’il lui tienne, et enfila sa paire de protection pour main qu’elle avait mis dans sa poche un peu plus tôt. Puis, une fois prête, elle s’approcha du rebord en pierre. Posant ses mains dessus, elle appuya pour vérifier la stabilité et se hissa à genoux. Se redressant peu à peu, elle se retrouva rapidement debout, la rivière en contrebas à gauche, les rails et le pont à droite.
Attendant qu’Aellia soit fin prête, elle tendit la main vers Al’ pour avoir le sabre et le tendit vers le ciel, devant elle :

« Bien, j’espère que tu es prête, et que tu sais te battre au sabre ? Elle se tourna vers Al’, Tu connais les règles des combats d’escrime ? Il y a un petit manuel dans l’étui sinon. »

Se re-concentrant sur la jeune fille en face d’elle, elle lui adressa un sourire mi-mauvais, mi-amusé et s’inclina, dans une petite révérence pareille à celles des mousquetaires autrefois avec leurs épées :

« Que la meilleure gagne. »

Et elle se mit en garde, prête à écraser n’importe qu’elle ennemie. Elle était là dans son domaine.

Etudiant

Yumi avait prié sa rivale de partir la première, et de l’attendre elle ainsi que Al’, le temps qu’elles se préparent. Elles devaient aller cherché les armes qui serviraient au duel, et enfilé sa tenue de combat. Les deux élèves arrivèrent au lycée rapidement, le traversèrent tout aussi vite. Ils couraient presque. Ils avançaient dans le noir, avec pour seul éclairage les rayons de Lune. Ils défilaient tel des ombres dans les couloirs, pas un surveillant, pas un professeur ne les entendit.

Les jeunes gens s’enfoncèrent dans la partie de l’internat réservée aux élèves, arrivèrent au niveau de la chambre des deux filles, placée non loin de la sienne. La blonde avança la clé vers la serrure, et le cliquetis du mécanisme de verrouillage brisa le silence qui se faisait pesant entre les deux Hide. Ils entrèrent dans la pièce et Yumi appuya sur l’interrupteur, léguant aux ampoules le droit de déverser leur clarté. Les néons clignotèrent un instant, avant de se stabiliser. La chambre était propre, bien ranger. La chef des Hide marcha en direction d’une armoire, qui était sans nul doute la sienne, l’ouvrit d’un geste vif, y plongea les mains, et en sorti plusieurs vêtement à la suite, les jetant sur son lit, adjacent au meuble

L’adolescent n’avait pas bougé, et s’adossa au mur, à coté de la porte et de l’interrupteur. La belle se dénuda, et enfila un débardeur blanc et une veste devant Al’. Aucune pudeur entre eux. Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, et pourtant ils avaient confiance chacun en l’autre qu’ils n’avaient jamais eut auparavant avec quiconque. C’était peut être la dernière fois qu’il la verrait nue...

Les mains de Yumi, d’un geste gracieux, attrapèrent les boucles blondes, et les attachèrent afin qu’elles ne gênent pas la visibilité durant le combat. Le jeune homme rêvait de caresser ces cheveux, il rêvait d’étreindre son amante dans ses bras, une dernière fois. Mais il ne le fit pas. Leurs regards se croisèrent, alors qu’Altaxar attendait une longue embrassade, elle ne lui accorda qu’un léger sourire du coin des lèvres.

Elle se mit a genoux, se pencha, et tâtonna quelques instants en dessous du lit, puis ses mains trouvèrent se qu’elles cherchaient : une malle, qu’elles posèrent devant les jambes agenouillée de la jeune femme. La boîte était couverte d’une épaisse couche de poussière, elle n’avait sans doute pas servi depuis quelques temps. Yumi fit le ménage d’un balayement de bras et l’ouvrit. L’émotion renfermée dans les yeux de la blonde se fit intense lorsqu’elle sorti du coffre un sabre d’environ 80cm de longueur. Il était magnifique, et merveilleusement bien orné.

Elle le contempla quelques instants. Il avait surement une grande valeur sentimentale pour elle. Al’ ignorait totalement le passé de son amante, mais apparemment, ce sabre lui avait du lui servir dans de nombreux duels. Cependant, étant donné la couche de poussière qui avait recouvert la malle, elle n’avait pas u s’en servir depuis quelques temps. Ainsi, elle se leva, le soupesa, et exécuta quelques mouvement d’escrime. Son visage s’illumina, et le garçon en déduit que ses qualité d’escrimeuse n’avait rien perdue de leur efficacité.

Elle reposa le trésor dans son étui qu’elle laissa ouvert et installer sur le lit. Al’ la regardait s’affairer, perdu dans ses pensées. La belle sortit du coffre un sac, d’où elle sortit un équipement d’escrime, dont, après un soupir explicite, elle n’emprunta que la paire de gant, qu’elle enfourna dans ses poches. Puis, elle délogea un sac, qui ressemblait fortement à un caddy de golf. Elle en extrait alors deux sabres qui visiblement n’avaient que peu de valeur à ses yeux. Al’ ne fut même pas surpris de toutes les armes que cachait Yumi, sachant très bien qu’il y en avait surement d’autres, et que, connaissant Aellia, cette pièce était surement une véritable armurerie.

Elle vérifia le tranchant de l’arme et le plaça aux coté de celui qui avait pour elle tant d’importance. Elle referma délicatement l’étui qui contenaient les deux armes, le prit sous ses bras, incita Al’ à la suivre hors de la chambre d’un signe. Elle ferma la porte à clé et commença à s’enfoncer dans la noirceur du couloir. Mais l’éphèbe l’attrapa par le bras. Elle détournât la tête leurs regards se croisèrent. Un rayon de lune illuminait les deux Hide. Il la serra contre lui. Le doux parfum de la blonde parvint au nez du jeune homme. Elle sentait si bon, il ne voulait plus détendre son étreinte. C’était peut-être la dernière fois qu’ils s’enlaçaient... Néanmoins, il la relâcha un peu, et posant ses lèvres sur les siennes, l’embrassa langoureusement. C’était peut être la dernière fois qu’ils posaient leurs lèvres les unes contre les autres...

Mais malgré leur attirance, ce moment ne pouvait durer éternellement. Yumi repoussa lentement son amant et poursuivit sa route et Al’ la suivit pareil à son ombre. Ils traversèrent ainsi de nombreux couloirs, aussi discrètement que possible. Ils ne croisèrent personne, et en furent soulagé.

