{ Moment de sérénitude.

{ Chat Sauvage mangeur *d'âmes ~*

Hiroki venait tout juste de quitter le lycée, sans remords. Il s'était renseigné sur un lieu où il pourrait aller pour se sentir au calme. C'était un lieu dans le quartier sud. Là bas, les endroits calmes fusaient et le jeune homme aimait beaucoup ce genre de lieux. Sur le chemin de la Destiné, il était seul sur la route. Il n'avait pas peur, non... Mais l'endroit était quand même lugubre. Il ne savait ce que le monde extérieur pouvait lui offrir réellement. Était-il si beau ? Il est vrai que quand nous sommes seul, nous sommes plus apte à réfléchir sur des choses dont la réponse devient délicate. La route semblait longue, mais très vite, il était arrivé à destination. S'arrêtant sur le haut d'une colline, il observait les alentours. Le jeune homme cherchait en réalité un endroit confortable pour s'y installer. Fouillant dans son sac en bandoulière, il en sortait des jumelles afin de bien observer les lieux. Il le rangeait par la suite délicatement et reprit la route. Là ba, au loin, il y avait un grand arbre près d'une petite rivière. Luxuriante était cette nature vivante. Il s'éloignait donc, en paix. Il n'y avait vraiment personne aux alentours, il était vraiment seul et se disait que son vœu de la journée allait se réaliser. Il en avait marre de ce brouhaha permanent du lycée. Il voulait vraiment s'en éloigner le plus possible pour se poser afin de réfléchir tranquillement. Et apparemment, il avait trouver le lieu idéal ! Jardin secret ? Bientôt à lui !

Arrivant à cet arbre visé, il posa sa main dessus et le regarda. Fermant par la suite les yeux, il respirait l'air plein poumon, laissant tous ses sens s'éveiller. La sensation du vent, le frisson qui s'échappait de son corps... Le bruit de la rivière, de l'eau qui coule, abondante et interminable. Le sifflement des oiseaux aiguillaient ses oreilles. Parfais, tout était parfais ici. Se retournant, il daigna à se poser contre l'arbre et ferma les yeux lentement. Sa respiration était lente mais régulière. Il ne dormait pas, il méditait. Mais bien sûr, il n'était pas seul au bout d'un certain temps. Il savait qu'on l'observait car entendant le bruissement de feuilles mortes au sol. Rouvrant les yeux, il fixa droit devant lui.

« Je ne suis pas sourd, montres-toi. »

[Désolé, c'est court, mais je ne suis pas très doué pour les premier RP !]

♦ Démone aux Multiples Facettes ♦

Aellia s’était enfuie du lycée la veille au soir. Après une prise de tête avec un membre du clan de sa dénommé maitresse, Yumi Nara, Aellia n’avait eut le choix qu’entre se battre avec l’idiot qui l’avait mis hors d’elle –et risquer de le blesser gravement- ou prendre la fuite pour y rechercher son calme. En temps normal, la première solution aurait été sienne. Néanmoins, maintenant que la donne avait changé, la blonde ne pouvait plus se permettre de tels actes… ou tout du moins, pas aussi franchement. C’était pour cette raison qu’elle avait fuit le lycée et s’était rendue dans la ville. Elle y avait passé la journée, errant parmi la populace. Ce n’était que dans la nuit qu’elle était rentrée à l’internat en pensant que le conflit était maintenant désarmé. Lourde erreur. A peine avait-elle posée un pied dans l’enceinte du lycée qu’une masse de Hide et de Kazuki lui était tombé dessus pour la provoquer. La jeune fille les avait alors ignorer, par un grand accès de calme, et s’était rendue dans sa chambre. Elle n’y avait passé que quelques minutes, le temps de prendre une douche et de se changer. Ensuite, elle avait repris sa fuite avec pour tout habit un marcel blanc moulant et un jean noir. Elle allait crever de froid mais elle s’en fichait.

Ses pas l’avait menée au sud de la ville, toujours plus loin. Elle avait quittée les quartier d’affaire, puis de résidence, jusqu’à finalement voir la ville et son urbanisation disparaitre derrière elle. Alors, elle avait pu respirer à plein poumon. D’un pas énergétique, elle s’était dirigée jusqu’à un vallon que l’on appelait communément la Grande Plaine. Lorsqu’elle y était arrivé, et comme à chaque fois qu’elle y venait, elle avait été submerger par la beauté de l’endroit. Mais le plus époustouflant était bien l’aspect irréelle qu’elle prenait dans la nuit. Il était 4h45, et Aellia s’était mise en quête d’un abri pour la nuit, fatiguée et écrasée sous cette beauté obscure.

La blonde ne s’était pas endormie du peu de temps qu’il restait à la nuit. Perchée sur une haute branche d’un arbre en amont de la vallée, elle s’y était reposée tout en méditant sur ses conditions. Contrairement à ce que l’on pouvait penser lorsqu’on connaissait Aellia, il lui arrivait de penser sur elle et sa vie et de remettre en cause certains de ses actes. C’était pour cette raison et ses pensées trop profondes et tumultueuses, qu’elle n’avait pas entendu un nouvel arrivant rappliquer dans son coin de paradis. Lorsqu’elle s’en rendit compte, il s’était déjà installé au pied d’un arbre, en contrebas de son point d’observation. Aellia se redressa silencieusement et l’observa. Il ne lui semblait pas le connaitre. Elle resta là un moment. Pourtant, bien vite, sa curiosité prit le dessus. La blonde descendit de son arbre, légèrement, et, après une hésitation, s’avança le plus silencieusement possible vers l’arbre, au loin. Malheureusement, ses mouvements furent vite entravés par les herbes folles et les brindilles sous ses pieds se mirent à craquer. Dégoutée par ce vacarme qu’elle produisait, elle qui était d’habitude plus silencieuse qu’un loup en traque, elle ne put que lever les yeux au ciel et continuer sa progression.

« Je ne suis pas sourd, montres-toi. »

Aellia s’était immobilisée. Son regard acier s’était posé sur le jeune homme qui avait parlé. Un long moment se passa sans qu’elle ne bouge ou ne parle. Puis, finalement, elle se remit en route et couvrit le reste de la distance à une vitesse considérable en prenant en compte les herbes qui entravaient sa progression. Elle s’arrêta lorsqu’elle fut au niveau du jeune homme. Ses yeux se posèrent sur l’horizon alors qu’elle demandait, distante et méfiante :

« Qui es-tu ? »

Elle inspira lentement et daigna, alors, détourner son regard vers lui. Ses pupilles semblables a l’acier le détaillèrent avec un mélange de défiance et de colère, une étincelle de solitude les éclairant. Rien, sur son visage, ne transparu. Elle continua de le fixer avec force, attendant la réponse qui déciderait, ou pas, d’une suite futur à leur entrevue ou pas. S’il était un kuragari, il était mal barré…

{ Chat Sauvage mangeur *d'âmes ~*

Hiroki avait donc quitter le lycée par pure et simple raison : à peine réveillé, voilà qu'il subissait le brouhaha permanent des perpétuels conflits. Hors, aujourd'hui, il n'avait pas le coeur de rester dans l'établissement. C'est donc, dans une absolue migraine qu'il avait décidé de quitter les lieux, séchant ainsi les cours, pour prendre la direction de la ville. Il sortait de la douche, ses cheveux étaient encore quelque peu mouillé. Mais plus il avançait et plus ils séchaient. Les mains dans poche de son jean noir, il regardait aux alentours sans vraiment prêter une grande attention à ceux qui l'entouraient. Ce qu'il voulait ? Le calme. Et pour cela, il marchait sans relâche jusqu'à ne plus entendre un bruit qui pouvait provenir d'une action humaine. Il cherchait juste le bruit naturel... Il se trouvait pour le moment dans le quartier sud mais très vite, il se retrouva dans un changement radical. Les bâtiments avaient laissé place à cette nature tant recherché. La plaine qui se trouvait sous ses yeux était immense. Il pensait pour le moment s'enfoncer un maximum mais avant, il repéra un petit lieu qui semblait paisible. C'était ce grand arbre, là bas... Il semblait dominer toute la plaine. La solitude allait bientôt le gagner, il en était conscient... Mais par moment, qu'est-ce qu'il aimait cette solitude ! Et là, il en avait réellement besoin... Hiroki avait l'impression que sa tête allait exploser. En tant que Hide, peut-être aurait-il dû rester au lycée pour aider ses compagnons mais, il n'en avait pas le courage. Son bonheur avant tout. Sa liberté, avant tout !

