Tranqillité et questions... [libre]

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La porte du séjour s'ouvrit doucement. Une silhouette sombre y entra, prenant le soin de vérifié qu'il n'y avait personne dans la pièce. Elle referma le battant et alla s'installer sur un fauteuil fatigué, près de la fenêtre, laissant s'échapper un long soupir.

Yuki ferma les yeux un instant, puis les rouvrit et prit le temps de détailler le lieu. C'était une grande salle occupée par divers sofas et fauteuils rassemblés en un cercle grossier assez étendu au milieu duquel se dressait une petite table basse. Un babyfoot et une table ronde avec ses chaises trônaient au centre de l'endroit, ainsi que d'autres objets divers. Quelques affiches décoratives rompaient la monotonie des murs. La disposition de la pièce procurait un vaste éventail de choix d'activités, aussi la jeune fille se demanda pourquoi elle était déserte. Un coup d'oeil à la fenêtre suffit à lui donner la réponse: un soleil éclatant, un ciel bleu azur et une chaleur estivale étaient de rigueur ce jour-là. Les autres étudiants préféraient sans doute rester dehors.

*Mais c'est pas plus mal...*

Yuki changea de position. Elle avait enlevé ses chaussures et remonté ses genoux jusqu'au menton, et maintenait sa tête dans l'ombre fraîche du séjour, le reste du corps inondé de la lumière incandescente du soleil à travers la vitre. Les yeux mi-clos, elle appréciait la saveur de la solitude, qu'elle n'avait eu que peu d'occasions de goûter, ses derniers temps.

Au bout de longues minutes immergée dans une rêverie éveillée, l'esprit vidé de Yuki se troubla. Ses pensées recommencèrent à s'agiter. Plus que des pensées même, de véritables questions proliféraient dans sa tête, menaçant de la faire exploser. Ses questions l'interrogeaient justement sur son attitude, depuis son arrivée dans cet internat. Elle qui d'habitude était si réservée et qui envoyait balader la moindre personne qui lui adresserait la parole, elle remarquait que ces manies disparaissaient petit à petit. Enfin peut-être était-ce seulement qu'elle venait d'arriver et qu'elle avait besoin de quelqu'un pour se repérer dans ce monde inconnu. Peut-être qu'à présent qu'elle pouvait se débrouiller toute seule, son caractère solitaire reprendrait le dessus.

*Enfin j'espère...*

Sur ce, elle mobilisa toute son attention sur les grains de poussière qui dansaient dans le rai de lumière que le soleil envoyait sur la pièce, dans l'unique but de chasser ses réflexions et de retrouvé la sensation légère d'un esprit vide de tous soucis, priant intérieurement pour que personne ne vint bouleverser sa quiétude.

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Itake se baladait dans le parc du lycée. Il observait autour de lui tous ces jeunes lycéens et lycéennes profitaient de la journée qui cela était vrai magnifique. Un peu fatigué par tout ce brouhaha, il alla vers la salle de séjour. Il voulait s'amuser un peu tout seul et à l'ombre se rappelant que il y avait un baby-foot là-bas. Le jeune garçon entra, il faisait sombre et s'avança. Il voulut s'asseoir sur un fauteuil ; lorsqu'il remarqua une petite "boule" sur le fauteuil en face du sien. Intrigué, Itake se leva et s'approcha de la "boule" étrange avant de remarquer que c'était une personne, une fille plus précisément. Il fut direct soulagé.
Salut, je suis Itake Uchiwa

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Yuki ne savait plus depuis combien de temps elle était là, les yeux plongés dans l'éclatante après-midi, au dehors, et elle aurait pu y rester encore jusqu'à ce que le soleil décide qu'il était temps de laisser l'obscurité reprendre ses droits, si quelqu'un n'était pas venu la tirer de sa douce rêverie. Deux iris bleu profond la fixaient en s'approchant doucement, la jeune fille tenta de les ignorer. Seulement, quand ce regard curieux s'accompagna de sa voix, elle releva sensiblement la tête.