La ville de Konoha était remarquablement illuminée et contrastait avec la nuit qui était plus noir que jamais. Ceci réchauffait un peu l’atmosphère glaciale qui régnait dans le cœur du jeune homme, d’une part par la météo, et de l’autre par les évènements à venir. Cependant, ils quittèrent peu à peu les lumières de la ville et s’enfoncèrent dans les ténèbres de la banlieue de la ville, là où se trouvait le lieu de rendez-vous.

Lorsqu’ils arrivèrent sur le pont, Aellia était déjà présente. Elle était toujours aussi froide, et paraissait s’entendre parfaitement avec le gel qui recouvrait la ville. Yumi regarda sa montre, hocha la tête : il était l’heure. Puis, elle s’accroupit et posa l’étui à terre, l’ouvrit délicatement. Il en sortit un sabre et des gants qu’elle tendit à la Kuragari. Enfin, elle prit le sien et tendit le bel objet à son amant afin de pouvoir enfiler ses protections manuelles. Elle s’approcha ensuite de la barrière de pierre qui délimitait le pont sur sa largeur, testa sa stabilité potentielle avec ses mains. Elle devait être acceptable car le chef des Hide se hissa petit à petit sur le muret jusqu’à être debout dessus. Aellia en fit de même.

La blonde tendit la main, et Al’ lui passa l’arme magnifique qu’il tenait dans ses mains, puis, elle l’éleva théâtralement vers les cieux avant de déclarer :

« Bien, j’espère que tu es prête, et que tu sais te battre au sabre ? » Elle se tourna vers Al’, « Tu connais les règles des combats d’escrime ? Il y a un petit manuel dans l’étui sinon. »

« Ne t’inquiète pas, je les connais » lui répondit-il

Yumi reposa son regard sur son ennemie, et lui lança un sourire satirique. Elle exécuta ensuite une révérence stéréotypée des mousquetaires et dit :

« Que la meilleure gagne. »

Le combat commençait, Al’ se concentra sur son devoir. Il devait faire confiance à Yumi qui semblait plutôt sur d’elle, mais il n’y arrivait pas.

« En garde ! » Il attendit que les filles se mettent en position. « Prêtes ?! » Il leva alors le bras et l’abaissa d’un geste brusque. « Allez ! »

♦ Démone aux Multiples Facettes ♦

Aellia avait eut un sourire lorsque Yumi avait finalement accepté le duel et leur accord avait été scellé par une poigné de main franche. Ensuite, Yumi avait demandé à la blonde de partir devant et cette dernière n’avait pas refusé. Elle sentait l’ennui revenir à grands pas, mais se retrouver seule, un peu, avant le combat ne pouvait que lui être bénéfique. Elle avait donc accepté d’un signe de tête et avait regardé les deux Hide se diriger vers la sortie du parc. Puis, elle-même avait reprit sa marche, lentement, vers un endroit qu’elle ne connaissait pas.

Le vent soufflait toujours aussi fort et le froid s’insinuait dans les os avec sadisme. Aellia, toujours aussi peu couverte, frissonnait en marchant, sans un mot ni même un regard pour ce qui l’entourait. Etrangement, dès l’instant où son adversaire avait quitter le parc, elle était redevenue normale, humaine même. Son visage s’était apaisé de toute folie et le monstre s’était tue. Elle s’était sentit soulagée quelques instants, puis elle avait fait comme si, et avait avancer pour ne pas voir le changement.

Ses pas la menèrent dans une des artères de la ville. Ces temps-ci elle n’y allait guère. Elle n’avait pas envie de rencontrer d’autres membres de son clan, et elle ne trouvait plus vraiment d’attrait à effrayer la populace. Elle avait surement besoin de plus, ou alors de nouveauté… A cette pensée, un sourire déchira son visage, et elle lâcha un petit soupire de contentement. Oui, la nouveauté arrivait à grand pas, elle le sentait. Quelque soit l’issue du combat qui se profilait, sa vie allait changée, elle n’en doutait pas.

Alors que les rues se dépeuplaient lentement, la blonde prit conscience qu’elle ne savait toujours pas où elle devait se rendre. Elle guetta une indication, un panneau lui indiquant ce pont qu’avait mentionné Yumi mais rien ne vint. Elle dut finalement se résoudre à demander son chemin, comme une vulgaire touriste. Ses yeux divaguèrent un moment sur la rue quasiment vide, puis elle repéra un môme, accroupie contre un mur, un chapeau retourné devant lui. Elle s’avança, s’accroupit pour être à son niveau et demanda, glaciale :

« C’est où le vieux pont ferroviaire ?! »

L’enfant releva les yeux vers elle. Au début, comme chaque môme mendiant dans la rue, il ouvrit la bouche pour demander un dut contre l’information. Pourtant, le regard glaciale de la blonde, ou bien l’arme qu’elle tenait bien en visu dans sa main l’arrêta. Il blêmit, se recroquevilla sur lui-même et lâcha :

« Quartier Ouest, à quelques pâtés du Cinéma… »

Aellia acquiesça et se redressa sans un mot ni même un geste de remercîment. L’enfant croisa à nouveau son regard pour le reporter bien vite sur ses mains, la peur au ventre. La blonde semblait aussi sauvage qu’un loup affamé. Il capta un mouvement au dessus de lui et ferma très fort les paupières. Pourtant lorsqu’il osa enfin les rouvrir, après avoir entendu un bruit de pas décroissant, il vit dans le chapeau quelques billets froissés…

Aellia grogna entre ses dents et reprit très vite sa marche. Elle ne supportait pas d’être en retard à un rendez-vous, et encore lors d’un duel. Elle traversa la ville a grands pas, les bras serrés contre elle et les yeux dans le vague. L’avantage de cette marche était la chaleur qu’elle ramenait dans ses membres… néanmoins, elle manqua de percuter plus d’une fois une voiture en traversant en pleine rue.

Elle atteignit enfin le pont et s’en approcha tout en vérifiant qu’elle était la première au rendez-vous. Seule. Pourtant quelques minutes plus tard Yumi et Altaxar apparurent à leur tour. La Kuragari retrouva son sourire moqueur et attendit en silence. Yumi s’approcha avant d’ouvrir le sac qu’elle tenait. Elle lui tendit un sabre et une paire de gant. Aellia les accepta avec un signe de tête en guise de remercîment. Par une vieille, très vieille habitude, elle enfila les gant et soupesa la lame avec laquelle elle allait se battre. Elle était très bien équilibrer. Aellia ferma les yeux.

Lorsque Yumi prit la parole, elle l’ignora. Jamais de sa vie elle n’avait voulu plus de silence. Ce combat signifiait beaucoup pour elles deux, certes, mais pour Aellia c’était juste un jeu dans le fond. Néanmoins, elle avait envie de prouver sa valeur.