Posé contre l'arbre, il se sentait vraiment bien. Détendu, il relâchait ses muscles, près à s'endormir. Mais il savait qu'il ne devait pas. Remuant la tête de temps en temps, il finit par rouvrir un oeil pour fixer cette rivière juste à ses côtés lorsque tout d'un coup, il entendit le déplacement furtive d'un animal ou d'une personne qui s'approcha de lui. Restant parfaitement stoïque, il attendait que celle-ci soit assez prêt pour la stopper. Oui, maintenant, il avait la certitude qu'il s'agissait d'un être humain. Puis, quand il jugea bon de le faire, il prit la parole. Aussitôt, ces petits pas pressés s'arrêtèrent. Grillé. Souriant simplement, il attendit que la personne ose daigner sa présence, devant lui, sous ses yeux. C'était une jeune fille aux long cheveux blonds, portant un jean de la même couleur que Hiroki ainsi qu'un haut blanc plutôt joli. Il fixait la demoiselle de haut en bas, en enregistrant tout le moindre de ses faits et gestes. Il ne l'avait jamais vu auparavant et pourtant, elle avait l'âge d'être au lycée, tout comme lui. L'atmosphère était tendue, très tendue. Les deux adolescents se regardaient droit dans les yeux, sans ciller. Distante, elle se voulait méfiante, chose parfaitement normal. Alors, Hiroki se redressa pour se mettre debout mais s'appuya à son aise contre le tronc de l'arbre.

« Je me nomme Hiroki Hono, membre de l'Hide. »

Croisant les bras, il se mordit la lèvre inférieure légèrement et l'invita à se présenter aussi. Qu'importe son 'clan', comme dit précédemment, Hiroki n'était pas là pour se battre mais se détendre. Néanmoins, il était prêt à tout. Cela dépendait en fait de la réaction de la demoiselle. Il était si tranquille... Trop ? Sûrement. Il n'avait absolument pas de préjugé sur une jeune fille comme quoi elle était faible ou autre. Non, il savait très bien que les femmes pouvaient se montrer très cruelle et sadique. C'est juste que là, son sixième sens lui disait de ne pas faire trop attention. Il n'arrêtait pas de la fixer en tout cas, soutenant durement son regard pour ensuite voir ses pupilles se rétracter à cause du soleil qui réapparaissait de derrière un nuage.

♦ Démone aux Multiples Facettes ♦

Aellia s’était figée comme elle seule savait si bien le faire. Souvent, elle aimait se comparer à une statue. Elle avait obtenue cette pose statique et pourtant naturelle, au fil de ses années d’errance et de travail parmi les Kuragari. Elle était devenue experte pour l’utiliser et maintenant, elle ne s’en rendait même plus compte. Cette position lui était à la fois naturelle et agréable. Et puis, cela avait parfois le don de mettre mal à l’aise les gens, ce qui amusait beaucoup la blonde. Néanmoins, pour une fois, cela n’affecta pas son interlocuteur qui soutint son regard calmement. D’ailleurs, le calme de celui-ci la laissait quelque peu stupéfaite. Etait-il si nouveau pour ne pas avoir comprit qu’ici, on pouvait se faire attaquer à tout moment et par tout le monde ? Etait-il si naïf encore ? Rejetant ces deux idées, la blonde se força à ne pas juger sans savoir. Juger trop rapidement était la signature de sa propre perte, elle le savait à ses dépends.

Un mouvement du jeune homme la ramena brusquement à la réalité. Il s’était relevé et la contemplait toujours jusqu’à, finalement, se présenter. Hiroki Hono, cela ne lui disait rien. Il se pouvait bien qu’il soit nouveau, en effet, mais la blonde ne pouvait pas en juger car elle avait raté tellement de chose en fuyant clan et vie collective, qu’elle pouvait très bien avoir raté l’arrivée du jeune homme depuis des mois. Pour ce qui était des Hide, elle le crut. Elle ne voyait sur lui aucun biohazard de tatoué et il n’avait pas le comportement, trop impulsif, des ténèbres. Ceci aussi n’était qu’un indice car elle savait que certains au sein du gang avec un caractère qui jurait atrocement avec la marque de fabrique des Kuragari

Au loin, le soleil apparut à nouveau. Aellia, qui fixait toujours son interlocuteur sans se demander s’il était malpoli ou pas de le faire, fronça légèrement les sourcils et cilla. Elle n’aimait pas le soleil lorsqu’il lui brulait les yeux, comme aujourd’hui. Détournant les yeux pour les mettre à l’abri, elle tenait à sa vue bien plus que tout autre sens, et elle se força de cesser de réfléchir. Elle se devait de se présenter. Un sourire glacialement fou se posa sur ses lèvres. Se présenté ? Que pouvait-elle dire ? Chienne des ténèbres, elle était désormais esclave des Hide. Ceci tachait son honneur et pourtant elle s’en fichait. Au moins, elle était plus libre qu’avant. Moqueuse et vulgaire, la jeune fille s’inclina bien bas et lâcha d’une voix pleine de moquerie et de défiance :

« Aellia Kaede, la traitresse des Ténèbres, l’esclave à la solde des Hide, et la propriété de leur chef. »

Elle se redressa et le sourire qui déchirait ses lèvres la rendit un peu plus folle. Elle s’amusait. Il ne lui en fallait jamais beaucoup pour s’amuser. Et, après la prise de tête avec les andouilles du lycée, Aellia avait besoin d’extériorisé sa colère et son trop plein d’idioties. Elle n’avait pas spécialement envie de se battre ou d’être violente, juste d’oublier ce qu’elle allait retrouver au lycée quand elle y retournerait pour épaulée Yumi, ou plutôt pour la servir… Avec une moue dégoutée, la jeune fille repoussa ses cheveux qui, comme d’habitude, étaient retombé sur son visage, dissimulant ses yeux. Elle fixa à nouveau son regard sur le jeune homme de demanda, d’une franche désarmante :

« Tu es nouveau ? Tu devrais te méfier de ceux que tu croiseras partout dans cette foutue ville. »

Moquerie froide et véridique, Aellia savait ce qu’elle disait. Il fallait s’attendre à tout ici. Surtout depuis que les actions des Hide s’étaient renforcées jusqu’à atteindre le repaire même des Kuragari. Oui, maintenant les fauves étaient lâchés et les combats n’auraient de cesse de s’amplifier pour savoir qui était le plus fort. Dans un sens, c’était à Aellia de prévenir les Hide et les Kazuki puisqu’elle était censée les aider dans cette guerre… Détournant à nouveau les yeux, la blonde posa une main sur sa bouche et bailla. Tout ca la fatiguait d’avance.

{ Chat Sauvage mangeur *d'âmes ~*

Cette nouvelle apparition avait quelque peu troubler le jeune homme. Déjà, cette fille n'était pas normal... Elle restait tout bonnement stoïque et distante fasse à lui. Son regard perçant semblait dur comme de l'acier : à en frissonner. Jamais il n'avait vraiment vu une jeune fille aussi froide qu'elle pour le moment. Méfiante, elle respectait une distance honorable entre elle et lui. La prudence se voulait et guettait de chacun des côtés. Sauf que Hiroki était naturellement calme. Il ne se sentait pas en danger véritable face à la blondinette mais il devrait tout de même faire attention. Ici, les filles n'étaient pas comme dans les autres pays qu'il avait pu voyager. Non, ce n'était pas les petites filles modèles saintes ni-touches... Elles, ici, elles étaient dures, autoritaires, courageuses et même combattantes. Ce qu'il y avait de pire dans cette ville – mais particulièrement au lycée - c'était le combat de gonzesse... Se griffant, se frappant le visage, les yeux, s'arrachant les cheveux tout en poussant des cris fortement aiguës et transperçant qui ne disait rien qui vaille. Oui, rien de pire. Arrivé à ce lycée depuis peu, Hiroki avait déjà vu et vécu nombreux combat. Le seul hic, c'est que pour le moment, ce n'était pas son truc. Lui qui avait toujours vécu dans le calme, le voilà qui devait subir son échéance en arrivant ici : cruel destin. Mais finalement, cela l'attirait et le passionnait par moment. Tout dépendait en réalité du contexte. Hors, en ce temps et lieu même, son esprit était ailleurs qu'à la bagarre.