Après de longues minutes à dévisager l'intrus, regrettant la solitude absolue dans laquelle elle avait baigné avant qu'il n'arrive, elle lâcha juste:

-Salut

Sans quitter son interlocuteur du regard, Yuki attendit. Surement pas une réponse, non. Elle ne souhaitait justement pas commencer une conversation avec cet inconnu, de peur de se trahir. A cette pensée, son agaçante réflexion sur le sujet repartit de plus belle. Elle chassa sa tempête intérieur dans un coin de son esprit et se concentra sur la réalité.

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Itake observa la jeune fille. Elle était très belle mais elle avait l'air triste. Ses cheveux était noirs mais à l'instant des reflets bleutés brillaient dans la faible lueur qui passait par la fenêtre. Ses yeux exprimaient la solitude. Il le savait il avait vécu ça avant ses seize ans lorsque les policiers l'avaient pris sous leur charge. Il hésita quelques secondes avant de répondre
J'étais venu pour me détendre seul mais apparemment je ne le suis pas ... Il lui souria
J'avais pensé à faire une partie de baby-foot. Tu te joins à moi ?

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Après un instant d'hésitation, le jeune homme reprit la parole. Yuki avait toujours les yeux fixés sur lui, même lorsqu'il lui proposa de... Jouer au baby-foot avec lui? Si elle n'en laissa rien transparaître la question la désarçonna un peu. Cet Itake, venu soit disant pour un tête à tête avec la solitude, venait la voir elle, qui n'avait pas fait grand chose pour avoir l'air sympathique, et lui demandait de jouer avec lui. Cependant la proposition trouva une réponse toute faite dans l'esprit de Yuki. Le tout était de maintenant décider de la façon dont elle allait franchir le seuil de ses lèvres. Elle opta plutôt pour la méthode douce, mais sa voix resta sèche lorsqu'elle répliqua.

-Fais ce que tu veux, je ne viendrais pas gêner ta solitude.

Consciente qu'elle passait pour une associable accomplie, la solitaire garda tout de même le cap. Ça n'était pas le moment de flancher.

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Itake soupira. Il était un peu triste qu'elle refusa. Elle avait renoncé à s'amuser avec lui et il en était déçu. Mais le jeune homme ne pouvait quand même pas la forcer à jouer avec lui. Après tout, quand il était arrivé elle était seule et c'était peut être ce qu'elle voulait, la solitude. Itake lui fit un sourire un peu forcé
Bien ce n'est pas grave, sache que tu ne gêner pas ma solitude au contraire. Ma proposition reste ouverte si tu changes d'avis... Dis moi également si je fais trop de bruits.
Il partit vers le baby-foot et commença une partie. Il venait de commencer que il marqua un but. Décidèment, le baby-foot seul n'était vraiment pas amusant. Il continua quand même espérant que elle vienne elle aussi jouer. Le jeune lycéen était très curieux et se risqua cette question
Tu t'appelles comment ?

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Peu après que l'inconnu soit partit affronter le baby-foot, et que la petite boule sur son fauteuil se soit replongée dans la difficile tâche de ne penser à rien, le silence fut à nouveau chassé. Concentré sur son esprit désormais vide, Yuki mit un petit moment à se rendre compte qu'on lui parlait, et à réagir. Encore une fois elle se questionna sur la façon de répondre au curieux. Elle prit finalement le parti de la facilité:

-Yuki Hakuya.

Sa voix, cette fois-ci basse, presque chuchotée, aurait pu se perdre dans le sillage du moindre son. Sans prendre la peine de vérifier si l'inaudible avait été entendu, Yuki laissa le silence revenir sur la pièce.