« Que la meilleure gagne. » Lança Yumi, surement moqueuse après une révérence à la mousquetaire .

« Et que cela scelle nos destins » Répondit simplement Aellia d’une voix douce.

Ensuite quelque chose d’étrange se provoqua en elle. Les mots qu’elle avait prononcé résonnèrent dans son esprit et la folie qui lui permettait d’avancer sans crainte disparut. Elle se retrouva humaine parmi les humains. Sans rien montrer, si ce ne fut un regard et un visage inexpressif, elle vint se placer en face de son adversaire et se plaça en garde. Après un petit salut, elle attendit.

A peine Altaxar eut-il lancé le combat qu’Aellia se déconnecta de la réalité. Ses assauts étaient droits et forts, et ses parades réactives et efficace. Néanmoins, si elle avait voulu eut une chance de gagne, grâce à sa folie, elle l’avait définitivement perdue en devenant brusquement apathique. Comme un coup du sort, ce problème dans son esprit qu’elle, prenait un malin plaisir à se servir pour être forte était en train de la détruire à petit feu. Comme pour bien se moquer d’elle, la rendre totalement ridicule, elle venait de s’engager sur la fourche que représentait ce défi. Gagné ou perdre. C’était déjà courut d’avance, et les dé s’était enfin arrêtés dans leur course pour le choix. Elle allait perdre…

† Angel of *Hide* †

Dans un dernier regard inquiet, Al' avait abaissé la main, et le combat avait débuté. La dernière phrase de la Kuragari avait fait sourire Yumi. Sceller leur destin... Quelle ironie. Le sien était scellé depuis sa naissance, ou du moins, depuis qu'elle savait qu'elle était malade. Elle aurait beau gagner, rester à la tête des Hide, peut-être même vaincre les Kuragari un jour, elle finirait bien par mourir. Comme tous le monde, certes, mais prématurément. Ses derniers examens qui dataient d'une semaine n'étaient pas des meilleurs. Les médecins ne lui donnaient plus qu'un an à vivre; si ce n'était pas moins. Un an pour trouver un nouveau cœur, ou un allé simple pour l'Enfer. La liste était longue, et la jeune fille se demandait même si ça valait la peine de se battre. Pour tout ça. Tout ce qui allait disparaître un jour.

L'attaque inattendue d'Aellia ramena la leader des Hide à la réalité. Elle para le coup, et une lueur de détermination s'alluma dans ses prunelles. L'espace de quelques secondes, elle avait faillit abandonner, et laisser tout ce qu'elle aimait à la merci de ces rapaces. C'était contre sa nature. Même si elle allait mourir très bientôt, même si les Hide étaient voués à se battre jusqu'à leur disparition complète, elle se devait de gagner au moins une dernière fois. Son dernier duel. Et surtout, face à cette fille. Jamais elle ne pourrait s'avouer vaincue face à elle. Cette Kuragari qu'elle détestait tant, et qui pourtant, lui ressemblait tellement. Aellia.

Le combat avait débuté déjà depuis cinq bonnes minutes, et malgré l'expérience de la blonde, le terrain qui rendait la tâche plus compliqué que prévu ne lui avait laissé l'opportunité de toucher son adversaire qu'une fois, à l'une des côtés gauche. Elle avait bien faillit elle aussi se laisser avoir par un coup rudement bien joué. Elle l'avait évité de peu et avait lâché un soupir de soulagement.
Elle ne savait rien de la Kuragari. Si elle avait déjà touché à un sabre ou non. Voir même si elle s'était déjà battu dans un quelconque duel d'arme. Elle ne pouvait se fier à rien dans ce combat. Ni à sa propre expérience qui été chamboulé par la complication du terrain, ni à celle de son adversaire. C'est donc avec la plus grande, et extrême prudence qu'elle lançait des attaques. Piquer puis ressortir. En vitesse. Net, précis et rapide. Elle s'amusait. Et testait la jeune fille. Ses assauts n'étaient pas difficiles à contrer pour le moment. Ils rassemblaient plus de célérité que de puissance pour faire mal. Et cela suffisait amplement pour l'instant. Son but était d'épuiser sa proie.

Le duel durait toujours, et mangeait à chaque fois un peu plus de temps. Les coups que se portaient les deux jeunes filles se faisaient plus puissants et plus féroces malgré la fatigue. Elles avaient envie d'en finir. De gagner et de repartir chacune de leur côté.
Ce fut Aellia qui eut la première occasion de remporter le match. Elle enchaînait coups sur coups, dans une contre-attaque des plus agressive. Yumi paraît à chaque fois mais reculait indéniablement. La jeune Kuragari porta une dernière attaque. La leader des Hide fit un nouveau pas en arrière et chancela. Sous son pied qu'elle venait de poser, la pierre du muret se détacha du reste de la construction et tomba dans le vide, avant d'atterrir dix mètres en dessous, dans un bruit presque imperceptible d'éclaboussement , qui résonna dans ce silence presque complet.
La Hide joua de son bras libre pour garder l'équilibre tandis qu'elle tanguait dangereusement dans le vide, avant de réussir enfin à reposer son pied sur une dalle indemne. Elle n'eut pourtant pas l'occasion de souffler qu'un sifflement retentit à ses oreilles. Relevant la tête, ce fut pour découvrir une lame filer vers elle. Dans un grognement agacé, elle ne put que décaler le visage pour éviter le pire. Le métal effleura sa peau, et laissa sur sa joue un trait de feu. Serrant les dents sous la brûlure, elle repoussa le sabre d'Aellia, et reprit sa distance. La plaie infusait en elle une douce chaleur piquante qui finit de réveiller ses sens. Ses prunelles se durcirent, achevant d'enfermer le bleu azur dans une prison de glace, tandis que ses muscles tressaillirent d'excitation.