Tout d'abord, il se présenta car la jeune demoiselle lui demandait de décliner son identité. Mais bien sur, la logique voulait que par la suite, ce soit à elle de révéler son identité. Nouveau, il ne connaissait encore pas beaucoup de monde et il n'avait bien évidement jamais vu cette fille dans le lycée. Il se pouvait bien qu'elle soit une étrangère. Mais voyant son regard, il n'en pouvait être autrement. Et il avait raison. Cette fille avait un statu très particulier. Apparemment, elle avait trahis les siens pour se retrouver esclave des Hide, le clan du garçon. Comment cela avait-il pu arriver ? Bonne question. Mais pour le moment, il s'en fichait. Ce qu'il voulait savoir surtout, c'est pourquoi elle restait ici à le regarder. Cherchait-elle la bastonnade ? Si c'était le cas, elle était mal partie. Son sourire illumina soudainement son visage. Les traits de son visage se transformaient directement et ses yeux ressortir. Elle paraissait folle, presque vide de sens. Avait-on dévorer son âme fourbe ? Finalement, un moue trahissait cette expression tendit qu'elle redressait ses cheveux correctement. Quel drôle de personnage se disait le jeune homme... Mais, elle était intéressante et en voyant d'avantage ses traits de caractères, il voulait la découvrir encore. Croisant les bras, c'est à ce moment là qu'il décidait de la tester. Il aimait faire cela quand c'était nécessaire et c'était le cas. Chose bien rare...

« Nouveau ouep... Ca se voit tellement apparemment. Mais ne te soucis pas de moi, je me méfie toujours de quelqu'un. »

Silence... Fixation mutuelle et incassable : perpétuelle.

« Mais dis-moi … ? Tu es esclave des Hide n'est-ce pas ? Cela veut donc obligatoirement dire que tu es mon esclave... Assis ! » déclarait-il en élevant la voix sur le dernier mot prononcé.

Le sourire aux lèvres, il se décolla du tronc d'arbre en regardant de haut la demoiselle pour la soumettre à lui. Comment allait-elle régir ? Illustre question. Au quart de tour surement : il recevrait une gifle. Hum... La violence des femmes le passionnera toujours.

♦ Démone aux Multiples Facettes ♦

La blonde n’avait de cesse de le contempler. Elle trouvait étrange que l’on puisse être si calme. Pour elle c’était tout simplement bizarre et anormal. Elle-même, qui adorait le calme et la nature, ne parvenait que très rarement à être aussi calme, aussi longtemps, face à un inconnu. Avec cette surprise, la blonde ne put s’empêcher de le fixer sans ciller. Elle aimait comprendre ce et ceux qui l’entouraient. C’était dans sa nature. Tout contrôler pour ne rien craindre. Elle n’était jamais parvenue à la perfection dans cet art, quoiqu’elle soit déjà meilleure que beaucoup d’être humain de ce monde. Cette pensée lui arracha un demi-sourire. Elle était perfectionniste et ça elle n’y pouvait rien.

Le jeune homme eut alors un mouvement, brisant leur immobilité. Croisant ses bras sur sa poitrine, il reprit la parole. La blonde, glacialement souriante, le contempla alors qu’un sourire se dessinait sur ses lèvres. Il était bien nouveau. Elle ne s’était donc pas trompée. La joie de savoir ceci fut comme celle de gagner une bataille. Elle se prouvait ainsi son contrôle sur ce qui l’entourait. Le reste de sa remarque ne fit pas vraiment réagir la blonde. Elle savait ce qu’était la méfiance à force de vivre dans un monde dangereux pour elle-même, mais elle ne pouvait pas dire si sa méfiance était la même que les autres. Elle avait une conception de la vie bien différente du gros de la population. Enfin, si Hiroki se disait méfiance face aux autres, alors elle avait remplie son rôle donné par Yumi. C’était très bien ainsi, pas la peine d’en rajouter.

Leurs regards restèrent accrochés longuement dans le silence. Aellia prenait plaisir à ce silence. Elle n’aimait pas répondre pour rien. Un silence en disait toujours plus long que des mots qui écorchaient et dissimulaient souvent la réalité. Oui, le silence en valait mille, au prix d’or. Aellia cilla légèrement lorsque le jeune homme face à elle reprit la parole. Elle l’écouta, d’abord moqueuse :

« Mais dis-moi … ? Tu es esclave des Hide n'est-ce pas ? Cela veut donc obligatoirement dire que tu es mon esclave... Assis ! »

La moquerie glissa et se transforma en surprise pendant quelques instants. Son regard resta fixe alors que son corps se statufia encore plus. Puis, lentement son visage se transforma. De la surprise, il passa à un genre de haine ou à quelque chose comme ca. Fermant les yeux la blonde garda le silence encore quelques minutes. Lorsque ses paupières daignèrent s’ouvrirent, un sourire carnassier, moqueur et fou s’était déposé sur son visage. Son regard fut celui d’un loup en traque, un animal en quête de sang. Elle se mit alors en mouvement. S’approchant du jeune homme, toujours son sourire sur les lèvres, elle le fixa droit dans ciller et souffla :

« Fais attention, à trop jouer avec un animal sauvage dompté depuis peu, on peut y perdre une main ou une jambe… voire pire. »

Puis, son sourire devenant purement moqueur et ses yeux s’éclairèrent d’une pluie de folie pure. Cette folie qui détruit l’homme, le corrompt et le rend inhumain. Cette folie que la masse cherche à fuir par tous les moyens pour éviter d’être contaminer aussi. Elle tendit la main, lentement, et révéla un couteau à cran d’arrêt, ouvert, qu’elle tenait calmement. Elle l’avança lentement jusqu’au cou du jeune homme et la posa sur sa gorge. Son sourire s’agrandit, puis elle lâcha :

« Et là, tu es mort. »

D’un mouvement brusque, elle recula la lame et referma le couteau avant de se laisser tomber sur le sol, assise en riant. Son dos alla s’appuyer contre le tronc de l’arbre alors qu’elle rangeait l’arme dans sa poche. Son regard se fixa un instant sur l’horizon avant de se relever vers Hiroki et de demanda, ironique, un rire fou mourant sur ses lèvres :

« Le maitre est-il satisfait de son chien ? »

{ Chat Sauvage mangeur *d'âmes ~*

Cette fille ne lui disait rien qui vaille finalement. Elle était assez effrayante dans son genre et avait parfois des spams incontrôlés. Oui, en se contemplant mutuellement, il remarquait le moindre de ses faits et gestes. Par moment, elle était parfaitement calme, droite et immobile telle une statue. Elle regardait Hiroki de son regard tranchant, sans ciller une seule fois et ce pendant de longues minutes. Mais le jeune homme soutenait sans difficulté son regard de fer. Et parfois, Elle souriait et ricanait sans cesse sans raison valable. Marre de cette immobilité, le jeune homme brisait 'le jeu' en se redressant tout en croisant ses bras. Il avait quelque peu calculer son jeu. Oui, calculateur dans son genre, il essayait de saisir le plus rapidement le caractère de chacun pour savoir jouer avec et le manipuler à son aise. Elle avait l'air perturbé, mais néanmoins, elle contrôlait encore ses faits et gestes ainsi que ses sentiments. Il s'était présenté, lui expliquait sa situation mais elle avait l'air de s'en foutre plus qu'autre chose. Soit. Ainsi, elle n'aimait pas parler quand ne le faillait pas nécessairement. Un peu comme lui, mais parfois – et il l'avouait – il s'emportait. C'est a cet instant que le silence indomptable reprit. Les deux adolescent ne cessaient de se fixer. Le soleil jouait sur ses apparitions burlesque pour les yeux. Les pupilles de ces derniers n'arrêtaient de s'épaissir ou de rétrécir suivant son grès. Humidifiant ses lèvres, le garçon reprit parole. C'est a cet instant qu'il allait voir comment elle allait réagir.