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Itake avait l'intention de faire sourire cette dénomée "Yuki". Il avait horreur de voir des gens tristes ou seuls surtout après ce qu'il avait vécu.
Un flash-back pointa son nez dans la tête de Itake. C'était le jour de son douzième anniversaire et surtout le jour où son père avait tué sa mère. Des spasmes violents attaquèrent le pauvre jeune homme, de la sueur froide perlant de son front, il préféra s'asseoir avant de tomber comme une vulgaire crêpe au sol. Ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait cela ce produisait lorsque quelque chose le touchait profondément. Il s'évanouie sur le fauteuil sous le coup du choc.

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N'ayant pas remarqué le malaise de Itake, Yuki sursauta lorsqu'il se laissa tomber sur un fauteuil. Bien que s'approcher de lui, dans tous les sens du terme, était la dernière chose qu'elle souhaitait faire, elle se leva et, doucement se dirigea vers l'inconscient. Encore étonnée de la rapidité de l'évanouissement, la jeune fille se demandait quoi faire. Elle commença par l'appeler:

-Eh! Qu'est-ce qu'il t'arrive? Hey!

Arrivée devant lui, la solitaire hésitait sur la marche à suivre. En attendant de se décider entre l'ignorer et retourner à sa place ou tenter de le réveiller, ou encore le trainer à l'infirmerie, elle s'assit à même le sol, à ses pieds, et cala son dos contre la table basse. Peut-être allait-elle juste patienter le temps qu'il reprenne ses esprits pour partir ensuite.

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Pensée "Je revois ma mère souriante me donnant mon goûter avant que j'aille en maternelle, mon père qui m'annonce que je dois travailler... Que se passe-t-il ? "
Itake ouvrit à demi un oeil puis le referma. Il ouvrit lentement les yeux pour apercevoir Yuki à ses pieds. Au début il sursauta puis il fut gêner et il rougit.
Yuki c'est bon tu peux te lever .... Merci ^/////^
Il se releva et tendit sa main à la jeune fille
Tu as peut être changer d'avis : veux-tu jouer avec moi au baby-foot ? Ou à autres choses

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En attendant le réveil de Itake, Yuki s'était mise à jouer avec les dentelles de sa robe. Absorbée dans cette activité, elle ne put constater qu'il était revenu à lui que quand il le lui dit. A présent debout le voila qu'il tendait sa main vers elle pour l'aider à se relever. Main que la jeune fille ignora, tout autant que sa nouvelle proposition. Elle se leva et alla se rassoir dans son fauteuil, puis répondit:

-Non, merci.

Sans aucune allusion à son malaise, elle lança son regard par la fenêtre. L'après-midi n'avait plus l'air aussi chaude, quelques nuages de coton blanc fournissaient quelques coins d'ombre supplémentaires. La solitaire s'appliquait à détailler visuellement le moindre détail du décor. Il n'y avait plus autant de monde à travers les carreaux, sans doute étaient-ils rentrés. Les dernières présences flânaient sous la douce brise qui s'était installée et ébouriffait le feuillage des arbres, tout comme l'esprit de Yuki, égaré entre deux courants d'air.

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Bizarre cette fille
Il s'assit en face d'elle. Il ne voulait la laisser. Itake la dévisagea, débile comme il était , il n'avait pas prit le temps de le faire lorsque il était entré. La jeune fille devait avoir son âge à peu près. Dans les dix-sept ans sûrement. Elle fixait la fenêtre comme si c'était que ce qui comptait pour elle. Il se demanda quelle rapport il y avait entre cette fille et son passé mais il ne chercha pas à comprendre d'avantage. Il regardait la fille aussi intensèment qu'elle regarde cette vitre transparente qui montrait le ciel voilé par certains nuages.

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Quand tout le paysage fut passé au crible par les yeux de Yuki, ils se refermèrent dans un long soupir. Décidément elle n'arrivait pas à se vider la tête si la solitude n'était pas absolue. Pourtant elle n'esquissa pas le moindre geste, pas le moindre mouvement vers la sortie. Elle devinait un regard sur elle au silence religieux régnant sur les lieux, ce qui ne lui plaisait pas du tout, mais elle ne bougea pas.