Les scores du duel étaient très serrés lorsque Yumi se remit en garde. Cinq touches partout. La dernière serait décisive. Passant sa main sur sa plaie, elle essuya le sang de sa paume, en étalant plus qu'autre chose sur sa joue et fixa son adversaire dans les yeux, une lueur de détermination farouche dans le regard. Al' abaissa de nouveau la main pour la reprise du combat et la leader des Hide s'élança. Alors qu'elle allait atteindre sa cible, un bruit strident retentit de l'autre côté du pont, à l'opposé de la ville. Relevant les yeux, et les braquant dans l'obscurité, elle sentit son cœur rater un battement lorsqu'une silhouette se découpa des ténèbres pour filer droit sur eux. Reculant d'un pas pour s'éloigner d'Aellia, toute aussi prise au dépourvue, elle lâcha:

« Kuso! »

Gardant son sang-froid, elle se remit en garde, protégeant son visage et lança un regard à Altaxar, avant de dire:

« Colle toi au muret et ne bouge plus pendant le passage du train! »

Détournant les yeux, elle se reconcentra sur la jeune fille qui lui faisait face et se remit à l'attaquer. Elles continuèrent ainsi, le temps d'une minute, comme si aucune danger n'allait se présenter. En vain.. Le pont trembla d'une secousse lorsque le train s'engagea dessus, et Yumi réussit de peu à garder son équilibre. Regardant tour à tour son adversaire et le wagon qui avançait vers eux, elle sentit son coeur accélérer allégrement à mesure que les secousses augmentaient.
Une fraction de seconde plus tard, et le train passa enfin à leur niveau. Ce fut à ce moment que la partie se compliqua. La force et la vitesse du long véhicule provoquaient des tremblements importants, ainsi que des courants d'airs puissant. Les cheveux et les vêtements de la jeune fille claquèrent sous cet assaut du vent, et, les yeux plissés, elle continua de fixer Aellia. La mâchoire crispée, elle bondit, forçant un passage à travers la force de l'air et attaqua. Dans une fente parfaite, elle profita de l'instabilité de la jeune fille en fondit sur elle. Poussant sur sa jambe arrière, tendue, elle plia celle de devant, et se retrouvant dans une position quasiment similaire à un début de grand écart, elle vint tracer de la pointe de son sabre, un trait de feu sur la poitrine de la Kuragari. Déséquilibrée, celle-ci recula en arrière et posa son pied dans le vide. Lâchant le sabre dans sa chute, elle partit en arrière, accrochant au passage la manche de Yumi. Dans un râle de surprise, cette dernière se retrouva emportée elle aussi. Tombant sur dix mètres, elle ferma les yeux lorsque l'eau glaciale entra en contact avec sa peau et son corps. Le choc fut brutal et la sonna. Jouant avec ses dernière forces, elle nagea jusqu'à la rive. Séparée seulement de quelques mètres de la terre ferme, elle découvrit Aellia un peu plus loin, apparemment aussi assommée qu'elle. Soupirant dédaigneusement, elle s'approcha d'elle et tendit la main:

« Viens. »

L'ignorance dont fit preuve son ennemie à son égard la fit sourire, et elle la laissa là, à se débrouiller seule. Elle pourrait toujours revenir la chercher plus tard.
Touchant enfin le sol boueux de ses mains, Yumi demeura à quatre pattes, toussant quasiment à en recracher ses tripes. Un goute de sang vint s'écraser sous son nez, et elle sourit. Elle avait gagné.

Etudiant

Le combat tant attendu débutait enfin. Dès les premières secondes, il se fit intense. Malgré le haut niveau de la chef des Hide en sabre, le terrain n’était pas adapté à un tel combat, et Aellia se débrouillait plutôt bien. Au début, Yumi semblait tester sa rivale, mais son adversaire, complétait son manque de technique par son expérience du combat, plaçant des coups bien placés.

Le combat commençait à s’éterniser, et la tension ne faisait qu’augmenter. Malgré cela, le niveau de l’affrontement devenait de plus en plus haut. Certainement les blondes avaient envie d’en finir le plus vite possible. Soudain, Aellia attaqua et exécuta un enchainement qui surpris l’Hide et la mit en position délicate. Elle reculait, et finalement, son pied exécuta le pas de trop. La dalle se déroba sous lui, déséquilibrant la belle. La pierre se renversa, dans un silence de mort, on l’entendit choir dans l’eau.

L’adrénaline fit son apparition dans les veines du jeune homme, elle était sur le point de tomber, et il ne pouvait pas l’aider ! Heureusement, s’aidant de son bras libre, la belle réussi à se rééquilibrer. La Kuragari en profita pour placer une offensive, Yumi esquiva, mais souffrit tout de même d’une vilaine griffure à la joue. Une goutte de sang coula sur la joue de la blonde. Elle concentra sont regard, qu’elle durci autant que faire ce peu, sur son adversaire.

Les jeunes filles de remirent en position de combat, les scores étaient à égalité. La chef des Hide essuya le sang d’un geste de la main. Al’ relança le combat d’un « Allez ! » accompagné d’un geste de la main. Soudain, un crissement se fit entendre, et une lumière aveuglante pénétra dans la rétine du jeune homme qui tournait sa tête vers le train, produisant un contre-jour d’une grande beauté.

Le train avançait vers le groupe d’adolescents. Le garçon, surpris par cette nouvelle apparition, ne bougeait pas. Yumi, elle, était beaucoup plus vive, elle recula et lança :

« Kuso ! »

La belle lança un regard à son amant, sans doute vit-elle qu’il était tétanisé, car elle lui cria :

« Colle toi au muret et ne bouge plus pendant le passage du train! »

La lumière se rapprochait à grande vitesse. Il courut alors rejoindre le muret qui délimitait le pont, et s’y accola. Les deux jeunes filles continuaient leur duel, comme si de rien n’était, mais aucun de leurs coups ne toucha sa cible. La locomotive arriva sur le pont. Le sol se mit à trembler, et le pont montrait des signes de faiblesse à supporter tant de poids. Al’ n’était pas du même coté que les deux adolescentes, et ne vit donc pas ce qu’il s’y passa. Il les fixa le plus longtemps possible, mais le train coupa sa vision. Il supposa que les jeunes filles devaient peinées à garder leur équilibre.

À travers le vacarme de la machine qui passait en trombes à quelques centimètres de lui, alors que les plus grandes secousses se firent sentir, il crut percevoir un cri, à peine perceptible. Quelques secondes plus tard, le dernier wagon défilait, et le train s’enfonçait dans les ténèbres de la nuit. Al’ ne put que constater qu’aucune des jeunes filles n’étaient encore présente.

Il se précipita en direction de l’autre coté, et se pencha. Les rivales étaient toutes deux dans l’eau. L’une était sur le point d’atteindre la surface, mais l’autre paraissait être en difficulté. La pénombre et la distance empêchaient le jeune homme de les distinguer l’une de l’autre. L’eau qui s’écoulait était à une dizaines de mètre en dessous du pont. Sans hésiter une seconde, il se débarrassa de sa veste et de ses chaussures. La rivière devait être gelée à cette époque de l’année.