Assis ! Lui avait-il dit. Car oui après tout, comme elle l'avait dit, elle était l'esclave des Hide. Et le jeune homme en faisait partis non ? Cela voulait donc dire qu'elle était sous ses ordres. La classe n'empêche. Qui ne rêverait pas d'avoir une demoiselle à ses ordres alors qu'il vient tout juste d'en faire une 'connaissance' ? Restant calme, il attendait donc cette réaction tant attendu. Il aurait pensé qu'elle se serait énervée voir même giflée pour ensuite s'assoir comme il le lui avait ordonné. Hors, cela se passa tout autrement et il en était très surpris. Son visage – et la comme il l'avait prédis – se transformait aussitôt. Ce petit sourire moqueur était devenu une haine ravageuse sur son visage. Pendant un instant, il aurait prit peur. Mais c'est lorsqu'elle s'approchait brusquement de lui que son coeur vacillait un instant. Il recula d'un pas, mais l'arbre l'empêchait de reculer d'avantage. Fixant ce qui pouvait se révéler être son adversaire, il se préparait à tout. Un animal ? Elle se considérait comme tel ? Surprenant... Comment tomber aussi bas ? Son bras se leva d'un geste brusque, dégainant un couteau à sa main fine. Et dans une lenteur, elle l'approchait de la nuque du garçon qui attrapa son poignet au cas où tout en fixant l'objet pointu en déglutissant. Il serait mort ? Peut-être, mais elle ne l'avait pas fait. C'était sur après tout car si elle tuait un membre des Hide, elle aurait tout les autres donc Yuumi sur son dos. Elle n'était donc pas stupide.

« Peut-être. Cela voudrait donc dire que ça aurait été le destin. Mon heure quoi... Et je l'aurais acceptée. La fin est dans le commencement et cependant, on continue. C'est horrible. »

Peut-être ne l'avait-elle pas compris mais il s'en fichait, ce n'était pas important... Lui et ses phrases philosophiques à deux balles... Enfin, c'est ce qu'on disait du Chat. Desserrant son emprise sur le poignet, la demoiselle éloignait le couteau de sa gorge et s'asseyait par terre brusquement tout en riant bruyamment à s'en décrocher la mâchoire. Voilà... Finalement, elle avait obéit. Calmant son rythme cardiaque, le garçon la suivait dans son mouvement et se réinstalla par terre en croisant les jambes. S'appuyant sur ces dernières, il changeait complètement sa nature de calculateur en nature 'normale' si l'on peut dire. Détournant son regard vers la rivière pour l'observer quelques instants, il cherchait ses mots pour répondre à ce qu'elle venait de lui dire. L'un a côté de l'autre, ils ne se regardaient plus. Sa respiration scandée rythmait avec poésie ses paroles.

« Je ne te considère pas comme un animal. Le fait de te donner cet ordre n'était que simple ruse pour t'inciter à t'assoir avec moi. Une femme debout domine de trop. »

Il était sincère dans ses propos. Ne sachant vraiment que dire, il ajoutait naturellement ces quelques mots.

« Tu faisais quoi au juste ici ? »

♦ Démone aux Multiples Facettes ♦

Aellia n’avait pas pu réprimer un sourire moqueur lorsque le jeune homme, face à elle et son arme, avait simplement déclaré que face à la mort, il n’aurait rien fait d’autre que l’accepté. Ceci était risible chez la blonde. Dans sa vie, dans son existence même, elle s’était toujours promis de retarder sa mort le plus possible, quitte à défier le destin ou la mort. Elle ne se laisserait jamais mourir si facilement. Elle se battrait, s’accrocherait à sa vie comme un chien affamé à son os. Et elle l’avait déjà fait. C’était pour cette raison qu’elle était toujours en vie. Parce qu’avec ce qu’elle avait vu et vécut, elle pouvait s’en vanter. Elle était vivante, elle, contrairement à ce que beaucoup de gens avait voulu. Contrairement à ce que le destin lui avait imposé plusieurs fois. Elle était restée en vie, face à son frère, puis au dépend de Maélys…

La jeune fille s’était assise sans relevé la remarque d’Hiroki. Elle n’avait pas envie de philosopher avec leur jeune homme. A vrai dire, elle n’avait pas envie de montrer qu’elle pouvait penser ainsi alors qu’elle était supposée être l’esclave d’un clan, traitresse d’un autre. Son regard s’était lentement apaisé de la folie et du rire passager. Elle avait finit par le laisser divaguer sur l’horizon et dans la plaine et ses herbes folles. Son attention ne s’était détournée que lorsque le jeune homme s’était mis en mouvement. Il s’était assis à son tour et avait tourné ses yeux vers le petit ruisseau, qui coulait près d’eux. La blonde l’avait alors détaillé, surprise. Il semblait avoir changé, comme apaisé… Il paraissait plus calme alors qu’il l’était déjà avant. Le silence avait alors continué, maitre des lieux.

C’était les mots du jeune homme qui avait enfin expulsé ce fameux silence de son trône naturel. Une remarque qui avait tirée un sourire à la blonde. Un sourire lui aussi plus calme, plus humain dans le fond. Pourtant, comme si c’était une vieille habitude qu’on ne perdait pas, une once de folie y régnait toujours, atténuée par le calme dont faisait preuve Aellia. Elle détourna son regard vers la plaine, qu’elle dévora littéralement, puis revint vers le jeune homme, et lança, mi-moqueuse mi-froide :

« Quoique tu dises, les femmes sont souvent égale des hommes, voire même supérieur. Pour ce qui est de cet ordre, tu pouvais aussi le formulé sous forme de demande ou de politesse, qui sait, j’aurais peut être accepté et obéit… »

Elle avait laissé l’hypothèse exprès. Elle-même ne pouvait pas dire qu’elle réaction elle aurait eut. Elle était tellement instable que ses réactions étaient instantanées et improvisés en fonction de l’histoire qui se construisait. Par cette hypothèse, elle laissait aussi entendre qu’elle n’était pas aussi « domptée » qu’elle s’était amusée à dire. Elle avait toujours son libre arbitre, plus ou moins libéré et elle ne se privait pas pour gêner quelqu’un par son comportement.

Ces pensées furent interrompues par une question d’Hiroki. Une question toute simple, banale en somme. Une question qui déstabilisa néanmoins la jeune fille. Elle n’avait pas envie d’y répondre, ni même de s’expliquer. Pourtant, malgré ses multiples et très présents défauts, elle avait toujours pour habituée d’être franche. Par la franchise, elle montrait qu’elle n’avait pas peur. Ses yeux se fermèrent un instant alors qu’elle appuyait sa tête contre le tronc. Lorsqu’elle rouvrit ses paupières, son regard était perdu dans le ciel. Elle prit son temps avant de répondre :

« Je m’évade. Je quitte cette saloprie de lycée et de ville qui manque à chaque fois de me dévoré dans sa folie. Aujourd’hui c’était parce que les stupides amis du clan de Yumi avait décidé de m’en faire baver par mon statue et les restrictions que j’ai envers eux… Je crois… Je crois que j’aime venir ici pour me calmer et me ressourcer. »

Ses yeux se fermèrent à nouveau alors qu’une brise passagère se mit à tourbillonner mollement autour d’eux. La blonde resta inexpressive bien que son cœur se mit à battre lentement et pleinement, de calme et de bonheur. Elle tourna la tête et posa ses prunelles sur le jeune homme et demanda, un sourire moqueur aux lèvres :

« Et toi, que fais-tu dans mon paradis ? »