Changée en véritable statue, la jeune fille s'enfermait toujours plus dans sa bulle protectrice, dans l'espoir d'effacer cette présence, se tourna de nouveau vers la vue de la fenêtre comme si sa vie en dépendait, faisait tout ce qui était à sa portée pour oublier qu'elle n'était pas seule. Mais le malaise qui s'était emparé d'elle depuis quelques minutes persistait. Il la collait à ce fauteuil, entravait ses mouvements mais lui donnait toujours plus envie de mettre le feu aux poudres.

A l'origine de cette gêne un simple regard, seulement si insistant qu'on aurait dit qu'il voulait lire en elle, avoir accès à ce qu'elle cachait, briser sa muraille en mille morceaux. A cette pensée la rage de la jeune fille s'enflamma, mais cloitrée dans son silence comme dans on immobilité, elle subissait indifféremment son supplice imaginaire. Mais quand celui-ci devint insoutenable, l'impassibilité explosa en mille éclats de colère:

-C'est pas bientôt fini oui? Pourquoi est-ce que tu me fixes comme ça? Je ne sais pas ce que tu me veux, mais moi tout ce dont j'ai envie c'est d'être seule, alors cherche quelqu'un d'autre.

Malgré la vélocité de sa réplique haineuse, Yuki se levait maintenant au ralenti, comme si ses muscles étaient encore affectés par son état précédent de statue, et sans un regard vers l'observateur, elle se dirigea vers la porte de la libération, sans hâter le pas.

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Itake souria lorsqu'elle s'énerva contre lui. D'accord elle l'avait sermonné mais c'était le but de la fixer si intensémment. Il voulait qu'elle lui adresse la parole. Son sourire s'élargit lorsque Yuki prit la direction de la sortie. Il marcha tranquillement derrière la jeune fille, mains dans les poches, sans presser le pas. C'était sûr il avait le chic sans le vouloir de vexer les filles pour ensuite aller les consolées. Bien sûr, les filles lui adressaient la paroles après ses excuses
Ecoute Yuki tu ne me gênes pas et tu peux rester, par contre c'est moi qui gêne donc je vais prendre la sortie. Excuse moi ...
Il la rattrapa et passa devant elle sans un regard. Arrivé devant la porte, il se retourna et lui adressa un sourire. C'était plus fort que lui il n'était pas rancunier et ne pouvait faire la tête à une personne en particulier une fille très longtemps.

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Avant que Yuki n'ai atteint la porte Itake l'avait devancée et s'apprêtait à sortir lui aussi. Apparemment la réplique rageuse de la jeune fille n'avait pas eu beaucoup d'effet, puisqu'il lui lança un grand sourire, qui eut le don de la mettre encore un peu plus en colère:

-C'est quoi ce sourire encore? Tu te fous de moi ou quoi?!

Elle s'était arrêtée et attendait cette fois-ci une réaction, quelle qu'elle soit, afin de continuer à jeter son poison hurlant sur le pauvre jeune homme.

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Itake un peu surpris se retourna arborant toujours son sourire. Il pensa "Elle vient de m'arrêter, elle veut que je reste bah tiens on va la jouer cool mon frère ". Il recula de un pas, retira sa main de sa poche et la plaça sur la poignée. Sait-on jamais de colère cette fille pouvait très bien l'agresser bien que son visage d'ange refermée l'affiche innocente. Il n'était pas décider à se laisser faire et voulait que Yuki inconnue ou pas bouillone de rage. Son sourire s'élargit encore mais n'était pas arrivé au maximum
Ben tiens je ne vais pas pleurer, et puis je ne voulais pas que tu sentes que je suis énervé après toi vu que ce n'est pas le cas.
Il n'avait pas peur de cette fille et avait fait exprès de mettre sa main sur la porte pour voir sa réaction.