D’un mouvement extrêmement rapide, Al’ posa son pied sur la pierre qui composait le muret, et immédiatement, sauta. Il plaça son corps en position de plongeon, et se concentra pour le réussir, car à cette hauteur, une mauvaise chute pouvait être fatale, surtout avec la basse température de l’eau. Le Hide s’enfonça dans la rivière. A son contact, il ressentit l’impression que des milliers de couteaux s’enfonçaient de toute part de sa peau. Le froid le fit suffoquer, mais en nageur de niveau intermédiaire, il eut le reflexe de nager vers la surface. Une fois la tête hors de l’eau, il prit une grande inspiration.

Il y pensa une fois dedans, mais il a eut de la chance de ne pas tomber dans une zone peu profonde, sans quoi, il aurait perdu la vie. Il analysa rapidement la situation. Une des filles avait réussie à rejoindre la berge, mais l’autre s’y efforçait toujours. Les ténèbres lui interdisaient une fois de plus de mettre un nom sur l’une ou l’autre, et sans même y réfléchir, il se dirigea vers celle en difficulté. Il réussi à la rejoindre en quelques secondes. C’était Aellia. Il lui proposa son aide, mais celle-ci la déclina d’un regard hautain, qu’il lui rendit.

Il regagna la rive sans trop de gêne, malgré le courant qui se faisait intense à certain endroit. Là, il rejoignit Yumi qui était non loin de lui. Elle était extenuée, et semblait avoir du mal à se remettre des épreuves qu’elle venait d’endurer. Elle était toujours à quatre pattes lorsque l’éphèbe arriva à ses cotés. Il l’aida à se relever, et constata que sa blessure à la joue saignait encore. Ne s’en souciant pas, il la serra dans ses bras, se fichant pour le moment de savoir à qui revenait la victoire.

♦ Démone aux Multiples Facettes ♦

Certaines personnes croient que le destin est déjà écrit et que l’on ne peut pas y échapper. Pour eux, la vie est faite de fatalités et nous sommes tous prédestinés.

Aellia, elle, n’avait jamais cru au destin. Elle avait toujours voulu que sa vie ne soit qu’un chemin qu’elle avait tracé elle-même, à travers les hautes herbes folles. Oui, d’aussi loin qu’elle pouvait remonter, elle avait toujours refusée de se conformer aux règles. Elle voulait croire qu’elle pouvait contrôler tout… même sa vie. Pourtant, alors qu’elle s’était retrouvée face à Yumi, pour ce duel décisif, elle avait vu, enfin, son erreur. Dès l’instant où elle avait perdu une partie d’elle –même la plus mauvaise- elle avait sur qu’elle allait perdre. Etrangement, elle n’avait pas douter et, sans chercher à comprendre, elle avait accepter ce qu’il allait se passer.

Le combat s’était alors lancé. A vrai dire, la blonde ne se souvenait plus de rien. Elle savait qu’elles avaient combattues, longtemps. Elle se souvenait vaguement d’avoir touer plusieurs fois Yumi, et avoir ainsi grappiller des points. Apparemment, elles étaient à égalité, maintenant. Toutes les deux a un point de la victoire. A cet instant, Aellia retrouva l’infime espoir naïf de gagner et pourtant… A peine avait-elle oser penser ça qu’un bruit strident se fit entendre. Aellia sortit, enfin, de sa transe.

Au loin, quelque chose arrivait. Sans y réfléchir très longtemps, la blonde comprit. Un train venait à leur rencontre. A peine la forme se découpait-elle dans l’ombre de la nuit que Yumi réagit. Elle se tourna vers leur arbitre et lui ordonna de se mettre en sécurité contre le muret. Ensuite, le regard des deux combattantes se croisèrent. Comme dans un accord mutique, elles se remirent en place et le combat reprit. Tous les sens en éveils, Aellia retrouva une nouvel ardeur. Au loin, le bruit du train, puis bientôt le tremblement inquiétant du pont, la déstabilisèrent. Elle n’arrivait pas à concentrer toute son attention sur le combat.

Et enfin, le train passa à côté d’elles. Le tremblement jouait contre leur équilibre, le vent emmêlait leur crinière et tirait sur leur habit et le monstre de faire était devenue un prédateur officiel. Au moindre faux-mouvement, elles pouvaient passer dessous. Aellia lutta pour se maintenir debout, prête à tout. Lorsqu’elle vit Yumi adopter une position d’attaque, elle recula légèrement, sa lame prête à la défendre. La Hide attaqua vivement. Sa lame se détendit vers la Kuragari qui tenta de reculer… pas assez vite. Elle sentit la brulure mordante de l’acier sur sa poitrine, et par réflexe, elle recula encore.

Un instant, qui lui parut une éternité, la blonde sentit le vide sous son pied. Son regard accrocha celui de celle qui venait de gagner. Elle eut le temps de se demander comment allait-elle éviter la chute, puis d’oser penser à l’eau en bas. Finalement, le déséquilibre s’accentuant, Aellia lâcha son sabre et sentant son corps plonger. Dans un dernier élan de sournoiserie, elle tendit la main et accrocha son adversaire.

La chute fut longue. Très longue. Aellia sentit le vent fouetter son corps, le refroidir le plus possible avant le choc. Elle lâcha Yumi alors qu’elle tombait et tenta de se positionner pour fendre la surface aqueuse. Elle n’y parvint pas assez vite. Le choc fut brutal. Quelques instants, elle eut le souffle coupé et l’impression d’être brisée en mille morceau. Son dos sembla exploser contre un bloc de béton et sa tête rebondie méchamment. Ensuite, lorsqu’elle fut dans l’eau, ce fut le froid glacial qui l’envahit qui réussit à la sortir de sa transe. Frigorifiée et quasiment paralysée par la douleur, elle battit rageusement des pieds et sa tête émergea de l’eau noire.

Inspirant une grande bouffée d’air, Aellia se prit la dernière claque de sa défaite. L’air entrant dans ses poumons souleva sa poitrine et une douleur la figea. Comme déchirée en deux, elle se recroquevilla dans l’eau et attendit que la douleur passe, et que tous ses moyens reviennent. Respirant par à coup pour éviter de prendre trop d’air, la blonde actionna ses jambes pour rester à la surface, dans un état second. Toujours immobile dans l’eau glacée, ce fut une main tendue vers elle qui la ramena à la réalité.

Yumi lui proposait son aide. Pour la blonde, ce fut comme se moquer encore plus. Enfoncer le couteau dans la plaie. Elle n’était pas mauvaise perdante, non pas du tout même. Mais son besoin de perfection et de contrôle lui interdisait de perdre et, d’en plus, se faire humilier en acceptant l’aide de son adversaire. Avec un regard de dédain, Aellia détourna les yeux, sans bouger.