{ Chat Sauvage mangeur *d'âmes ~*

La mort... Certaines personnes l'acceptent après l'avoir longuement médité. Mais la nature humaine fait que l'être humain cherche toujours à survivre dans ce monde hostile. En vérité, le jeune homme ne savait pas comment il pourrait réagir face au danger réel, à une mort évidente. S'il découvrait une chance pour en lui échapper, il la saisirait. Sinon, s'il y avait aucune chance, il se laisserait couler pour éviter de se faire souffrir d'avantage. Ici, la menace avec le couteau d'Aellia n'était pas tellement menaçant même si Hiroki en avait prit peur un instant. Mais son instinct lui avait dit qu'elle n'oserait jamais le planter avec. Peut-être paressait-elle folle mais elle n'était pas non plus stupide. Étant esclave des Hide, elle serait rapidement punie pour avoir tuer un membre du groupe. De toute façon, il l'avait quelque peu arrêté avec son poignet... Mais rien ne l'empêchait de forcer. Soupirant pour relâcher sa tension, il souriait faiblement quand il voyait la demoiselle s'assoir contre l'arbre. Les tensions s'étaient apaisées et finalement, c'était elle qui l'avait bien eu dans son petit jeu. La phrase philosophique était complètement tombée à l'eau, tant pis. Finalement, il s'était lui aussi installé contre l'arbre, à ses côtés.

L'un à côté de l'autre donc , le silence retombait durement, aussi évident soit-il. Chacun regardait de son côté, apaisé par le souffle virulent du vent et par les bruissements des feuillages et de l'eau qu'il prodiguait. Osant un regard en coin, la garçon voyait bien que Aellia fixait l'horizon avec intensité. Hiroki prit alors la parole, se voulant sincère. Mais la jeune femme souriait plutôt d'un air moqueur, le prenant en quelque sorte de haut avec ses belles paroles. Le sourire malicieux, il continuait à fixer la petite rivière qui était juste à côté de lui.

« Les femmes, peut-être. A chacun son opinion après tout. Mais toi, tu ne peux être femme : tu es esclave. C'est toi qui est soumis aux autres, regarde, tu t'es soumise à toi rien qu'en te présentant devant moi et en déclinant directement ta réelle identité. Et si tu n'avais rien dit ? Mais alors, si je te demande poliment, par exemple, de m'embrasser, le ferais-tu ? Normalement, oui, si tu ne veux pas Yumi sur le dos pour désobéissance envers un Hide. J'ai beau être nouveau, normalement tu es aussi sous mon emprise. »

Il ne l'ordonnait pas de le faire bien évidement, ce n'était que pur exemple. Avec lui, elle avait sa total liberté : il n'aimait pas commander les autres. Malheureusement, avec son exemple, il se faisait passer pour un voyeur pervers perfide (xD) Haussant les épaules, il continuait de fixer l'eau sans daigner à la regarder un instant. Il sentait sa présence, juste à côté, et ceci lui suffisait amplement. Gêné ? Pas le moins du monde. Alors que le silence retombait, une question lui traversait subitement l'esprit. Ne pouvant se retenir, il lui demandait pourquoi elle était en ces lieux. Ce n'est que quelques secondes après qu'elle répondit, juste après avoir posé sa tête contre le tronc de l'arbre pour regarder le ciel. Hiroki, lui, la regardait intensément pour qu'elle lui dévoile la vérité. En fait, elle était simple : elle aussi voulait fuir les combats incessants du lycée et le brouhaha permanent de la ville. Elle finit alors pas demander ce qu'elle faisait 'dans son paradis'.

« Arrête de sourire comme ça. Je suis désolé, je ne savais pas que j'empiétais sur ton territoire. Mais tout comme toi, je désirais quitter les lieux de Konoha... J'avais besoin d'un grand calme pour me reposer. Je n'aime pas voir les gens se battre tout le temps. Ce lieu est magnifique en tout cas. Cela te dérange-t-il si j'y reviens ? »

Questions tellement stupides. La nature appartient à tout le monde, non ?

♦ Démone aux Multiples Facettes ♦

Aellia n’avait eut de cesse de perdre son regard dans l’horizon a l’instar d’Hiroki qui lui ne cessait de fixer la rivière. En se perdant dans l’immensité de la nature environnante, elle avait une chance de perdre totalement ce qu’elle était. Folie, douleur, haine. Avec un peu de chance elle se perdrait elle-même et se retrouverait âme libre errant dans l’air et sur la terre, jouant avec le feu et dansant sur l’eau. Elle serait libre, ô joie. Toute cette rêverie était vieille de plusieurs années. Rêverie qu’elle n’avait de cesse de s’amuser à faire vivre, comme par masochisme. Elle n’y croyait pas vraiment, mais elle y pensait toujours. Elle enfonçait juste le couteau un peu plus dans la plaie pour se rappeler qu’elle était toujours là, bien vivante. La vie était risible.

Le temps semblait perdre consistance et borne lorsque le jeune homme à ses côtés reprit la parole. Ses mots étaient malice et sa voix moquerie. La blonde, elle, resta dans son immobilité en l’écoutant. Elle avait de nouveau envie de rire, très fort. Elle était si mal élevée qu’elle ne se gênait pas pour rire grossièrement au nez d’un inconnu. A vrai dire, elle ne se gênait pas pour grand-chose. Lorsqu’il eut finit sa tirade, Aellia tourna lentement la tête vers lui, pour le fixer un instant, a moitié amusée, a moitié désolée pour lui, comme si elle s’inquiétait de son état mentale. Elle répondit enfin, d’une voix douce, même pas moqueuse :

« Pourquoi une femme ne peut pas être esclave en même temps ? J’en suis la preuve, et je te rassure, beaucoup affirmerait mes mots. Quant à la soumission que je porte, elle ne m’entrave pas trop. A choisir entre la mort et la soumission, je te laisse deviner quel pouvait être mon choix. Ce statue est à la fois entrave et liberté… C’en est presque amusant. »

Reprenant doucement son souffle, elle continua de le fixer. Son regard passa du calme à l’amusement alors qu’un sourire venait se poser sur son visage. Pendant quelques instants, elle parut réellement humaine. Pas de folie, pas de rancœur, juste de l’amusement. L’immobilité dura encore quelques instants avant qu’elle ne s’approche brusquement de lui pour planter son visage à quelques centimètres du sien :

« Je croyais qu’en tant qu’esclave je n’aurais pas le droit à des politesse pour des demandes de ce genre. C’est un peu surprenant… Néanmoins, ne rêve pas, même avec un s’il te plait, je ne le ferais pas. J’ai toujours mon libre arbitre, et ce n’est pas un statut d’esclave qui me le retirerait… Même si, comme tu l’as remarqué, je suis tenu sous le joug de tous les Hide, Yumi en première. »

Son sourire s’élargit alors qu’elle conservait sa position quelques secondes. Ses yeux se mirent à pétiller, puis, sans prévenir, elle recula et se laissa retomber dos contre tronc. Son silence revint, jusqu’à ce qu’elle s’explique sur sa présence ici. Le changement de comportement était toujours surprenant chez la jeune femme. C’était ceci qui lui permettait de ne pas s’ennuyer dans son quotidien. Ne jamais révéler la même face de sa personnalité. Jouer avec. Son sourire n’avait pas quitté ses lèvres. Lorsque Hiroki répondit à la question qu’elle lui avait retourné, la blonde vit son sourire s’agrandir. Elle s’amusait bien, dans le fond…

Les mots du jeune homme attirèrent néanmoins son attention. Il avait fuit Konoha par dégout des combats ? Etrange… Konoha était si réputée pour sa guerre des clans, pourquoi s’était-il exilé ici alors ? Oui, exilé, car pour la jeune fille, on ne pouvait pas être sain d’esprit et choisir de venir vivre dans un tel endroit. Encore moins maintenant alors que la guerre qui faisait rage n’avait de cesse de s’intensifier pour désigner un vainqueur. Ce fut finalement sa dernière question qui arracha la blonde à ses pensées. Elle conserva son sourire.