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*Non mais je rêve!*

Assez perplexe devant la réponse du jeune homme, Yuki ne l'afficha cependant pas, submergée par la colère. Elle savait qu'elle jouait son jeu en s'énervant de plus belle, mais ne put retenir son raz-de-marée intérieur et le laissa en partie déferler sur son interlocuteur:

-Ça t'amuse alors hein?

La question avait presque été crachée. Toute sa retenue s'était dissipée. Cette nouvelle élève qui s'était tant renfermée depuis son arrivée explosait pour de bon aujourd'hui. Son mutisme étant du à sa volonté de ne pas se lier d'amitié avec qui que ce soit, elle en était presque soulagée de pouvoir enfin haïr quelqu'un, dans ce lycée.

Invité

Itake souriait toujours. Face à ça, n'importe qui aurait pu dire qu'il se foutait de la gueule de son interlocuteur. Une sonnerie se fit entendre. Sa poche vibra et il plongea sa main pour l'attraper. Il lut le message et un autre sourire plus joyeux avait remplacé l'autre. Il tourna son téléphone vers Yuki afin que celle-ci puisse voir un drôle de crapaud ou une grenouille qui secouait un panneau avec marqué dessus "tu nous manque" accompagné d'une mignonne petite mélodie puérile
Ce sont les policiers qui avaient pris ma charge, ils étaient géniaux je les adores et ils m'adorent ils m'ont envoyé ça ^^ Malgré mes 17 ans ils me prennent toujours pour un gamin a m'envoyer sa
Les yeux du jeune Uchiwa brillait de bonheur et d'excitation en relisant le message. Ce n'était pas parfait ni de son âge mais le geste comptait quand même. Il avait complètement ignoré ce que la jeune Yuki avait dit. Comme je le re-dis quiconque aurait cru qu'il se foutait de la gueule de son interlocuteur.

Invité

Le raz-de-marée colérique s'était momentanément interrompu pour observer le manège de sa victime, interloqué. La surprise se lisait à peine sur le visage de Yuki, et seul un œil attentif aurait pu remarquer que son calme apparent après les trais de colère qui l'avaient déformé plus tôt n'étaient qu'un leurre. Elle écoutait la réponse de Itake, qui n'en était pas une d'ailleurs, sans chercher à comprendre ce qu'il disait et ne jetait qu'un bref regard à ce qu'il lui montrait. Mais elle ne tarda pas à en avoir marre. Elle voulait juste retrouver sa seule et meilleure amie, la solitude, partir loin d'ici... Elle lâcha d'un ton à mi-chemin entre indifférence et rage contenue, la tête baissée les cheveux cachant son visage, comme laissant planer la menace d'une seconde explosion:

-J'en ai rien à faire... Laisse moi passer.

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Ce baka n'avait même pas compris a quel point Yuki se foutait de son message. Au début son sourire avait disparue pour laisser la bouche de quelqu'un qui n'avait rien compris. Lorsqu'elle lui demanda de la laisser passer il remarqua que elle avait changer un peu mais il ne pouvait voir sous quel angle car ses cheveux noirs aux reflets légèrement bleutés cacher son visage.
Ben quoi tu t'ennuies avec moi ?

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-Ben quoi tu t'ennuies avec moi ?

Le mot de trop. Nouvelle explosion. Et elle prévoyait d'être plus violente que la première. Yuki releva brusquement la tête, envoyant balader ses cheveux au-dessus de ses épaules. Ses yeux de nuit ne parvenaient pas à lancer autant d'éclairs que sa colère le suggérait. Ses poings s'étaient serrés à en blanchir ses phalanges, et la peau s'étonnait de ne pas voir ses mains saigner. Son dos demeurait légèrement courbé, comme pliant sous le poids de la haine. Des larmes de rage perlaient au coin de ses yeux, ce qui contribuait à alimenter le violent brasier qui l'enflammait tant elle s'en voulait de ne pouvoir les retenir. Sa voix, lorsqu'elle retentit, était dénuée de tout autre sentiment que la haine ardente que lui inspirait son interlocuteur.