A peine la Hide atteignait-elle la berge qu’un nouveau bruit se fit entendre. Tournant lentement la tête, Aellia vit leur arbitre, Altaxar, sortir sa tête de l’eau. Apparemment, lui aussi était vivant. Trop déboussolée pour bouger, ou penser à bouger, elle resta immobile, les yeux dans le vague. Pourtant, là encore, le jeune homme proposa son aide. Avec un regard hautain et froid, la blonde déclina sa proposition. Elle n’était pas assez faible ou tombé assez bas pour devoir dépendre de quelqu’un.

*Allez Lilly, bouge-toi !*

Se motivant intérieurement, Aellia tenta de s’arracher à l’apathie qui la menaçait. La perte de sa folie combiné au choc de la chute et à la blessure que lui avait infliger Yumi la rendait mal en point. Elle s’était réfugiée, sans le vouloir, dans le silence et l’immobilité. Pourtant, ces mêmes facteurs pouvaient être des termes aggravants pour sa survie. Déjà l’eau était glacée, mais en plus, elle sentait la fatigue poindre. S’invectivant à nouveau, Aellia réussit, enfin, à se tirer de son état statique.

Lentement, elle se mit à bouger. Tous ses membres étaient endoloris et mous, pourtant, elle réussit à avancer. Parfois, le courant manqua de la déstabiliser, voire de l’emporter, mais avec le peur de chance qu’elle avait encore avec elle, la blonde réussit à atteindre le bord. Se tirant sur la berge de terre, elle s’affala sur le sol en crachotant l’eau qu’elle avait but sans le vouloir. Il lui fallut de longues minutes pour se remettre. Sur sa poitrine, l’impression de feu perdurait, la consumant doucement. Elle trouvait quand même la force de se mettre assise, puis de se relever. Cette dernière action fut la plus difficile.

Lorsqu’elle fut sur ses pieds, chancelante et pliée en deux pour éviter de tirer sur sa blessure, Aellia jeta un coup d’œil à Yumi. Elle était là, elle aussi, perdue dans les bras du jeune homme présent. Il semblait inquiet pour elle. La blonde détourna les yeux, dégoutée. Sa main se lav pour effleurer la ligne tracé au fer blanc dans sa chaire. Lorsqu’elle vit ses doigts se teinter de rouge, Aellia retint un haut-le-cœur. Elle ne devait pas se laisser aller. L’histoire n’était pas encore finie.

Se trainant jusqu’aux jeunes gens, Aellia fouilla dans ses poches et en ressortit son cran-d’arrêt. Ses pas attirèrent l’attention des deux Hide qui lui jetèrent un regard mauvais. La blonde eut un petit rire moqueur. Elle n’était pas assez vicieuse pour avoir sortie son couteau pour les attaquer par derrière… enfin pas dans cet état. S’arrêtant face à Yumi, elle prit une petit inspiration et lâcha, gauchement :

« Tu as gagné, bravo. Comme le demandait les termes de notre défis, je suis maintenant ton esclave, et aux services de ton clan… J’accepte de me soumettre a tes ordres… Et par ce comportement j’accepte… de trahir les Kuragari… Puisqu’à partir de maintenant, je… n’appartiens plus à leur gang… ce tatouage est une marque en trop… »

Sur ses paroles saccadées par une respiration courte, la blonde tendit le couteau devant elle, le présentant ainsi à la gagnante. Lorsqu’elle lui eut remit entre les mains, l’arme blanche, elle tira d’un coup sur sa veste, pour dénuder son omoplate gauche où l’insigne du biohazard était tatoué. Son regard acier se posa dans celui de Yumi, et elle attendit, sur d’elle.

† Angel of *Hide* †

Ténèbres, Douleur, Angoisse.

A quatre pattes sur le sol boueux, la respiration heurtée, le cœur battant à tout rompre, Yumi regardait, les yeux écarquillés, le sang qui s'étalait sous son visage. Sa joue la brûlait affreusement, la morsure glaciale de l'eau n'ayant rien arrangé, la douleur s'immisçait lentement, et presque de manière vicieuse dans son visage. Fermant une fraction de seconde les paupières, elle tenta de reprendre ses esprits comme elle pu. La chute depuis le pont l'avait légèrement sonné et sa tête lui tournait horriblement.

Aube, Brûlure, Inquiétude

Puissant des ses dernières réserves de force, la jeune fille poussa sur ses jambes. Se redressant d'abord, un genoux au sol, l'autre plié, elle força encore un peu, avant de lâcher un gémissement de douleur. Une main se tendit devant elle, la saisit par la bras et la tira sur ses jambes. Chancelante, elle sentit ses jambes encore tremblantes, vaciller sous son poids pourtant faible. Elle se maintint pourtant debout, grâce à l'aide de son « sauveur ». Levant ses yeux encore glacés vers ce dernier, elle découvrit, sans surprise, Altaxar.

Lumière, Douceur, Paix

Une lueur de soulagement traversa le regard inquiet du jeune homme, et sans un mot, il attira Yumi contre lui. La serrant comme si elle allait disparaître au moindre relâchement, cette dernière laissa un sourire étirer ses lèvres et ferma de nouveau les yeux. Enfin apaisée. Elle avait gagné. Elle restait Chef des Hide. Elle avait fait ça, pour eux. Pour Elle.

Des pas dans son dos la sortirent de ses pensées presque heureuses. La respiration encore sifflante, elle repoussa doucement Al', et se tourna. Aellia les regardait, un couteau à la main. Fronçant les sourcils, le regard qu'elle lui lança valait, à ce moment, tout les discours du monde. Pourtant, elle savait au fond d'elle que la Kuragari n'était pas là pour les attaquer. Se contentant donc de la regarder en silence, elle termina de se mettre bien face à elle et écouta les paroles qu'elle commençait à prononcer. Des mots d'ailleurs, déconcertants pour quiconque ne comprenait pas l'histoire. Mais si agréables aux oreilles Yumi. Un sourire presque sadique se détacha sur son visage, et elle plissa les yeux, fendant son ennemi de son regard glacial. Refermant les doigts sur le cran d'arrêt que venait de lui mettre dans les mains Aellia, elle le regarda rapidement avant de reporter son attention sur la perdante.

Une étincelle de haine brilla dans le bleu de ses yeux à mesure qu'elle voyait le symbole du Biohasard se découvrir devant elle. Serrant le poing sur le couteau, elle se retint de le planter dans la peau blanche de celle qui l'exhibait ainsi. Elle devrait se contenter de simplement le customiser..
Inspirant une grande bouffée d'air, elle fit quelques pas en avant, pas encore très sûre sur ses pieds, et s'arrêta, juste derrière Aellia. Un centimètre les séparait à peine.