« Quoi ? Il te dérange mon sourire ? Tu sais, tu ne tiendras pas bien ici, si tu ne supporte pas les combats. La vie dans cette ville est réglée par cette foutue guerre, alors tu ne pourras pas y échapper. Personne n’y échappe… » Elle s’arrêta un instant, les yeux dans le vide. « Pourquoi cela me dérangerait ? La nature ne m’appartient pas, heureusement d’ailleurs… Reviens tant que tu veux, je ne te demanderais qu’une seule chose. Veille à ne jamais emmener ici, la pollution des combats ou de susceptible ennemi. Je n’ai envie de voir du sang tacher ce paradis… »

Un demi-sourire vint finir ses mots alors qu’elle s’étirait comme pour enlever le ton grave de ses mots. Pour ne pas montrer à quel point elle était attachée à ce coin de bonheur. Sa tête vint se reposer contre le tronc alors qu’elle reprenait son silence.

{ Chat Sauvage mangeur *d'âmes ~*

Chacun fixait un désir : l’évasion. Aellia, c’était l’horizon qui se tenait droit devant eux. La plaine qui s’étendait à ne plus finir pour laisser ensuite un bout de ciel bleuâtre où les oiseaux volaient librement. C’était tout rêve d’un homme, aussi stupide soit-il. Hiroki, lui, regardait cette eau cristalline et mystérieuse. Elle semblait fraiche et pleine de vie. Il se rappelait alors d’une phrase qu’on lui avait prononcée alors qu’il contemplait comme maintenant, un rivage près de son pays : « On ne se baigne jamais dans le même fleuve. » Petit, il n’avait compris ceci… Mais maintenant, il saisissait la signification. L’eau n’était jamais la même donc forcément, cette attribution qu’on donnait au fleuve avait normalement plus aucun sens. Hors, l’être humain avait besoin de se raccrocher à quelque chose afin de ne pas se perdre et dire que ce fleuve, c’est celui-ci et pas un autre. Le temps semblait filer lentement mais c’était tout le contraire. Le temps nous égare Le temps nous étreint. Le temps mûrit toute choses ; par le temps toutes choses viennent en évidence ; le temps est père de la vérité. On réfléchit, on raisonne et on mûri, oui. Le temps est au début et à la fin de chaque vie humaine, et chaque homme a son temps, son temps différent. Il y a un temps pour vivre, un temps pour mourir. Après cela s'aggrave parce qu'il n'y a plus de temps du tout. Que vaut le temps, s'il n'en reste plus pour s'émouvoir, s'attendrir, aimer ? Ce n'est pas nous qui décidons de notre temps, mais le temps qui tisse les jours, fait et défait les volontés, les aspirations de l'homme. Le temps serait alors le destin.

Fermant lentement les yeux pour les rouvrir à la même vitesse, le jeune homme revint sur Terre, s’étant trop égaré dans ses réflexions personnelles. Respirant calmement, il laissait la demoiselle prendre la parole pour lui répondre. Elle se considérait à la fois l’oiseau libre et l’oiseau enfermé dans sa cage, malheureux. Tournant légèrement la tête, on pouvait voir qu’il la regardait juste en coin, assez pour la distinguer. Il ne savait pas quoi rappliquer, c’était une bien étrange personne mais sa pensée était belle. Souriant légèrement, il tournait complètement la tête pour l’observer et finalement reprendre parole. Hors, elle s’approchait brusquement de lui. Allait-elle oser alors que ce n’était qu’un simple exemple ? Non, elle jouait, tout simplement. Le garçon, en tout cas, resta de marbre et ne bougeait pas d’un poil. Il sentait son souffle chaud sur son visage, lui retenait le sien sans faire un signe de faiblesse. Les filles trop proches de lui l’avaient toujours perturbé. Pourtant, ici, il s’avait resté calme et se maitriser. Ouvrant la bouche, Aellia reprit parole tout en gardant un sourire désirable. Murmurant simplement, il déclara ces quelques mots.

« Ce n’était qu’un pitoyable exemple. »

Il lui avait dit qu’il ne la forcerait jamais de rien. Commander, ce n’était pas son trip. Avoir une esclave non plus. C’est juste que là, il s’amusait à sa façon du statut que portait la demoiselle. Mais ses réactions étaient brusques et imprévisibles. Enfin, après ce coup de ‘pression’, elle s’éloignait de lui pour se recaler contre l’arbre auquel ils se reposaient. Elle changeait en permanence. Il se pouvait très bien qu’elle se joue de lui. Soupirant, il tentait une autre question, plus évidente et beaucoup plus commune. Ils étaient là dans le même but, fuir le lycée. Mais elle ne semblait pas comprendre quelque chose.

« Il me perturbe. » … « Je supporte les combats, c’est les gamins qui m’exaspèrent. Je combats seulement si c’est nécessaire, pas pour un bout de pain. » Un petit moment de silence s’installa puis il reprit. « Très bien, je respecte et j’approuve totalement ta décision. La ville est assez polluée, pas besoin d’empiéter sur ce qui ne lui appartient pas. Je garderai cet endroit pour moi-même bien évidement. De temps en temps, il faut se reposer de ne rien faire. Mon passe-temps favori, c'est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre son temps, perdre son temps, vivre à contretemps. Ce lieu est parfait. »

♦ Démone aux Multiples Facettes ♦

Aellia inclina lentement la tête en dévorant du regard l’endroit où elle avait trouvé refuge. Elle était soulagée et heureuse de voir que le jeune homme comprenait sa demande et la respectait. Cet endroit, comme les quelques un qui avaient jonchés sa vie, était un cocon de paix. Lorsqu’elle venait ici, ce n’était jamais dans le but de se battre. Ce genre d’endroit, encore préservé de la pollution humaine, étaient devenus assez rare pour être dit en voie d’extinction. Etrange, malgré sa vie difficile et le chemin douloureux qu’elle avait choisit, la blonde avait toujours eut la chance de trouver un de ces endroits sur son chemins. Parfois c’était un parc public, déserté de la populace pressée, parfois une foret, ou comme ici, un espace naturel au creux de la montagne. Sans ce genre d’endroit, que serait-elle devenue ? Sa vie aurait elle sombré jusqu’au point où elle en était aujourd’hui ?

La blonde ferma les yeux et inspira une grande bouffée d’air, un sourire calme sur ses lèvres. Elle ne voulait plus y penser. Elle voulait juste profiter de l’instant. Elle était dans un coin de paradis. Elle était presque seule… C’était déjà mieux que rien. Ses paupières se rouvrirent doucement pour se fixer sur le jeune homme. Le fait qu’il respecte son coin de paradis lui avait attirés les bonnes faveurs de la blonde. Plus calme que jamais depuis le début de leur entrevue, elle resta encore un moment silencieuse avant de reprendre la parole, doucement.

« Cet endroit est parfait… Tu as tout a fais raison. Je crois même qu’il est irréellement parfait vu le sang qui coule quelques kilomètre plus loin. C’en est presque utopique. »

Soupirant la blonde redressa ses épaules à l’extrême, remettant ses os en place dans un craquement sourd. Alors que le temps se remettait à s’égrener et que le silence retombait, maitre des lieux, la blonde se perdit dans ses pensées, comme pesant le pour et le contre. Finalement, un sourire mi-calme mi-inquiet se posa sur ses lèvres. Elle jeta encore un coup d’œil au jeune homme et se remit sur ses pieds d’un mouvement vif et souple. Son regard, par habitude, scruta les environs pour être sur que personne ne les guettait. Rien…

Debout, la vue était encore plus magnifique. L’horizon avait reculé et c’était les montagnes au loin qui était le point de jonction entre la terre et le ciel. En cette saison, la nature revivait après un long hiver et tout reprenait des couleur vive et vivante. L’herbe était d’un vert surnaturel, plus beau qu’aucun tableau et qu’aucune photo. Comme l’avait si bien dit Hiroki, l’endroit était parfait. Comme sortie d’un rêve. Comme un morceau d’utopie accessible aux humains. La blonde détourna les yeux vers le jeune homme.