-Je préfèrerais mille fois m'ennuyer à mourir plutôt que d'être avec toi! Maintenant arrête de faire celui qui comprend pas et laisse moi passer, mon seul rêve là c'est de retourner dans ma chambre qui est de loin bien plus tranquille qu'ici!

Effet secondaire de sa tirade quasiment hurlée et de la tension qui animait ses membres: elle haletait. Mais malgré son essoufflement sa colère était intacte, et elle était prête à recommencer à bombarder le jeune homme face à elle autant de fois qu'il le faudrait pour qu'il cède le passage.

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Cette fille n'était vraiment pas comme les autres ... Cette fois il perdit son sourire pour le remplacer par la surprise. Il se demandait qu'est-ce qu'elle avait à le parler comme ça alors que il lui avait simplement proposait de s'amuser avec lui. Il voulait créer des liens d'amitiés avec cette fille et il ne lâcherais pas... Ce qu'elle lui avait dit l'amusa car apparemment elle ne LE savait pas encore. Il la regarda droit dans les yeux
Sa ne sert strictement rien à t'énerver de un, et de deux où cas où tu ne le saurais pas nous sommes dans la même chambre ^^

Invité

Comme elle était venue, la colère repartit d'un coup, une nouvelle fois. Hésitant sur la façon d'encaisser la révélation, Yuki arborait pour le moment l'expression de quelqu'un stoppé dans son élan.

-'Tain... Qu'est-ce que...
*Qu'est-ce que j'ai bien pu faire à cet imbécile de bon Dieu pour mériter ça?*

Peu à peu sur son visage se dessinait un masque entre un semblant de neutralité et incompréhension.

-Ce n'est pas...

D'un coup, la formidable énergie de l'explosion la quitta, et une grosse chape de fatigue lui plomba les épaules. Elle se sentit tomber en arrière, mais ne prit même pas la peine se se rattraper. Le dernier mot de sa phrase se perdit à moitié dans le choc contre le sol.

-...vrai.

Maintenant assise au sol, lasse de cette conversation, fatiguée du jeune homme en face d'elle, n'espérant même plus retrouver sa chère tranquillité perdue, elle laissa s'échapper un long soupir d'exaspération.

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Itake se dit qu'il y était aller un peu fort mais elle devait le savoir un jour où l'autre. Il la rattrapa avant qu'elle ne tombe et la porta jusqu'a un canapé la posa et il s'assit à côté d'elle. Il fronça légèrement les sourcils, lui aussi avait des raisons de s'énerver, lui aussi avait le droit d'exploser, lui aussi avait des limites. Son sourire ayant complètement disparue il lui posa enfin la question qui le démangeait
Yuki ... Que t'ai-je fais pour que tu me haïsses ainsi ?

Invité

Complètement amorphe, Yuki se laissa porter jusqu'au canapé. Le sourire de Itake s'était éteint, au moins tout ce cirque avait permis d'arrêter ce petit jeu débile... Du moins la solitaire l'espérait. Installé à côté d'elle, le jeune homme lui demandait pourquoi elle ne haïssait ainsi. A peine eut-il achevé la question que la réponse fusa, mais le ton de la voix s'était posé, il était presque redevenu chuchotement, mais n'était que grommellement sourd:

-Rien que le fait que tu essaye de te rapprocher de moi, ne te prédispose pas à une grande amitié avec moi...

La voila à présent redevenue normale. La Yuki enragée et susceptible, celle qui se plaisait presque à détester les gens s'était rendormie, épuisée, pour laisser place à la Yuki taciturne et discrète, celle qui n'aime pas le contact des autres, qui évitait les regards.