La chaleur…Il faisait beaucoup trop chaud…Mais d’un autre côté, s’il ne faisait pas assez chaud pour les habitants de cette Terre, il ferait trop froid. Le juste milieu n’existant pas, tout le monde se plaint, et est à plaindre. Et c’est là que résidait le réel problème. Il y avait beaucoup trop de colère en ce monde, pour des causes inutiles et sans aucun intérêt. Mais l’humain restait humain en toutes situations, c'est-à-dire, la victime du monde.
Elvira s’éclipsa de la salle de classe où elle trainait depuis une heure, bien qu’elle soit vide. Non pas qu’elle se soit trompé de classe, elle était là uniquement pour se retrouver au calme, et regarder les autres élèves par la fenêtre, tout en réfléchissant à des choses et d’autres. Cependant, une pensée revenait sans arrêt dans son esprit. Voila quelques jours qu’elle était rentré de sa fuite, et elle venait d’apprendre ce qui était arrivé à l’entrepôt des Kuragari. Belle démonstration de force de la part des Hide et des Kazuki qui avait été assez idiot pour poursuivre cette guerre, qui ne faisait que prendre de l’ampleur avec toutes ces provocations. Yumi Nara, qu’elle ne connaissait que de nom, avait prit la tête de ce coup contre ses ennemis. Une jeune fille aux apparences fragiles, mais qui révélait un fort caractère et une haine déchainée et trop longtemps contenue contre les Kuragaris qui avaient tués Hana. Mais, peut-être qu’elle vouait une trop grande haine pour continuer ainsi. Parfois, et même trop souvent, cette haine menait inévitablement à de la peur vis-à-vis des ennemies, voire de la peur vis-à-vis de la vie. La question qu’Elvira se posait était : combien de temps tiendraient-ils, tous ?
Pour son cas, elle avait déjà abandonnée depuis longtemps. Cette guerre la laissait maintenant aussi indifférente que si elle habitait à trois cents kilomètres de là. La cause était simple, et irréfutable : elle n’avait pas à s’en mêler, et voir souffrir tout ce monde qui y prenait part ne la touchait pas, car elle ne portait personne dans son cœur. Plus maintenant. Il y eut une époque, elle aurait pensée différemment. Mais au jour d’aujourd’hui, la trahison et la haine avait prit chaque recoin de son cœur, jusqu’à même atteindre son esprit qui s’était libéré, il y a peu. Pourquoi ? Elle préférait ne pas y songer. Car, elle a beau chercher, le véritable changement venait d’elle, et d’elle seule. Tous ce qu’elle avait fait subir, toute la souffrance qu’elle avait donné, tous était de sa faute. Elle en avait même perdu le gout de sourire, même faussement.
La guerre…encore et toujours. Elle soupira, et sorti de la classe. Elle passa devant la jeune blonde qui était devenu le symbole d’une révolte qui n’aurait jamais dû avoir lieu. Mais, Elvira doit reconnaître que Yumi devait avoir un sacrée cran pour avoir osé lancer une première attaque contre les Kuragaris. Un souvenir d’elle-même dans l’entrepôt lui revint en tête, mais s’effaça presque aussitôt. Cette période là, elle préférait l’oublier, pour ne pas recommencer l’erreur qu’elle avait eut de placée toute sa confiance en quelqu’un qui n’aurait jamais dû l’avoir.
Néanmoins, cette jeune Hide et ses autres compagnons la fascinaient. Peut-être parce que leur vie ne tenait qu’à un fil, ou alors, parce qu’elle les détestait pour s’être mesurer aux Kuragaris. Personne n’aurait dû tenter quoi que se soit. Tous étaient des lâches et des traîtres. Le combat qui avait eut lieu entre la Hide et la Kuragari, qui a trahit son clan en était un bel exemple. Rester ici l’insupportait, et seul ce groupe de rebelle l’intéressait au plus haut point pour l’empêcher de repartir. Elle espérait juste ne jamais y avoir affaire. Plus loin elle restait d’eux, plus vite elle oublierait ce qu’elle a à oublier, et elle pourrait enfin tout recommencer.
Elle arriva sur la grande plaine de Konoha, où se réunissaient souvent les lycéens qui voulaient fuir tout complot, mais voulait tout de même garder dignité. A cette heure ci, où l’ombre que les arbres offraient n’était pas encore assez fraîche pour y rester, il n’y avait que quelques personnes présentes. La jeune fille trouva une place, sous un chêne centenaire, et s’y assit, en s’adossant au tronc. Un vent chaud vint souffler sur son visage, délicatement. Avec lui, des senteurs d’été délicieuses enveloppèrent l’adolescente dans un cocon de calme et de tranquillité. Le silence prit place tout autour d’elle, et elle pu fermer les yeux, et se replonger dans ce monde où elle passait la majorité de son temps, n’ayant rien d’autre à faire. Peu de monde souhaitait l’approcher, car sa popularité n’était pas vraiment ce qu’on peu appeler sans faille. A vrai dire, elle n’avait aucun ami, et n’en cherchait pas. La solitude accompagnait ses journées, et pour rien au monde elle ne voudrait changer cela. La présence d’autres personnes ne la réconfortait pas, et au contraire, la laissait indifférente. Elle n’aimait pas beaucoup avoir de la compagnie, à vrai dire. Et c’était une bonne chose, puisqu’elle effrayait plus qu’elle n’attirait. Tout ce qu’elle avait fait…Si quelqu’un en était au courant, il a vite fait passer le message qu’il ne vaut mieux pas trainer avec une traitresse comme elle. Et du côté des Kuragaris, on la détestait assez pour avoir tenté de la tuer plusieurs fois.
C’est ainsi qu’elle se renfermait sur elle-même, fuyant tout contact, par peur d’établir des nouveaux liens qui pourrait la détruire intérieurement comme physiquement. Une amitié ne servait à rien d’autre que d’attirer des ennuis, et poignarder les gens dans le dos. Elle l’avait déjà assez subi pour continuer à souhaiter une amie ou un ami. A présent, tout ce qu’elle souhaitait, c’était de se retrouver elle-même, faire un point sur ses buts et ses envies, pour comprendre enfin tout ce qu’il se passe dans cette étrange ville qui avait prit de drôle d’allure durant son absence. Peut-être parviendrait-elle un jour à se décider de la marche à suivre pour elle. Suivre les rebelles, se ranger du côté d’un souvenir, ou fuir encore et toujours. La première possibilité la dégoutait, et la dernière l’effrayait, alors que la deuxième la tentait réellement. Mais elle avait bien compris que cela ne servait à rien. C’en était finit de cette amitié futile et innocente. Maintenant qu’elle l’avait abandonnée, c’était au tour de son ennemie de l’abandonner. Car, dans un sens, elle était devenue ce qu’Elvira détestait au plus au point…Une lâche qui se repose sur les épaules des autres, par peur d’agir et d’échouer…