« Viens, je vais te montrer le vrai chef d’œuvre de cet endroit. »

D’un geste assuré et vif, elle tendit la main vers le jeune homme. Aellia avait une fois encore changée d’attitude. Parfaitement normale, elle était calme quoique indécise dans le fond. Sur son visage le sourire était encore la mais semblait un peu fané, comme un souvenir d’une chose d’un autre temps. Pas aussi vrai que l’originale. C’était une pâle copie, certes, mais c’était tout ce dont elle était capable. Restant immobile, elle continua de le fixer en attendant une réponse.

{ Chat Sauvage mangeur *d'âmes ~*

[Je suis vraiment désolé de mon retard, j’étais beaucoup pris en ce moment… J’espère que ma réponse va néanmoins te satisfaire !]

Ainsi, ils avaient tout deux la même valeur de la nature. Celle-ci devait être préservée au maximum des actes néfastes de l’homme. Oui, inconscient, l’être humain détruisait sa nature mère, celle qui lui avait donné la vie. Arbres, plantations, fleurs, forêts… Tout disparaissait sauvagement au fil des décennies. La situation était plus qu’alarmante, les endroits paradisiaques tels que ce lieu étaient bien rares maintenant. Ici, la nature offrait ce qu’elle avait de plus beaux et de plus délicieux. Rien à voir avec cette ville qu’il y avait à côté : voitures, cris de drogués, menaces des alcooliques… Oui, c’était comme un paradis au milieu de l’enfer sauvage. Là, c’est la vie qui chantait de joie en espérant prospérité. Mais bientôt, l’homme allait agrandir son territoire. Encore plus, toujours plus ! Un désir ardent incontrôlable et mauvais pour chacun d’entre nous. Si seulement ils avaient tous la maturité nécessaire. Et si Hiroki, en vieillissant, voyait cette nature disparaitre d’avantage ? Que ferait-il ? Vieux, s’en souviendrait-il ? S’il aimait tant que ça la nature… Pourquoi était-il ici ? Dans un lieu sauvage aux multiples agressions ? Il aimait tout bonnement l’action. Et puis, à vrai dire, il n’avait pas vraiment eu le choix. De toute façon, comme personne normale, il avait besoin d’exprimer sa colère la plus antérieure soit-elle. Mais elle se devait d’être justifiée bien sur. Adepte de la vengeance personnelle, il faisait toujours payer ce qui était dû à son ennemi.

La partenaire de conversation de Hiroki avait totalement raison. Cet endroit, ce lieu propre, était vraiment utopique. Le mot était un adjectif honorable. Il hochait alors la tête positivement pour lui montrer son accord. Ses yeux fixaient le sol d’un regard vide et dénudé de sens : il réfléchissait, comme coupé du monde, seul à part entière dans sa bulle à lui, rien qu’à lui. Qu’allait-il se passer maintenant ? La discussion était saine mais pas assez vive pour qu’ils puissent la continuer. Aellia allait partir ? Sûrement, après tout, les deux adolescents ne se connaissaient pas vraiment. Hiroki n’aurait pas été contre pour une petite approche amicale mais la demoiselle semblait plutôt être une jeune fille solitaire aux âmes variantes. Elle avait plusieurs personnalités…. C’était aussi peut-être à cause de cela qu’elle se montrait solitaire. Du moins, son histoire le montrait ainsi que son caractère lunatique. Souriant doucement, il entendait la demoiselle se redresser légèrement pour s’étirer au point d’en faire craquer son dos. S’en était presque déroutant. Soudain, cette dernière se relevait avec rapidité et souplesse. Sortant de ses pensées, il la regardait d’un air interrogateur. Finalement, elle allait bien partir. Hiroki ne possédait aucun intérêt. Après tout, s’il était dans son paradis - qu’elle disait néanmoins être d’accord à partager – peut-être voulait-elle rester seule. Oui car après tout, si on venait ici, c’était pour clamer sa solitude et sa tranquillité. Mais Aellia voulait lui proposer quelque chose auquel il n’avait pas encore pensé. Respirant fortement, elle prenait la parole d’un air calme.

« Parce qu’il existe un chef d’œuvre ? Dire que je suis déjà tellement comblé par tout ce que je vois… »

D’un coup sec, elle tendit sa main vers lui. C’était vraiment une invitation, pas de doute. Alors… Pourquoi attendre ?! Il attrapait alors cette main pour qu’elle l’aide à se relever – même s’il en avait pas réellement besoin après tout… Un sourire en coin se dessinait sur ses lèvres. Son regard implanté dans celui de la jeune femme, il essayait de voir si cela n’allait pas prendre une autre tournure. Il faillait s’attendre à tout avec elle, en vu de ce qu’il avait déjà pu observer. Peut-être le détestait-elle et voulait juste l’éloigner d’ici pour en finir ? Sottise. Pourtant, il en restait sur ses gardes, cachant au maximum ce doute qui planait au dessus de lui. Il portait donc sa main à sa bouche, toussotant doucement pour se racler légèrement sa gorge. Passant sa langue sur ses lèvres, il regardait les alentours avec intérêt, suivant la compagnie qu’on lui offrait. Elle allait sûrement lui dévoiler la beauté la plus merveilleuse de ce monde inconnu. D’un certain côté, il avait hâte de découvrir ce chef d’œuvre comme elle l’avait ainsi nommé. Marchant à côté d’elle, il la suivait sans la brusquer : un minimum de politesse tout de même… Avide, il se tournait alors pour observer d’avantage cette tête blonde pour déceler n’importe quoi qu’il pourrait lire sur son visage. En vain, elle restait de marbre. Ô inquiétante demoiselle, arrêtez d’attirer l’attention et la curiosité du pauvre Hiroki.

« On est arrivé ? » questionna t-il lorsqu’elle commençait à ralentir sa course.

♦ Démone aux Multiples Facettes ♦

[Pas grave, moi aussi je suis pas mal surbookée en ce moment.]

La plaine, morceau de paradis qu’elle disait s’être attribué, était d’un calme apaisant. Aellia ne pouvait s’empêcher de jeter un regard doux et reconnaissant sur l’endroit. La nature, ici préservée des limbes malsaines de la civilisation, avait été l’être salvateur pour la blonde. Depuis le jour où elle avait débarqué dans cette ville, elle n’avait eut de cesse de venir ici, pour oublier ses maux. Il lui avait fallut quelques instants, à contempler l’endroit, pour savoir que c’était celui qu’elle adopterait sur ce bout du monde. Ensuite, après plusieurs « fugues » pour venir se réfugier ici, elle avait eut le besoin de tout connaitre de l’endroit. Elle avait alors passer de longs moments à errer parmi les herbes folles. Et, grâce à ses marches égarées, elle était tombée sur l’Endroit. Celui qu’elle aimait désormais comme un amour en secret. Celui qui hantait son esprit lorsqu’elle cherchait à se calmer, en ville.

Hiroki venait enfin de lui répondre. D’un geste, il avait accepté sa main et s’était remis debout ; la blonde avait supporter son regard sans ciller. Elle était un peu perdue, il fallait l’avouer. Jamais elle n’avait parler de cet endroit, et elle se demandait pourquoi il fallait qu’aujourd’hui elle le fasse. Néanmoins, elle marchait à l’instinct, et puisque c’était ce fameux instinct qui avait prononcé les mots, elle s’y fiait. Et si le jeune homme qui lui faisait face venait à trahir sa « confiance », elle se vengerait… Oui, elle avait de quoi faire face.

« Il existe un chef d’œuvre à tout artiste. Celui de la nature se trouve ici, enfin là bas, plus loin. »

D’un mouvement assurée, elle avait tendue la main dans une direction, vague pourtant. Puis, sans un mot, laissant ses pensées reprendre le dessus, elle s’était mise en marche. Elle avait, comme toujours, un bon rythme. Avançant sans se soucier de savoir si Hiroki la suivait, elle couvrit la distance qu’elle savait nécessaire sans se retourner, le visage perdu dans le calme qui l’entourait. Parfois, elle s’arrêtait pour contempler un lieu, un instant, puis repartait, toujours à la même allure.