Yumi laissa ses yeux glisser lentement le long du corps de la jeune fille, devant elle. Son regard s'arrêta sur son cou, si fin, et l'air si frêle, qu'elle aurait pu l'étrangler sur place. La douleur de la pression sur le couteau la rappela à l'ordre et elle leva sa main à hauteur de visage. Dépliant la lame, elle la scruta une longue minute avant de pencher la tête en avant, soufflant au creux de l'oreille de son ennemie:

« Ça piquera peut-être un peu... »

Une pointe d'amusement dans la voix, elle retourna à sa position initiale et reporta son attention sur ce symbole qui lui apportait tant de haine. Posant la pointe de la lame sur l'extrémité d'une des trois branches du Biohasard, elle l'observa encore une fois avant d'y appuyer toute la longueur de métal aiguisé. Exerçant une pression de plus en plus forte, elle attendit qu'une goutte de sang finisse par perler pour sourire, heureuse.
Posant son autre main sur la nuque de la jeune fille, elle appuya, pour la maintenir en place et déplaça lentement la lame. Le symbole n'était pas immense, pourtant, la lenteur démesurée avec laquelle s'y prenait Yumi pour scarifier la Kuragari, valait du pareil au même. La douleur restait aussi forte. Le sang coulait déjà généreusement lorsqu'elle arriva en bas de la branche. Relevant la lame, elle la posa sur une autre partie, et recommença, toujours avec autant d'efficacité, et la même vitesse. Pour ce jour, elle aurait pu se reconvertir au sadisme.

Un sourire satisfait trônait sur le visage de la leader des Hide lorsqu'elle contempla son oeuvre. Un belle croix venait gâcher le tatouage de ce clan de malheur. Alors qu'Aellia allait se redresser, la blonde la stoppa net:

« Attend. Il ne faudrait pas qu'on s'en prenne à toi en croyant que tu t'es fais du mal toute seule.. »

La penchant de nouveau légèrement, en avant, sans douceur, elle appuya la pointe de la lame près des plaies saignantes, le couteau debout, et grava, sans prévenir, quatre lettres batons. Y-U-M-I. Yumi. Suivant des yeux le liquide écarlarte rouler le long de la peau pâle de sa victime, elle inspira de nouveau à fond, les yeux levés vers le ciel et murmura, de façon imperceptible:

« Je t'aime Hana. »

Les yeux brillants d'un mélange d'émotion et de folie, elle replia la lame, préalablement essuyée sur son pantalon, et le tendit à sa propriétaire, sans un mot. Simplement un regard. Glacial, triomphant, mesquin. Accordant une petite tape dans le dos à la Kuragari, elle fit volte face et s'avanca vers Al. Lui adressant simplement un hochement de tête, la glace n'ayant pas encore fondue, elle s'étira et déclara:

« C'est l'heure. Allons récupérer mon sabre en haut, et retournons au Lycée. J'ai envie de dormir. »

Sans attendre qu'on lui réponde, elle se dirigea vers le petit sentier de terre battue qui menait au pont, grimpant sur les quelques mètres de hauteurs. Un sentiment de plénitude l'avait envahie depuis qu'elle avait gravé cette croix sur Aellia. Elle se sentait défaite d'un poids. Comme si en lui faisant subir cette souffrance physique, elle faisait payer un peu de ce qu'avait ressentit Hana. Un peu... Même pas un centième de la souffrance de sa moitiée.
Aellia était la première, d'autres suivraient. Mais ils ne se contenteraient pas d'une simple scarification. Les Enfers les attendaient.

Un bruit de métal raclant quelque chose de dur résonna dans la nuit et Yumi se redressa, son sabre à la main. Le regardant, une lueur de fierté dans les prunelles, elle l'approcha de ses lèvres et les déposa sur la lame brillante. Une fraction de seconde, ses orbes azurs disparurent sous ses paupières, avant de ré-apparaître, peinte d'une farouche lueur de détermination.
Déposant l'arme dans son étui, elle le replaça dans son sac, avec ses affaires éparpillés un peu partout, et se remit en marche sans un mot, vers l'extrémité du pont.
Elle jeta tout de même un rapide regard en arrière lorsqu'elle reprit la route qui menait au centre-ville. Al' la suivait de près, la talonnant, tandis qu'Aellia traînait un peu plus loin derrière, la mine fermée, et innexpressive, l'épaule dénudée sans doute à cause de la brûlure de la blessure.

Yumi marchait, traversant la ville maintenant déserte. Seuls quelques ivrognes ou SDF traînaients aux coins de rues. Yumi avançait, et un sourire aux lèvres se dessina. Elle avait gagné. Cette bataille. Et d'autres suivraient. Elle souffrirait s'il fallait souffrir. Elle se sacrifierait s'il fallait se sacrifier. Mais pour le moment, elle riait. Yumi riait, car elle allait gagner.

Etudiant

Yumi semblait comme apaisée, sa colère atténuée, elle avait gagnée. Al’ l’avait su dès le moment où elle s’était relever. Si elle n’eut pas remporté cette victoire, le poids de la honte, mais surtout du chagrin aurait tant pesé sur ses épaules qu’elle n’aurait eut d’autres choix que de ramper devant Aellia. Mais heureusement, elle avait remporté ce duel glorieusement, et ainsi, restait chef des Hides, tout en gagnant un atout de poids dans son jeu. Cela avait été quitte ou double, coup de poker, la mise avait sans doute été grosse, trop même, mais la victoire n’en fut que plus savoureuse.

Soudain, des bruits de pas embourbée dans la boue qui couvrait le rivage se firent entendre. Al’ ouvrit les yeux qu’il avait fermé pour mieux profiter de Yumi et vit Aellia, qui marchait avec difficultés vers eux. Malgré le fait qu’elle eut un couteau dans la main, son allure n’était nullement menaçante, bien au contraire, la Kuragari s’apprêtait à faire honneur son serment. La chef des Hides, doucement et lentement, repoussa son amant, et se tourna vers la vaincue. Les regards des deux blondes se croisèrent. Même si ce qui allait suivre paraissait quasiment évident, Aellia tint à préciser la chose :

« Tu as gagné, bravo. Comme le demandait les termes de notre défis, je suis maintenant ton esclave, et aux services de ton clan… J’accepte de me soumettre à tes ordres… Et par ce comportement j’accepte… de trahir les Kuragari… Puisqu’à partir de maintenant, je… n’appartiens plus à leur gang… ce tatouage est une marque en trop… »

Ces paroles, bien que prononcée d’une manière assez gauche du fait que la kuragari était encore essoufflé réchauffèrent le cœur du jeune homme. La perdante tendit son couteau à sa rivale, qui était maintenant à coté d’elle, puis, elle dénuda son épaule gauche, découvrant alors le symbole des kuragaris : le biohazard. Yumi regarda un instant le cran d’arrêt qu’elle avait entre les doigts, esquissa un sourire presque sadique. Puis Aellia reposa son regard de fer sur la blonde. Les deux jeunes femmes se jetaient des éclairs et il était rassurant pour Al’ de savoir que son amante était en position de force.

À mesure que la peau au teint pâle de Lily se découvrait, les cheveux blonds de l’Hide semblaient se dresser. Seulement, ce n’était pas l’effroi qui provoquait cette réaction, mais bel et bien la colère. Les doigts de la belle paraissaient eux aussi touché par la fureur, se resserrant violemment sur le manche de l’arme blanche. Yumi inspira un bon coup, et se rapprocha de son ennemie, jusqu’à qu’elles ne soient plus qu’à quelques centimètres l’une de l’autre. La belle resta un instant ainsi, un instant que chacun crut eternel, un grand silence s’installa. Nul besoin de mots pour décrire ce que pouvait ressentir la gagnante. De ses yeux, elle scruta son adversaire avant de dérouler la lame du couteau et de se pencher par dessus son cou pour mieux glisser à son oreilles ces quelques mots plein d’ironie :

« Ça piquera peut-être un peu... »

Le sourire qui apparu ensuite sur le visage de la chef des Hides fut si grand qu’on eut l’impression d’entendre un rictus machiavélique en sortir. Bien sur, aucun son ne sorti de sa bouche, cela aurait gâché l’ambiance qui pesait de plus en plus lourd sur les épaules de la kuragari. Yumi se re-concentra sur le doux plaisir que lui offrait Lily. Elle posa la pointe de la lame sur l’extrémité d’un demi-cercle composant le biohazard, et appuya dessus graduellement jusqu’à qu’une goutte de sang daigne perler sur le symbole. Sadiquement, elle souri. Pour mieux couper, elle posa sa main libre sur la nuque de la nuque de son ennemie, et la boucherie débuta.

Le couteau se déplaçait à une vitesse phénoménalement lente afin que la coupable puisse correctement ressentir le prix des atrocités qu’elle a put commettre. Le sang dégoulinaient abondement de la plaie qu’avait entamé Yumi, la chair se courbait sous le couteau. La peau blanche de la kuragari, qui avait la chair de poule, contrastait avec les ténèbres de la nuit, et tremblait légèrement d’une part à cause du froid, mais aussi sous le coup de la douleur que la blonde obligeait à son corps de retenir. Son visage prenait un teint encore bien plus pâle que d’habitude, les lèvres presque bleues, ses cheveux mouillé pendant sur le coté droit pour ne pas déranger la vainqueur durant sa dissection. C’était si bon de la voir souffrir.

La sadique fit de même plusieurs fois, puis, lorsqu’elle eut fini, une dizaine de minutes plus tard, elle se redressa, et contempla son ouvrage. Une croix où la chair de la vaincue était à vif recouvraient à présent le symbole que Al’ haïssait tant. Le sang coulait partout, et maintenant, les vêtements que la kuragari s’étaient efforcer garder propre au début de la soirée était imbibé du liquide rouge. Les mains de Yumi étaient tellement rouges que de loin on pouvait croire qu’elle portait des gants. La marque de sa main avait taché la fragile nuque de Lily. Alors que cette dernière pensait son supplice enfin finie, prête à se relever, elle fut bien déçue, car la belle, plus sanguinaire que jamais l’arrêta dans son élan :

« Attend. Il ne faudrait pas qu'on s'en prenne à toi en croyant que tu t'es fais du mal toute seule... »

Sans aucune hésitation, elle plongea la pointe de l’arme non loin des blessures toutes fraîches et Al’ vit la kuragari surprise par cette soudaine précipitation, les yeux exorbités, mais serrant les dents pour ne pas faire plus plaisir à sa tortionnaire. À cette vue, l’éphèbe ressenti presque de la pitié pour elle. Yumi grava quatre lettres, qui feraient en sorte que quiconque les voit sache immédiatement que cette kuragari là n’en était plus vraiment une à présent, mais également pour que la honte couvre à jamais les épaules de Aellia. Du sang frais coula des nouvelles scarifications, recouvrant celui qui était en plein processus de séchage, accélérer par le froid régnant autour d’eux. La chef des Hide leva son beau visage vers les cieux, et murmura des paroles si doucement qu’elle fut la seule à savoir ce qui fut prononcer.

Un bruit stoppa net le silence qui commençait à prendre racine, c’était le frottement de la lame sur le pantalon de Yumi, puis, une fois le sang essuyé, elle rengaina la lame du cran d’arrêt et le tendit à la blonde. Puis, elle se tourna vers son amant, hocha la tête et dit :

« C'est l'heure. Allons récupérer mon sabre en haut, et retournons au Lycée. J'ai envie de dormir. »

Ces quelques mots parurent comme des ordres, et Yumi ne prit même pas le temps de se demander si quelqu’un avait une objection, elle emprunta le chemin qui menait jusqu’au pont. Des pierres éboulées du pont jonchait le pourtour du sentier, de la mousse les recouvrait, preuve qu’elles étaient là depuis un certain temps et que l’entretien des lieux n’avaient pas été fait depuis longtemps. La chef des Hides avançait en première ligne, suivit de près par Altaxar, et enfin, un peu à la traine et se tenant le bras gauche, Aellia avançait avec peine, glissant quelques fois.

Le groupe arriva sur le pont et la leadeur fut heureuse de retrouver ses précieuses armes, si bien qu’elle déposa un baiser sur la lame de son sabre. Ce geste eut comme l’effet d’une claque sur le jeune homme à qui elle venait à peine de jeter un regard glacial. Elle replaça l’arme dans son étui, rangea dans son sac les affaires dispersée sur les lieux et se dirigea vers Al’ et Lily qui l’attendait à l’extrémité du pont. à mi-chemin, elle jeta un regard derrière elle, comme pour mieux contempler sa victoire.

Les trois adolescents se mirent en marche afin de rejoindre le centre-ville de Konoha. Les rues étaient désertes, hormis les habitués des ponts. Al’ regardait la belle avancer, il avait l’impression que sa démarche avait changée, elle était à présent pleine d’assurance, et il ne pouvait que le deviner, mais sans doute souriait-elle. Les Hides n’avaient pas encore gagné cette guerre, mais petit à petit, ils reprenaient de leur ancienne puissance.