Finalement, elle ralentit le rythme en reprenant doucement conscience de qui l’entourait. Ses paupières battirent plusieurs fois pour l’arracher totalement de ses pensées et elle inspira doucement. Les odeurs de l’herbe et des fleurs qui commençaient à éclore, lui montèrent au nez. Retrouvant un petit sourire, elle se retourna vers le jeune homme qui voulait savoir s’ils étaient arrivés. Elle le contempla un instant et un sourire se dessina sur ses lèvres.

« Presque. Suis-moi mais fait attention, nous allons devoir grimper un peu et la parois et souvent glissante. »

Se tournant à nouveau vers l’avant, la blonde reprit sa marche jusqu’à une petite parois. Sur une hauteur d’environ 3m50, elle était luisante de la rosée du matin. Aellia jeta un bref coup d’œil au jeune homme, savoir s’il la suivit, puis elle accrocha ses mains à la parois et se mit en mouvement. Par habitude, par vivacité et gout de l’effort et du danger, elle atteignit le haut très vite, sans un mouvement de réflexion ou de fatigue. Une fois en haut, elle se hissa souplement sur le sol puis se tourna vers ce qu’elle cherchait.

La vue était à coupée le souffle. L’endroit où elle se tenait surplombait une petite vallée d’un vert encore plus irréaliste que le reste de la plaine. Des arbres délimitait la vallée en flottant doucement dans une légère brise. Au centre, un petit lac ondoyait doucement en étincelant à la lumière du soleil pâle. A la droite du point d’œil, un petit bosquet de cerisier sauvage créait une clairière séparée du monde. Aellia le savait, à l’intérieur, l’impression de temps se finissait et la nature reprenait ses droits. C’était l’endroit le plus incroyable qu’elle ait pu y aller. Et puis, il y avait ces fameuses fleurs dont elle ignorait le nom mais qu’elle avait découvert à l’abris des cerisiers.

Détournant les yeux, elle se retourna pour voir si Hiroki était monté. Un sourire d’un calme incroyable trônait sur son visage alors que ses yeux brillaient doucement. Elle attendit qu’il la rejoigne puis elle souffla, comme si elle découvrait l’endroit pour la première fois.

« Cet endroit est à coupé le souffle… Je ne me lasserais jamais de le redécouvrir. »

{ Chat Sauvage mangeur *d'âmes ~*

Le bras tendu, la demoiselle Aellia attendait que Hiroki puisse la saisir pour l'aider à se relever. Presque aussitôt, il attrapait cette main qui se voulait surement amicale et s'extirpait de son ni douillet contre le tronc de cet immense arbre. Tout en se relevant, le jeune homme n'avait cessé de regarder fixement la demoiselle qui faisait de même. On aurait dit, à cet instant, qu'il essayait de lire à travers elle. Mais malheureusement, une fois de plus, elle ne laissait rien paraître à travers se visage perdu et vide de sens. Néanmoins, le garçon se taisait. Il préférait garder le silence au lieu de poser des questions inutiles. Si elle voulait lui montrer quelque chose, elle le ferait. Et puis, il n'était pas vraiment contre. Et si elle était prête à partager la beauté des lieux dont elle avait le secret avec lui, il n'allait pas dire non, surtout qu'il se montrait assez curieux. Il se sentait alors soudainement privilégié. Oui... Il ne la connaissait pas totalement, enfin, assez pour savoir son prénom et divers chose de sa vie, de ses sentiments et de son caractère mais on ne pouvait pas non plus dire qu'ils étaient intimement liés. Alors... S'ils ne se connaissaient pas assez, pourquoi voulait-elle lui dévoiler les secrets cachés de cette vallée ? Qu'avait-il de particulier ? Le fait que lui aussi chérissait avec amour la nature mère de toute vie ? Laissant ses questions en suspends, il préférait découvrir le lieu avec une certaine impatience...

Pour montrer cette direction, la jeune fille avant placé son bras vers la droite. Plissant les yeux, il essayait de trouver quelque chose. Rien mis à part une légère falaise. Elle commençait alors à marcher d'un pas plutôt rapide ce qui pouvait être parfaitement son allure normale. Aussitôt, le jeune Hiroki la rattrapa d'un pas pressé pour rester à peu près à son hauteur tout en contemplant les alentours. Il faisait assez bon, le temps idéal en fait. Ses mains se glissaient alors dans ses poches de son jean noir. Par moment, Aellia s'arrêtait, fixant avec intérêt une ou telle chose. A chaque reprise, le jeune homme essayait de deviner ce qu'elle regardait avec attention : en vain bien évidement, il ne voyait pas son visage blanchâtre. Cette fois si, étant toujours impatient, Hiroki demandait à la demoiselle s'ils étaient bientôt arrivé. Alors qu'ils avaient ralentit pour enfin s'arrêter, elle se retournait, un sourire délicieux aux lèvres. Quand elle lui parlait de la falaise, le garçon leva la tête, éblouit par le soleil : sa main se posait donc sur son front. Fermant les yeux par la suite, il se laissait porter par ces nouvelles saveurs qui caressaient délicatement ses narines. Délicate odeur qui le faisait frissonner. Qui avait-il en haut ?

« Je sais tout de même grimper ! »

Oui... Ce n'était pas pour rien qu'on le surnommait le Chat sauvage. Il n'avait jamais rien dit sur cette appellation à la fois drôle et étrange. C'était les gens qui l'entouraient qui l'appelaient ainsi. Mais il préférait qu'on l'appelle par son prénom... Mais beaucoup de personnes l'avaient oublié. Il laissait sa compagnie du jour monter seule la paroi. Pendant se temps, il posait ses mains sur ses hanches et portait sa vue aux environs. Puis enfin, sans attendre d'avantage, il se mit a grimper avec souplesse, aplomb et subtilité. Un bras ici, un pied là... Propulsion, rapidité. Un félin quoi. Au sommet, il arrivait en s'accroupissant à terre, le regard sur la vue qu'on lui offrait. C'était... Magnifique. Écarquillant les yeux, il plaçait sa main avec plus de délicatesse sur l'herbe recouverte de quelques fleurs. Avec cette main, il frôlait les pétales qui dégageaient un doux parfum. Son cœur commençait à battre à la chamade. Il voyait, une gigantesque vallée d'un vert flamboyant encore inconnu pour lui... Les arbres formaient tout autour un arc de cercle parfait ! Au milieu, un lac à l'eau cristalline et scintillante à la lumière du soleil. Plus loin, des cerisiers en fleurs, rose chatoyant. Le sol était jonché de fleurs diverses. Se relevant doucement, il fixait la demoiselle, un sourire radieux aux lèvres.

« C'est extraordinaire ! Je me crois dans un rêve... »

Tel un enfant, le garçon se mit à tourner sur lui-même, dansant avec le vent. Il attrapait les bras de la demoiselle et l'emmenait avec lui, plus loin. Puis, se stoppant, il la lâchait et regardait le ciel avec attention. Il était d'un bleu monochrome, aucun nuage ne le parsemait. Soudain, avec envie, le garçon courrait au loin, les bras de chaque côté de lui en poussant un cri à s'en déchirer les poumons tout en emmenant la jeune fille avec lui. Au bord du lac, il retirait rapidement, en un éclair, ses affaires, laissant Aellia le temps de se demander quoi : chemise, pantalon et chaussures. Et hop... Avant qu'elle ne puisse dire ouf, il la jetait à l'eau pour ensuite y aller à son tour. Elle était délicieuse mais un peu fraiche. Riant faiblement, il avait comme oublié sa nouvelle connaissance. Mais très vite, il l'interpelait.

« Alors, tu as peur de l'eau c'est ça ? »

Oui, elle avait peut-être peur de l'eau. Gardant son sourire, il s'en fichait, il était bien ici. Il se laissait alors flotter sur le dos, les yeux se fermant doucement, attendant de voir si elle allait faire quelque chose. Peut-être n'avait-elle pas aimé son geste...

Etudiant

Pas de réponse ? Je verrouille What a Face

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